Les 10 jours de techouvah, Yom Kippour et l’affaire Clearstream
Les ajouts dans la amida
Pendant les 10 jours de techouvah les sages nous ont demandé de faire deux changements dans le texte de la prière. Le premier changement est dans la troisième bénédiction, toute l’année nous disons “Tu es Saint et Ton nom est Saint et des saints te glorifieront tous les jours, béni sois Tu D le D Saint”. Pendant les 10 jours de techouvah on transforme la fin de la bénédiction en finissant “béni sois Tu D le roi Saint”. Il y a lieu de s’interroger sur le sens de ce changement. A priori l’attribut “dieu” est supérieur à celui de “roi”. Si on dit de quelqu’un “c’est le roi de la tarte aux pommes”, on est moins élogieux que si on lui dit “tu es le D de la tarte aux pommes”. Dans cette optique nous serions donc moins élogieux envers D pendant les 10 jours de techouvah que pendant le reste de l’année. Pourtant, tous les commentaires pensent au contraire que l’homme doit louer D d’une manière plus grande pendant les 10 jours de techouvah, de fait, les ashkenazim disent pendant cette période dans le kaddish ” leila uleila mikol birhatah” “Il est au dessus, Il est au dessus de toutes louanges”, ce qui montre bien que l’on rajoute des louanges à D durant cette période. Comment donc comprendre que l’on échange le mot “D” pour le mot “roi” en ce qui concerne la troisième bénédiction de la amidah pendant les 10 jours de techouvah ?
Le deuxième changement que l’on fait dans la prière concerne la bénédiction de la justice: “ Ramènes nos juges comme au commencement, et nos conseillers comme au début, et enlève de nous la tristesse et la dépression, et règnes sur nous, toi seul, avec miséricorde, justice et loi. Béni sois Tu D le roi qui aime la justice et la loi“. Pendant les 10 jours de techouvah on transforme la fin de la bénédiction en disant “béni sois Tu D le roi de la justice”. Techniquement, cette transformation pose un problème halachique. En effet, il y a une règle dans la halacha suivant laquelle” toute “signature” de bénédiction (la fin de la bénédiction, les mots qui scellent la bénédiction) doit être le résumé du début de cette bénédiction.” Or, le début de la bénédiction parle de la justice humaine, il y est question “des juges” et “des conseillers”, par contre la fin de la bénédiction dans sa version des 10 jours ne peut parler que de la justice de D. En effet, lorsque l’on dit “ béni sois Tu D le roi de la justice” il semble que l’on se rapporte à la fin de la bénédiction où l’on demande à D de régner sur nous “seul avec justice et miséricorde”. cette justice de D ne semble pas être la justice des juges ou des conseillers, elle semble même s’y opposer, car si “D règne seul sur nous” il règne sans juges et sans conseillers. La version des jours de techouvah ne semble donc pas conforme à la halacha puisque la fin de la bénédiction ne fait pas référence à son début. Comment est-il possible que les sages aient introduit un changement dans la prière qui ne soit pas conforme à la halacha (Par contre, dans la version habituelle de la bénédiction “béni sois tu D le roi qui aime la justice et la loi” on scelle la bénédiction de manière globale, car la proposition “la justice et la loi” peut faire référence aussi bien à la justice des hommes qu’à celle de D, la version habituelle est donc conforme à la halacha.)
D et la justice des hommes
Cette deuxième question nous oblige à interpréter le texte de la bénédiction sous un angle différent. Cette question nous oblige à penser que la justice des hommes n’est pas essentiellement différente de la justice de D, mais qu’au contraire la justice des hommes et la justice de D sont une seule et même chose. Ainsi, lorsque l’on demande à “D de régner seul sur la terre par la justice et la loi”, on parle de la loi des conseillers et des juges. Dans le temps messianique D doit pouvoir régner “seul”, c’est à dire sans l’intermédiaire de juges ou de conseillers, mais le but de ce règne solitaire c’est de faire appliquer la loi établie par les juges et les conseillers. C’est pour cela que lorsque le texte dit que “béni sois Tu D le roi de la justice”, le texte fait référence au début de la bénédiction qui parle de la justice des juges et des conseillers. D est le roi qui va faire se réaliser la justice des hommes. Cette idée est l’idée centrale de la prière de Yom Kippour et des 10 jours de techouvah. Je vais avec l’aide d’Hashem essayer de montrer la centralité de cette idée dans la prière de Yom Kippour à travers plusieurs exemples. Je présente ces exemples d’abord comme des questions. Ces questions seront résolues à la lumière de l’idée que nous avons mentionnée, c’est à dire par le fait qu’à Yom Kippour on demande à D d’appliquer la justice et la raison de l’homme.
Dans la prière de Yom Kippour et de Roch Hachana on demande à D de régner de manière dévoilée sur le monde, et qu’il fasse accomplir sa justice et on demande aussi « que chaque créature sache que c’est Toi qui la crée, que chaque agent sache que c’est Toi qui le fait agir, et que tout ce qui a une âme dise: “D le D d’Israël règne et son royaume est universel” ». Cette prière parait complètement absurde, car si D voulait que les êtres humains soient des robots, il aurait pu les créer comme cela, si il ne l’a pas fait c’est surement par ce qu’il avait une bonne raison. De plus, personne ne nous a demandé notre avis à ce sujet, et de quel droit on se permet de le donner! A Yom Kippour et à Roch Hachana on est là pour se faire juger pas pour donner des conseils à D! Cela aurait eu un sens de demander D de nous aider à faire les mitsvot et à garder la torah, (comme on le demande à la fin de la Neilah, “que cela soit Ta volonté que nous ne fautions plus etc.”) mais demander à D d’enlever le libre arbitre de la race humaine cela n’a aucun sens. C’est comme si on lui demandait de créer des poules avec des dents.
D face a la morale et au libre arbitre de l'homme
De plus, il y a une contradiction entre différents passages de la prière de Yom Kippour. A la fin de la troisième bénédiction de la amidah de Yom Kippour nous citons un verset “et le D des armées est surélevé par la justice, et le D saint est sanctifié par la justice“. Ce verset semble impliquer que la justice touche directement D. Il y aurait comme une sorte d’unité et de symbiose entre la justice d’une part et la sainteté de D d’autre part. On a presque l’impression que dans cette partie de la prière qu’il est question d’une transcendance divine de la loi. La loi et D semblent indissociables, ils semblent être une seule et même chose (c’est surement dans cette optique que l’on demande à D d’enlever le libre arbitre de l’homme puisque ce n’est que de cette manière que la loi peut s’appliquer pleinement) on est en plein Levinas.
Et puis, à la fin de la Neilah, il semble que l’on change complètement d’avis, on dit cette phrase reprise par Maimonide dans le guide des égarés “Tu as séparé l’homme depuis le début et Tu l’as reconnu pour qu’il se dresse devant Toi, sur ce fait personne ne peut te critiquer, mais si il fait le bien cela ne te rapporte rien “. Tout d’un coup, dans ce passage D n’est plus associé à la loi, au contraire, on dit clairement que la faute n’a aucun impacte sur D. Pour D le bien et le mal de l’homme sont équivalents, il n’y aucune transcendance des valeurs morales, on sort de chez Levinas pour aller chez Nietzche, comment comprendre cette contradiction?
On peut rétablir la cohérence de ces passages à la lumière de l’idée évoquée plus haut. Dans l’absolue D n’a rien de moral. C’est pour cela que l’homme n’a pas été créé connaissant le bien et le mal, et que ce n’est qu’en mangeant de l’arbre défendu qu’il acquiert cette connaissance. Mais à partir du moment où l’homme a mangé de l’arbre cela devient le rôle de l’homme de demander à D d’accepter la morale humaine et sa raison, et de demander l’aide à D pour faire advenir cette vision de la justice dans le monde. Lorsque que l’on demande à D d’appliquer la justice, on parle de notre conception de la justice, c’est la justice que nous avons créée par notre raison, que l’on attribue à D et que l’on demande à D de faire advenir dans la réalité.
Ainsi il est compréhensible que l’on demande à D d’enlever le libre arbitre de l’homme puisque ce n’est que de cette manière que notre conception de la justice peut se réaliser dans l’histoire. De même lorsque l’on attribue notre idée de la justice a l’essence même de D c’est toujours sur le ton d’une demande qu’on lui fait, on demande à D d’intégrer notre conception de la justice. Mais dans l’absolu on reconnait que D reste essentiellement étranger à notre système de valeur, et c’est d’ailleurs pour cela que D peut nous pardonner. Le pardon est possible par ce que la faute n’a pas d’impacte sur D puisque toutes les valeurs morales sont humaines.
J’ai déjà cité ce passage de Maimonide mais je le cite partiellement à nouveau. Ici Maimonide explique le sens du combat d’Abraham contre l’idolâtrie, et la mission pédagogique d’Israël envers les nations. (Chapitre un des lois de l’idolâtrie)
Abraham implanta dans leurs cœurs cette doctrine essentielle, et composa des ouvrages sur le sujet. Il l’enseigna à Isaac son fils. Isaac l’enseigna et ramena [ainsi les gens sur le chemin de D.ieu]. Isaac la transmit à Jacob et lui ordonna de l’enseigner. Lui aussi, enseigna, et ramena [sur le chemin de D.ieu] tous ceux qui se joignirent à lui. Jacob notre père enseigna à tous ses fils, et mit à part Lévi, qu’il nomma à la tête et plaça dans l’académie pour enseigner la voie de D.ieu et garder la tâche d’Abraham. Il ordonna à ses enfants de nommer, un [professeur] après l’autre de la tribu de Lévi, dans une chaîne ininterrompue, afin que cette doctrine ne soit pas oubliée. Cela continua ainsi et prit de l’ampleur, au sein des enfants de Jacob et de leurs adeptes, jusqu’à ce qu’ils devinrent un peuple connaissant D.ieu. Puis, les israélites, ayant séjourné longtemps en Égypte, récidivèrent et apprirent les pratiques de leurs voisins et, comme eux, servirent des idoles, à l’exception de la tribu de Lévi qui resta fermement attaché à la prescription des patriarches. La tribu de Lévi ne sombra jamais dans l’idolâtrie. La doctrine implantée par Abraham aurait pu, en un court instant, être déracinée, et les descendants de Jacob auraient sombré dans l’erreur et l’égarement des peuples. Mais D.ieu, par amour pour nous et pour garder le serment fait à Abraham notre père, suscita Moïse notre maître et maître de tous les prophètes, et le chargea de cette mission.
Ce qui m’interpelle dans ce passage de Maimonide c’est que l’on y découvre que le monde aurait pu exister sans la torah et sans Moise. La torah n’a été donnée qu’a cause du serment fait à Abraham. Si les juifs ne s’étaient pas assimilés en Egypte et s’ils étaient restés fideles à l’héritage monothéiste d’Abraham, il n’aurait pas été nécessaire de donner la torah ou de faire naitre Moise.
La torah donnée par D, n’a été écrite par D que pour assurer l’héritage d’Abraham. Ceci est un exemple de l’idée évoquée plus haut, car l’on voit que c’est Abraham qui donne une direction à l’histoire et que D accepte ce sens après coup. L’histoire aurait pu avoir un cours tout à fait différent si Abraham n’avait pas choisi de designer un peuple pour promouvoir le monothéisme. C’est Abraham qui a donné ce sens à l’histoire et D a accepté se sens après coup.
Le talmud dans Berahot raconte l’histoire de rabbi Elisha Cohen Gadol. Il dit ”une fois je suis entré dans le Saint des Saints à Yom Kippour pour apporter l’encens et j’ai vu yah acatriel un prince du D des armées qui était assis sur un trône surélevé et il (l’ange de D) m a demandé “Ishmaël mon fil bénis moi” et je il lui a répondu “que cela soit ta volonté que ta miséricorde prenne le dessus sur ta rigueur et que tu te conduise avec tes enfants en allant au delà de la loi” et l’ange a acquiescé de la tête, comme pour dire amen” dans cette histoire le talmud veut nous montrer l’essence de la prière de Yom Kippour et de Rosh Hashana ou l’on demande à D d’accepter les valeurs de l’homme et sa vision de l’histoire.
Le service de D
Je voudrais approfondir cette idée en commentant les divers noms de D que l’on retrouve dans la prière de Yom Kippour.
Le Kouzari explique que le nom “Adonaï”, cela veut dire mon maitre comme “adoni”, (le Maharal explique que nom adoni s’écrit “Adonaï” par ce que si l’on disait “adoni” cela voudrait dire que l’on reconnait D uniquement sur soi même et pas sur les autres. (Le Maharal voit dans la terminaison avec un kamats l’ouverture sur l’universel symbolisée par la barre horizontale du kamats, vu d’un point de vue subjectif symbolisé par point vertical du kamats) quoi qu’il en soit le nom veut dire “mon maitre”, c’est à dire qu’en employant ce nom je m’adresse au dieu que je ressens personnellement et directement, ce D n’est pas le D de la morale c’est le D de l’existence.
Lorsque l’on dit Elokeinou, le Kouzari explique que l’on fait référence au culte que nous rendons à D c’est comme si on disait “notre divinité”. En fait lorsque l’on dit “béni soit tu Adonaï Elokeinou”, on associe notre culte de D, à l’existence de D que l’on ressent.
Parallèlement, lorsque l’on dit “Elokei Abraham” on fait référence au culte d’Abraham, c’est à dire à la manière qu’Abraham avait de servir D.
Par exemple Abraham servait D en accueillant des invités, ce fait, fait partie de l’explication du concept ”d’Eloeki Abraham”. Le but de notre prière et de lier et d’identifier le D de l’existence au culte que l’on rend devant lui, car ce lien n’est pas existant par lui même. Ce lien a besoin d’être créé par la prière. Par exemple, il est possible qu’à la base dans l’absolue le fait de recevoir des invités n’était pas une manière de servir D.
En effet dans l’absolue, dans le plan de D, l’homme n’avait pas à manger de l’arbre de la connaissance. L’homme n’avait pas à servir D autrement qu’en ne mangeant pas de l’arbre de la connaissance. Mais à partir du moment où l’homme a mangé de l’arbre et qu’Abraham a choisi de servir D en invitant des invités, D accepte cette action comme un culte qui lui est rendu. Par la prière nous demandons à D qui est le D que l’on ressent de manière directe et spontanée “adoni” de continuer d’accepter le service d’Abraham et aussi d’accepter la manière que nous avons de le servir.
Comme Abraham, chaque juif a une manière personnelle de servir D, cela peut être en faisant des cours de torah ou en invitant des invités, en faisant shabbat, ou en faisant son travail, chaque juif a un idéal qu’il s’est lui même défini. Quel que soit cette morale que nous nous fixons, ou cette justice que nous définissons et que nous prêtons à D, quel que soit cette lecture de notre histoire personnelle que nous faisons, ou la lecture de l’histoire universelle que nous avons, nous demandons à D à Roch Hachana et à Yom kippour de l’accepter comme étant notre manière de le servir. Et nous demandons à D de nous aider à réaliser ce service dans l’histoire réelle. De la même manière que D a accepté le service d’Abraham dans l’histoire en lui donnant une continuité.
La halacha considère que la première bénédiction de la “amidah” (les 18 bénédictions que l’on récite debout) est la plus importante. Cette bénédiction commence par la phrase suivante: “béni sois tu D le D de nos pères, le D d’Abraham le D de Isaac et le D de Jacob”. Nous avons dit plus haut que l’expression “le D d’Abraham” est à prendre dans le sens la divinité d’Abraham, c’est à dire la manière qu’Abraham de avait de servir D., c’est dans le même sens qu’il faut comprendre l’expression le “D de Isaac et le D de Jacob.” Lorsque l’on prononce les mots “le D d’Abraham” il faut penser aux actions qu’Abraham faisait lorsqu’il voulait servir D, par exemple, le fait qu’il recevait tout le monde dans sa tente, le fait qu’il était prêt à sacrifier son fils, etc.., en faisant cela on accepte sur soi même l’héritage d’Abraham devant D . Il en va de même lorsque l’on dit “le D de Isaac”, il faut penser que Isaac a été prêt à donner sa vie pour D, et qu’il est resté ensuite aveugle enfermé dans sa maison par amour pour D. Lorsque l’on dit le “D de Isaac” il faut se placer et placer ses idéaux dans la lignée de cet héritage. Lorsque l’on dit “le D Jacob” on peut penser, par exemple, au fait que Jacob a réussit à battre un ange, c’est à dire que son service à D c’était de se dépasser lui même. Lorsque l’homme prie il doit avoir l’intention de se mettre dans la continuité de l’héritage des patriarches. Le but de la prière est de lier son idéal personnel à celui de son peuple en face de D.
Il en va de même lorsque l’homme dit “le D de nos parents”, l’homme doit se souvenir comment dans sa famille ses parents avaient l’habitude de servir D en donnant le meilleur d’eux même, et il doit se rappeler ce qu’il y avait d’unique dans ce culte. Lorsque l’homme dit “notre D” l’homme doit penser à ses amis à ceux qui prient avec lui et il doit réfléchir à leurs manières de servir D, et il doit glorifier leurs cultes devant D.
Une lecture possible du ligotage d’Isaac consiste à expliquer que la torah nous montre dans ce passage que dans l’absolue il n’y a pas de différence pour D, entre tuer un enfant ou inviter des invites chez soi. Il a fallu qu’Abraham crée la valeur morale dans le service à D pour que le lien devienne existant. C’est pour cela que nous commençons toutes nos prières en disant tu es le D d’Abraham. Sans la volonté de l’homme, il n’y aurait pas de place pour la morale dans le culte rendu a D. C’est le sens des deux boucs de Yom kippour qui étaient identiques, le tirage au sort devait déterminer lequel était pour D et lequel était pour le azazel, c’est le hasard pure qui déterminait le bien ou le mal sans la volonté de l’homme, car pour D le bien et le mal sont équivalents.
La dernière Mishna du traité de Yomah dit “rabbi Akivah a dit comme vous êtes comblés Israël, devant qui vous vous purifiez, et qui vous purifie c’est votre père qui est aux cieux comme il est dit “et je jetterai sur vous des eaux pures et vous serait purifiez”, et il est dit “Hashem est le mikveh d’Israël”, de la même manière que le mikveh rend les impures pures, ainsi Hashem purifie le peuple d’Israël.”.
Littéralement le verset n’a jamais dit que Hashem est le mikveh d’Israël, le verset dit Hashem est l’espoir d’Israël, mais le mot espoir et le mot mikveh s’écrivent de la même manière en hébreu. L’idée de rabbi Akivah consiste à comparer D et le mikveh, de la même manière que le mikveh ne deviens jamais impure même si on y met des cadavres impures, de la même manière D, le D de la nature ne devient jamais impure. Les fautes de l’homme n’ont pas d’impacte sur D car D est au-dessus de la morale, les fautes de l’homme ne sont pas des fautes dans l’absolue divin, puisque c’est l’homme qui crée la morale.
Lorsque l’homme faute il ne faute que par rapport à lui même et à sa morale propre, c’est pour cela que D peut lui pardonner. L’homme a besoin de ce pardon de D pour garder l’espoir et pour continuer a vouloir donner le meilleur de lui même, L’homme a besoin du pardon pour pouvoir se fixer une morale et un idéal si haut qu’il sait qu’il ne peut l’observer qu’imparfaitement.
Je m’aperçois que je n’ai pas répondu a la première question sur “le roi saint” et que je n’ai pas parle de l’affaire clearstream. Je vais faire vite. Dominique de Villepin a dit « Je suis ici par la volonté d'un homme, je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française » ce que l’on peut déduire de cette phrase c’est que le président ou le roi peuvent décider de manière aléatoire, de manière complètement gratuite ce qui est juste ou ce qui ne l’est pas. Puisque à Roch Hachana et à Yom kippour nous voulons que D accepte notre vison de la sainteté et notre vision de la justice, nous l’appelons « un roi », dans le sens ou, comme le roi il peut prendre des décisions aléatoire et gratuite. Nous demandons à D de décider de manière gratuite (pour lui) que notre vision de la sainteté est la plus juste. C’est pour cela que nous l’appelons le roi de la sainteté et pas le D de la sainteté, par ce que l’appellation « D » n’a pas la connotation de gratuite et de partialité que connote l’appellation « roi ».
Note de l'auteur :
Je ne dis pas "à chacun son judaïsme", je pense qu'une fois que la torah a été donnée par D la halacha est inaltérable. Mais la halacha ce n'est pas le but de la vie de l'homme c'est une sorte de toile de fond, de garde fou dans les limites de laquelle l'idéal personnel du juif peut s'exprimer. L’idée centrale reste cependant qu'une faute commise dans la halacha ce n'est pas une faute commise contre D dans l'absolue, c'est plutôt une faute commise contre soi, par ce que en transgressant la halacha on se coupe de ses racines historiques, et sans racines et sans histoire l'homme n'a pas d'identité, il est comme mort. Mais le pardon est possible.
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