La parasha de la semaine commence par le récit de l’achat de la grotte de mahpelah. La grotte de mahpelah se trouve à Hébron, c’est là ou Avram et Sarah vont être enterres avec leurs enfants.
« Sara mourut à Kiryath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; Abraham y vint pour dire sur Sara les paroles funèbres et pour la pleurer. 3 Abraham, ayant rendu ce devoir à son mort alla parler aux enfants de Heth en ces termes : 4 "Je ne suis qu'un étranger domicilié parmi vous : accordez-moi la propriété d'une sépulture au milieu de vous, que j'ensevelisse ce mort qui est devant moi." 5 Les enfants de Heth répondirent à Abraham en lui disant : 6 "Écoute-nous, seigneur ! Tu es un dignitaire de Dieu au milieu de nous, dans la meilleure de nos tombes ensevelis ton mort. Nul d’entre nous ne te refusera sa tombe pour inhumer ton mort." 7 Abraham s'avança et se prosterna devant le peuple du pays, devant les enfants de Heth, 8 et il leur parla ainsi: "Si vous trouvez bon que j'ensevelisse ce mort qui est devant moi, écoutez-moi: priez en ma faveur Efron, fils de Cohar, 9 pour qu'il me cède le caveau de Mahpelah qui est à lui, qui se trouve au bout de son champ; qu'il me le cède pour argent comptant, comme propriété tumulaire au milieu de vous. »
Il y a lieu de s’interroger sur le sens de cet achat par Abraham. Abraham est un étranger dans le pays, il ne sera jamais intégré ou accepte parmi les enfants de heth. Quelle valeur peut réellement avoir un acte légal d’achat dans ses conditions ? depuis l’aube des temps tous les états se sont toujours accordé le droit de spolier les étrangers de leur bien. Un étranger peut acheter une terre tant que le gouvernement local accepte cet achat, mais en fait, l’acte d’achat est toujours révocable par ledit gouvernement.
A travers l’histoire les juifs ont constamment été spoliés de leur propriété lorsque le gouvernement local pensait qu’il leur été profitable de le faire. En 1306, Phillippe lebel voyant ses caisses vides chasse et spolie les juifs de France.
Jacob le petit fils d’Abraham va acheter une terre à côté de chehem, une terre qu’il ne pourra jamais cultiver ou habiter, ayant été chassé et poursuivie par les peuplades environnantes. (Genèse chapitre 33, et 34). L’achat d’un terrain à l’époque d’Abraham dans une contrée ou il se sent étranger, et dont il sait de surcroit que sa descendance devra quitter pendant quatre cents ans, ne parait pas avoir de sens. D’autant plus que les enfants de heth étaient prêts à donner ce terrain gratuitement à Abraham. Il semble à première vu qu’Abraham a refusé ce cadeau, car il voulait justifier de manière indiscutable sa propriété sur ce terrain, pourtant ce raisonnement semble absurde, vu qu’à travers l’histoire, l’argent n’a jamais justifié la possession d’un terrain, lorsque l’acquéreur était étranger au pays.
Il est intéressant de remarquer que l’autre endroit dans la bible ou il est question d’un juif achetant une terre en Israël, en l’occurrence, l’achat de la ville de chehem ou d’une de ses banlieues par Jacob, va finalement plusieurs siècles plus tard, aussi devenir un cimetière. En effet dans le livre de Josué le verset dit bizarrement (24 32) « Quant aux ossements de Joseph, que les enfants d'Israël avaient emportés d'Egypte, on les inhuma à Sichem, dans la pièce de terre que Jacob avait acquise, pour cent kesita, des fils de Hamor, père de Sichem, et qui devint la propriété des enfants de Joseph. ». Il semble que le texte mette l’accent sur l’achat du terrain pour justifier qu’il devait être l’emplacement du tombeau de josef. Pourquoi la bible met elle en relation, un acte d’achat avec l’endroit où l’homme doit être enterre ? pourquoi uniquement les patriarches et les matriarches et josef ont-ils eu le mérite d’être enterrés en Israël dans un endroit qu’eux ou leurs parents avaient acheté.
Il y a un deuxième point qui pose problème. Je vais l’introduire en citant un passage du talmud de Jérusalem (traité de ketouvoth). « Rabi le fils de Karyah et rabi Eliezer se promenaient parmi les colonnes ils ont vu des cercueils qui venaient de l’extérieur d’Israël en Israël. Rav Karyah a dit à rabi Eliezer : « qu’est ce qu’ils gagnent à faire cela ! on peut dire sur eux le verset « et mon héritage vous en avez fait une abomination de votre vivant, et vous venez impurifier mon pays dans votre mort ! ».
Pour le talmud de Jérusalem, il serait interdit pour un juif n’ayant pas habité en Israël de son vivant de s’y faire enterrer après sa mort. En effet, cela serait une insulte supplémentaire faite au pays, non seulement le juif n’a pas voulu y habiter de son vivant, mais en plus, il y va pour se faire enterrer, il impurifie la terre.
On ne peut pas vraiment appliquer cette critique du talmud de Jérusalem à Abraham, mais cependant, Avram, n’a jamais planté quoi que ce soit en Israël, il n’a jamais pensé acheter un terrain pour y habiter ou pour y cultiver la terre.
Selon plusieurs décisionnaires halachiques importants, il n’y a pas de mitswah d’habiter en Israël, la mitswah est de rendre la terre d’Israël habitable. C’est le sens de la terminologie à chaque foi employée lorsque l’on veut parler de cette mitswah. La mitswah de « yishuv erets israel », la traduction de cette expression est « la mitswah de rendre la terre d’Israël habitable ». Selon beaucoup de décisionnaire, si quelqu’un habite en Israël, mais qu’il ne gagne pas sa vie en Israël, qu’il vit sur des rentes venues d’ailleurs, il n’accomplie par la mitswah d’habiter la terre d’Israël. C’est pourtant ce qu’Abraham a fait quand il est venu en Israël.
Par opposition, lorsque Jacob quitte Lavan pour rentrer en Israël, il se débarrasse de tous les bien qu’il a acquis là-bas et il recommence de zéro, pour accomplir la mitswah d’habiter Israël, c’est-à-dire d’améliorer l’économie du pays.
Or Abraham ne fait pas cela, au contraire, toute sa fortune a été amassée en Egypte. Et lorsque les rois de Sodome lui proposent de l’argent venant du pays d’Israël, il refuse de le prendre. Abraham n’a jamais plante un grain de blé en Israël. Il n’a jamais voulu acheter un terrain pour le faire fructifier, contrairement à Jacob et Isaac.
Alors pourquoi tout d’un coup, lorsque sa femme meurt, il décide de vouloir à tout prix acheter quelque chose ne Israël, au point même ou il refuse de recevoir le terrain gratuitement ?
A priori le reproche du talmud de Jérusalem cité, peut s’appliquer à Abraham ! la terre d’Israël ne serait-elle bonne qu’à enterrer les morts ?
Pour répondre à ces questions il y a lieu de s’interroger sur la notion d’acquisition dans la torah.
Dans notre parasha, l’achat du terrain par Abraham est immédiatement suivi de l’achat d’une épouse pour Isaak. Le talmud dans le traité de kidoushin déduit de cette juxtaposition qu’une femme peut, et doit être acquise par l’argent. Cette idée peut paraitre scandaleuse, puisqu’elle fait de la femme un objet que l’homme acquiert comme il acquiert une paire de chaussure ou une nouvelle voiture.
Or, ce qu’il faut comprendre c’est que l’achat dont il est question dans la torah, ce n’est pas l’achat tel qu’il est perçu dans le monde économique moderne. Dans le monde moderne on achète pour s’approprier un droit d’usage sur quelque chose. J’achète une voiture pour être l’unique personne ayant le droit d’en disposer.
Or, dans le passage de la parasha que nous étudions la torah nous montre que le sens de l’achat est tout autre. Abraham pourrait disposer gratuitement de la grotte de mahpelah, on et prêt à la lui donner gratuitement, pourtant il veut l’acheter, donc l’acte d’achat n’a pas pour but de se réserver l’usage d’un objet.
De plus, dans notre cas, l’acte d’achat n’a que peu de valeur légale, car malgré la mise en scène des enfants de heth, personne n’est dupe et tout le monde sait qu’Abraham peut être spolié à tout moment.
On a l’impression que l’acte d’achat est un acte qui a un sens avant tout pour Abraham lui-même. S’il doit acheter cette grotte ce n’est pas pour l’utiliser, D lui a de toutes les manières promis cette terre, il doit l’acheter pour créer une relation avec cette terre. Oui, mais quel type de relation ?
La baraitha dans pirkei avot chapitre 6 dit D a acquis 5 choses. La torah, le temple, Abraham, le ciel et la terre, et Israël. Dans la prière du chemoneh esrei, on dit dans la première bénédiction que « D acquiert tout !» serait-il un prince saoudien en vacances à paris ?
« L’acquisition » dont il est question dans la Mishna fait référence a un concept de Kabbalah celui du « tsimsoum ».
Lorsque D acquiert quelque chose, il donne à cette chose la possibilité et le pouvoir d’intervenir sur le cours de l’histoire. Acheter quelque chose pour D, c’est choisir de déléguer son pouvoir a quelque chose.
Cette décision de D ne se fait pas gratuitement. D se retire du monde et laisse son pouvoir a quelque chose à condition que la chose en question donne en échange quelque chose à D.
Par exemple, le peuple d’Israël est élu par D, pour avoir un impact sur l’histoire universelle. Cet impacte ne peut exister que par ce que le peuple d’Israël est un représentant de D., or pour être un représentant de D, le peuple doit en échange accomplir des commandements qui le distingue des autres nations.
Les juifs portent les tsitisot et les tefilines, ils observent Chabat, etc., tous ces commandements sont un signe, une alliance entre D et son peuple, qui montrent qu’à chaque fois que le peuple va intervenir dans l’histoire, c’est en fait D qui intervient à travers eux.
Il en va de même pour la terre d’Israël. Le produit de la terre d’Israël est frappé par une grande liste d’interdit, les dimes, la terumah, etc…, interdits qui n’existent pas à l’extérieur de la terre d’Israël.
Ces interdits sont dû au fait que l’impact de la terre d’Israël sur l’histoire universelle est énorme. Cet impact est décrit comme une acquisition, c’est-à-dire un échange. En acquérant une terre ou un peuple, D donne son nom à la chose acquise et il lui donne le pouvoir d’agir en son nom, en échange la chose acquise doit porter un signe et une alliance qui montre qu’elle agit au nom de celui qui l’a acquise.
Le Arizal explique que plus une nation ou un pays est astreint par des interdits et des commandements, plus la nature de ce pays ou de cette nation est impure, puisque l’interdit vient toujours extirper une sorte d’impureté de celui qui y est astreint. (La théorie du « Tikun »)
Par exemple, les 3 premières années, les fruits d’un arbre sont interdits, ces fruits sont considérés comme « le prépuce » de l’arbre la « orlah », or selon le Ari zal, le mot « orlah » (prépuce) dérive lui-même du mot « raal », venin ou poison en hébreux. L’interdit de la « orlah » vient extirper, une impureté et un poison venant de l’arbre.
Dans la théorie lourianique, tous les interdit de la torah ont cette dimension purgatoire, c’est pour cette raison que pour la torah si un homme mange un fruit de la terre d’Israël sans prélever la terumah ou les différents prélèvements, il est passible de « peine de mort devant D », « mita bidei chamaim ». Cette punition parait sévère, mais le Ari zal explique, qu’elle n’en n’est pas une, elle est simplement la résultante naturelle, de l’absorption du poison spirituel qui se trouve dans les fruits de la terre d’Israël. Le poison est purgé par le prélèvement, si on n’observe pas le prélèvement on est empoisonné.
Pour le Ari zal, le peuple d’Israël est celui qui a le plus d’impureté en lui, c’est pour cette raison qu’il a besoin de se purger par l’observation de beaucoup de commandements.
A mon avis, le Ari zal ne veut pas dire que les juifs ou que la terre d’Israël est des objets essentiellement moins purs que les autres composants de l’univers, il veut dire que du fait que la terre d’Israël et le peuple juif ont un impact plus grand sur l’histoire et sur l’univers, du fait qu’ils sont des délégués de D, de facto, ils éloignent la présence de D du monde, et de par ce fait, ils sont quelque part « impurs » par essence.
Il est intéressant de remarquer que dans cette optique, l’homme ou le juif ne changent pas le monde par la prière ou l’observation des commandements, ou l’étude de la torah. Les prières et la pratique religieuse, sont des gages que le juifs ou l’homme donnent à D pour se permettre d’intervenir dans le monde et d’en changer la destinée, à travers des actions tout à fait mondaines et profanes.
Dans cette optique, la religion n’est pas un but, elle est un moyen ou un ustensile, qui donnerait à l’homme le droit d’exister et d’intervenir dans l’histoire, malgré la toute-puissance de D.
Revenons à la Mishna dans pirkei avot, D a acquis le ciel et la terre, cela veut dire qu’il s’est retiré du monde et qu’il a délégué une partie de son pouvoir au ciel et à la terre, ensuite, il s’est encore plus retiré du monde en déléguant une partie de son pouvoir Jérusalem, ou au temple, a la torah et à Abraham.
Dans la prière, lorsque nous disons que D « acquiert tout », on veut dire, on veut dire qu’il délègue sa force à l’homme et au monde, qu’il leur laisse une place.
D a acquis Abraham, c’est-à-dire qu’il lui a donné la possibilité d’avoir un impact majeur sur l’histoire de l’humanité. C’est ce que D lui dit la première fois qu’il s’adresse à lui, « je bénirais celui que tu béniras et je maudirais celui que tu maudiras. », Abraham doit gouverner et D doit exécuter les ordres d’Abraham.
Mais comment Abraham réagit il lui-même devant ces avances de D, comment Abraham répond il a cette demande en mariage ? en fait il refuse. En effet, Abraham ne béni personne et il ne maudit personne.
Lorsque Abraham vient à mourir il ne béni pas Itzhak, comme le dit Rashi « Ce fut, après la mort d’Abraham, que Eloqim bénit Dieu a apporté à Yits‘haq les consolations que l’on doit à ceux qui sont en deuil (Sota 14a). Autre explication : Bien que le Saint béni soit-Il eu confié les bénédictions à Abraham, celui-ci craignait de bénir Yits‘haq, parce qu’il prévoyait qu’il donnerait un jour naissance à ‘Essav. Il a dit : « Que vienne le Maître des bénédictions bénir qui bon lui semblera ! ». C’est alors que le Saint béni soit-Il est venu bénir Yits‘haq. ».
Abraham ne veut pas prendre la responsabilité d’exister face à D. Abraham pense que D sait mieux que lui ce qui est bon pour l’humanité, il s’annihile devant D. il ne veut pas prendre la responsabilité d’un choix, qui serait, de toutes les manières, moins avisé que celui de D lui-même.
Si Abraham demande un fils, c’est par ce qu’il pense qu’il ne peut pas prendre lui-même des décisions qui auraient des répercutions négatives sur une partie de l‘humanité, il délègue lui-même ce pouvoir a un fils à venir.
Abraham veut sauver tout le monde, il veut un bien universel ou l’homme ne fait qu’accomplir la volonté de D. si Abraham ne plante pas une graine en Israël, il y construit des autels et prie à longueur de journée, il se comporte avec D comme un enfant qui ne veut pas quitter sa mère. Dans ce sens, Il est fondamentalement le premier « musulman », c’est ce qui explique son amour pour Ismaël.
Abraham est très méfiant à l’égard d’Itzhak, par ce qu’il sait qu’ishak veut avoir un impact sur l’univers et augmenter la place de l’homme.
Ce n’est qu’à contre cœur et forcé par D, qu’Abraham lui donne naissance, et qu’à la fin il en fait son héritier spirituel.
L’impact de Itzhak est-il positif sur le monde ? en valeur absolu certainement pas. L’homme, même le plus pieux et le plus intelligent du monde, ne pourra jamais égaler la sagesse de D. mais il Itzhak assume la responsabilité de la liberté humaine, par ce qu’il sait que c’est la volonté divine.
Itzhak bénit essav en disant : « Isaac son père lui dit : "Eh bien ! une grasse contrée sera ton domaine et les cieux t'enverront leur rosée. 40 Mais tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée ; tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira. »
Le midrash commente « Rabi Yossi le fils de halafta a dit “si tu vois ton frère qui se débarrasse du joug de la torah, va fais des décrets d’extermination et tu le domineras ! c’est ce que dit le verset Isaïe 63 « C’est pourtant toi qui es notre père, car Abraham ne sait rien de nous, Israël ne nous connaît point. Toi, ô Eternel, tu es notre père, notre sauveur de tout temps : tel est ton nom.”. Et Itzhak ou est-il ? celui qui a décrète sur nous l’extermination, est ce qu’on peut le considérer comme un patriarche ? »
Itzhak n’a pas peur de bénir essav, même s’il sait que c’est ce qui va causer à travers l’histoire les pogromes et la shoah. Si D n’est pas intervenu pour sauver les juifs de la shoah, c’est par ce qu’Itzhak avait décidé que ces pogromes devaient exister. Itzhak est le juste qui décrète, qui oblige D à observer.
Si Itzhak sème dans la terre d’Israël, c’est par ce qu’il assume que c’est à l’homme d’intervenir et de changer sa destinée et la destinée de l’humanité. L’action de l’homme sera toujours moins bonne que celle de D. mais D veut que l’homme existe et qu’il intervienne dans la destinée de l’univers.
Dans le traite de Yoma (10) le talmud essaie d’interpréter une prophétie parlant d’une guerre finale entre les enfants d’Ismaël et ceux d’essav. Dans la prophétie en question il n’est pas dit clairement qui va gagner cette guerre. Les sages du talmud discutent sur l’issue du conflit. Rech lakich (qui est l’avis minoritaire) pense que ce sont les enfants d’Ismaël qui vont gagner, il explique sont raisonnement. Les enfant d’essav, les romains, on détruit le temple, alors que les enfants d’Ismaël, (les perses, Sirius) l’ont reconstruit, il est donc normal que ceux soient ces derniers qui gagnent cet ultime combat.
Tous les autres sages du talmud pensent, au contraire, que c’est l’occident qui va gagner, ils argumentent en disant : « bien que dans son raisonnement Rech lakich a raison, il n’empêche que c’était cela le décret divin ». Cette phrase est obscure, à mon avis il faut l’interpréter de la manière suivante. Comme le pense, l’occident, héritier d’Itzhak, D a voulu que l’homme ait une place dans le monde, même si en réalité, cette place est un mal, c’est la volonté divine de transmettre son pouvoir a l’homme.
En acquérant la grotte de mahpelah et en se liant avec la terre d’Israël, Abraham accepte le fait de jouer un rôle prépondérant dans l’histoire de l’humanité. La terre d’Israël représente la place ou D peut intervenir à travers le travail mondain de l’homme.
Cependant cette acceptation d’Abraham est tardive et presque de mauvais cœur, il ne le fait qu’à cause d’Itzhak, c’est pour cette raison qu’il n’acquiert cette grotte que pour y enterrer sa femme, et y être enterré lui-même avec ses enfants.
L’acte d’acquisitions ou de retrait est graduelle, c’est un processus qui ne s’accomplie pas d’une manière instantanée. Abraham a été une étape prépondérante de ce processus. Acheter une terre pour y être enterre est un acte de retrait en faveur des générations à venir, en laissant sa place à Itzhak, Avram copie D. C’est ainsi qu’il faut interpréter l’acquisition de la ville de chehem par josef.
L’acte d’acquisition dont il est question n’est pas l’obtention d’un droit d’usage, c’est un choix existentiel ou l’homme accepte d’intervenir à travers un véhicule qui le représente, tout en étant autre. L’action d’Abraham achetant la grotte peut être comparée, a la création du monde par D., lorsque D créé le monde il se retire et choisit d’intervenir à travers un certain véhicule. Lorsqu’un homme acquiert une femme, il choisit de se retirer pour lui laisser sa place, en faisant cela, il lui donne naissance, il l’accouche et il devient sa mère, il crée un monde.
Les documents
Texte 1
Sara mourut à Kiryath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan; Abraham y vint pour dire sur Sara les paroles funèbres et pour la pleurer. 3 Abraham, ayant rendu ce devoir à son mort alla parler aux enfants de Heth en ces termes: 4 "Je ne suis qu'un étranger domicilié parmi vous: accordez-moi la propriété d'une sépulture au milieu de vous, que j'ensevelisse ce mort qui est devant moi." 5 Les enfants de Heth répondirent à Abraham en lui disant: 6 "Écoute-nous, seigneur! Tu es un dignitaire de Dieu au milieu de nous, dans la meilleure de nos tombes ensevelis ton mort. Nul d’entre nous ne te refusera sa tombe pour inhumer ton mort." 7 Abraham s'avança et se prosterna devant le peuple du pays, devant les enfants de Heth, 8 et il leur parla ainsi: "Si vous trouvez bon que j'ensevelisse ce mort qui est devant moi, écoutez-moi: priez en ma faveur Éfron, fils de Cohar, 9 pour qu'il me cède le caveau de Makpéla qui est à lui, qui se trouve au bout de son champ; qu'il me le cède pour argent comptant, comme propriété tumulaire au milieu de vous." 10 Éfron siégeait parmi les enfants de Heth. Éfron le Héthéen répondit à Abraham en présence des enfants de Heth, de tous ceux qui étaient venus à la porte de sa ville et dit: 11 "Non, seigneur, écoute-moi, le champ, je te le donne; le caveau qui s'y trouve, je te le donne également; à la face de mes concitoyens je t'en fais don, ensevelis ton mort." 12 Abraham se prosterna devant le peuple du pays 13 et parla ainsi à Éfron en présence du peuple du pays: "Ah! s'il te plaît, écoute-moi: j'offre le prix de ce champ, accepte-le, que j'y puisse enterrer mon mort." 14 Éfron répondit à Abraham en lui disant: 15 "Seigneur, écoute-moi: une terre de quatre cents sicles d'argent, qu'est-ce que cela entre nous deux? Enterres-y ton mort." 16 Abraham écouta Éfron et lui compta le prix qu'il avait énoncé en présence des enfants de Heth: quatre cents sicles d'argent, en monnaie courante. 17 Ainsi fut dévolu le champ d'Éfron situé à Makpéla, en face de Mamré; ce champ, avec son caveau, avec les arbres qui le couvraient dans toute son étendue à la ronde, 18 à Abraham, comme acquisition, en présence des enfants de Heth, de tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville. 19 Alors Abraham ensevelit Sara, son épouse, dans le caveau du champ de Makpéla, en face de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan. 20 Le champ, avec le caveau qui s'y trouve, fut ainsi adjugé à Abraham, comme possession tumulaire, par les enfants de Heth.
Or Abraham était vieux, avancé dans la vie; et l'Éternel avait béni Abraham en toutes choses. 2 Abraham dit au serviteur le plus ancien de sa maison, qui avait le gouvernement de tous ses biens: "Mets, je te prie, ta main sous ma hanche, 3 pour que je t'adjure par l'Éternel, Dieu du ciel et de la terre, de ne pas choisir une épouse à mon fils parmi les filles des Cananéens avec lesquels je demeure, 4 mais bien d'aller dans mon pays et dans mon lieu natal chercher une épouse à mon fils, à Isaac." 5 Le serviteur lui dit: "peut-être cette femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci: devrai-je ramener ton fils dans le pays que tu as quitté?" 6 Abraham lui répondit: "Garde toi d’y ramener mon fils! 7 L’Éternel, le Dieu des cieux, qui m’a retiré de la maison de mon père et du pays de ma naissance; qui m’a promis, qui m’a juré en disant: "Je donnerai cette terre-ci à ta race", lui, il te fera précéder par son envoyé et tu prendras là-bas une femme pour mon fils. 8 ….
Texte 2
Mishnah kidoushin
MISHNAH. A WOMAN IS ACQUIRED [IN MARRIAGE] IN THREE WAYS AND ACQUIRES HER FREEDOM1 IN TWO. SHE IS ACQUIRED BY MONEY, BY DEED, OR BY INTERCOURSE.
GEMARA. A WOMAN IS ACQUIRED. Why does he [the Tanna] state here, ‘A WOMAN IS ACQUIRED,’ Whilst elsewhere8 he teaches ‘A man may betroth’ [etc.]?9 — Because he wishes to state ‘MONEY’; and how do we know that money effects betrothal? By deriving the meaning of ‘taking’ from the field of Ephron:10 Here it is written: If any man take a wife;11 whilst there it is written: I will give thee money for the field: take it of me.12 Moreover, ‘taking’ is designated acqui sition, for it is written, the field which Abraham acquired;13
Texte 3
Avot 6 10
BARAITHA 10. FIVE126 POSSESSIONS HAS THE HOLY ONE, BLESSED BE HE, [SPECIFICALLY] DECLARED HIS OWN IN HIS WORLD, AND THESE THEY ARE: THE TORAH, ONE POSSESSION, THE SANCTUARY, ONE [OTHER] POSSESSION,127 HEAVEN AND EARTH, ONE [MORE] POSSESSION, ABRAHAM, ONE [OTHER] POSSESSION,128 ISRAEL, ONE [MORE] POSSESSION.
Texte 4
Rois 1 chapitre 8
Maintenant donc, Dieu d'Israël, daigne réaliser la promesse que tu as faite à ton serviteur, à David, mon père. 27 Mais est-ce qu'en vérité Dieu résiderait sur la terre? Alors que le ciel et tous les cieux ne sauraient te contenir, combien moins cette maison que je viens d'édifier! 28 Tu accueilleras cependant, Eternel, mon Dieu, la prière et les supplications de ton serviteur, tu exauceras la prière fervente qu'il t'adresse en ce jour: 29 que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur ce lieu dont tu as dit: "Mon nom y règnera", et que tu entendes les prières que ton serviteur t'y adressera. 30 Oui, tu entendras les supplications de ton serviteur et de ton peuple Israël, proférées en ce lieu; du haut du ciel où tu résides, tu les écouteras et tu pardonneras. 31 Si un homme pèche envers son prochain, et qu'on lui défère le serment, et qu'il vienne le prononcer ici, devant ton autel, 32 toi, tu l'entendras dans le ciel, tu agiras, tu feras justice à tes serviteurs, punissant le coupable et faisant retomber son méfait sur sa tête, favorisant l'innocent en raison de sa droiture. 33 …. tu entendras du ciel leur voix suppliante, et tu leur feras justice. 46 Que s'ils pèchent envers toi car il n'est point d'homme qui ne pèche et qu'irrité contre eux tu les abandonnes à l'ennemi, pour qu'il les conduise captifs dans son pays, éloigné ou voisin, 47 et que, venant à résipiscence dans le pays de leur exil, ils s'amendent et t'implorent en disant: "Nous avons péché, nous avons mal agi, nous sommes coupables"; 48 s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme dans le pays où leurs ennemis les détiennent, et qu'ils t'adressent leur prière dans la direction de leur pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as élue et de la maison que j'ai bâtie en ton honneur, 49 du haut du ciel, ton auguste demeure, tu entendras, tu écouteras leur prière suppliante, et tu leur feras justice. 50 Tu pardonneras à ton peuple ses péchés, ses offenses à ton égard, et tu inspireras compassion pour lui à ses vainqueurs, afin qu'ils aient pitié de lui.
Texte 5
הגהות מיימוניות הלכות מלכים פרק ה הלכה יא
בירושלמי דפרק הנושא גרס רבי בר קריא ור"א הוו מטיילין באיסטרין ראו ארונות שהן באין מח"ל א"ר בר קריא לר"א מה הועילו אלו אף אני קורא עליהם ונחלתי שמתם לתועבה בחייכון ותבאו ותטמאו את ארצי במיתתכם
Talmud de Jerusalem ketouvoth
Rabi le fils de Karyah et rabi Eliezer se promenaient parmi les colonnes ils ont vu des cercueils qui venaient de l’extérieur d’israel en israel. rav Karyah a dit a rabi Eliezer : « qu’est ce qu’ils gagnent a faire cela ! on peut dire sur eux le verset « et mon héritage vous en avez fait une abomination de votre vivant, et vous venez impurifier mon pays dans votre mort ! »
Texte 6
Il fut inhumé par Isaac et Ismaël, ses fils, dans le caveau de Makpéla, dans le domaine d'Efrôn, fils de Çohar, Héthéen, qui est en face de Mamré; 10 ce domaine qu’Abraham avait acquis des enfants de Heth. Là furent ensevelis Abraham et Sara son épouse. 11 Après la mort d'Abraham, le Seigneur bénit Isaac, son fils.
Rashi
Ce fut, après la mort d’Avraham, que Eloqim bénit Dieu a apporté à Yits‘haq les consolations que l’on doit à ceux qui sont en deuil (Sota 14a). Autre explication : Bien que le Saint béni soit-Il eût confié les bénédictions à Avraham, celui-ci craignait de bénir Yits‘haq, parce qu’il prévoyait qu’il donnerait un jour naissance à ‘Essaw. Il a dit : « Que vienne le Maître des bénédictions bénir qui bon lui semblera ! ». C’est alors que le Saint béni soit-Il est venu bénir Yits‘haq.
Texte 7
Ésaü dit à son père: "Ne possèdes tu qu'une seule bénédiction, mon père? Mon père, bénis moi aussi!" Et Esaü éclata en pleurs. 39 Pour réponse, Isaac son père lui dit: "Eh bien! une grasse contrée sera ton domaine et les cieux t'enverront leur rosée. 40 Mais tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée; tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira."
בראשית רבה (וילנא) פרשת תולדות פרשה סז
א"ר יוסי בר חלפתא אם ראית אחיך פורק עולה של תורה מעליו גזור עליו שמדים ואתה שולט בו, הה"ד (שם /ישעיהו/ סג) כי אתה אבינו כי אברהם לא ידענו וישראל לא יכירנו ויצחק היכן הוא מי שהוא אומר לו גזור עליו שמדים את מתכיפו לאבות.
Rabi Yossi le fils de halafta a dit “si tu vois ton frère qui se débarrasse du joug de la torah, va fais des decrets d’extermination et tu le domineras ! c’est ce que dit le verset isaie 63 « C’est pourtant toi qui es notre père, car Abraham ne sait rien de nous, Israël ne nous connaît point. Toi, ô Eternel, tu es notre père, notre sauveur de tout temps: tel est ton nom.”. et itshak ou est il ? celui qui a decrete sur nom l’extermination est ce qu’on peut le considérer comme un patriarche ?
Isaac sema dans ce pays-là et recueillit, cette même année, au centuple: tant le Seigneur le bénissait. 13 Cet homme devint grand; puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand. 14 Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables et les Philistins le jalousèrent
Texte 8
Et il dit: "Seigneur, Dieu de mon maître Abraham! daigne me procurer aujourd'hui une rencontre et sois favorable à mon maître Abraham. 13 Voici, je me trouve au bord de la fontaine et les filles des habitants de la ville sortent pour puiser de l'eau. 14 Eh bien! la jeune fille à qui je dirai: ‘Veuille pencher ta cruche, que je boive’ et qui répondra: ‘Bois, puis je ferai boire aussi tes chameaux’, puisses-tu l'avoir destinée à ton serviteur Isaac
Comments