1- La fin des temps
Dans notre parasha, Ya’aqov béni ses enfants avant de mourir. Selon le talmud et le midrash, Jacob voulait dévoiler à ses enfants ce qui allait se passer dans le futur, il voulait leur dévoiler « la fin des temps », mais D l’en a empêché.
Les versets disent : « Jacob fit venir ses fils et il dit : "Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours. 2 Pressez-vous pour écouter, enfants de Jacob, pour écouter Israël votre Père. 3 Ruben ! Tu fus mon premier-né, mon orgueil et les prémices de ma vigueur : le premier en dignité, le premier en puissance. 4 Impétueux comme l'onde, tu as perdu ta noblesse ! Car tu as attenté au lit paternel, tu as flétri l'honneur de ma couche. »
Rashi commente « Je veux vous raconter Ya‘aqov voulait leur révéler la fin des temps, mais la chekhina s’est retirée de lui, et il s’est mis à parler d’autres choses (Pessa‘him 56a, Beréchith raba 98, 2). Prémices de ma vigueur « Première manifestation de ma virilité », car il ne s’était jamais rendu impur. Le premier en dignité (seéth) Tu aurais dû, [en tant qu’aîné], avoir le pas sur tes frères par le privilège de la prêtrise. Il est fait ici allusion à l’élévation (nessiath) des mains [lors de la bénédiction sacerdotale] (Beréchith raba 98, 4). Le premier en puissance (‘az) Par la royauté, comme dans : « il donne la puissance (‘az) à son roi » (I Chemouel 2, 10). Et pour quelle raison as-tu perdu tout cela ?... Impétueux comme les eaux L’impétuosité, la précipitation avec lesquelles tu t’es hâté de montrer ta colère. Comme les eaux qui se précipitent dans leur course. C’est pourquoi... ... Tu n’auras pas l’avantage Tu ne recevras pas ces multiples prérogatives qui auraient dû te revenir. Et quelle a été cette précipitation ?... ... Tu as attenté au lit paternel, alors tu as profané ma couche Tu as profané Celui qui veillait sur ma couche, à savoir la chekhina, qui était toujours au-dessus de mon lit (Chabat 55b et Rachi ibid.). »
On peut poser sur ce midrash quatre questions. La première : pourquoi Jacob aurait-il voulu dévoiler la fin des temps a ses enfants ? la deuxième, pourquoi D l’a-t-il empêché de le faire ? la troisième comment peut on dire que Jacob n’a pas révélé la fin des temps a ses enfants, car, lorsqu’on lit les bénédictions on se rend compte qu’il leur dévoile à chacun tout ce qui va arriver dans l’histoire jusqu’à la venue du messie. Par exemple dans la bénédiction faite à Judah il dit « Le sceptre n'échappera point à Juda, ni l'autorité à sa descendance, jusqu'à l'avènement du Pacifique auquel obéiront les peuples » et Rashi commente
« Le sceptre (chevet) ne se retirera pas de Yehouda A partir de David, [et même après l’extinction de sa dynastie]. Ce sont les exilarques babyloniens qui gouverneront Israël « à la baguette » (chévèt), comme ayant été investis par le gouvernement (Sanhèdrin 5a, Horayoth 11b).
Ni le législateur d’entre ses pieds Les disciples de la Tora. Ce sont les princes d’Erets Israël.
Jusqu’à ce que vienne Chilo C’est le roi Messie, à qui appartient la royauté (Beréchith raba 99, 8). C’est ainsi que traduit le Targoum. Quant au midrash, il décompose le mot Chilo en : chaï lo (« des présents à lui »), ainsi qu’il est écrit : « ils apportent des présents (chaï) à celui que l’on craint » (Tehilim 76, 12). »
Au sujet des autres tribus aussi, les bénédictions de Jacob prévoient le futur, il prophétise la période de Samson et de Josué, de l’ouverture de la mer rouge, le règne de David et Salomon, la chute de la dynastie de David, le retour après l’exil de Babylone, entre autres. Donc comment peut on dire que la chekhina s’est séparée de Jacob lorsqu’il fait les bénédictions, et qu’il était incapable de prévoir le futur ? la quatrième question est plus technique, si on accepte l’idée du midrash, comme quoi la chekhina (la présence divine) s’est retirée de Jacob au moment ou il veut bénir ses enfants, et qu’il commence par parler d’autre chose, pourquoi a-t-il besoin de commencer par dire a Ruben, qu’il est le fruit de sa première éjaculation, a priori, ce n’était pas la peine de descendre aussi bas, de passer de la fin des temps a un détail de sa vie intime, pourquoi Jacob commence t il les bénédiction qu’il va donner a ses enfants par cette confession ?
On peut répondre à ces questions si l’on regarde les sources du commentaire de Rashi. Ce midrash cité par Rashi a deux sources, une, dans le traité de Pessahim (page 56), et l’autre dans le midrash Rabah. Dans le midrash Rabah on peut lire la chose suivante :
« « Et la raison des anciens il reprend » il s’agit de Itzhak et de Jakob, Isaak aimait essav, alors que le saint béni soit il le détestait. Ainsi Isaak a dit à essav fait moi des plats délicieux, et il a voulu le bénir et lui dévoilé la fin. Qu’a fait le saint béni soit-il ? il lui a fait perdre la raison et il ne pouvait plus parler, Itzhak a commencé à paniquer, comme le verset dit « et Itzhak a paniqué » lorsqu’il n’arrivait pas à parler, il a dit « alors qu’il soit béni ! » (En parlant de Jacob). Et de même Ya’aqov a voulu dévoiler la fin à ses enfants, comme le dit le verset « Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours. », et le saint béni soit il lui a caché, et il a commencé à dire « Ruben ! Tu fus mon premier-né, mon orgueil et les prémices de ma vigueur » c’est ce que dit le verset « D repris la raison aux anciens ».
Ce midrash nous donne quelques clefs de l’lecture sur tout le livre de la genèse. D’abord il nous dévoile que les bénédictions et l’héritage spirituel, le sujet de tous les combats et de toutes les haines fratricides qui se déchaine dans la genèse, c’est justement la connaissance de l’avènement de la fin des temps.
Essav se bat avec Jacob pour recevoir les bénédictions, de quelles bénédictions s’agit-il ? de la connaissance de la fin des temps. Avram est béni par D il lui dit « tu seras une bénédiction », cela veut dire « tu comprendras la finalité ultime de la création du monde », lorsqu’Abraham rejette Ismaël et qu’il refuse de bénir Itzhak, il refuse de leur dévoiler ce secret. Par la suite c’est D lui-même qui béni Itzhak et qui révèle ce secret à Isaac, ensuite Isaak veut révéler ce secret a essav, mais D le lui empêche, contre son grès, Itzhak doit l’laisser l’exclusivité de la connaissance à Jacob, cependant Jacob ne pourra pas transmettre ce secret a ses enfants.
Mais pourquoi est ce tellement important de connaitre la fin des temps ? la encore le midrash implicitement nous donne la réponse. Isaac savait qu’essav était haï par D, pourtant même après avoir béni Jacob, Isaak veut encore dévoiler la fin des temps a essav et il continue à l’aimer, pourquoi ?
En hébreux, essav, c’est « celui qui fait », (alors que Jacob « c’est celui qui empeche. ») Jacob est un homme passif, presque méditatif, il est intéressé par l’étude et l’introspection, alors qu’essav agit.
Par exemple, essav va assassiner Nemrod, (le plus cruel dictateur de son temps), essav agit et s’implique politiquement avec succès, alors que Jacob, médite et n’est même pas pressé de fonder une famille. Lorsqu’il entre dans le monde de l’action Jacob enchaîne les échecs et des erreurs incroyablement stupides au résultat calamiteux, on le trompe sur sa femme, sur son salaire et a chaque fois il se fait avoir.
Or, ce qu’explique le midrash de manière implicite, c’est que Itzhak voulait expliquer a essav la finalité de l’histoire, pour que ce dernier puisse orienter son action dans ce sens, et faire advenir le résultat voulu par D. connaitre la fin de l’histoire c’est s’assurer un succès presque éternel au présent. Isaak réussit tout ce qu’il fait par ce que D lui a dévoilé la finalité de chaque chose, il sait où creuser pour trouver de l’eau ou planter pour que le blé pousse, alors que les autres habitants de la terre subissent la famine et la sècheresse. Celui qui connait la fin de l’histoire, c’est un peu comme celui qui connait la méthode pour faire les 6 faces du Rummikub, il est sûr de gagner à chaque fois.
Itzhak veut dévoiler se secret a essav, mais si D l’en empêche c’est pour une raison très simple. Il y a une inadéquation totale entre le fait de connaitre la fin des temps et leur finalité, comment faire advenir cette fin d’une part et l’introspection ou la purification de soi, d’autre part. Le midrash explique ailleurs qu’essav était parfait dans ses actions, mais il était impur dans son intention, il raisonne juste, mais il n’a pas de cœur. Alors que Jacob se trompe toujours lorsqu’il agit, mais il est toujours pur dans ses intentions.
Si essav avait connu la fin des temps, il l’aurait faite advenir bien plus vite que Jacob, mais jamais l’action de l’homme n’aurait pu être purifiée au niveau de l’intention. Pour essav, la fin des temps aurait été atteinte par des action politique mécanique et superficielle, mais jamais le cœur de l’homme n’aurait été au niveau de cette fin. Or dans ce cas, même si le but avait été atteint, il était certain qu’il n’aurait pas pu perdurer.
Jacob est le dernier détenteur du secret de la fin des temps, car justement il accepte de faire abstraction de cette connaissance, il fait comme s’il ne savait rien, il rate tout ce qu’il fait par ce qu’il ne veut connaitre que par l’expérience.
Jacob avance lentement, alors qu’essav va très vite. Le verset dit « Sur ses instances Ésaü accepta. 12 Il dit : "Partons et marchons ensemble ; je me conformerai à ton pas." 13 Il lui répondit : "Mon seigneur sait que ces enfants sont délicats, que ce menu et ce gros bétail qui allaitent exigent mes soins ; si on les surmène un seul jour, tout le jeune bétail périra. 14 Que mon seigneur veuille passer devant son serviteur ; moi, je cheminerai à ma commodité, selon le pas de la suite qui m'accompagne et selon le pas des enfants, jusqu'à ce que je rejoigne mon seigneur à Séir." Et Rashi commente « Jusqu’à ce que j’arrive chez mon seigneur à Séir Il parle ici d’un trajet plus long que celui qu’il avait effectivement l’intention de faire, puisqu’il ne comptait aller que jusqu’à Soucoth (‘Avodah Zara 25b). Il s’est dit : « S’il entre dans ses intentions de me faire du mal, qu’il attende jusqu’à ce que j’arrive chez lui ! » Et il n’y est pas allé. Mais quand ira-t-il, [étant donné qu’il est inconcevable qu’il ait pu proférer un mensonge] ? A l’époque du Messie (Beréchith raba 78, 14), ainsi qu’il est écrit : « des libérateurs monteront sur la montagne de Tsion, pour se faire les justiciers du mont de ‘Essav [Séir] » (‘Ovadyah 1, 21). Il existe à ce sujet de nombreux midrashim.” Essav veut faire advenir la fin des temps rapidement, mais Jacob pense que cet avènement ne peut venir que si l’on marche à son rythme, si on glisse sur toutes les peaux de bananes qui se trouve sur la route.
Ainsi, même si Jacob connait la fin des temps et la finalité de l’histoire universelle, il ne peut pas la dévoiler à ses enfants, car justement ses enfants sont des hommes d’action, ils ont une mission à accomplir, ils ont une destinée propre, et pour cela même, s’il leur dévoilait la fin des temps, leurs actions seraient devenues superficielles et mécaniques, ils n’auraient jamais pu rétablir une harmonie entre leur nature profonde et leur impact dans l’histoire.
Jacob explique à ses enfants ce qui va se passer dans le futur, mais il ne leur dévoile pas pourquoi ces choses vont advenir, quel est le sens de tous ces rebondissements historiques, il leur apprend leur nature profonde et leur destinée, mais il ne leur révèle pas le sens de cette destinée, ils ne pourront réussir qu’en apprenant par l’expérience.
C’est ce que Jacob dit à Ruben, « tu es le fruit de sa première éjaculation ». Il avait réfléchi pendant soixante ans comment il allait procréer et avec qui il allait se marier et malgré tout il n’a pas accompli le plan prévu, il s’est laissé berner, pour apprendre par l’expérience. En disant cela il donne a ruben la plus grande bénédiction, il lui dit en substance ceci : « même si maintenant tu es destitué de toutes tes prérogatives, tu perds la prêtrise et la royauté à cause de tes erreurs, cela prouve justement qu’a la fin des temps cela sera toi le véritable leader. Par ce que tu auras appris par l’expérience », c’est un des sens du midrash, si la chekhina ne s’était pas retirée de Jacob, jamais il n’aurait dit a ruben qu’il avait perdu ses prérogatives, par ce ruben ne les a perdus que momentanément, a la fin des temps il redeviendra l’ainé.
Dans le traité de Pessahim 56 lorsque le talmud parle de la révélation de la fin des temps, il ne parle pas de « kets hayamim », « la fin des jours », il parle de « kets hayamin », la fin de la droite. Cette expression est utilisée dans le livre de Daniel pour parler de la fin des temps. Rashi dans le traité Pessahim commente « La fin de la droite : lorsque le saint béni soit il va remettre sa main droite en face de lui, car pour le moment il a mis sa droite en arrière à cause des ennemis » ce Rashi énigmatique fait allusion au Zohar (Beréchith 54 a)
« Il est certain que Kain descend d’un esprit impur, qui est le mauvais serpent, et puisqu’il vient du côté de l’ange de la mort, il a tué son frère…. Or Kain a apporté un sacrifice qui vient de son côté comme le verset dit « et ce fut à la fin des jours et Kain apporta une offrande des fruits de la terre… » rabi Shimon a dit « et ce fut à la fin des jours » a cette même fin ou l’on dit « la fin de toute chair est venue devant moi », et qui est ce ? c’est l’ange de la mort, et Caen, c’est de cette fin des jours qu’il a apporté un sacrifice, cela se voit du fait qu’il est marqué dans le texte, « la fin des jours » et pas « la fin de la droite ». Comme c’est écrit chez Daniel « et toi part vers la fin et tu te réveilleras sur ton héritage » Daniel lui a demandé « à la fin des jours ou à la fin de la droite ? » il lui a répondu « à la fin de la droite »
Kain a apporté en sacrifice à D le plus mauvais de la récolte, il a gardé le meilleur pour lui-même. Par ce qu’il savait que le but de l’homme est de faire advenir la fin des temps, or techniquement, l’homme a plus besoin des fruits que D. D n’a jamais faim, le sacrifice est donc toujours symbolique, pourquoi donc apporter le meilleur ? cela serait du gâchis ! donner un dollar a la tsedakah ça suffit !
Cain regarde la finalité de l’histoire comme un but que l’on pourrait atteindre mécaniquement, par une action politique, plutôt qu’en méditant et en se rapprochant de D. le Zohar explique que la finalité de cette logique, c’est le crime fratricide, puisque si l’on regarde les ressources universelles comme quelque chose qu’il faut exploiter dans son rendement optimum, l’autre, le deuxième frère, le surnuméraire, le plus faible, sera toujours un poids, un passif. Ailleurs, le Zohar explique qu’essav aussi, envisage la fin des temps du côté gauche.
Un homme d’action ne peut échapper à la logique du fratricide que s’il admet ne pas connaitre la fin des temps et le but de l’histoire. Les douze tribus restent unies par ce qu’elles ne connaissent pas, et qu’elles ne cherchent pas à connaitre, la finalité de l’histoire ni le sens profond de leur vie respective. Ils admettent leur vie, leur nature et leur destinée comme un donné qu’il faut accepter de faire advenir.
2- les utopies réalisées.
Les « milléniaux » (les jeunes du 21 -ème siècles) sont en quette de spiritualité. Cependant cette quette diffère radicalement de celle que l’on pouvait observer après la guerre, jusqu’aux années 90. Jusqu’au 20 -ème siècle la spiritualité était appréhendée comme un travail, pour ne pas dire un combat contre soi-même.
Aujourd’hui, la spiritualité est envisagée comme un abandon de soi dans l’absolu cosmique. L’individu a accepté de ne plus se considérer comme sujet, mais plutôt comme un membre d’une société ou une particule d’un univers. La philosophie post modern et structuraliste s’est démodée par ce qu’elle ne relève plus du domaine de l’abstraction, elle est une réalité concrète, une évidence. Le sujet n’existe plus, l’être humain a abdiqué, il n’est plus qu’une particule presque inconsciente d’elle-même, qui évolue au gré de flux qui le contrôlent. Il n’y a plus vraiment de bien et de mal, puisqu’il n’y a même plus de conscience d’exister.
Pour Hegel, c’est cet état qui est le but ultime de l’humanité, c’est la connaissance ultime universelle. Pour lui c’est l’aboutissement de l’histoire, l’homme fusionne avec le cosmos, il fait un avec le présent universel. Il ne rejette plus une partie de lui-même, qu’il considère arbitrairement mauvaise, il est en osmose avec « le tout son être » et avec tout le reste de l’humanité.
Le monde virtuel de Facebook et d’Instagram c’est le paradis d’Hegel, l’utopie enfin réalisée, d’une conscience en apesanteur.
Hegel a raison de penser que ce qui nous empêche de connaitre le futur, ou même le présent, « c’est l’aliénation », c’est-à-dire le rejet d’une partie de soi. Il a raison de croire, que lorsque l’on considère une partie de soi comme mauvaise, lorsqu’on s’inflige une violence intérieure, que l’on cherche à se combattre soi-même et à changer, on se coupe de l’interprétation objective du réel, et de par ce fait, on devient incapable d’avoir une vision claire de soi des autres et de la société, et a plus forte raison du futur. Pour comprendre le monde objectivement il faut s’accepter complètement et accepter le monde tel qu’il est. Pour comprendre il ne faut pas se juger.
Pour connaitre la fin des temps, il suffit de s’empêcher de juger. Alors soudainement le présent apparait comme une utopie réalisée. C’est la philosophie de Facebook, des media, et des hommes politiques modernes. Comme Jacob, je préfère mille fois vivre dans mon enfer que dans leur paradis.
Les documents
Jacob fit venir ses fils et il dit : "Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours. 2 Pressez-vous pour écouter, enfants de Jacob, pour écouter Israël votre Père. 3 Ruben ! Tu fus mon premier-né, mon orgueil et les prémices de ma vigueur : le premier en dignité, le premier en puissance. 4 Impétueux comme l'onde, tu as perdu ta noblesse ! Car tu as attenté au lit paternel, tu as flétri l'honneur de ma couche.
Rashi
Je veux vous raconter Ya‘aqov voulait leur révéler la fin des temps, mais la chekhina s’est retirée de lui, et il s’est mis à parler d’autres choses (Pessa‘him 56a, Beréchith raba 98, 2).
Prémices de ma vigueur « Première manifestation de ma virilité », car il ne s’était jamais rendu impur.
Ma vigueur (oni) Ma force, comme dans : « je me suis trouvé de la force (on) » (Hoché‘a 12, 9), « dans l’abondance de la force (onim) » (Yecha’ya 40, 26), « à celui qui est sans forces (onim) (Yecha’ya 40, 29).
Le premier en dignité (seéth) Tu aurais dû, [en tant qu’aîné], avoir le pas sur tes frères par le privilège de la prêtrise. Il est fait ici allusion à l’élévation (nessiath) des mains [lors de la bénédiction sacerdotale] (Beréchith raba 98, 4).
Le premier en puissance (‘az) Par la royauté, comme dans : « il donne la puissance (‘az) à son roi » (I Chemouel 2, 10). Et pour quelle raison as-tu perdu tout cela?...
Pour toi, Juda, tes frères te rendront hommage ; ta main fera ployer le cou de tes ennemis ; les enfants de ton père s'inclineront devant toi ! 9 Tu es un jeune lion, Juda, quand tu reviens, ô mon fils, avec ta capture ! II se couche ; c'est le repos du lion et du léopard ; qui oserait le réveiller ? 10 Le sceptre n'échappera point à Juda, ni l'autorité à sa descendance, jusqu'à l'avènement du Pacifique auquel obéiront les peuples. 11 Alors on attachera son ânon à la vigne, et à la treille le fils de son ânesse : on lavera son vêtement dans le vin, et dans le sang des raisins sa tunique ; 12 les yeux seront pétillants de vin et les dents toutes blanches de lait.
Rashi
Le sceptre (chevet) ne se retirera pas de Yehouda A partir de David, [et même après l’extinction de sa dynastie]. Ce sont les exilarques babyloniens qui gouverneront Israël « à la baguette » (chévèt), comme ayant été investis par le gouvernement (Sanhèdrin 5a, Horayoth 11b).
Ni le législateur d’entre ses pieds Les disciples de la Tora. Ce sont les princes d’Erets Israël.
Jusqu’à ce que vienne Chilo C’est le roi Messie, à qui appartient la royauté (Beréchith raba 99, 8). C’est ainsi que traduit le Targoum. Quant au midrach, il décompose le mot chilo en : chaï lo (« des présents à lui »), ainsi qu’il est écrit : « ils apportent des présents (chaï) à celui que l’on craint » (Tehilim 76, 12).
R. Simeon b. Lakish said: And Jacob called unto his sons, and said: Gather yourselves together, that I may tell you [that which shall befall you in the end of the right].17 Jacob wished to reveal to his sons the ‘end of the days’,18 whereupon the Shechinah departed from him. Said he, ‘Perhaps, Heaven forfend! there is one unfit among my children,19 like Abraham, from whom there issued Ishmael, or like my father Isaac, from whom there issued Esau.’ [But] his sons answered him, ‘Hear O Israel, the Lord our God the Lord is One:20 just as there is only One in thy heart, so is there in our heart only One.’ In that moment our father Jacob opened [his mouth] and exclaimed, ‘Blessed be the name of His glorious kingdom for ever and ever.’ Said the Rabbis, How shall we act? Shall we recite it, — but our Teacher Moses did not say it. Shall we not say it — but Jacob said it! [Hence] they enacted that it should be recited quietly.
R. Isaac said, The School of R. Ammi said: This is to be compared to a king's daughter who smelled a spicy pudding.21 If she reveals [her desire], she suffers disgrace;22 if she does not reveal it, she suffers pain.23 So her servants began bringing it to her in secret. R. Abbahu said: They [the Sages] enacted that this should be recited aloud, on account of the resentment of heretics.24 But in Nehardea, where there are no heretics so far, they recite it quietly.
Rashi
רש"י מסכת פסחים דף נו עמוד א
קץ הימין - שיחזיר ימינו לפניו, שהשיב אחור ימינו מפני אויב.
La fin de la droite : lorsque le saint béni soit il va remettre sa main droite en face de lui, car pour le moment il a mis sa droite en arrière à cause des ennemis
בראשית רבה (וילנא) פרשת ויחי פרשה צט
וטעם זקנים יקח, זה יצחק ויעקב, יצחק היה מחבב את עשו שהיה הקדוש ברוך הוא שונא אותו, ואמר לו (בראשית כז) ועשה לי מטעמים, ובקש לברכו ולגלות לו את הקץ מה עשה הקדוש ברוך הוא העביר טעמו הימנו ולא ידע אלא התחיל חרד שנאמר (שם /בראשית כ"ז/) ויחרד יצחק, וגו' כיון שלא מצא מה לומר אמר (שם /בראשית כ"ז/) גם ברוך יהיה, ואף יעקב בקש לגלות לבניו את הקץ שנאמר האספו ואגידה לכם את אשר יקרא, וגו' והעלים הקדוש ברוך הוא ממנו והתחיל אומר ראובן בכורי אתה הרי טעם זקנים יקח.
« Et la raison des anciens il reprend » cela parle de Itzhak et de Jakob, Isaak aimait essav alors que le saint béni soit il le détestait, ainsi il lui a dit fait moi des plats délicieux, et il a voulu le bénir et lui dévoilé la fin, qu’a fait le saint béni soit-il, il lui a fait perdre la raison et il ne pouvait plus parler, il a commencé à paniquer, comme le verset dit « et Itzhak a paniqué » lorsqu’il n’arrivait pas à parler, il a dit « alors qu’il soit béni ». Et de même Ya’aqov a voulu dévoiler la fin à ses enfants, comme le dit le verset « Rassemblez-vous, je veux vous révéler ce qui vous arrivera dans la suite des jours. », et le saint béni soit il lui a caché, et il a commencé à dire « Ruben ! Tu fus mon premier-né, mon orgueil et les prémices de ma vigueur » c’est ce que dit le verset « D repris la raison aux anciens ».
Joseph répondit à son père : "Ce sont mes fils, que Dieu m'a donnés dans ce pays." Jacob reprit: "Approche-les de moi, je te prie, que je les bénisse." 10 Or, les yeux d'Israël, appesantis par la vieillesse, ne pouvaient plus bien voir. Il fit approcher de lui ces jeunes gens, leur donna des baisers, les pressa dans ses bras; 11 et Israël dit à Joseph: "Je ne comptais pas revoir ton visage et voici que Dieu m'a fait voir jusqu'à ta postérité". 12 Joseph les retira d'entre ses genoux et se prosterna devant lui jusqu'à terre. 13 Puis Joseph les prit tous deux, Éphraïm de la main droite, à gauche d'Israël et Manassé de la main gauche, à droite d'Israël; et il les fit avancer vers lui. 14 Israël étendit la main droite, l'imposa sur la tête d'Éphraïm, qui était le plus jeune et mit sa main gauche sur la tête de Manassé; il croisa ses mains, quoique Manassé fut l'aîné. 15 Il bénit Joseph, puis dit: "Que la Divinité dont mes pères, Abraham et Isaac, ont suivi les voies; que la Divinité qui a veillé sur moi depuis ma naissance jusqu'à ce jour; 16 que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes gens! Puisse-t-il perpétuer mon nom et le nom de mes pères Abraham et Isaac! Puisse-t-il multiplier à l'infini au milieu de la contrée." 17 Joseph remarqua que son père posait sa main droite sur la tête d'Éphraïm et cela lui déplut; il souleva la main de son père pour la faire passer de la tête d'Éphraïm sur la tête de Manassé 18 et il dit à son père: "Pas ainsi, mon père! Puisque celui-ci est l’aîné, mets ta main droite sur sa tête." 19 Son père s'y refusa et dit: "Je le sais, mon fils, je le sais; lui aussi deviendra un peuple et lui aussi sera grand: mais son jeune frère sera plus grand que lui et sa postérité formera plusieurs nations." 20 Il les bénit alors et il dit: "Israël te nommera dans ses bénédictions, en disant: Dieu te fasse devenir comme Éphraïm et Manassé!" II plaça ainsi Éphraïm avant Manassé.
Rashi
Je sais, mon fils, je sais Qu’il est l’aîné.
Lui aussi deviendra un peuple, et lui aussi sera grand Car c’est de lui que sortira Guid’on (Gédéon), par l’intermédiaire de qui le Saint béni soit-Il opérera un miracle (Midrach tan‘houma 6).
Cependant, son frère le petit sera plus grand que lui Car c’est de lui que sortira Yehochou‘a, qui donnera sa terre à Israël et qui lui enseignera la Tora (ibid.).
Et sa descendance sera une plénitude de nations Le monde entier sera fasciné par son prestige et par son renom quand Yehochou‘a arrêtera le soleil à Guiv‘on, et la lune dans la vallée d’Ayalon (Yehochou‘a 10, 12, ‘Avoda Zara 25a).
Or, un ange du Seigneur vint se placer sous un térébinthe près d’Ofra, appartenant à Joas l’Abiézrite, au moment où Gédéon, son fils, battait du froment dans le pressoir pour le mettre à l’abri des Madianites. 12 L’ange du Seigneur lui apparut et lui dit: "L’Eternel est avec toi, vaillant homme!" 13 Et Gédéon lui répondit: "Hélas! Seigneur, si l’Eternel est avec nous, d’où vient tout ce qui nous arrive? Que sont devenus tous ses prodiges que nous ont contés nos pères, disant: N’est-ce pas l’Eternel qui nous a fait sortir de l’Egypte? Maintenant l’Eternel nous délaisse et nous livre aux mains de Madian!" 14 Alors l’Eternel s’adressa à lui, disant: "Va avec ce courage qui t’anime, et tu sauveras Israël de la main de Madian: c’est moi qui t’envoie." 15 Gédéon répliqua: "De grâce, mon Dieu, par quel moyen sauverais-je Israël? Ma famille est la moindre en Manassé, et moi je suis le plus jeune dans la maison de mon père!" 16 "C’est que je serai avec toi, répondit l’Eternel, et tu battras les Madianites comme un seul homme."
Cette même nuit, l’Eternel lui dit: "Prends l’un des taureaux qui sont à ton père, le deuxième taureau, âgé de sept ans. Tu démoliras l’autel consacré à Baal par ton père, et tu abattras le bocage qui est auprès. 26 Puis tu bâtiras un autel à l’Eternel, ton Dieu, au sommet de ce rocher, sur le plateau; tu prendras le deuxième taureau, et le brûleras en holocauste, sur le bois du bocage que tu auras abattu." 27 Gédéon, aidé de dix de ses serviteurs, fit ce que l’Eternel lui avait ordonné; mais comme il n’osait, à cause de sa famille et des gens de la ville, agir en plein jour, il le fit nuitamment. 28 Au matin, quand les gens de la ville se levèrent, ils virent l’autel de Baal renversé, son bocage abattu, le deuxième taureau offert en holocauste sur l’autel nouveau, 29 et ils se dirent l’un à l’autre: "Qui a fait cela?..." Ils s’informèrent, firent des recherches et on leur dit: "C’est Gédéon, fils de Joas, qui en est l’auteur." 30 Alors les gens de la ville dirent à Joas: "Livre ton fils pour qu’il meure, parce qu’il a démoli l’autel de Baal et abattu le bocage attenant." 31 Mais Joas dit à la foule qui l’assaillait: "Est-ce à vous de venger Baal, à vous de lui venir en aide? Qui prétend le faire mérite la mort, avant même qu’il soit jour! Si Baal est Dieu, qu’il venge lui-même son injure, son autel renversé!" 32 Gédéon fut à cette occasion, surnommé Jérubbaal, c’est-à-dire que Baal s’en prenne à lui, pour avoir démoli son autel Or, tout Madian s’était réuni avec Amalec et les peuplades orientales; ils avaient pénétré à l’intérieur et campaient dans la vallée de Jezreêl. 34 Soudain une inspiration divine enveloppa Gédéon; il fit sonner du cor, et les Abiézrites se groupèrent derrière lui. 35 Il envoya aussi des messagers dans tout Manassé, qui se joignit également à lui; pareillement en Aser, Zabulon, Nephtali, qui montèrent au-devant d’eux. 36 Et Gédéon dit au Seigneur: "Si tu veux, par ma main, secourir Israël comme tu l’as dit, 37 eh bien! je mets cette toison sur le sol de l’aire: s’il vient de la rosée sur la toison seule et que tout le sol reste sec, je saurai que tu veux secourir par ma main Israël, comme tu l’as promis." 38 Et il en fut ainsi. En se levant le lendemain, Gédéon pressa la toison et, de la rosée qu’il en exprima, il eut une pleine écuelle d’eau. 39 Gédéon dit au Seigneur: "Ne te mets pas en colère contre moi si je t’adresse encore une prière. Permets-moi seulement une nouvelle épreuve par cette toison: que la toison seule reste sèche, tandis que tout le sol sera couvert de rosée!" 40 Dieu déféra à sa demande cette nuit même: la toison seule resta sèche, le sol d’alentour fut couvert de rosée.
Et Dieu dit à Josué: "Ne les crains point, je les livre en ton pouvoir; pas un d'entre eux ne tiendra devant toi." 9 Josué les attaqua à l'improviste, après avoir marché toute la nuit depuis Ghilgal; 10 et l'Eternel les fit plier en désordre devant Israël, qui leur infligea, près de Gabaon, une terrible défaite, puis les poursuivit sur la montée de Béthorôn et les mena battant jusqu'à Azêka et Makkéda. 11 Tandis qu'ils fuyaient devant Israël, comme ils se trouvaient sur la pente de Béthorôn, l'Eternel fit tomber sur eux, jusqu'à Azêka, d'énormes grêlons qui les tuèrent; et il en périt un plus grand nombre par ces grêlons que par l'épée des enfants d'Israël. 12 C'est alors, en ce jour où l'Eternel mit l'Amorréen à la merci des Israélites, que Josué fit appel au Seigneur et dit en présence d'Israël: "Soleil, arrête-toi sur Gabaon! Lune, fais halte dans la vallée d'Ayyalôn!" 13 Et le soleil s'arrêta et la lune fit halte, jusqu'à ce que le peuple se fût vengé de ses ennemis, ainsi qu'il est écrit 'dans le Livre de Yachâr. Et le soleil, immobile au milieu du ciel, différa son coucher de près d'un jour entier. 14 Pareille journée ne s'est vue ni avant ni depuis lors, où l'Eternel ait obéi à la voix d'un mortel
זוהר כרך א (בראשית) פרשת בראשית דף נד עמוד א
ודאי קין ברא דרוח מסאבא הוה דאיהו חויא בישא (והבל ברא דאדם) הוה ובגין דקין אתא מסטרא דמלאך המות קטיל ליה לאחוי והוא בסטרא דיליה ומניה כל מדורין בישין ומזיקין ושדין ורוחין אתיין לעלמא, אמר רבי יוסי קין קינא דמדורין בישין דאתו מסטרא דמסאבא לעלמא ולבתר אייתיאו קרבנא, דא אקריב מסטרא דיליה ודא אקריב מסטרא דיליה הדא הוא דכתיב ויהי מקץ ימים ויבא קין מפרי האדמה וגו', רבי שמעון אמר ויהי מקץ ימים מאי מקץ ימים דא הוא קץ כל בשר, ומאן איהו דא מלאך המות, וקין מההוא קץ ימים אייתי קרבנא דייקא דקאמר מקץ ימים ולא אמר מקץ ימין, ובג"כ כתוב בדניאל (דניאל י"ב) ואתה לך לקץ ותנוח ותעמוד לגורלך, א"ל לקץ הימים או לקץ הימין, א"ל לקץ הימין
Il est certain que Kain descend d’un esprit impur, qui est le mauvais serpent, et puisqu’il vient du côté de l’ange de la mort, il a tué son frère…. Or Kain a apporté un sacrifice qui vient de son côté comme le verset dit « et ce fut à la fin des jours et kain apporta une offrande des fruits de la terre… » rabi Shimon a dit « et ce fut à la fin des jours » a cette même fin ou l’on dit « la fin de toute chair est venue devant moi », et qui est ce c’est l’ange de la mort, et Caen c’est de cette fin des jours qu’il a apporte un sacrifice, cela se voit du fait qu’il est marque la fin des jours et pas la fin de la droite. Comme c’est écrit chez Daniel « et toi part vers la fin et tu te réveilleras sur ton héritage » Daniel lui a demandé « à la fin des jours ou à la fin de la droite ? » il lui a répondu « à la fin de la droite »
En ce temps-là, la délivrance viendra pour ton peuple, pour tous ceux qui se trouvent inscrits dans le livre. 2 Beaucoup de ceux qui dorment dans la poussière du sol se réveilleront, les uns pour une vie éternelle, les autres pour être un objet d'ignominie et d'horreur éternelle. 3 Les sages resplendiront comme l'éclat du firmament, et ceux qui auront dirigé la multitude dans le droit chemin comme les étoiles, à tout jamais. 4 Quant à toi, Daniel, tiens cachées ces révélations et scelle le livre jusqu'au temps final, où beaucoup se mettront en quête et où augmentera la connaissance
Moi, j'entendis cela, mais sans comprendre, et je dis : "Mon seigneur, quelle sera l'issue de tout cela ?" 9 Il me répliqua : "Va, Daniel ! Car ces choses demeureront cachées et scellées jusqu'au temps final. 10 Beaucoup seront triés, épurés et passés au creuset ; mais les impies exerceront leurs impiétés, et tous les méchants manqueront de compréhension, tandis que les sages comprendront. 11 Et depuis le moment où sera supprimé l'holocauste perpétuel et établie l'abomination horrible, il se passera mille deux cent quatre-vingt-dix jours. 12 Heureux celui qui attendra avec confiance et verra la fin de mille trois cent trente-cinq jours ! 13 Et toi, marche vers la fin ; tu entreras dans le repos, puis tu te relèveras pour recevoir ton lot, à la fin des jours. (A la fin de la droite)
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