Le lion et la vierge
1 - How deep is your love?
Dans la parasha on peut lire les versets suivants : " S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire, t'offrant pour caution un signe ou un miracle ; 3 quand même s'accomplirait le signe ou le miracle qu'il t'a annoncé, en disant : "Suivons des dieux étrangers (que tu ne connais pas) et adorons-les", 4 tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire ! Car l'Éternel, votre Dieu, vous met à l'épreuve, pour constater si vous l'aimez réellement de tout votre cœur et de toute votre âme. », D ferait donc des miracles pour nous éprouver pour savoir si on l'aime réellement de tout son cœur et de toute son âme. Il apparait donc de ces versets que D ne sache pas lui-même à quel point nous sommes honnêtes dans notre relation a lui, puisqu'il a besoin de nous éprouver pour savoir ce que nous avons dans notre cœur. Ceci parait étrange pour deux raisons, la première par ce qu'un des treize principes de la foi dans le judaïsme consiste justement à croire que D sait ce qu'il y a dans le cœur des hommes, D serait omniscient, il ne juge pas l'extérieur de l'homme mais l'intérieur, comme dit le verset « Ce que voit l'homme ne compte pas : l'homme ne voit que l'extérieur, Dieu regarde le cœur » (Samuel 1 16). Alors pourquoi D aurait-il besoin de donner des épreuves et de même faire des miracles pour savoir ce qu'il y a l'intérieur du cœur de l'homme. Le deuxième point difficile dans ce verset c'est qu'il présuppose que l'essence des sentiments humain est stable, ce qui est plus que discutable, si on suit la logique du verset, si par exemple un juif est devenu non croyant pendant la choah, cela veut dire que même avant cela, lorsqu'il était pratiquant, il n'était pas honnête dans sa pratique de la religion. C'est parfaitement discutable, c'est l'épreuve qui transforme l'homme pour le meilleur ou pour le pire, l'épreuve ne prouve rien sur les sentiments de l'homme quand il est dans un état de grâce. Si une femme quitte son mari par ce qu'il ne fait pas assez d'argent ou par ce qu'il la trompe, ou même sans aucune raison, cela ne veut pas dire qu'elle ne l'a jamais aimé. Les sentiments humains ne sont pas stables, on peut aimer ou haïr quelqu'un dix fois dans la même journée, alors pourquoi D pense prouver une prétendue authenticité des sentiments grâce à des épreuves, au point où il est même prêt à faire des miracles pour cela ? Le verset aurait été plus compréhensible s'il avait dit que D donne des épreuves pour élever le niveau spirituel de la personne, or il ne dit pas cela. Pour répondre à ces questions on peut d'abord faire la remarque suivante. Le verset dit « Car l'Éternel, votre Dieu, vous met à l'épreuve, pour constater si vous l'aimez réellement de tout votre cœur et de toute votre âme. », mais il ne dit pas qu'il nous met à l'épreuve pour savoir si l'on va rester fidèle a la torah ou non. Si on veut rester fidèle à la lecture littérale du texte, il est possible que la personne écoute le prophète qui prêche l'idolâtrie et qu'il pratique l'idolâtrie, mais qu'en réalité cette même personne continue à aimer D de toute son âme. Le talmud dans sanhédrin remarque que beaucoup de rois d'Israël pratiquaient l'idolâtrie tout en restant très attachés à la torah et au judaïsme. Lorsque Salomon a inauguré un service idolâtre à Jérusalem, le jour d l'inauguration du temple il est certain que l'on peut dire de lui qu'il aimait D de toute son âme. On peut dire la même chose sur le rois Achav (Sanhedrin 102 : Achav. Le frère de D, mais le père de l'idolâtrie) ou d'autres rois d'Israël. C'est comme si D voulait savoir si on était capable de l'aimer même lorsqu'on le trompe. Le talmud dans nida 30b dit que l'embryon dans le ventre de sa mère ressemble à une feuille d'écriture repliée, et que D lui enseigne la torah du début jusqu' à la fin, et qu'il connait tous les secrets de l'univers. Au moment où il doit sortir et voir la lumière du ciel, un ange vient et le frappe et lui fait tout oublier. Si l'enfant oublie tout au moment de la naissance, alors pourquoi D lui enseigne-t-il toute la torah lorsqu'il est dans le ventre de sa mère ? c'est par ce qu'un homme ne peut apprendre que des choses qu'il connaissait déjà, mais qu'il a oublié. Si on n'avait pas appris la torah dans le ventre de notre mère, on ne serait pas capable de reconnaitre ce qui est vrai ou faux a l'âge adulte. Si nous pouvons juger une idée vraie ou fausse, rejeter ou accepter une interprétation, c'est uniquement par ce qu'inconsciemment, on a en nous des réminiscences de la torah que D nous a appris lui-même dans le ventre de notre mère. Apprendre, ou comprendre c'est se rappeler pour découvrir quelque chose que l'on connaissait déjà. Mais si c'est le cas, alors comment D a-t-il put nous apprendre lui-même la torah, si on ne peut apprendre que des choses que l'on connait déjà, alors comment D a-t-il pu nous apprendre la torah ? Le midrash dit explicitement que sans l'enseignement de D, notre âme est une feuille blanche. La torah n'est pas en nous, on a besoin de nous l'enseigner, alors comment D a-t-il put nous l'enseigner ? Ce que le midrash veut nous dire en définitive, c'est que la torah reste toujours quelque part étrangère a nous, notre âme est une feuille blanche qui restera éternellement blanche. Si on a soif de religion ou de spiritualité, ce n'est pas par ce que la torah nous manque, ce qui nous manque lorsque l'on sort du paradis fœtal, c'est la présence de D. Si on étudie la torah, en réalité, c'est uniquement par ce que l'on veut ressentir à nouveau la présence divine que l'on a ressenti lorsque l'on était à l'état fœtal. L'étude de la torah et la pratique des mitswot sont des outils qui nous permettent de reconstruire la présence de D. Lorsque le verset parle de « constater si vous l'aimez réellement de tout votre cœur et de toute votre âme. », il veut dire, « même lorsque vous avez failli à l'épreuve, et que cous pratiquez l'idolâtrie, est ce que vous cherchez encore à créer un lien avec D ou pas. » Même lorsque D fait des miracles pour nous faire chuter spirituellement, il y a encore un sens à chercher la présence de D, puisque la présence de D est plus importante pour nous que notre niveau spirituel ou moral.
2- Le lion et la vierge
Le talmud dans le traite de Erouvin 18 dit « derrière un lion, mais pas derrière une femme". Le sens littéral de ce passage est qu'un lion et beaucoup moins dangereux qu'une femme, et que par conséquent, mieux vaut marcher derrière un lion plutôt que derrière une femme. Mais le Ari zal explique ce passage dans un sens allégorique, il explique qu'il vaut mieux faire techouvah après le mois du lion, qui est le moi de av. (le signe astrologique du mois de av est le lion), plutôt qu'après le mois de la vierge, qui est Ellul. Le mois de av est le mois du lion, c'est-à-dire que D se manifeste comme un lion rugissant, il fait peur, c'est le mois ou D a détruit les deux temples, c'est le mois du massacre de bettar, ou a eu lieu l'expulsion des juifs d'Espagne et le commencement de la première guerre mondiale. Jérémie dit dans les lamentation chapitre 3 « Je suis l'homme qui a connu la misère sous la verge de son courroux. 2 C'est moi qu'il a poussé et fait marcher dans des ténèbres que ne traverse aucune lueur. 3 Oui, contre moi il revient à la charge et tourne sa main tout le temps ... Il est pour moi un ours aux aguets, un lion en embuscade. » Le lion est aussi le symbole du temple lui-même qui avait la forme d'un lion, le « Ariel ». Cependant, même le temple fait peur, le jour de son inauguration deux prêtres sont morts. Le mois de av symbolise un rapport à D a travers une distance et un éloignement. Le lion fait peur il est tout puissant, D peut faire des miracles pour le meilleur ou, has vechalom, pour le pire. Le mois de Ellul est le mois de la vierge, c'est le mois d'un rapport fusionnel avec D. Tout le monde sait que les lettres formant le mot Ellul signifie « je suis pour mon amant et mon amant est pour moi ». C'est dans ce mois que nous lisons 4 des sept hafatrot de consolation, qui compare le rapport de D à Israël, celui d'un homme depucelant une vierge. Comme on le dit dans une des hafatrot "car ton depuceleur est ton créateur qui a nom l'éternel Cebaot, ton sauveur sera le Saint d'Israël, qui s'appelle le Dieu de toute la terre » (Isaïe 54, cf. talmud sanhédrin 22b) Après le mois Ellul vient le mois de ticheri sous le mazal de la balance, qui crée un équilibre entre le lion et la vierge, entre l'éloignement et la fusion. (Il est intéressant de remarquer que même dans le monde occidental il y a un grand contraste entre le mois d'aout et le mois de septembre, puisqu'en aout tout le monde est en vacances et qu'en septembre l'activité est frénétique). Le Arizal explique que faire techouvah après le lion, c'est-à-dire à partir du mois de Ellul, c'est faire techouvah à travers une fusion avec D, et cette techouvah est supérieur a celle que l'on fait après le mois de la vierge, c'est-à-dire pendant les dix premiers jours de ticheri, puisque cette dernière, se fait à travers l'équilibre et donc une certaine distance avec D.
3- Inceste de citron
Ce passage de la guemrah fait écho a un autre passage du talmud (Yoma 69, sanhédrin 64) ou une femme est remplacée par un lion. Dans la prophétie de Zacharie chapitre 7. On lit les versets suivants : " 5 Puis l'ange qui conversait avec moi sortit et me dit : "Lève donc les yeux et regarde ce qui apparaît-là." 6 Et je dis : "Qu'est-ce ?" II répondit : "C'est l'êpha (une sorte de chaudron) qui apparaît." Et il ajouta : "C'est vers elle que se portent les regards sur toute la terre." 7 Or, voici qu'un bloc de plomb était soulevé et qu'on [voyait] une femme assise dans l'êpha. 8 Il dit : "C'est là la Méchanceté !" Il la repoussa au fond de l'êpha et rejeta la masse de plomb sur l'ouverture. 9 Je levai les yeux et je vis sortir deux femmes, les ailes gonflées par le vent. Elles avaient, en effet, des ailes pareilles aux ailes de la cigogne, et elles transportèrent l'êpha entre ciel et terre. 10 Je dis à l'ange, qui conversait avec moi : "Où transportent-elles l'êpha ?" 11 Il me répondit : " [Elles vont] pour lui bâtir une demeure dans le pays de Sennar, et quand celle-ci sera solidement établie, elle y sera déposée à demeure fixe." Le talmud raconte qu'à l'époque d'Ezra les juifs ont prié pour que le mauvais penchant de l'idolâtrie soit annulé. Après 3 jours de jeune leur prière a été exauce, et à ce moment-là un jeune lion de feu est sorti du saint des saints, quand ils ont cherché à le capturer, ils ont arraché un de ses poils et le lion a commencé à hurler, les juifs ont eu peur que D prenne en pitié le lion et qu'il le libère à nouveau. Alors, le prophète a dit au juif de l'enfermer dans une chape de plomb, à ce propos le talmud cite le verset de Zacharie « Or, voici qu'un bloc de plomb était soulevé et qu'on [voyait] une femme assise dans l'êpha. 8 Il dit : "C'est là la Méchanceté !" Il la repoussa au fond de l'êpha et rejeta la masse de plomb sur l'ouverture. » il est remarquable que le talmud ait remplacé la femme dont il est question dans le texte de Zacharie par un lion. Le talmud continue et explique que les juifs ont ensuite prié pour annuler le mauvais penchant des relations sexuelles interdites, mais qu'ils ont constaté que le monde ne pouvait pas subsister sans désir sexuel, puisque même les poules ne pondaient plus d'œufs, et même les œufs qui étaient déjà dans le ventre de la poule ne sortaient pas. (C'est-à-dire que la seule chose qui pousse une femme à accoucher c'est la volonté de pouvoir avoir à nouveau des relations avec son mari), alors, ils ont simplement aveuglé un œil du yetser harah avec du maquillage, puisque l'on voit que la majorité des gens ne s'excitent pas volontairement à avoir des relations incestueuses. On peut interpréter ce passage de la manière suivante. Dans la théorie freudienne, l'enfant est naturellement attiré sexuellement pas ses parents. A ce stade, le désir physique et le besoin affectif se confondent. L'enfant est attiré par son géniteur par ce qu'affectivement il se sent proche de lui. La mère aime son fils, donc le fils aime la mère et puisqu'il l'aime il la désir. Lorsque l'interdit de l'inceste intervient il y a une brisure qui se fait entre l'amour affectif et le désir du corps. Avec l'interdit de l'inceste l'enfant apprend à désirer sexuellement des personnes pour lesquels il ne ressent pas de lien affectif. Ensuite, dans le développement de la sexualité, l'adulte cherche à recréer l'unité qu'il avait vécu dans son enfance entre sa vie affective et le désir de son corps. Les femmes et les hommes recréent cette unité de deux manières différentes. Pendant une période de l'adolescence les femmes s'interdisent toutes activité sexuelle, et exacerbent leur activité affective et sentimentale, jusqu'à ce qu'elles arrivent à un point ou leur sentimentalité les amènent à éprouver un désir sexuel pour une personne. Les hommes eux pendant l'adolescence, s'interdisent tous désirs affectifs et exacerbent leur activité sexuelle, pour qu'a un point donné, leur plaisir sexuel les pousse à développer un sentiment affectif. Quoi qu'il en soit, l'interdit de l'inceste crée une rupture entre les sentiments et le désir physique, une rupture qui a pour finalité d'être dépassé par le recréation d'une présence et d'une unité. Si le talmud juxtapose ce changement du rapport à l'inceste qui aurait eu lieu à l'époque du deuxième temple, a l'annulation du mauvais penchant pour l'idolâtrie, qui aurait eu lieu à la même époque, c'est pour nous montrer que c'est le même mécanisme qui est mis en marche dans les deux cas. Si, dans l'antiquité l'idolâtrie était si forte, c'est par ce que la séparation entre une idée abstraite et son incarnation dans la réalité sensible n'existait pas. Dans l'antiquité, toute idée abstraite devenait une réalité physique, ou au moins psychique. Il n'y avait pas de dissociation entre la réalité d'un monde matériel et le monde des idées. Les dieux, sont des concepts incarnés, ils doivent avoir un corps et un culte physique. Dans le premier temple, D se manifestait à travers un feu miraculeux, ayant la forme d'un lion qui venait dévorer les sacrifices sur l'autel. Dans le deuxième temple ce lion s'est enfuit du saint des saints, les juifs l'on capturé dans un chaudron et l'on couvert d'une chape de plomb. Il n'y avait aucun miracle dans le deuxième temple, aucun feu ne descendait du ciel pour bruler les sacrifices, par contre, durant cette période, D a révélé les secrets de la torah aux sages. La rupture faite entre la connaissance abstraite et la réalité tangible du monde, par l'interdit de l'idolâtrie, est créatrice de savoir. A partir du moment où l'homme prend conscience de l'inintelligibilité de D dans ce monde, qu'il comprend que les concepts n'ont pas corps, alors, d'une part il n'y a plus de miracle, mais d'autre part, l'homme éprouve la nécessité de recréer cette unité perdue entre l'abstrait et le concret à travers la création d'un savoir intelligible qui organise les deux. Ce texte du talmud montre un syllogisme de la théorie freudienne. Pour Freud la civilisation évolue pour sublimer les pulsions animales, la culture a principalement pour but de brider les pulsions. Pour lui, Le sentiment océanique (sentiment de « faire un avec le monde ») n'est pas la source de tous les besoins religieux. Ce sont les sentiments de « désaide » infantile et de désirance pour le père - remplacés plus tard par l'angoisse devant la puissance du destin - qui sont causes du besoin religieux. Or, ce que Freud oublie, c'est que c'est la religion elle-même qui a créé l'interdit de l'inceste. La religion ne peut pas être une réaction en contre a des pulsions animales incontrôlable, puisque c'est la religion elle-même qui a créé ces pulsions en édictant l'interdit. Il est certain que le sentiment religieux est un sentiment océanique, mais ce sentiment n'est pas statique, il est en constante évolution, pour créer le « un » il faut d'abord le désagréger. L'unité est une création pas un état. La torah a interdit l'inceste pour permettre à l'homme de créer l'amour. Sans l'interdit d'inceste, l'homme subit l'amour, il nait amoureux de sa mère. Grâce à l'interdit de l'inceste l'homme devient le créateur de l'amour, et en quelque sorte son propre créateur. La torah interdit l'idolâtrie pour créer un faussé entre l'immédiateté absurde de la réalité physique et les connaissance abstraites et philosophiques. Le but de cette séparation est de donner à l'homme la possibilité de recréer, dans un deuxième temps, une unité universelle moins spontanée et donc plus libératrice, à travers la pratique religieuse et l'étude de la torah. (La création intellectuelle ou artistique). Cette manière, caractéristique du judaïsme, d'envisager la vie permet à l'homme de devenir toujours plus libre tout en vivant toujours plus dans le vrai. (Un paradoxe dont on ne trouve la solution dans aucune autre religion ou philosophie.) Le mois de Ellul, c'est le mois de la vierge, la vierge c'est celle qui s'interdit toute relation physique pour exacerber sa sentimentalité, a l'image des juifs qui on accepte, dans le désert, l'absence de moshe sans chercher à le remplacer par une idole. C'est le mois ou il ne faut pas s'attendre une révélation miraculeuse de D, c'est nous qui devons aller vers lui, le reconnaitre et reconstruire sa présence à travers les lois immuables de l'univers.
Les documents
Re’eh deut 13
S'il s'élève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire, t'offrant pour caution un signe ou un miracle; 3 quand même s'accomplirait le signe ou le miracle qu'il t'a annoncé, en disant: "Suivons des dieux étrangers (que tu ne connais pas) et adorons-les", 4 tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire! Car l'Éternel, votre Dieu, vous met à l'épreuve, pour constater si vous l'aimez réellement de tout votre cœur et de toute votre âme. 5 C'est l'Éternel, votre Dieu, qu'il faut suivre, c'est lui que vous devez craindre; vous n'observerez que ses préceptes, n'obéirez qu'à sa voix; à lui votre culte, à lui votre attachement! 6 Pour ce prophète ou ce visionnaire, il sera mis à mort, parce qu'il a prêché la révolte contre l'Éternel, votre Dieu, qui vous a tirés du pays d'Egypte et rachetés de la maison de servitude, voulant ainsi t'écarter de la voie que l'Éternel, ton Dieu, t'a ordonné de suivre; et tu extirperas le mal du milieu de toi
Rashi
Il donnera vers toi un signe Dans le ciel, ainsi qu’il est écrit pour Guid‘on : « Tu me feras un signe… » (Choftim 6, 17), et plus loin : « Que le sec soit donc sur la toison… (ibid. verset 27).
Ou un prodige Sur terre. Un « signe » est dans le ciel, puisqu’il est écrit : « Ils seront des “signes”, et pour les fêtes… » (Beréchith 1, 14). Tandis qu’un « prodige » est sur terre, puisqu’il est écrit : « … s’il n’y a de rosée que sur la toison et que toute la terre soit sèche » (Choftim 6, 27). Malgré cela tu ne devras pas l’écouter. Sans doute te demanderas-tu la raison pour laquelle le Saint béni soit-Il lui donne pouvoir d’accomplir un signe. [La raison en est que] « Hachem, votre Eloqim, vous éprouve » (verset 4).
Sanhedrin 90a
It has been taught: R. Jose the Galilean said: The Torah understood the extreme depths [of depravity inherent in] idolatry,19 therefore the Torah gave him [the false prophet] power therein, that should he even cause the sun to stand still in the middle of the heavens, thou must not hearken to him.20 R. Akiba said; God forbid that the Almighty should cause the sun to stand still at the behest of those who transgressed His will, but [the Torah refers to one] as Hananiah the son of Azur, who was originally a true prophet and [only] subsequently became a false prophet.21
ספר האמונות והדעות מאמר ג
וכל נביא שיבחרהו הבורא יתברך לשליחותו, נותן לו אות מאלה האותות; אם הכרח טבע, כמו מניעת האש משרוף, ועצירת הנהר שלא יעבור, והעמיד הגלגל מהליכתו, והדומה לזה או הפוך עין, כאשר נהפך החי דומם, והדומה חי, והמים דם, והדם מים. וכאשר ינתן לו אות הזה, יתחייב הרואה אותם מבני אדם להקדישו, ולהאמין בו במה שיאמר להם, כי החכם לא נתן לו אות, עד שהיה נאמן אצלו. וזה הענין אף על פי שהוא בשכל, הוא כתוב בספרים, כאשר ידעת מדבר משה רבינו, והאותות המלאים אשר נתנו לו, מה שאינני צריך לזכרם הנה. וכאשר הם מבוארים בספר ואלה שמות וזולתו ופרושם. וכמו שאמר לעמו (דברים ז' י"ט) המסות הגדולות אשר ראו עיניך. ומי שהאמין בו מבני אדם, הם הצדיקים, כאשר אמר (שמות ד' ל') ויעש האותות לעיני העם ויאמן העם. ומי שלא האמין הם התועים; וכאשר נודע מענין מי שנאמר בו: כי לא האמינו באלהים.
Et tous les prophetes choisis pour etre les envoyes de D, D leur donne un signe et un prodige soit en changeant les regles de la nature, comme lorsque le feu ne brule pas ou le fait de retourner le cours d’un fleuve, ou arreter la course du soleil, ou des choses similaires, ou bien, en changeant l’aspect des choses, quand un mineral devient vivant, ou le vivant en mineral, ou l’eau en sang etc, et lorsque les hommes voeint ces miracles alors celui qui les voit est obliger de le sanctifier et de la croire en ce qu’il dit, puisque D ne peut avoir donne la force de faire des miracles qu’a celui au quel il fait confiance. Et ceci est logique et de plus c’est ecris dans les lives, comme on le voit de l’histoire de motre maitre moshe, et les multitudes de miracles que D lui a permit de faire,.., et ceux qui ont crue en moshe sont concidere les justes alors que celui qui ne croyait pas en ce que disait moshe été concidere comme ne croyant pas en D. puisqu qu’a chaque fois que les juifs se revoletn contre moshe la torah dit, qu’ils se revoltent contre D.
Maimonides hilchot deot 8a
The Jews did not believe in Moses, our teacher, because of the wonders that he performed. Whenever anyone's belief is based on wonders, [the commitment of] his heart has shortcomings, because it is possible to perform a wonder through magic or sorcery.
All the wonders performed by Moses in the desert were not intended to serve as proof [of the legitimacy] of his prophecy, but rather were performed for a purpose. It was necessary to drown the Egyptians, so he split the sea and sank them in it. We needed food, so he provided us with manna. We were thirsty, so he split the rock [providing us with water]. Korach's band mutinied against him, so the earth swallowed them up. The same applies to the other wonders.
What is the source of our belief in him? The [revelation] at Mount Sinai. Our eyes saw, and not a stranger's. Our ears heard, and not another's. There was fire, thunder, and lightning. He entered the thick clouds; the Voice spoke to him and we heard, "Moses, Moses, go tell them the following:...."
Thus, [Deuteronomy 5:4] relates: "Face to face, God spoke to you," and [Deuteronomy 5:3] states: "God did not make this covenant with our fathers, [but with us, who are all here alive today]."
How is it known that the [revelation] at Mount Sinai alone is proof of the truth of Moses' prophecy that leaves no shortcoming? [Exodus 19:9] states: "Behold, I will come to you in a thick cloud, so that the people will hear Me speaking to you, [so that] they will believe in you forever." It appears that before this happened, they did not believe in him with a faith that would last forever, but rather with a faith that allowed for suspicions and doubts
Guides des egares 1 26
Tu connais déjà leur sentence (1) relative à toutes les espèces d'interprétation se rattachant à ce sujet (2), savoir que l'Écriture s'est exprimée selon le langage des hommes. Cela signifie que tout ce que les hommes en général (3) peuvent comprendre et se figurer au premier abord a été appliqué à Dieu, qui, à cause de cela, a été qualifié par des épithètes indiquant la corporéité, afin d'indiquer que Dieu existe; car le commun des hommes ne peut concevoir l'existence, si ce n'est dans le corps particulièrement, et tout ce qui n'est pas un corps ni ne se trouve dans un corps n'a pas pour eux d'existence. De même, tout ce qui est perfection pour nous a été attribué à Dieu pour indiquerqu'il possède toutes les espèces de perfection sans qu'il s'y mêle aucune imperfection; et tout ce qui est conçu par le vulgaire comme étant une imperfection ou un manque on ne le lui attribue pas. C'est pourquoi on ne lui attribue ni manger, ni boire, ni sommeil, ni maladie, ni injustice, ni aucune autre chose semblable. Mais tout ce que le vulgaire croit être une perfection, on le lui a attribué, bien que cela ne soit une perfection que par rapport à nous car pour lui (1) toutes ces choses que nous croyons être des perfections sont une extrême imperfection. Le vulgaire cependant croirait attribuer à Dieu une imperfection en s'imaginant que telle perfection humaine pût lui manquer
Guide des egares 3
Many precepts in our Law are the result of a similar course adopted by the same Supreme Being. It is, namely, impossible to go suddenly from one extreme to the other: it is therefore according to the nature of man impossible for him suddenly to discontinue everything to which he has been accustomed. Now God sent Moses to make [the Israelites] a kingdom of priests and a holy nation (Exod. 19:6) by means of the knowledge of God. Comp. "Unto thee it was showed that thou mightest know that the Lord is God (Deut. 4:35); "Know therefore this day, and consider it in thine heart, that the Lord is God" (ibid. 5:39). The Israelites were commanded to devote themselves to His service; comp. "and to serve him with all your heart" (ibid. 11:13); "and you shall serve the Lord your God" (Exod. 23:25); "and ye shall serve him" (Deut. 13:5). But the custom which was in those days general among all men, and the general mode of worship in which the Israelites were brought up, consisted in sacrificing animals in those temples which contained certain images, to bow down to those images, and to burn incense before them; religious and ascetic persons were in those days the that were devoted to the service in the temples erected to the stars, as has been explained by us. It was in accordance with the wisdom and plan of God, as displayed in the whole Creation, that He did not command us to give up and to discontinue all these manners of service; for to obey such a commandment it would have been contrary to the nature of man, who generally cleaves to that to which he is used; it would in those days have made the same impression as a prophet would make at present if he called us to the service of God and told us in His name, that we should not pray to Him, not fast, not seek His help in time of trouble; that we should serve Him in thought, and not by any action. For this reason God allowed these kinds of service to continue; He transferred to His service that which had formerly served as a worship of created beings, and of things imaginary and unreal, and commanded us to serve Him in the same manner; viz., to build unto Him a temple;
Techouvah laws chapter 10 5
Anyone who occupies himself with the Torah in order to receive reward or in order to protect himself from retribution is considered as one who is not occupied for the God's sake.
[In contrast,] anyone who occupies himself with it, not because of fear, nor to receive a reward, but rather because of his love for the Lord of the entire earth who commanded it, is one who occupies himself for God's sake.
Nevertheless, our Sages declared: A person should always occupy himself with the Torah even when it is not for God's sake for out of [service which is not intended] for God's sake will come service that is intended for God's sake.
Therefore, when one teaches children, women, and most of the common people, one should teach them to serve out of fear and in order to receive a reward. As their knowledge grows and their wisdom increases, this secret should be revealed to them [slowly,] bit by bit. They should become accustomed to this concept gradually until they grasp it and know it and begin serving [God] out of love.
Nidah 30 b
R. Simlai delivered the following discourse: What does an embryo resemble when it is in the bowels of its mother? Folded writing tablets.57 Its hands rest on its two temples respectively, its two elbows on its two legs and its two heels against its buttocks. Its head lies between its knees, its mouth is closed and its navel is open, and it eats what its mother eats and drinks what its mother drinks, but produces no excrements because otherwise it might kill its mother. As soon, however, as it sees the light58 the closed organ59 opens and the open one60 closes, for if that had not happened the embryo could not live even one single hour. A light burns above its head and it looks and sees from one end of the world to the other, as it is said, then his lamp shined above my head, and by His light I walked through darkness.61 And do not be astonished at this, for a person sleeping here62 might see a dream in Spain. And there is no time in which a man enjoys greater happiness than in those days,63 for it is said, O that I were as the months of old, as in the days when God watched over me;64 now which are the days' that make up 'months'65 and do not make up years? The months of pregnancy of course.66 It is also taught all the Torah from beginning to end,67 for it is said, And he taught me, and said unto me: 'Let thy heart hold fast my words, keep my commandments and live',68 and it is also said, When the converse of God was upon my tent.69 Why the addition of70 'and it is also said'? — In case you might say that it was only the prophet who said that,71 come and hear 'when the converse of God was upon my tent.69 As soon as it, sees the light an angel approaches, slaps it on its mouth and causes it to forget all the Torah completely,67 as it is said, Sin coucheth at the door.72 It does not emerge from there before it is made to take an oath,73 as it is said, That unto Me every knee shall bow, every tongue shall swear;74 'That unto Me every knee shall bow' refers to the day of dying of which it is said All they that go down to the dust shall kneel before Him;75 'Every tongue shall swear' refers to the day of birth of which it is said, He that hath clean hands, and a pure heart, who hath not taken My name76 in vain, and hath not sworn deceitfully.77 What is the nature of the oath that it is made to take? Be righteous, and be never wicked; and even if all the world tells you, You are righteous', consider yourself wicked.78 Always bear in mind79 that the Holy One, blessed be He, is pure, that his ministers are pure and that the soul which He gave you is pure; if you preserve it in purity, well and good, but if not, I will take it away from you.
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