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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Tou BiChvat 5774

Dans ce cours nous parlons de la fete de tou bichvat. L'homme est compare dans la Torah a un arbre alors que la femme est comparée a un champs. L'arbre symbolise la maturité car il donne des fruits de maniere spontanee en suivant sa nature, l'homme immature au contraire a besoin de ressentir l'injonction morale comme venant de l'exterieur. L'arbre, doit, pour devenir mature, purifier son excroissance son prepuce, (pendant trois ans ses fruits sont consideres impurs, orla). Dans ce cours nous expliquons que purifier son prepuce cela veut dire assumer son identité et son education comme une partie integrante de son moi profond.

1-  « la orlah » le prépuce de l’arbre et le prépuce de l’homme

La torah, dans le deutéronome compare l’homme a un arbre : “ Si tu es arrêté longtemps au siège d'une ville que tu attaques pour t'en rendre maître, tu ne dois cependant pas en détruire les arbres en portant sur eux la cognée: ce sont eux qui te nourrissent, tu ne dois pas les abattre. Oui, l'arbre du champ c'est l'homme même, tu l'épargneras dans les travaux du siège. » (Deut.  20)

Ce lien entre l’homme et l’arbre se retrouve dans la halacha, de même que l’homme possède un prépuce qu’il doit prélevé a la naissance, la orlah, de même la torah considère que l’arbre est doté d’ un prépuce qui doit être détruit.

 La torah dit en effet : « Quand vous serez entrés dans la Terre promise et y aurez planté quelque arbre fruitier, vous en considérerez le fruit comme une excroissance: trois années durant, ce sera pour vous autant d'excroissances, il n'en sera point mangé. 24 Dans sa quatrième année, tous ses fruits seront consacrés à des réjouissances, en l'honneur de l'Éternel: 25 et la cinquième année, vous pourrez jouir de ses fruits, de manière à en augmenter pour vous le produit: je suis l'Éternel votre Dieu »

Cette idée de fruits – prépuces qui doivent être détruits, par ce qu’impropres a la consommation, se retrouve tout au long de la genèse. Les premiers enfants d’adan, kain et Hèvel vont être détruit par le déluge, l’humanité descend du troisième fils d’adan et Ève « Chet ». 

 De même, Abraham doit purifier sa descendance et ce n’est qu’a l’âge de 100 ans qu’il a un fils Itzhak digne de lui succéder, le premier fils étant considéré comme le « prépuce » d’Abraham, ainsi, une partie de la descendance de Isaac, le premier né, essav, va être écarté de l’avenir spirituel de l’humanité, il est la « orlah » le prépuce d’ Isaac.

Maimonide dans le guide des égarés explique, que si les premiers enfants des patriarches étaient inaptes a participer au projet de l’humanité, c’est par ce  que, les patriarches, comme tous les hommes sont nés immatures. Et, un père immature est incapable d’éduquer ses enfants pour qu’ils deviennent de véritables hommes au contraire,  il transmet son immaturité a ses enfants par les manquements de son éducation. C’est pour cette raison que le rambam pense (dans le guide des égarés) qu’un homme ne devrait pas procréer avant quarante ans, car, avant cet âge il n’est pas assez mature pour éduquer des enfants.

Il reste cependant a élucider le lien que la torah établie entre le prépuce et la maturité. 

2- la maturité de l’arbre et l’immaturité de l’homme

Le midrash relie la mitswah de la « orlah » dans l’arbre a la faute du premier homme.

Le midrash dit : « Rabi yehudah a commenté : « qui peut enlever la poussière de sur tes yeux, oh toi le premier homme !, car tu n’as pas pu grader l’ordre de D une heure ! Alors que tes enfants attendent le « prépuce » pendant trois ans ! »

Le midrash, dans le pirkei derabi Eliezer 21 explique que l’arbre de la connaissance du bien et du mal, c’était l’homme lui même.

 Pour ce midrash, l’injonction de ne pas manger des fruits de l’arbre de la connaissance, n’était pas adressée a adan, mais a Satan.

 D avait demandé au Satan de ne pas manger les fruit d’adan et Ève, mais le Satan, représenté par le serpent a enfreint l’ordre divin, il a mangé les fruit d’adan, et c’est pour cette raison que kain et Hèvel on du être anéanti.

Le pirkei de rabi Eliezer dit en effet :

« Et du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin », une beraitah rapporte rabi Zera dit : « du fruit de l’arbre » l’arbre n’est autre que l’homme, qui ressemble a un arbre selon les mots « car l’homme c’est l’arbre du champs ». Qui est au milieu du jardin », au milieu du jardin, c’est la un euphémisme pour ce qui est au milieu du corps. Qui est au milieu du jardin qui est au milieu de la femme. Et le jardin ce n’est rien d’autre que la femme, comparée a un jardin : « ma sœur épouse est un jardin ferme » de même que le jardin quoi que l’on y sème, il le fait germer et pousser, ainsi la femme  quelque semence qu’elle reçoive , elle conçoit et enfante . Samael, juche sur le serpent vint vers elle et elle conçu Caïn, après quoi Adam vint vers elle et elle conçu Abel, comme  il est dit « Adam connut Ève sa femme ». Que connut-il ? Il connut qu’elle était déjà enceinte, il vit que son apparence, (celle du fétus) ne venait pas d’être d’en bas, mais qu’elle était pareille a celle des êtres d’en haut. Ève elle prophétisa et dit « j’ai acquis un homme avec yhv h»

Le midrash relate ensuite  le meurtre d’Abel par Caïn et il conclu « le chien qui gardait le troupeau d’Abel préserva aussi le son cadavre de toutes les bêtes du champs et de tous les oiseaux du ciel. Adam et Ève s’étaient assis et pleuraient et menaient deuil pour lui, mais ils ignoraient que faire d’Abel, car il n’avaient pas coutume d’enterrer. Survint un corbeau dont un congénère était mort a ses cotes. Le corbeau dit : « j’enseignerai a cet homme ce qu’il faut faire. Il pris son congénère et creusa la terre, il l’y cacha et l’y enterra devant leurs yeux. Adam dit je ferais comme ce corbeau. Il prit la dépouille d’d’Abel, creusa la terre et l’y ensevelit. Le saint béni soit il donna un bon salaire au corbeaux dans ce monde. Quelle récompense leur donna t il ? Lorsque les corbeaux mettent bas leurs petits et voient qu’ils sont tous blanc, ils les fuient croyant que ce son les rejetons du d’un serpent, or le saint béni soit il pourvoi et il ne manque de rien comme il es dit « qui prépare au corbeau sa pâture quand ses petits crient vers D errent ca et la faute de nourriture. De surcroit ils crient pour que la pluie soit donnée a la terre et le saint béni soit il leur répond ce qu’un verset énonce « il donne leur pâture aux bêtes, aux petits du corbeaux qui la réclame » 

Ce midrash met en opposition le comportement d’adan et Ève et celui du corbeau. Adan et Ève savent que kain est le fils du serpent, mais ils cherchent a se l’approprier, Ève dit « j’ai acquis un enfant », par contre le corbeau, lui pense que ses enfants ne sont pas les siens, qu’ils sont les fils du serpent, et de ce fait, non seulement il sauve  sa race, mais en plus, il sauve toute la nature, puisque selon le midrash, la pluie ne vient que grâce aux cries des corbeaux. 

Cette idée, du rejet de l’autre comme étant un acte salvateur, est redoublé dans le midrash par le fait que le corbeau enterre son congénère, et qu’il apprend a adan a enterrer ; c'est-à-dire a se détacher, il apprend a adan a oublier le visage de l’autre, a tourner la page. Il apparait clairement que le corbeau apprend a adan et a Ève a créer une distance salvatrice avec l’autre.

D’autre part, adan est comparé a un arbre et Ève a un jardin, dans le sens ou de même que l’arbre donne naturellement des fruits sans avoir a réagir a une injonction venant du dehors, de même, le premier homme et Ève faisait le bien naturellement.

 C’est pour cette raison que pour le midrash l’ordre divin ne pouvait pas s’adresser a adan ou a Ève, car adan et Ève n’avaient pas de libre arbitre. Adan et Ève étaient mature dans le sens, ou, l’homme mature c’est celui qui fait le bien naturellement de manière spontanée, pas par ce qu’il se sent obligé a le faire par une volonté extérieure. 

Le fait que la tentation a du venir de l’extérieur, par  le serpent qui séduit Ève, montre, selon le midrash, qu’adan était comme un arbre, qui naturellement produit des fruits a son image, et qu’il avait une tendance a faire le bien naturellement. Ève aussi est décrite comme un champs qui fait pousser naturellement  tout ce que l’on sème a l’intérieur d’elle.

Maimonide explique dans le guide des égarés que le principal but de ce midrash est de montrer que le mal du serpent n’a pas touché adan ou Ève, le venin du serpent n’a pas réellement eu d’impacte sur adan et Ève, la faute a eu un impacte principalement sur leurs enfants. 

Le but de ce midrash est d’expliquer, comment le mal a été intériorisé par l’homme. Avant de manger le fruit, l’homme était comparable a un arbre, il n’était pas capable de penser le mal intérieurement, il donnait des fruits sans efforts, sans avoir a fournir un combat interne, après avoir manger l’arbre, l’homme et la femme deviennent immatures, ils sont habites par un combat intérieur.

Après la faute, l’homme est divisé, D’un cote sa nature semble le pousser a faire le mal, ou a ne rien faire, et d’un autre cote, il a besoin d’une voix morale d’une interjection qu’il ressent de l’extérieur pour faire le bien. Faire le bien semble être devenu une action contre nature pour l’homme.

Le midrash montre que le point culminant du combat intérieur de l’homme est le combat de Caïn contre Hèvel, la dualité devient si grande en l’homme, qu’elle ne peut être résolu que par le meurtre d’une des deux parties.

Comment cette dualité est elle intervenue chez l’homme ? Le midrash commence par dire qu’elle n’est pas venue chez adan et Ève eux même, elle intervenu chez leurs enfants, Caïn et Hèvel. Selon le midrash c’est dans le rapport entre adan et Ève et leurs enfants que se trouve le venin du serpent. En fait, adan reconnait comme sien un enfant qui n’est pas le sien. 

Le midrash stipule bien qu’adan a reconnut l’essence spécifique de Caïn, mais il refuse de l’accepter comme telle, il veut que Caïn soit un homme, comme Ève qui dit « j’ai acquis cette homme », alors que Caïn est en fait un « Eloqim ». Adan  veut que Caïn soit a son image, il ne crée pas de distance entre lui et son fils. Le fils, Caïn lui-même, se projette en son père il veut lui ressembler, et c’est la que le serpent a gagné, c’est ici que se trouve le prépuce. 

Car, en s’identifiant a une image étrangère,  Caïn nie d’une certaine manière sa nature profonde d’Eloqim. Il en résulte un combat intérieur dans la psyché de Caïn. Se combat est décrit dans les versets de la genèse comme un dialogue avec D.

Quoi qu’il arrive, dorénavant, le mal est en l‘homme, l’homme est devenu immature. Il ne fera le bien que si il y est forcé par une voix extérieur.

Les voyelles du mot « orlah », prépuce, sont les même que celle du mot « raal » venin, faisant allusion au venin du serpent. Les fruits immatures de l’homme sont devenus vénéneux. L’homme devient habité par un mal qu’il doit extirper.

Le corbeau est celui qui n’est pas atteint par le venin du serpent, car il ne reconnait une nature « Eloqim » a  ses enfants. 

Le midrash nous montre que la racine de l’immaturité vient du fait que, par l’éducation, l’homme conçoit la réalisation du bien comme le calque d’un model qu’il se donne. Or, comme l’individu se sent étranger a cette image, il reste constamment balloté dans un rapport conflictuel face a cette idéal.

3- Immaturité et rapport a la mère

Le père est le model et la mère est le champs, elle fait pousser tout ce que l’on sème en elle. La mère est terreau fertile qui permet a l’image du père de grandir dans l’esprit de l’enfant.

La femme est elle même plus atteinte par le serpent qu’adan. Adan donne naissance dans la jouissance sexuelle, il reste profondément lié a l’état de nature, même après la faute, car il continue a procréer naturellement.

 Cependant, la femme garde un désir innée et naturel a procréer, mais elle souffre en donnant naissance et en faisant grandir ses enfants. Ce rapport double que la mère entretient avec ses enfants, c'est-à-dire la volonté de lui donner et d’autre part, la conscience d’un sacrifice de soi douloureux dans ce don, va aussi contribuer a la condition double des enfants qui vont se sentir coupable a chaque fois qu’il recevront de l’amour. Les enfants ne pourront concevoir l’amour que comme le mélange entre une douleur et un plaisir.

Si le pirkei derabi Eliezer insiste sur la nécessité de la mise a distance de l’image du père, ailleurs La circoncirons est aussi décrite comme la nécessité de la mise a distance de la mère. Le midrash dit a ce sujet : ( tanhoumah tazria 7)

 « Tounoutroupos le Racha a demande a rabi akivah qu’est ce qui est supérieur, les actions de D ou les actions de l’homme? Rabi akivah a répondu ce sont les actions de l’homme, Tounoutroupos a répondu, tu vois le ciel et la terre est ce que tu pense que l’homme peut faire la même chose ? Rabi akivah a répondu ne me parle pas de ce qui est au dessus des créatures parlons de choses sur les quelles l’homme a un impacte. Alors pourquoi pratiquez-vous la circoncision ?  Il lui a apporté des gerbes de blé et des miches de pain, il lui a apporté des tiges de lin et du tissus confectionne par « Beth chan », il lui a dit regarde ceci est l’œuvre de D et ceci est l’œuvre de l’homme, l’œuvre de l’homme n’est elle pas plus belle?  Tounoutroupos a demande si D veut la milah alors pourquoi ne vous a-t-il pas fait naitre sans prépuce, rabi akivah a répondu, pourquoi faut il couper le cordon ombilicale a la naissance du bébé pour qu’il vive ? »

Couper le cordon ombilical c’est s’affranchir de la culpabilité ressenti par l’enfant, une culpabilité découlant du sacrifice que sa mère a du faire pour l’aimer et lui donner naissance.

4- Nature et progrès

Dans le midrash tanhoumah, cite précédemment, il apparait clairement que rabi akivah croit au progrès. L’homme n’a pas pour vocation de retourner a l’état de nature, il a pour vocation d’assumer le progrès.

Pour devenir mature l’homme n’a pas a régresser a un stade infantile, au contraire il devient mature lorsqu’il intègre en lui le changement de son éducation.

Le verset dans Jérémie dit « Voici, des jours vont venir, dit l'Eternel, où je sévirai contre tous ceux qui sont circoncis sans l'être, 25 contre l'Égypte et Juda, contre Édom, contre les fils d'Ammon et Moab, et contre tous les habitants du désert qui se taillent les coins de la barbe; car si tous ces peuples sont incirconcis, toute la maison d'Israël a, elle, le cœur incirconcis. »

Les versets disent textuellement, que les juifs sont incirconcis de cœur, alors que les non juifs sont incirconcis dans leur chair. Le talmud dans le traite de zevahim (22b) déduit de ce verset que les non juifs ne sont pas incirconcis de cœur, ils sont simplement incirconcis dans leur chair. Or, a priori il est beaucoup plus grave d’être incirconcis dans son cœur que de l’être dans sa chair.  Ce verset veut il dire que les non juifs sont supérieurs aux juifs ? Comme si, en pratiquant la circoncision, les juifs s’inoculait l’intérieur d’eux même un venin, une « orlah » plus profonde et plus maléfique encore que celle des  non juifs, qui restent, eux, plus proche de l’état de nature.

Ceci parait étonnant !

L’explication des versets est la suivante. Le juif ne devient mature qu’a la fin de sa vie, c’est le travaille de toute une vie que d’assumer sa circoncision, jusqu’au jour de sa mort, le juif est incirconcis de cœur, mais plus il intègre l’identité qui lui a été imposée contre nature a la naissance, plus il devient mature. Et lorsqu’il devient mature il atteint un niveau supérieur a celui du non juif. Car, le non juif n’a pas progressé. Le non juif n’a pas acquis d’identité.

L’homme est transformé par son éducation et par son habitude, mais il a du mal a l’admettre. L’homme a tendance a se représenter lui même, tel qu’il était avant d’être transformé par son vécu. c’est pour cette raison qu’il vit son rapport a la moral comme un combat intérieur. En fait l’homme reste nostalgique d’un état naturel de lui même qu’il n’a jamais connu. Contrairement a ce que disait Freud, l’homme n’est pas nostalgique du sein de sa mère, il est nostalgique de son être premier et naturel, qui n’était pas altéré par l’habitude et l’éducation. Il est nostalgique de l’Eloqim qu’il y a en lui. 

La société de consommation joue énormément sur cette nostalgie de l’enfance, ou d’une pureté virginal, que l’on n’a jamais vraiment connu. Toute la publicité n’est qu’une mise en scène de cette pureté original perdu a jamais, les star d’Hollywood doivent rester jeunes et vierge de toute expérience, non marquée par le temps. On voit bien que ce n’est pas la nostalgie du sein de la mère qui manipule les masses, mais bien plutôt la nostalgie d’une pureté blanche de toute souillure. (En araméen, le mot « blanc » et le mot « serpent » sont le même mot, c’est dans ce sens qu’il faut comprendre la blancheur des enfants du corbeau dans le midrash).

Mais, cette nostalgie est une illusion, l’homme est irrémédiablement transformé par son éducation et son vécu, par sa circonsition, l’homme ne peut pas revenir en arrière. Devenir mature c’est assumer la transformation que la vie exerce sur nous. Couper le cordon ombilicale c’est admettre le progrès.

Le jour du 15 chevât est une fête unique, puisque la seule mitswah de cette fête est de réciter le beraha de « cheheianou » « qui nous a fait vivre jusqu'à ce jour ». Normalement on doit essayer de faire cette beraha sur un fruit de l’arbre, mais si on ne peut pas trouver un fruit que l’on n’a pas consommé depuis Roch Hachana, on doit faire « cheheianou » sur une autre chose, en retrouvant un ami cher que l’on n’a pas vue depuis plus de trente jours, ou bien même, sur une nouvelle voiture, ou un nouveau sofa.

Le sens du 15 chevât c’est simplement d’assumer les changements que la vie et l’éducation ont opérés sur nous. C’est adapter notre image mentale de nous même a ce que nous sommes devenu. Comme l’arbre qui intègre chaque année dans sont tronc la couche de l’année passée. C’est en intégrant notre éducation a notre identité que l’on devient mature, c'est-à-dire que comme un arbre on peut donner des fruits en étant fidele a soi, sans efforts et de manière naturelle.

 Lorsqu’un homme a prix l‘habitude d’aller a son travaille pendant des années, il ne peut plus se passer de son travail, pourtant tous les matins, il se ment a lui même en se disant « ah quelle galère je dois aller travailler aujourd’hui ! » il crée in combat morale a l’intérieur de lui même, alors que naturellement il veut aller travailler. Ce combat moral résulte de deux facteurs. Premièrement l’expérience du travail a changé a nature profonde de l’individu. Deuxièmement, l’homme a tendance a nier ce changement, il ne veut pas admettre que maintenant il est dépendant de son travail.

 Le 15 chevât, l’homme doit remercier D. d’avoir vecu, il doit adapter l’image qu’il a de lui même aux transformations cette année.

5- Textes annexes et conclusion.

Je ne peut pas résister la tentation de faire référence a quelques textes qui clarifient le rapport de l’homme au progrès.

Le premier texte est un échange épistolaire entre voltaire et rousseau au sujet du retour a l’état de nature. Dans ce texte, rousseau explique que l’homme est condamné a assumer le progrès, même si il est nostalgique d’une nature idyllique, les transformation de l’éducation sont irréversibles. 

Le deuxième texte est un texte de Balzac sur la mémoire des corps. Dans splendeur et misère des courtisanes, Balzac montre que même lorsqu’un individu a envie de changer, même lorsque son esprit et convaincu du bien-fondé d’un comportement, le corps, lui, reste réfractaire a changer ses habitudes. Balzac décrit une prostituée qui cherche a faire techouvah, mais qui ne peut s’empêcher de faire des  caresses aux arbres et aux murs contre son grés. 

A mon avis, la circoncision procède de la même « mémoire du corps », décrite par Balzac. Même si un juif décide d’être non religieux, son corps porte la mémoire d’une éducation et d’une identité qu’il ne peut pas révoquer. Se révolter contre sa judéité c’est se révolter contre soi même.

 Chez la femme, il semble que ce soit la fidélité au mari qui tienne le rôle de la circoncision, (après la faute de l’arbre, Ève est condamnée a rester mariée a un seul mari  (a la foi), ce qui n’était pas le cas avant). C’est en assumant sa dépendance affective a son mari, que la femme arrive a assumer  l’évolution son identité.  La femme ne  peut intégrer et assumer les  transformations causées par les expériences de la vie, qu’en restant fidele a un engagement sentimental. Être infidèle pour une femme, cela revient exactement a transgresser l’alliance de la circoncision pour un homme.


 

Les documents

 

ויקרא פרק יט

וְכִי תָבֹאוּ אֶל הָאָרֶץ וּנְטַעְתֶּם כָּל עֵץ מַאֲכָל וַעֲרַלְתֶּם עָרְלָתוֹ אֶת פִּרְיוֹ שָׁלֹשׁ שָׁנִים יִהְיֶה לָכֶם עֲרֵלִים לֹא יֵאָכֵל:(כד) וּבַשָּׁנָה הָרְבִיעִת יִהְיֶה כָּל פִּרְיוֹ קֹדֶשׁ הִלּוּלִים לַיקֹוָק:(כה) וּבַשָּׁנָה הַחֲמִישִׁת תֹּאכְלוּ אֶת פִּרְיוֹ לְהוֹסִיף לָכֶם תְּבוּאָתוֹ אֲנִי יְקֹוָק אֱלֹהֵיכֶם:

Quand vous serez entrés dans la Terre promise et y aurez planté quelque arbre fruitier, vous en considérerez le fruit comme une excroissance: trois années durant, ce sera pour vous autant d'excroissances, il n'en sera point mangé. 24 Dans sa quatrième année, tous ses fruits seront consacrés à des réjouissances, en l'honneur de l'Éternel: 25 et la cinquième année, vous pourrez jouir de ses fruits, de manière à en augmenter pour vous le produit: je suis l'Éternel votre Dieu

ויקרא רבה (מרגליות) פרשת קדושים פרשה כה

דרש ר' יהודה בן פדיה מי יגלה עפר מעיניך אדם הראשון שלא יכולתה לעמוד על ציווייך שעה אחת והרי בניך ממתינין לערלה שלש שנים. אמ' ר' הונא כד שמע בר קפרא כן אמ' יפה דרש יהודה בר אחתי. כי תבאו אל הארץ ונטעתם כל עץ מאכל.

Rabi yehudah a commenté qui peut enlever la poussière de sur tes yeux, oh toi le premier homme !, car tu n’as pas pu grader l’ordre de D une heure ! Alors que tes enfants attendent le prépuce pendant trois ans !

[ג] ר' יהודה בר' סימון פתח אחרי י"י אלהיכם תלכו (דברים יג, ה). אמ' ר' יהודה בר סימון וכי איפשר לאדם לבשר ודם להלוך אחרי הקב"ה, אותו שכת' בו בים דרכך ושבילך במים רבים (תהלים עז, כ), ואת אמ' אחרי י"י אלהיכם תלכו, אלא ובו תדבקון (דברים שם /י"ג, ה'/), וכי איפשר לבשר ודם לעלות בשמים ולהדבק באש, אותו שכת' בו כי י"י אלהיך אש אכלה (שם /דברים/ ד, כד), כורסייה שביבין דינור, נהר דינור (דניאל ז, ט - י), ואת אמ' ובו תדבקון, אלא מתחילת ברייתו שלעולם לא נתעסק אלא במטע תחילה, הה"ד ויטע י"י אלהים גן בעדן (בראשית ב, ח), אף אתם כשאתם נכנסין לארץ ישראל לא תתעסקון אלא במטע תחילה, כי תבאו אל הארץ ונטעתם כל עץ מאכל.

Rabi yehudah le fils de Simone dit « allez derrière hashem votre divinité,  (deut 13 5), est ce qu’il est possible pour un être de chair et de sang de marcher derrière D ? le verset ne dit il pas que D traverse la mer et marche sur le ciel ? et lorsque le verset dit « restez collés a D » est ce qu’un être de chair et de sang peut monter au ciel et rester coller au feux ? le verset ne dit il pas au sujet de D « il est un feux dévorant »  et le verset dit restez collés a D ?. Mais ces versets doivent être interprétés  de la manière suivante, lorsque D a créé le monde la premier chose qu’il a fait c’est qu’il a plante des arbres, comme le verset dit « et D elokim a plante un jardin dans l’éden », vous aussi quand vous arrivez sur terre commencez par planter des arbres.

ירמיהו פרק ט

הִנֵּה יָמִים בָּאִים נְאֻם יְקֹוָק וּפָקַדְתִּי עַל כָּל מוּל בְּעָרְלָה:

(כה) עַל מִצְרַיִם וְעַל יְהוּדָה וְעַל אֱדוֹם וְעַל בְּנֵי עַמּוֹן וְעַל מוֹאָב וְעַל כָּל קְצוּצֵי פֵאָה הַיֹּשְׁבִים בַּמִּדְבָּר כִּי כָל הַגּוֹיִם עֲרֵלִים וְכָל בֵּית יִשְׂרָאֵל עַרְלֵי לֵב: ס

Voici, des jours vont venir, dit l'Eternel, où je sévirai contre tous ceux qui sont circoncis sans l'être, 25 contre l'Egypte et Juda, contre Edom, contre les fils d'Ammon et Moab, et contre tous les habitants du désert qui se taillent les coins de la barbe; car si tous ces peuples sont incirconcis, toute la maison d'Israël a, elle, le coeur incirconcis. 

תלמוד בבלי מסכת נדרים דף לא עמוד ב

מתני'. קונם שאני נהנה לערלים - מותר בערלי ישראל ואסור במולי עובדי כוכבים, שאני נהנה למולים - אסור בערלי ישראל ומותר במולי עובדי כוכבים, שאין הערלה קרויה אלא לשם עובדי כוכבים, שנא': +ירמיהו ט+ כי כל הגוים ערלים וכל בית ישראל ערלי לב,

MISHNAH. [IF ONE SAYS,] 'KONAM THAT I DO NOT BENEFIT FROM THE UNCIRCUMCISED, HE MAY BENEFIT FROM UNCIRCUMCISED ISRAELITES BUT NOT FROM CIRCUMCISED HEATHENS; THAT I DO NOT BENEFIT FROM THE CIRCUMCISED,' HE IS FORBIDDEN TO BENEFIT FROM UNCIRCUMCISED ISRAELITES BUT NOT FROM CIRCUMCISED HEATHENS, BECAUSE 'UNCIRCUMCISED' IS A TERM APPLICABLE ONLY TO HEATHENS, AS IT IS WRITTEN, FOR ALL THE NATIONS ARE UNCIRCUMCISED AND ALL THE HOUSE OF ISRAEL ARE UNCIRCUMCISED IN THE HEART.

יחזקאל פרק מד

בַּהֲבִיאֲכֶם בְּנֵי נֵכָר עַרְלֵי לֵב וְעַרְלֵי בָשָׂר לִהְיוֹת בְּמִקְדָּשִׁי לְחַלְּלוֹ אֶת בֵּיתִי בְּהַקְרִיבְכֶם אֶת לַחְמִי חֵלֶב וָדָם וַיָּפֵרוּ אֶת בְּרִיתִי אֶל כָּל תּוֹעֲבוֹתֵיכֶם:

Et tu diras à la rébellion, à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu: C'en est assez de toutes vos turpitudes, maison d'Israël! 7 Car vous avez introduit des enfants de l'étranger, incirconcis de coeur et incirconcis de chair, dans mon sanctuaire, pour profaner ma maison, quand vous me présentiez mon pain,graisse et sang et portiez atteinte à mon alliance à côté de toutes vos [autres] turpitudes.

תלמוד בבלי מסכת זבחים דף כב עמוד ב

ערל. מנלן? אמר רב חסדא: דבר זה מתורת משה רבינו לא למדנו, מדברי יחזקאל בן בוזי למדנו. +יחזקאל מד+ כל בן נכר ערל לב וערל בשר לא יבא אל מקדשי (לשרתני). ומנלן דמחלי עבודה? דכתיב: +יחזקאל מד+ בהביאכם (את) בני נכר ערלי לב וערלי בשר להיות במקדשי לחלל את ביתי. תנו רבנן: בן נכר - יכול בן נכר ממש? תלמוד לומר: ערל לב; אם כן, מה תלמוד לומר בן נכר? שנתנכרו מעשיו לאביו שבשמים; ואין לי אלא ערל לב, ערל בשר מנין? תלמוד לומר: וערל בשר

Our Rabbis taught: [It says.] Alien: you might think that this means literally an alien; therefore Scripture teaches, uncircumcised in heart. If so, why does Scripture call him ‘alien’? Because his actions are alien to his Father in Heaven.7 Now, I know only [that] the ‘uncircumcised in heart’8 [invalidates the sacrifice]; how do I know that the uncircumcised in flesh [does likewise]? Because the text states, ‘and uncircumcised in flesh.’

מדרש תנחומא (בובר) פרשת תזריע סימן ז

שאל טורנוסרופוס הרשע את ר' עקיבא איזה מעשים נאים של הקב"ה או של בשר ודם, א"ל של בשר ודם נאים, א"ל טורנוסרופוס הרשע הרי השמים והארץ יכול אתה לעשות כהם, א"ל ר' עקיבא לא תאמר לי בדבר שהוא למעלה מן הבריות, שאין שולטין בהן, אלא בדברים שהן מצויין בבני אדם. א"ל למה אתם מולים, א"ל אף אני הייתי יודע שאתה עתיד לומר לי כן, לכך הקדמתי ואמרתי לך מעשה בשר ודם הם נאים משל הקב"ה, הביאו לי שבולים וגלוסקאות, [אמר לו אלו מעשה הקב"ה ואלו מעשה בשר ודם אין אלו נאים, הביאו לי] אנוצי פשתן וכלים מבית שאן, א"ל אלו מעשה הקב"ה ואלו מעשה בשר ודם, אין אלו נאים, א"ל טורנוסרופוס הואיל הוא חפץ במילה, למה אינו יוצא מהול ממעי אמו, א"ל ר' עקיבא ולמה שוררו יוצא בו, לא תחתוך אמו שוררו, ולמה אינו יוצא מהול, לפי שלא נתן הקב"ה לישראל את המצות אלא כדי לצרף בהן, לכך אמר דוד (כל) אמרת (אלוה) [ה'] צרופה וגו' (תהלים יח לא).

Tornotropos le racha a demande a rabi akivah qu’est ce qui est superieur, les actions de D ou les actions de l’homme? rabi akivah a répondu ce sont les actions de l’homme, tounoutropos a répondu, tu vois le ciel et la terre est ce que tu pense que l’homme peut faire la même chose ? rabi akivah a répondu neme parle pas de ce qui est au dessus des creatures parlons de choses sur les quelles l’homme a un impacte. Alors pourquoi pratiquez vous la circoncision ?  il lui a apporte des gerbes de ble et des miches de pain, il lui a aporte des tiges de lin et du tissus confectionne par « beth chan », il lui a dit regarde ceci est l’œuvre de D et ceci est l’œuvre de l’homme, l’œuvre de l’homme n’est elle pas plus belle?  Tounoutroupos a demande si D veut la milah alors pourquoi ne vous a-t-il pas fait naitre sans prépuce, rabi akivah a répondu, pourquoi faut il couper le cordon ombilicale a la naissance du bébé pour qu’il vive ?

Lettre de Voltaire à Jean-Jacques Rousseau Aux Délices, près de Genève (30 août 1755)

J'ai reçu, Monsieur, votre nouveau livre contre le genre humain ; je vous en remercie ; vous plairez aux hommes à qui vous dites leurs vérités, et vous ne les corrigerez pas. Vous peignez avec des couleurs bien vraies les horreurs de la société humaine dont l'ignorance et la faiblesse se promettent tant de douceurs. On n'a jamais employé tant d'esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j'en ai perdu l'habitude, je sens malheureusement qu'il m'est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi. Je ne peux non plus m'embarquer pour aller trouver les sauvages du Canada, premièrement parce que les maladies auxquelles je suis condamné me rendent un médecin d'Europe nécessaire, secondement parce que la guerre est portée dans ce pays-là, et que les exemples de nos nations ont rendu les sauvages presque aussi méchants que nous. Je me borne à être un sauvage paisible dans la solitude que j'ai choisie auprès de votre patrie où vous devriez être. J'avoue avec vous que les belles lettres, et les sciences ont causés quelquefois beaucoup de mal.

Lettre de Rousseau à François-Marie Arouet de Voltaire Paris 1755

C'est à moi, Monsieur, de vous remercier à tous égards. En vous offrant l'ébauche de mes tristes rêveries, je n'ai point cru vous faire un présent digne de vous, mais m'acquitter d'un devoir et vous rendre un hommage que nous devons tous comme à notre Chef. Sensible d'ailleurs à l'honneur que vous faites à ma patrie, je partage la reconnaissance de mes concitoyens, et j'espère qu'elle ne fera qu'augmenter encore lorsqu'ils auront profité des instructions que vous pourrez leur donner. Éclairez un peuple digne de vos leçons, et vous qui savez si bien peindre les vertus de la liberté, apprenez- nous à les chérir dans nos murs comme dans vos Écrits ; tout ce qui vous approche doit apprendre de vous le chemion de la gloire et de l'immortalité. Vous voyez que je n'aspire pas à nous rétablir dans notre bêtise, quoique je regrette fort pour ma part le peu que j'en ai perdu. A votre égard, Monsieur, ce retour serait un miracle si grand qu'il n'appartient qu'à Dieu de le faire, et si pernicieux qu'il n'appartient qu'au Diable de le vouloir. Ne tentez donc pas de retomber à quatre pattes, personne au monde n'y réussirait moins que vous : Vous nous redressez trop bien sûr nos deux pieds pour cesser de vous tenir sur les vôtres.

Balzac ( splendeur et misère des courtisanes)

Enfin, le bien, le bonheur succédant au mal et à l'infortune, la sécurité à l'inquiétude, étaient aussi funestes à Esther que ses misères passées l'eussent été à ses jeunes com- pagnes. Implantée dans la corruption, elle s'y était développée. Sa patrie infernale exerçait encore son empire, malgré les ordres souverains d'une volonté absolue. Ce qu'elle haïssait était pour elle la vie a, ce qu'elle aimait la tuait. Elle avait une si ardente foi que sa piété réjouissait l'âme. Elle aimait à prier. Elle avait ouvert son âme aux clartés de la vraie religion, qu'elle recevait sans efforts, sans doutes. Le prêtre qui la diri- geait était dans le ravissement, mais chez elle le corps contra- riait l'âme à tout moment. On prit des carpes à un étang bour- beux pour les mettre dans un bassin de marbre et dans de belles eaux claires, afin de satisfaire un désir de madame de Maintenon qui les nourrissait des bribes de la table royale. Les

41carpes dépérissaient. Les animaux peuvent être dévoués, mais l'homme ne leur communiquera jamais la lèpre de la flatterie. Un courtisan remarqua cette muette opposition dans Ver- sailles. "Elles sont comme moi, répliqua cette reine inédite, elles regrettent leurs vases obscures." Ce mot est toute l'histoire d'Esther. Par moments, la pauvre fille était poussée à courir dans les magnifiques jardins du couvent, elle allait affai- rée d'arbre en arbre, elle se jetait désespérément aux coins obscurs en y cherchant, quoi? elle ne le savait pas, mais elle succombait au démon, elle coquetait avec les arbres, elle leur disait des paroles qu'elle ne prononçait point. Elle se coulait parfois le long des murs, le soir, comme une couleuvre, sans châle, les épaules nues. Souvent à la chapelle, durant les of- fices, elle restait les yeux fixés sur le crucifix, et chacun l'admirait, les larmes la gagnaient; mais elle pleurait de rage; au lieu des images sacrées qu'elle voulait voir, les nuits flam- boyantes où elle conduisait l'orgie comme Habeneck conduit au Conservatoire une symphonie de Beethoven, ces nuits rieuses et lascives, coupées de mouvements nerveux, de rires inextinguibles, se dressaient échevelées, furieuses, brutales. Elle était au-dehors suave comme une vierge qui ne tient à la terre que par sa forme féminine, au dedans s'agitait une impé- riale Messaline. Elle seule était dans le secret de ce combat du démon contre l'ange;

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