A hanoukah on célèbre l’inauguration de l’autel du temple. En effet durant l’occupation grecque le service du temple avait cessé et l’autel avait été profané. Le 25 Kislev les Hashmonaim on réussit à chasser les grecs de Jérusalem. Les Hashmonaim on ensuite inauguré le temple et ils ont réinstauré le service journalier dans le temple. L’allumage de la menora a été l’un des premiers services que les Hashmonaim ont pu rétablir. D a fait un miracle à cette occasion, et la menora est restée allumée pendant 8 jours de suite.
On pourrait questionner l’importance de hanoukah et la nécessité de célébrer cette fête pour deux raisons.
La première question qu’il faut se demander concerne l’importance du temple et du rite des sacrifices journaliers. Pourquoi était-ce si important d’inaugurer l’autel ? Aujourd’hui nous n’avons pas de temple et nous sommes quand même juifs. Le Maharal questionne de manière encore plus fondamentale le rôle du temple, en effet le verset dit « que tout l’univers est rempli de l’honneur de D ». D ne réside donc pas particulièrement à Jérusalem ou dans un temple, alors quelle importance peut avoir la prise de Jérusalem ou la construction du temple. Si la gloire de D est universelle, comment peut-il y avoir un endroit choisi spécifiquement par D ? Si D est universel comment peut-il y avoir un peuple élu spécifiquement pour servir D ?
Le Maharal explique que c’est justement à cause de ces arguments que les grecs avaient profané le temple. En effet, dans le talmud, la culture grecque représente l’ouverture sur l’universalité du monde. La torah ne peut être traduite qu’en grec par ce que le grec est la langue qui peut véhiculer le message de la torah à l’universel. Le talmud dit que le jour ou la torah a été traduite en grec par les 70 rabbins de la septante, le monde s’est rempli d’obscurité. Par ce que ce jour la Israël a perdu sa spécificité. Après la traduction en grec de la torah, toute l’humanité avait accès au message de D. Israël perd son identité spécifique à cause du grec. Cette perte d’identité d’Israël parait tragique, pourtant elle semble naturelle et inévitable si on admet que le monothéisme doit devenir universel.
Ce rapport à la Grèce est très paradoxal dans le judaïsme, par ce que, d’un coté l’ouverture à la Grèce c’est la perte de sa propre identité dans l’universel, mais d’un autre coté, Israël est porteur d’une mission universelle, Israël est un peuple de prêtres qui doit diffuser le monothéisme universellement. Israël doit être une lumière pour les nations. Le candélabre du temple selon le midrash symbolise la lumière d’Israël qui éclaire l’univers entiers et les 70 nations.
Dans le temple lui-même tout était écrit en grec et pas en hébreux, les ustensiles étaient gravés d’inscription en grec, lorsque l’on faisait l’onction sur la tète du Cohen gadol, pour l’inaugurer dans son service, on lui écrivait sur le front une lettre grec le « ki yevani ». (Un « x ») et pas une lettre en hébreu. L’importance du grec dans le temple et dans la cérémonie de l’inauguration du Cohen gadol, montre que le rôle du temple était un rôle universel.
Le fait qu’à hanoukah on commémore la victoire militaire des juifs sur les grecs, le rétablissement du service du temple et la conquête de Jérusalem, semble montrer que l’on cherche à justifier la spécificité d’Israël, au détriment de la portée universelle de son message. La dialectique de hanoukah est donc la suivante : comment communiquer un message universel sans pour autant perdre son identité ? Comment illuminer la rue sans sortir de sa maison ?
Pour éclairer ce dilemme d’une manière différente, on peut s’interroger sur un autre point difficile de hanoukah. La difficulté réside dans le fait que le temple a été détruit à nouveau. On a du mal à comprendre pourquoi on devrait fêter une fête qui commémore un événement qui n’a plus de réalité historique. Pendant la période du deuxième temple beaucoup de fêtes avaient été instaurés. Ces fêtes avaient toutes un lien avec le service du temple, ces jours de fêtes on été écrit dans un rouleau qui s’appelle la « meguilat taanith », par exemple le 9 av et le 9 Tammouz étaient des jours de fêtes pendant les 400 ans de la période du deuxième temple.
Ces jours de fêtes ont tous été annulés après la destruction du second temple. Tous sauf deux, hanoukah et le 15 av. Pourquoi hanoukah et le 15 sont les deux seuls jours de fêtes qui nous restent de la période du second temple?
Hanoukah est le jour où la nuit est la plus longue de l’année, alors que le 15 av est le jour où la nuit est la plus courte. Le point commun entre ces deux jours c’est qu’il est question d’un retournement de dynamique entre la lumière et l’obscurité.
Nous avons déjà dit précédemment que dans le talmud la lumière représente l’identité spécifique d’une personne, son originalité, alors que l’obscurité c’est l’universel. Le jour où la torah a été traduite en grec le monde s’est remplie d’obscurité, non pas par ce que la traduction était inexacte, mais justement par ce que la traduction était exacte. Lorsque la traduction est bonne, l’original n’a plus d’importance. L’obscurité c’est la perte de l’origine. La lumière c’est le début du monde c’est l’origine. Au début D a dit que « la lumière soit », lorsque l’origine n’a plus d’importance, lorsque l’on peut traduire et que l’on peut reproduire, on est dans l’obscurité de l’universel symbolisée par la Grèce.
Il semble que le message de hanoukah dépasse l’événement historique de l’inauguration du temple. Même lorsque le temple est détruit le message de hanoukah perdure, puisque le message de hanoukah est lié à l’identité juive et à l’origine du monde. Hanoukah est peut être la dernière fête instaurée par les sages mais elle nous ramène à l’origine de la création. La fête de hanoukah doit nous permettre de découvrir la lumière originelle du commencement du monde.
Alors dans le monde moderne où tout est reproductible, où tout le monde est interchangeable, dans l’obscurité de l’universel, comment peut-on retrouver l’origine, comment peut on sortir de la reproductibilité du monde ? Comment peut on ré-inaugurer le service du temple. D’où peut venir la lumière ?
Il y a une discussion dans le talmud (Chabath 25) entre Beth Hillel et Beth Chamai en ce qui concerne l’allumage des bougies de hanoukah. Beth Chamai disent on allume le premier jour 8 bougies et le deuxième 7 et le dernier jour une seule bougie. Alors que Beth Hillel disent, au contraire on allume le premier jour une bougie et le deuxième jour deux bougies etc. Le talmud explique le raisonnement de Beth Hillel et Beth Chamai. Beth Chamai pensent que le miracle a eu lieu au début des 8 jours, c’est au commencement de l’allumage que D a décidé de faire bruler l’huile pendant 8 jours, plus on s’éloigne de l’origine du miracle plus la lumière du miracle est petite. Donc il faut allumer la hanoukiah en allant dans un ordre décroissant.
Beth Hillel, eux pensent que même si l’origine de l’allumage est la source de la lumière. (C’est l’allumage qui fait la mitswah et même si la hanoukiah s’éteint on n’a pas à la rallumer). L’individu n’a pas accès à l’origine. Les Hashmonaim n’ont pas pu voir le miracle des 8 jours dans le moment de l’allumage. Pour l’observateur humain du miracle, à chaque instant il y avait un nouvel émerveillement devant le miracle, et plus le miracle durait, plus l’observateur était émerveillé. Donc, pour Beth Hillel il faut rajouter chaque jour une nouvelle bougie. Par ce que l’émerveillement ne se trouve pas à l’origine, l’émerveillement se situe dans la continuation et dans reproductivité.
(Je ne résiste pas a la tentation de répéter mon sermon habituel je me cite « contrairement à ce que pensait Walter Benjamin, Baudrillard et Warhol la reproductivité de l’œuvre d’art n’exprime pas une volonté de détruire la transcendance dans la société de consommation, au contraire la reproductivité de l’image a pour but de créer une transcendance de l’objet dans la société de consommation. La société de consommation n’est pas une société athée c’est une société idolâtre ». Ce qui rend un bonnet Prada merveilleux ce n’est pas le fait qu’il est unique, c’est le fait qu’il est à la mode et que des millions de gens vont l’acheter. Celui qui achète et qui porte le bonnet Prada peut donc s’incarner dans l’image de l’universel et s’identifier à Dieu (et même s’incarner en dieu).
Pourquoi, selon Beth Hillel l’observateur du miracle s’émerveille-t-il au fur et à mesure qu’il s’éloigne de l’origine du miracle ? C’est justement par ce qu’il ne peut pas saisir l’origine du miracle. Si les Hashmonaim avaient entendu D dire au moment de l’allumage « voila l’huile va bruler 8 fois moins vite que d’habitude », les Hashmonaim n’auraient été étonnés que pendant le premier instant du miracle. Mais comme les Hashmonaim n’ont compris le sens du miracle qu’à la fin, à chaque minute où la menora brulait ils voyaient un miracle de plus en plus grand.
Cette idée de Beth Hillel fait irrésistiblement penser au passage de Moshé devant le buisson ardent, Moshé est émerveillé par le buisson par ce que le buisson brule sans être consumé par le feu. La bible dit que c’est cet étonnement qui est l’origine du don de la torah au mont Sinaï.
Pourquoi Moshe reste-il émerveillé devant le buisson ardent ? Pourquoi les Hashmonaim restent émerveillés devant la menora qui brule pendant 8 jours ? C’est par ce qu’ils ne peuvent pas voir l’origine du phénomène. L’origine du phénomène c’est la lumière, c’est la lumière qui est à l’origine du monde or la lumière aveugle comme l’obscurité. On ne peut pas fixer l’origine du monde, elle est aussi irregardable qu’un tableau de Courbet.
Il est intéressant de noter que les grecs niaient l’origine du monde. Platon pensait que le monde était éternel et qu’il existait depuis toujours. Lorsque l’on nie l’origine du monde, on nie sa capacité à nous émerveiller. Le monde n’est plus qu’une répétition universelle infinie. S’il n’y a pas de début et qu’il n’y a pas de fin, l’individu ne peut pas exister, l’homme n’est qu’une parcelle interchangeable du cosmos. Si l’univers a toujours existé et qu’il existera toujours, l’homme n’a aucune originalité propre, il ne peut pas créer puisque tout a toujours déjà existé.
Israël en proclament son unicité et son élection et l’élection de Jérusalem et de son temple se bat contre cette pensée de l’universalisme. Israël à travers l’inauguration du temple, et l’importance du foyer qui éclaire la rue, veut montrer qu’il y a une subjectivité radicale dans l’existence et que cette subjectivité tire sa base dans l’origine du monde.
La torah nous montre a travers la mitsvah de hanoukah que l’homme peut avoir un accès à l’origine du monde, à la lumière originelle du monde et que cet accès est une source d’émerveillement.
La lumière originelle n’est pas regardable on ne peut la voir qu’après coup. Le midrash dit que la lumière qui a créé le monde est cachée et qu’elle ne se révélera qu’après la fin des temps. Les Hashmonaim ne peuvent pas saisir la nature du miracle que lorsque le miracle est terminé. Pourtant cette lumière reste une lumière, elle reste une source d’émerveillement. On ne comprend pas pourquoi D a créé le monde, quel est le sens du monde. On ne comprendra le sens de l’histoire qu’après coup, uniquement lorsque le mashiah sera là. Mais le monde n’a pas à nous paraitre absurde.
Pour la torah le miracle du monde doit nous émerveiller même si nous ne comprenons pas son sens. Même si on ne comprend pas le sens du monde, le monde ne doit pas nous paraitre absurde, il ne doit pas nous donner la nausée. Au contraire chaque jour on rajoute une bougie a notre hanoukiah. Pourquoi ? Et surtout comment ?
Ce qui fait l’émerveillement devant le miracle c’est qu’il défie les lois de la nature. L’homme reste émerveillé devant ce qu’il ne peut pas encadrer dans une loi. Le Maharal explique que ce qui reste aujourd’hui inexplicable à l’homme, le miracle que l’homme ne peut pas expliquer et qu’il vit constamment, c’est la dualité qu’il y a entre le corps et l’esprit. La dualité qui existe entre l’expérience spirituelle ou mentale de l’homme et sa corporalité charnelle.
Le Maharal explique que c’est cette dualité du corps et de l’esprit qui est symbolisée entre le récipient qui contient l’huile et la mèche. Sans le récipient la lumière ne peut pas bruler par ce que l’huile se rependrait. Mais, d’un autre cote, le récipient empêche le feu de descendre sur toute la mèche, et c’est en empêchant le feu de descendre que le récipient permet a la flamme d’exister et qu’il permet a l’huile de monter vers la flemme. Le Maharal pense que des bougies de cires ne sont pas des bougies selon la halakha, par ce qu’elles ne sont pas contenus dans un récipient et que la flamme descend en brulant la mèche. Pour le Maharal une bougie est appelée « une bougie » uniquement quand le combustible monte vers la flemme et pas quand la flemme descend vers le combustible.
Le Maharal explique que les anges sont entièrement brulés par la présence de D. Les anges sont un feu incandescent ils ne font que bruler comme une torche. Les anges ne peuvent pas contenir la présence de D. Ils ne peuvent pas monter vers la flamme. Par contre le verset dit « l’âme humaine est la bougie de D », c'est-à-dire qu’elle peut contenir D. L’âme humaine peut contenir le feu de la présence de D grâce à son rapport au corps. Le corps rejette la révélation spirituelle de D, mais c’est ce rejet qui permet à l’homme de monter vers D sans être consumé par lui.
Le rapport à D dans le judaïsme ce n’est pas la méditation transcendantale. Par ce que la méditation est une fuite de son corps, or lorsque l’homme cherche à fuir son corps il ne peut plus contenir D. Le rapport à D passe par l’accomplissement de la mitsvah dans l’action. A travers l’action l’homme assume son corps dans un rapport à la divinité. C’est pour cela que la mitsvah est comparée à la bougie de D. Les versets disent « la mitsvah est une bougie et la torah de la lumière. »
Le miracle constant de la création c’est le miracle de la conscience spirituelle qui provient du corps. Pour la torah le rapport à D ne s’envisage qu’à travers ce rapport antagoniste du corps et de l’esprit. Pour le judaïsme, l’homme n’a pas à chercher « ce qu’est la mesure de toute chose », comme le faisait les grecs.
Pour les grecs l’homme devait définir le principe universel qui régissait l’existence. Ce principe était aussi l’origine de tout. Certains pensaient que l’homme était la mesure de toute chose, d’autres pensaient que c’était l’eau. Pour le judaïsme, l’homme n’aura jamais accès au mystère de l’origine. L’homme a simplement à constater et à vivre le dialogue constant qui existe entre son corps et son âme, entre son esprit et sa chair et c’est dans ce dialogue, mystérieux qui se renouvelle sans cesse qu’il peut envisager le sens de l’univers et son rapport au cosmos et à D.
D est partout, et sa gloire remplit l’univers, l’homme peut prendre conscience de D à travers l’existence même de l’univers. Mais cette conscience de D à travers l’existence du monde ne pousse pas l’homme vers le haut. L’homme est conscient de la présence universelle de D, et après ?
Pour que la conscience de D pousse l’homme vers le haut, l’homme a besoin de rejeter D hors du monde. L’homme doit se dire D réside dans le temple et je dois aller vers le temple pour le voir. L’homme doit s’imposer des devoirs. S’imposer des devoir cela veut dire rejeter D, ou tout au moins conditionner la conscience universelle que l’on a de D. L’homme doit se dire je n’ai conscience de D que lorsque je prie, ou uniquement lorsque je fais le bien. Ce conditionnement du rapport à D est nécessaire pour l’homme. Tout comme le récipient empêche la flamme de descendre et de consumer l’huile, ainsi le temple est ce qui empêche la conscience de D d’envahir le monde et la psyché de l’homme.
Si l’homme rejette D hors du monde, alors il devient impératif pour lui de se dépasser moralement pour aller le rencontrer dans son temple.
La « Psiktah » (un livre des tannaim 200 av) explique que la collecte des fond pour construire le temple portatif dans le désert à l’époque de Moshé avait commencé le premier jour de soucoth. (C’est pour cela que l’on fête « soucoth » à « soucoth » 5 jours après Yom kippour). Et le travail de construction du mishkan avait été terminé à hanoukah le 25 Kislev. Mais D a demandé à Moshé de garder le matériel dans un entrepôt pendant 3 mois jusqu'au début du mois de Nissan. Durant cette période les juifs devaient sortir du camp pour aller dans la tente de Moshé s’ils voulaient avoir un rapport à D. Le verset dit : « Pour Moïse, il prit sa tente pour la dresser hors du camp, loin de son enceinte et il la nomma Tente d'assignation; de sorte que tout homme ayant à consulter le Seigneur devait se rendre à la Tente d'assignation, située hors du camp ».
Le but de cette mitsvah de D était de montrer aux juifs qu’il fallait faire un effort pour aller à la rencontre de D. Il fallait montrer au juifs que le rapport à D était conditionné par une volonté de se dépasser et de sortir de soi. D est partout mais il faut dépasser cette relation évidente à D pour pouvoir vraiment communiquer avec lui.
Lorsque l’homme rejette D hors de lui, lorsque l’homme se dit qu’il n’est pas D par ce qu’il a un corps, dans ce mouvement l’homme s’oblige à se dépasser lui-même pour aller voir D. Son âme monte vers la flamme et la flamme ne descend pas vers lui.
La société grecque est capable de tout reproduire et de nier l’existence spécifique de l’individu uniquement par ce qu’elle nie le clivage entre le corps et l’esprit. Si tout est corps alors tout est reproductible tout est interchangeable. Il en va de même si on considère que tout est esprit, dans cette optique aussi, tout est communicable tout est interchangeable. Par contre si on considère qu’il y a une dialectique entre le corps et l’esprit, si on pense que la pensée et la matière sont deux entités irréductibles liées l’une à l’autre, alors chaque élément et chaque événement devient unique et inimitable. Dans cette optique les expériences ne se répètent jamais, les expériences sont toujours nouvelles et uniques. Puisqu’à chaque fois la pensée ou l’action sont envisagées d’un point de vue différent.
Le peuple d’Israël peut avoir une mission universelle sans perdre sa spécificité identitaire uniquement s’il reste conscient de ce clivage entre la matière et l’esprit. Si le judaïsme n’est qu’une pensée alors le judaïsme se dissout dans sa traduction en grec. Si le judaïsme n’est qu’un mode de vie ou qu’une coutume culturel, alors il n’adresse plus de message au monde, le juif n’a rien à dire. Le judaïsme peut exister par ce qu’il est la symbiose des deux. Il en va de même pour toutes identités nationales et toutes les identités individuelles. L’individu ou les nations ne peuvent exister que si elles gardent conscience qu’elles sont la symbiose d’un corps et d’un esprit unique distincts mais inséparables.
Le fait d’envisager la dialectique entre le corps et l’esprit n’est pas spontané. Naturellement l’homme a tendance à envisager le corps comme une image de l’esprit, (comme le faisait la culture grecque), ou bien à envisager l’esprit comme une image du corps (c’est ce que fait la culture moderne). L’idée rependue selon laquelle on communie avec D à travers la méditation montre bien que la modernité envisage le rapport à D à travers une unité du corps et de l’âme et non pas à travers un rapport dialectique entre le corps et l’âme.
Pour pouvoir vivre la dualité entre le corps et l’esprit l’homme doit circonscrire la présence de D dans un endroit ou dans une conduite morale. Dans ce mouvement de « rejet de D » l’homme devient capable de vivre une dualité entre son esprit et son corps, et c’est à travers cette dualité qu’il a accès à la lumière originelle de la création du monde, c’est dans ce mouvement de rejet que l’homme peut percevoir ce qu’est la mesure de toute chose.
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