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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Vaethanan 5776


Poème tragique

Consolation

Pendant les sept semaines qui séparent le 9 av de Roch Hachana nous lisons les sept hafatrot de consolation. Ces sept hafatrot sont-elles même divisées en deux catégories, les 4 premières ne sont pas des « consolations parfaites » alors que les 3 dernières sont des « consolation parfaite ».  (Tosfot Meguila 31b). Les sept hafatrot de consolations ne doivent pas être interrompues par d’autres hafatrot, elles doivent être lues dans l’ordre, car elles expriment une progression dans la consolation (ibid.). Même lorsque Roch Hodesch Elul tombe Chabat on ne lit pas la haftarah de Roch Hodesch, (chulhan aruch 425) on lit la haftarah de consolation correspondante, pour ne pas briser la croissance progressive de la consolation. Il y a donc une progression graduelle entre le 9 av et Roch Hachana, et la nature de cette progression, c’est la consolation.

Mais, au juste, qui doit être consolé et de quoi doit-on être consolé ?

Le kaddish, que nous lisons tous les jours à la gloire de D, se termine par la phrase suivante « il est plus haut que toutes les bénédictions, que tous les chants, que toutes les louanges et que toutes les consolations, que ne nous pourrons jamais dire ».

Il est compréhensible que D soit plus haut que toutes les louanges et toutes les bénédictions que l’on ne pourra jamais dire, mais il est difficilement concevable, que l’on doive consoler D, et qu’en réalité il est inconsolable, car il est plus haut que toutes les consolations que l’on pourra jamais lui donner. De quoi D devrait-il être consolé ?

Le talmud explique (berahot 3b) « lorsque les juifs se rassemblent dans les synagogues ou les maisons d’études, et qu’ils disent « que son grand nom soit béni a jamais » (une phrase du kaddish), alors D remue sa tête et il dit « heureux est le roi qui est loué ainsi dans sa maison, pourquoi le père a-t-il exilé son fils ? oy ! pour l’enfant qui a été rejeté de la table de son père !»

Le talmud explique qu’à chaque fois que D écoute un kaddish il est triste, par ce qu’il compare ce moment à celui ou-il été loué dans le temple, il a de la peine pour lui-même, il est un roi sans palais, en exil, il a de la peine pour ses enfants qui sont exiles et loin de leur père.

Le kaddish est récité par les orphelins, par ce qu’il rend compte de la solitude de l’homme et de la solitude de D.

L’orphelin est séparé de son père ou de sa mère comme D est séparé de nous.

Il se termine donc par une phrase terrible, « il est inaccessible a toutes les consolations que l’on ne pourra jamais dire », sans le temple, malgré les synagogues, nous sommes orphelins de D, mais D lui porte le deuil de ses enfants.

A première vue, il semblerait que celui qui a besoin d’être console c’est D. (C’est ce qu’écrit d’ailleurs explicitement le rabi Yehsoshua Even Chouib 1280-1340 drashot parshat pinhas).

Pourtant, lorsqu’on lit les hafatrot, il semble que c’est D qui doit nous consoler.  La première haftarah de consolation commence avec le verset suivant « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. 2 Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son temps d'épreuve est fini, que son crime est expié, qu'elle a reçu de la main du Seigneur double peine pour toutes ses fautes »

On a l’impression que les textes nous mettent en face d’une réalité absurde, d’un côté, D est inconsolable de la destruction du temple et de l’exil, mais il ne peut rien faire, si ce n’est constater l’ampleur des dégâts, il est triste et impuissant, il doit être consolé par Israël. Dans cette optique on a l’impression que c’est à l’homme qu’il revient de reconstruire le temple. D attend dans la tristesse que l’homme revienne à lui et qu’il reconstruise sa maison.

Mais d’un autre côté, dans les textes des prophètes c’est Israël qui est décrit comme impuissant à sortir de l’exil, puisqu’il n’a que D qui peut reconstruire le temple. Dans les hafatrot c’est Israël la victime impuissante qui doit être consolé par D, et sauvé par lui.

On a l’impression que D et Israël sont réduit à l’impuissance, par ce que chacun d’eux attend que l’autre fasse le premier pas, et comme aucun des deux protagonistes ne fait rien, ils ne peuvent que se consoler mutuellement.

Cette situation, n’est pas sans rappeler celle du cantique des cantiques, ou la séparation entre les amants à lieu d’une manière surprenante, alors même que les deux amants se recherchent.

Comme disent les versets « Je dors, mais mon cœur est éveillé : c'est la voix de mon bien-aimé ! II frappe : " Ouvre-moi, ma sœur, ma compagne, ma colombe, mon amie accomplie ; car ma tête est couverte de rosée, les boucles de mes cheveux sont humectées par les gouttelettes de la nuit." 3 "J'ai enlevé ma tunique, comment pourrais-je la remettre ? Je me suis lavé les pieds, comment pourrais-je les salir ?" 4 Mon bien-aimé retire sa main de la lucarne, et mes entrailles s'émeuvent en sa faveur. 5 Je me lève pour ouvrir à mon bien-aimé ; mes mains dégouttent de myrrhe, mes doigts laissent couler la myrrhe sur les poignées du verrou. 6 J'ouvre à mon bien-aimé, mais mon bien-aimé est parti, a disparu mon âme s'était pâmée pendant qu'il parlait ; je le cherche et je ne le trouve point, je l'appelle et il ne me répond pas »

A priori cette situation parait absurde, mais elle est pourtant la règle dans les relations homme-femme. Il est facile de créer une relation avec une personne que l’on sent étrangère, mais lorsque l’on trouve son âme sœur on a plutôt tendance à fuir.

Il est important de remarquer que dans les sept hafatrot de consolation, la relation de D avec Israël est constamment comparée a celle d’un homme avec une femme.

Par exemple : « Ainsi parle l’Eternel : "Où est l'acte de divorce de votre mère, par lequel je l'aurais répudiée ? » ou bien encore « Ne crains pas, car tu ne seras plus humiliée ; ne sois pas confuse, car tu ne subiras plus d’outrage ; car la honte de ta jeunesse, tu l'oublieras, le déshonneur de ton veuvage, tu ne t'en souviendras plus. 5 Oui, ton époux ce sera ton Créateur, qui a nom l'Eternel-Cebaot, ton sauveur sera le Saint d'Israël, qui s'appelle le Dieu de toute la terre. 6 Car comme une femme abandonnée et au cœur affligé, l'Eternel t'a rappelée ; la compagne de la jeunesse peut-elle être un objet de dédain ? Ainsi parle le Seigneur » ou bien encore « Et tu seras une couronne glorieuse aux mains de l'Eternel, et un diadème royal dans la paume de ton Dieu. 4 Tu ne seras plus nommée la Délaissée et ta terre ne s'appellera plus Solitude ; toi, tu auras nom Celle que j'aime, et ta terre se nommera I ‘Epousée ; parce que tu seras la bien-aimée de l'Eternel, et parce que ta terre connaîtra les épousailles. 5 Oui, comme le jeune homme s'unit à la vierge, tes enfants te seront unis ; et comme le fiancé se réjouit de sa fiancée, ton Dieu se réjouira de toi. »

Les sept hafatrot de consolation correspondent au sept bénédictions nuptiales, qui ont lieu sous la hupah. Le texte des sept bénédictions nuptiales a fortement emprunté au texte des sept hafatrot de consolation. Car au moment du mariage les époux aussi ont besoin d’être consolés, on le voit bien puisque presque toutes les mariées pleurent le jour du mariage. Mais consolés de quoi ?

Les imbéciles pensent qu’ils doivent être consolés de la perte de leur liberté, d’un arrachement à leur famille, c’est surement faux, la preuve en est que les orphelines pleurent en général dix fois plus que celles qui ont encore leurs parents.

Il y a un dicton américain qui dit « s’il y a un homme qui te harcelle, qui te coure après, et tu ne sais pas comment t’en débarrasser, et bien, marie-toi avec lui tu peux être sûre que deux semaines après le mariage tu ne le verra plus »

Si les époux ont besoin d’être consolés, c’est par ce qu’ils savent qu’après leur mariage leur relation est vouée à disparaitre. Le jour du mariage la mariée porte le deuil de son époux, et le mari celui de sa femme.

C’est pour cette raison qu’ils ont besoin d’être consolé le jour du mariage.

Les sept jours de cheva berahot correspondent au sept jours de deuil, par ce qu’en se mariant les époux meurent les uns pour les autres. Ils ne se retrouveront qu’après leur mort.

Si D ou Israël ne reconstruisent pas le temple c’est par ce qu’ils savent qu’en reconstruisant le temple, ils perdront la relation qu’ils ont en étant séparé.

Le midrash dit que le jour même ou Salomon a construit le temple, il s’est aussitôt marié avec la fille de pharaon et il a instauré un culte idolâtre à Jérusalem. Les juifs ont construit le veau d’or le jour même où ils devaient recevoir les tables de la loi. Pourquoi ?  Par ce qu’après « leur mariage », ils avaient besoin de créer une distance avec D pour se retrouver eux même.

Les juifs ont rarement été pratiquants pendant la période du temple, par ce que leur proximité avec D les poussait à la faute.

Si D ou Israël ne reconstruisent pas le temple, c’est par ce qu’ils savent que leurs fiançailles peuvent durer, alors que leur mariage ne durera pas.

Si Israël a une relation si compliquée avec D, c’est par ce qu’elle est le véritable zivoug de D. Il est beaucoup plus facile pour un non juif d’être religieux, par ce que, pour un non juif, D garde une certaine part d’étrangeté qui le rend viable.

Tout mariage est un deuil, mais la finalité du deuil, c’est la consolation. Quand on demande à une femme « c’est quoi un homme romantique ? »  Elle répond toujours « c’est un homme qui peut me consoler. », l’amour c’est la consolation.

Consolation

Lorsqu’on lit le livre des lamentations on se rend compte que Jérémie n’est pas triste à cause de la destruction, il est triste par ce que personne n’est là pour le consoler. Dans le chapitre 1 on peut lire les textes suivants « Hélas ! Comme elle est assise solitaire, la cité naguère si populeuse ! Elle, si puissante parmi les peuples, ressemble à une veuve ; elle qui était une souveraine parmi les provinces a été rendue tributaire ! 2 Elle pleure amèrement dans la nuit, les larmes inondent ses joues ; personne ne la console de tous ceux qui l’aimaient ; tous ses amis l'ont trahie, se sont changés pour elle en ennemis. …Jérusalem a gravement prévariqué, aussi est-elle devenue un objet de répulsion ; tous ceux qui l'honoraient la bafouent, car ils ont vu sa nudité. Elle-même soupire et détourne la face. 9 Sa souillure est attachée aux pans de sa robe : elle ne songeait pas à l’avenir ! Elle est donc tombée d'une manière prodigieuse, et personne ne la console…Voilà pourquoi je pleure ; mes yeux, mes yeux ruissellent de larmes ; car autour de moi il n'est personne pour me consoler, pour relever mon courage. Mes fils sont dans la désolation, car l'ennemi l'a emporté. 17 Sion tend les mains : personne ne la console »

« Le messie est appelé le consolateur. (Sanhedrin 98b) d’autres disent « c’est l’étudiant lépreux » le talmud (98a) explique que le messie est assis parmi les lépreux et qu’on le reconnait par ce que les autres lépreux défont tous leurs bandages en une fois, alors que lui il les défait en deux fois. Dans le talmud on a l’impression que le messie doit lui-même souffrir pour pouvoir consoler les autres. Pourquoi ?

Lorsqu’on lit les psaumes de David, (personnage biblique souvent associe au messie lui-même) on se rend compte que beaucoup de psaumes commence dans la tristesse et se termine dans la joie. David cherche la souffrance, pour pouvoir transformer cette souffrance en jubilation.

On peut citer à titre d’exemple ce psaume

L’Eternel est proche des cœurs brisés, il prête secours à ceux qui ont l’esprit contrit.

... 10 Sois-moi propice, ô Seigneur ! Car je me trouve en détresse. Par le chagrin ma vue s’est usée, ainsi que mon âme et mon corps. 11 En effet, ma vie s’écoule dans la peine, mes années dans les gémissements ; ma vigueur est tombée à cause de mon iniquité, mes membres sont à bout de forces. 12 A cause de tous mes ennemis, je suis un objet d’opprobre, de grand opprobre pour mes voisins, une cause de terreur pour mes intimes. Ceux qui me voient dans la rue s’écartent de moi. 13 Mon souvenir disparaît des cœurs comme celui d’un mort, je suis tel qu’un vase perdu. 14 Oui, j’entends les mauvais propos de la foule, [répandant] la terreur à l’entour, quand on se ligue ensemble contre moi, complotant de m’enlever la vie. 15 Moi, cependant, j’ai confiance en toi, Seigneur, je dis : "Tu es mon Dieu !" 16 Mes destinées sont dans ta main : délivre-moi de mes ennemis et persécuteurs. 17 Fais luire ta face sur ton serviteur, secours-moi par ta grâce. 18 Seigneur ! que je ne sois point déçu quand je t’invoque ! que les méchants, eux, soient confondus et réduits au silence du Cheol ! 19 Qu’elles deviennent muettes, les lèvres menteuses, qui parlent avec insolence contre le juste, par excès d’orgueil et de mépris ! 20 Ah ! qu’elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour tes adorateurs, que tu témoignes à ceux qui ont foi en toi, en face des fils de l’homme ! 21 Tu les protèges, à l’abri de ta face, contre les intrigues des gens, tu les mets à couvert, dans ta tente, contre la guerre des langues. 22 Loué soit le Seigneur, car il a fait éclater sa bonté pour moi, en une ville fortifiée ! 23 Et je disais, moi, dans mon trouble : "Je suis banni loin de tes yeux ! Mais tu as entendu ma voix suppliante, lorsque je t’implorais. 24 Aimez l’Eternel, vous tous, ses pieux adorateurs ! Le Seigneur veille sur ceux qui sont fidèles, mais il paie avec usure quiconque agit avec orgueil. 25 Soyez forts, ayez le cœur ferme, vous tous qui espérez en l’Eternel !

A partir du verset 20 jusqu’à la fin du psaumes David loue D et le courage de ceux qui croient en lui. Dans les versets qui précèdent on a l’impression que David se plaint de son sort, qu’il ressasse des sentiments négatifs, qu’il dramatise, comme s’il cherchait à se faire mal ou à souffrir, en ressassant des idées angoissantes et pénibles.

Si tous les lecteurs s’accordent à trouver les derniers versets formidables, la plupart des lecteurs trouvent les premier versets fastidieux, rébarbatifs, païens, haineux, ça ferait même presque penser au coran.

Pourtant, la jubilation finale n’est possible que par ce qu’elle est la transformation de ces pensées négatives. David est le consolateur par ce qu’il sait transformer la douleur en chant.

La parole n’a de sens si elle calme une douleur.

Le talmud (Sanhedrin 92) dit que Nabuchodonosor a voulu écrire des louanges qui auraient fait honte à celle que David a écrit, mais un ange l’a giflé sur le visage et il a dû se taire. Pourquoi l’ange a-t-il gifle Nabuchodonosor ? par ce que ses louanges n’étaient pas l’expression d’une douleur, elles n’étaient pas une consolation, elle ne faisait référence a rien.

Il est facile d’écrire des poèmes très beaux ou des théories très cohérentes, mais si elles ne sont pas la résonance d’une blessure profonde, ce ne sont que des mots.

J’ai déjà souvent dit qu’Il y avait une contradiction dans la théorie freudienne en ce qui concerne la répétition, d’un côté Freud appelle la volonté de répéter toujours le même scenario « la pulsion de mort ». On répète toujours les mêmes actions pour s’empêcher de vivre, on s’enferme dans une routine mortifère ou on ressasse des idées noires, on refait toujours les mêmes erreurs.

Mais d’un autre côté, il explique que l’expérience traumatisante c’est celle qui ne peut pas s’inscrire dans une répétition, c’est l’expérience que l’on ne peut pas raconter, par ce que le récit a un début et une fin et on peut le répéter. Le trauma c’est ce qui sort de la répétition.

D’un côté donc, il semble pour la psychanalyse, que la répétition soit la planche de salut de la psychè, alors que d’un autre côté il semble qu’elle soit une pulsion mortifère.

La réponse a cette contradiction se trouve dans l’idée que nous avons énoncée, si le langage vient après coup, comme résonnance a une douleur, alors il est créatif et rédempteur, c’est une ouverture sur la vie. Mais si le langage n’est qu’une construction qui se fait sur elle-même alors il est une sclérose qui exclue l’homme du monde des vivants.

Roch Hachana, n’est possible que s’il est précédé par le 9 av, à Roch Hachana on cherche à donner un sens à notre histoire et à notre vie. Ce sens n’est possible que s’il est une réaction a une douleur vécue. Il faut d’abord souffrir pour pouvoir être consolé.

Le livre des lamentations suit l’ordre de l’alphabet, le mois de av lui-même peut être l’acrostiche de l’alphabet (aleph bet), le chiffre sept, des sept semaines de consolation, indique le rapport au cycle et à la raison. Le rôle du moi de av, c’est de créer une rationalité et un discours intelligible à partir de la douleur. L’inconscient n’est pas structuré comme un langage, il n’est pas structuré du tout, c’est une masse mole floue et malléable, c’est un deuil ou un cri. C’est la consolation qui structure l’inconscient.


 

Les documents

 

Eicha 1

Hélas! Comme elle est assise solitaire, la cité naguère si populeuse! Elle, si puissante parmi les peuples, ressemble à une veuve; elle qui était une souveraine parmi les provinces a été rendue tributaire! 2 Elle pleure amèrement dans la nuit, les larmes inondent ses joues; personne ne la console de tous ceux qui l'aimaient; tous ses amis l'ont trahie, se sont changés pour elle en ennemis. 3 Juda est allé en exil,

Jérusalem a gravement prévariqué, aussi est-elle devenue un objet de répulsion; tous ceux qui l'honoraient la bafouent, car ils ont vu sa nudité. Elle-même soupire et détourne la face. 9 Sa souillure est attachée aux pans de sa robe: elle ne songeait pas à l'avenir! Elle est donc tombée d'une manière prodigieuse, et personne ne la console.

Voilà pourquoi je pleure; mes yeux, mes yeux ruissellent de larmes; car autour de moi il n'est personne pour me consoler, pour relever mon courage. Mes fils sont dans la désolation, car l'ennemi l'a emporté. 17 Sion tend les mains: personne ne la console

מִי''ז בְּתַמּוּז וָאֵילָךְ מַפְטִירִין ג' דְּפֻרְעֲנוּתָא, ז' דְּנֶחֲמָתָא, תַּרְתֵּי דְּתִיּוּבְתָא; ג' דְּפֻרְעֲנוּתָא; דִּבְרֵי יִרְמְיָהוּ, שִׁמְעוּ דְּבַר ה', חֲזוֹן יְשַׁעְיָהוּ. שֶׁבַע דְּנֶחֲמָתָא, נַחֲמוּ, וַתֹּאמֶר צִיּוֹן, עֲנִיָּה סוֹעֲרָה, אָנֹכִי, רָנִּי עֲקָרָה, קוּמִי אוֹרִי, שׂוֹשׂ אָשִׂישׂ. וּבְיוֹם צוֹם גְּדַלְיָה בְּמִנְחָה מַפְטִירִין דִּרְשׁוּ

A partir du 17 tamouz on lit 3 haftarot de punition et sept de consolation…..

l'eila min kol bir'khata v'shirata beyond any blessing and song, 

toosh'b'chatah v'nechematah, da'ameeran b'al'mah, v'eemru:

praise and consolation that are uttered in the world. Now say:

Sanhedrin 98b

 Others say: His name is Menahem the son of Hezekiah, for it is written, Because Menahem ['the comforter'], that would relieve my soul, is far.30  The Rabbis said: His name is 'the leper scholar,' as it is written, Surely he hath borne our griefs, and carried our sorrows: yet we did esteem him a leper, smitten of God, and afflicted.31 

98 a

R. Joshua b. Levi met Elijah standing by the entrance of R. Simeon b. Yohai's tomb. He asked him: 'Have I a portion in the world to come?' He replied, 'if this Master desires it.'39  R. Joshua b. Levi said, 'I saw two, but heard the voice of a third.'40  He then asked him, 'When will the Messiah come?' — 'Go and ask him himself,' was his reply. 'Where is he sitting?' — 'At the entrance.'41  And by what sign may I recognise him?' — 'He is sitting among the poor lepers: all of them untie [them]42  all at once, and rebandage them together,43  whereas he unties and rebandages each separately, [before treating the next], thinking, should I be wanted, [it being time for my appearance as the Messiah] I must not be delayed [through having to bandage a number of sores].' So he went to him and greeted him, saying, 'peace upon thee, Master and Teacher.' 'peace upon thee, O son of Levi,' he replied. 'When wilt thou come Master?' asked he, 'To-day', was his answer. On his returning to Elijah, the latter enquired, 'What did he say to thee?' — 'peace Upon thee, O son of Levi,' he answered. Thereupon he [Elijah] observed, 'He thereby assured thee and thy father of [a portion in] the world to come.' 'He spoke falsely to me,' he rejoined, 'stating that he would come to-day, but has not.' He [Elijah] answered him, 'This is what he said to thee, To-day, if ye will hear his voice.'44

Pour Freud, l'hystérie était la conséquence d'un traumatisme psychique, le plus souvent sexuel, sous forme d'une "séduction" plus ou moins active et explicite d'un adulte envers un enfant. Ce dernier refoulait l'événement traumatique qui, à l'adolescence, manifestait une incidence sur sa vie sexuelle, réelle ou fantasmatique. L'événement primaire était rappelé à l'adolescence par un autre événement « d'apparence banale ». C'est la disproportion de la réaction pour ce dernier, et les symptômes s'y rattachant, qui laissaient entendre une origine plus ancienne, infantile. (cf. Le cas Dora, dans les Cinq Psychanalyses). Par la suite, Freud dépasse cette théorie (sa neurotica) et accorde un pouvoir traumatogène au fantasme ou plus précisément aux dérivés de l'inconscient.

La question du traumatisme refait surface avec le texte Au-delà du principe de plaisir (1920) où Freud la reprend à partir de la névrose traumatique, des névroses de guerre et de la compulsion de répétition. C'est l'avènement de la deuxième topique. Le traumatisme est vu comme faisant effraction et débordant la capacité de liaison de l'appareil psychique, qui forme un symptôme sous l'emprise de la répétition. Cette dernière est alors, à la fois, comme une résistance au progrès, au traitement (le patient semble répéter inlassablement ses souvenirs et vécus traumatiques) et comme une tentative de l'appareil psychique de reprendre une maîtrise ou de créer une liaison

Après la Première Guerre mondiale, Freud découvre le traumatisme. Néanmoins, il élaborera la nouvelle conception de la compulsion de répétition, en 1921 à partir de l'observation d'un enfant.

Le jeu du « Fort Da » s’insère dans une remise en question du principe de moindre excitation qui seul régirait l’appareil psychique. S. Freud, dans Au-delà du principe de plaisir (1921), note que la répétition, observée dans plusieurs comportements, dont le jeu de son petit-fils Ernst, vient contredire ce principe et postule finalement qu’il existe un autre principe basé sur une compulsion de répétition, le principe de mort.

Le jeu du jeune Ernst, garçon âgé d’un an et demi, sage, possédant quelques rudiments de langage, quelques phonèmes ou interjections, est simple en apparence. « Ce bon petit garçon avait l’habitude, qui pouvait être gênante, de jeter loin de lui dans un coin de la pièce, sous le lit, etc. tous les petits objets dont il pouvait se saisir, (…). En même temps, il émettait avec une expression d’intérêt et de satisfaction un « o-o-o-o- », fort et prolongé, qui, de l’avis commun de sa mère et de l’observateur, n’était pas une interjection mais signifiait « parti », en allemand « fort » (page 52, éditions Payot).

Un autre jour, Freud est témoin d’un jeu à l’aide d’une bobine que l’enfant jette loin de lui en prononçant l’interjection « o-o-o-o- », et qu’il ramène grâce au fil en énonçant un joyeux « da » ["là" en français]. Le jeu complet consiste donc en un aller retour de l’objet, dont il ne fait pas de doute que le retour devrait être le moment le plus heureux. Pourtant, remarque Freud, la répétition du premier acte du jeu est plus fréquente que le jeu complet et semble donc suffire à l’enfant.

Dans un troisième temps, au cours de longues absences de sa mère, l’enfant « avait trouvé un moyen de se faire disparaître lui-même. Il avait découvert son image dans le miroir qui n’atteignait pas tout à fait le sol et s’était accroupi de sorte que son image dans le miroir était « partie » ». Au retour de sa mère, Ernst prononça « bébé –o-o-o-o » pour signifier son retour.

Freud rapporte également les réactions de l’enfant dans deux situations difficiles, celle de l’absence du père parti à la guerre, puis du décès de sa mère, mais nous nous arrêterons ici au jeu du « Fort Da ».

Cette situation d’un simple jeu enfantin s’avère d’une extrême richesse, Freud en développera plusieurs points d’analyse du point de vue métapsychologique. La bobine prend le statut d’objet symbolisant la mère dans sa présence et absence. L’acte de jeter cet objet correspond pour l’enfant à se séparer de la dyade mère enfant, à passer d’un registre passif à celui d’actif, nous dit Freud, afin de répondre à une pulsion d’emprise. Mais cette interprétation n’est pas suffisante pour expliquer la répétition du premier acte du jeu, celui-là même où le manque apparaît. Le jeu devant le miroir amène S. Freud à supposer à l’enfant un désir de vengeance envers cet objet frustrant.

Mais un des éléments plus particulièrement remarquable de ce jeu enfantin reste l’oralisation des deux phonèmes, « fort » pour désigner la présence dans l’absence et « da » pour l’absence dans la présence qui signe un réel acte de création. Cela permet à l’enfant, nous dit S. Freud, de tolérer le renoncement à une manifestation pulsionnelle de colère quand sa mère le quitte.

L’Eternel est proche des cœurs brisés, il prête secours à ceux qui ont l’esprit contrit.

... 10 Sois-moi propice, ô Seigneur! Car je me trouve en détresse. Par le chagrin ma vue s’est usée, ainsi que mon âme et mon corps. 11 En effet, ma vie s’écoule dans la peine, mes années dans les gémissements; ma vigueur est tombée à cause de mon iniquité, mes membres sont à bout de forces. 12 A cause de tous mes ennemis, je suis un objet d’opprobre, de grand opprobre pour mes voisins, une cause de terreur pour mes intimes. Ceux qui me voient dans la rue s’écartent de moi. 13 Mon souvenir disparaît des cœurs comme celui d’un mort, je suis tel qu’un vase perdu. 14 Oui, j’entends les mauvais propos de la foule, [répandant] la terreur à l’entour, quand on se ligue ensemble contre moi, complotant de m’enlever la vie. 15 Moi, cependant, j’ai confiance en toi, Seigneur, je dis: "Tu es mon Dieu!" 16 Mes destinées sont dans ta main: délivre-moi de mes ennemis et persécuteurs. 17 Fais luire ta face sur ton serviteur, secours-moi par ta grâce. 18 Seigneur! que je ne sois point déçu quand je t’invoque! que les méchants, eux, soient confondus et réduits au silence du Cheol! 19 Qu’elles deviennent muettes, les lèvres menteuses, qui parlent avec insolence contre le juste, par excès d’orgueil et de mépris! 20 Ah! qu’elle est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour tes adorateurs, que tu témoignes à ceux qui ont foi en toi, en face des fils de l’homme! 21 Tu les protèges, à l’abri de ta face, contre les intrigues des gens, tu les mets à couvert, dans ta tente, contre la guerre des langues. 22 Loué soit le Seigneur, car il a fait éclater sa bonté pour moi, en une ville fortifiée! 23 Et je disais, moi, dans mon trouble: "Je suis banni loin de tes yeux! Mais tu as entendu ma voix suppliante, lorsque je t’implorais. 24 Aimez l’Eternel, vous tous, ses pieux adorateurs! Le Seigneur veille sur ceux qui sont fidèles, mais il paie avec usure quiconque agit avec orgueil. 25 Soyez forts, ayez le cœur ferme, vous tous qui espérez en l’Eternel!

Psaumes 107

Il parlait, et faisait souffler un vent de tempête qui soulève les vagues. 26 Ils montaient jusqu’au ciel, descendaient dans les abîmes; leur âme se fondait dans la souffrance. 27 Ils dansaient, ils titubaient comme l’homme ivre; toute leur sagesse était réduite à néant. 28 Mais ils crièrent vers l’Eternel dans leur détresse: il les sauva de leurs angoisses. 29 Il transforma l’ouragan en une brise légère, et les vagues apaisèrent leur fureur. 30 Ce fut une joie pour eux de voir renaître le calme; Dieu les conduisit au terme désiré de leur voyage

וַיִּשְׂמְחוּ כִי-יִשְׁתֹּקוּ; וַיַּנְחֵם, אֶל-מְחוֹז חֶפְצָם

L'Éternel vit que les méfaits de l'homme se multipliaient sur la terre, et que le produit des pensées de son cœur était uniquement, constamment mauvais; 6 et l'Éternel regretta d'avoir créé l'homme sur la terre, et il s'affligea en lui-même. 7 Et l'Éternel dit: "J'effacerai l'homme que j'ai créé de dessus la face de la terre; depuis l'homme jusqu'à la brute, jusqu'à l'insecte, jusqu'à l'oiseau du ciel, car je regrette de les avoir faits.וַיֹּאמֶר יְהוָה, אֶמְחֶה אֶת-הָאָדָם אֲשֶׁר-בָּרָאתִי מֵעַל פְּנֵי הָאֲדָמָה, מֵאָדָם עַד-בְּהֵמָה, עַד-רֶמֶשׂ וְעַד-עוֹף הַשָּׁמָיִם: כִּי נִחַמְתִּי, כִּי עֲשִׂיתִםrashi

Car je regrette de les avoir faits Je me suis demandé quoi faire, du moment que je les ai créés

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