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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Emor 5773

Dans ce cours nous parlons de l'humanisme selon la torah. Pourquoi est-ce que la torah disqualifie les handicapés et les noirs du service du temple? Les êtres humains ne devraient-ils pas être tous considérés égaux devant D? D’autre part comment expliquer la loi du talion dans la torah, comment la torah pourrait-elle envisager, même de manière théorique, que l'on rende la justice par la vengeance? Ce sont à ces questions que nous essayons de répondre dans ce cours.

La parasha nous explique que les kohanim affublés de defaults physiques n’avaient pas le droit de servir au temple. Les versets disent en effet « L'Éternel parla à Moïse en ces termes: 17 "Parle ainsi à Aaron: Quelqu'un de ta postérité, dans les âges futurs, qui serait atteint d'une infirmité, ne sera pas admis à offrir le pain de son Dieu. 18 Car quiconque a une infirmité ne saurait être admis: un individu aveugle ou boiteux, ayant le nez écrasé ou des organes inégaux; 19 ou celui qui serait estropié, soit du pied, soit de la main; 20 ou un bossu, ou un nain; celui qui a une taie sur l'œil, la gale sèche ou humide, ou les testicules broyés. 21 Tout individu infirme, de la race d'Aaron le pontife, ne se présentera pas pour offrir les sacrifices de l'Éternel. Atteint d'une infirmité, il ne peut se présenter pour offrir le pain de son Dieu. 22 Le pain de son Dieu, provenant des offrandes très-saintes comme des offrandes saintes, il peut s'en nourrir; 23 mais qu'il ne pénètre point jusqu'au voile, et qu'il n'approche point de l'autel, car il a une infirmité, et il ne doit point profaner mes choses saintes, car c'est moi, l'Éternel, qui les sanctifie."

Les kohanim devaient passer nus devant un tribunal de kohanim pour savoir si ils étaient aptes à servir au temple. Le talmud donne des mesures très précises quand à la taille d’un nez écrasé disqualifiant, il en va de même sur différence de taille pouvant exister entre deux membres d’un Cohen pour qu’il ne soit pas invalidé. Il va de soi que tous les noirs, les roux, les albinos, ceux qui portaient des taches de rousseurs étaient invalides. (Mishna Behoroth). Ce principe de sélection basé sur l’aspect physique des kohanim peut paraitre révoltant. Lorsque l’on parle du service du Beth Hamikdash on pourrait s’attendre a des critères de sélection plus spirituels. 

Les commentateurs (Meiri (Perpignan 14e), Rabenou Bahaye (Espagne 14e) expliquent que la raison de cette sélection s’explique par le fait que le temple devait laisser une impression de grandeur et de noblesse aux yeux des enfants d’Israël. Or, si les kohanim n’avaient pas été physiquement parfaits, les juifs n’auraient pas pu être impressionnés par l’aspect du temple. La torah se met au niveau de la masse, et par soucis démagogique elle marginalise les handicapés et les minorités. 

Cette explication peut paraitre insuffisante. Pourquoi la torah se met elle au niveau de la masse ? Pourquoi n’essaie-t-elle pas au contraire d’élever la masse au dessus de considérations purement physiques ? Pourquoi D a-t-il cherché à convaincre la masse ? Si un homme n’est pas au niveau de croire en D, tant pis pour lui ! D parle aux individus pas aux groupes ! Et surtout pourquoi la torah se soucie-t-elle de la masse au détriment des minorités et des infirmes ? 

Ces questions sont basées sur une erreur de jugement. Puisque pour poser ces questions on part du principe selon lequel il y a lieu de diviser l’humanité en deux parties ; d’une par l’élite, et d’autre part la masse. En d’autres termes, pour poser ces questions il faut diviser la société en deux groupes, des génies et des imbéciles.

Or, pour la torah une telle distinction n’existe pas, pour la torah chaque individu est double. Il est « l’homme masse » « l’homme commun » d’une part, et d’autre part il est une conscience subjective et indépendante créatrice et géniale.

Wilhelm Reich dans son livre « écoutes petit homme ! » remarque que lorsque l’homme est pris dans un mouvement de masse il fait pratiquement toujours le mauvais choix. Par exemple, lors de la révolution communiste, la masse avait le choix entre Staline et Trotski, la masse a choisi Staline, alors que Trotski était plus éduqué et plus rationnel. Lors de la révolution française, la masse a plébiscité les montagnards contre les girondins. En général, lorsque la masse doit faire un choix, elle se trompe. 

Le fait est, que lorsqu’un individu doit faire un choix qui engage le groupe, il ne réfléchit plus comme un individu, il ne regarde plus ses intérêts propres, il s’identifie au groupe, et ensuite, dans un deuxième temps, il prend sa décision. Il est très difficile de tromper quelqu’un dans une affaire privée, dans le privé, l’individu se bâtera bec et ongle avec beaucoup d’intelligence pour préserver ses intérêts. Mais, lorsqu’il s’agit de prendre une décision pour un groupe, l’individu est facilement manipulé et trompé. Lorsque l’individu s’identifie au groupe sa pensé se floute, vu qu’il n’a pas vraiment une idée cohérente de la nature du groupe.

Beaucoup de personnes riches ont voté hollande en France, bien qu’ils savaient que ce choix allait contre leurs intérêts personnels, et beaucoup de pauvres ont voté Sarkozy. Ceci montre bien, que les votants ne prennent pas leurs décisions uniquement en fonction de leurs intérêts propres, ils prennent leur décision en fonction de leur identification à la masse.

Un homme n’agit pas de la même manière lorsqu’il se trouve dans une boite de nuit ou dans une synagogue, là où il se trouve l’homme s‘identifie à la masse et se comporte en fonction.

Parallèlement au « moi » « massif » ou social, l’homme possède aussi un « moi » personnel et subjectif qui cherche à se reconnaitre en tant qu’individu indépendant original existant de par lui-même. La torah parle parallèlement à ces deux parties de l’homme. La torah envisage d’une part, un rapport à D passant par l’intermédiaire de l’identification à la masse, et d’autre part un rapport subjectif et personnel à D.

Ces deux rapports ne sont pas mis relation directe, ce n’est pas la subjectivité qui doit guider et élever la masse, et ce n’est pas la masse qui doit éduquer la subjectivité. La torah pense que ces deux domaines psychiques doivent évoluer d’une certaine manière vers un certain but. Mais la torah ne pense pas qu’ils doivent évoluer dans la même direction.

Badiou dans son livre sur Paul de Tarse, explique avec raison que le christianisme cherche à créer une symbiose entre le subjectif et l’objectif. Yeshu n’est apparu qu’à Paul dans une vision qui lui était adressée personnellement, mais Paul est persuadé que sa vision a une portée universelle, par ce que justement, tous les êtres humains partagent la même âme, et que tout ce qui est subjectif à une vocation universelle. Dans le christianisme le subjectif a une finalité universelle, c’est la subjectivité qui doit guider le groupe.

Le judaïsme n’a pas la même vision. Moshe donne la torah à la masse du haut du mont Sinaï, il n’est pas en train d’expliciter une subjectivité, au contraire, la loi est rigide objective et immuable. Selon les midrashim Moshé n’avait plus de libre arbitre après le don de la torah, il était une sorte de robot. 

Le message adressé à la masse dans la torah ne laisse pas de place au subjectif. Les kohanim, un peu trop noirs ou un peu trop blancs sont bannis, les moches et les handicapés aussi. Travailler au temple c’est un peu comme présenter le 20 heure.

Le temple de Salomon est un modèle d’architecture classique au formes équilibrées, les formes arrondies n’existes presque pas, tout y est massif et grandiose. Pour la torah, la masse doit rechercher le classicisme pour ne pas dire l’uniformité. La torah demande à la masse de rechercher une perfection esthétique et morale, et cette perfection est classique et équilibrée. Le but d’une société n’est pas de donner la possibilité à la subjectivité de chacun de s’exprimer le plus publiquement possible.

La société moderne nous montre l’aboutissement de la société de Paul de Tarse telle qu’elle est analysée par Badiou. Notre société est l’archétype de la société paulinienne, puisque elle se pose pour but principal de permettre le maximum de liberté à chacun pour qu’il puisse exprimer le mieux possible sa propre personnalité. La société moderne a banni l’esthétisme classique de l’espace publique au profit de l’expression subjective.

Qu’est ce qui en résulte?

Deux choses. Premièrement le snobisme le plus parfait. Il suffit d’essayer d’entrer en été dans n’importe quel musée d’une ville de l’hémisphère nord, pour voir les masses déferlantes faire la queue sous une chaleur mortelle, attendant d’observer quelques instants, dans le chaos le plus parfait, des peintures abstraites dont on peu parier que le sens reste tout à fait abscond à la plus part de ces pèlerins.

Les multitudes de colloques et de séminaires organisés sur des sujets vaseux, n’ayant aucun enjeux, où l’on aligne des phrases pour le plaisir de parler, ou que l’on vient écouter pour paraitre intelligent.

« La masse », ou le mouvement de masse, a besoin de s’identifier à un idéal. Si cet idéal n’est pas un idéal objectif et classique, si l’idéal recherché par la masse est le nouveau et le subjectif, alors, la masse sombre automatiquement dans le snobisme. 

Or, le snobisme est un grave problème, puisqu’il déconnecte la relation de la forme avec fond, le sens d’avec les mots, la sensibilité d’avec la réalité. Le snob est un monstre dangereux et on a du mal à trouver aujourd’hui un penseur qui ne soit pas snob.

Une deuxième chose que l’on peut observer dans la société moderne c’est la mort de la créativité. Tout le monde copie tout le monde, dans tous les domaines. Comme si a force de vouloir chercher sa subjectivité on se rendait compte qu’elle n’existait plus.

En fait, la torah nous montre que la subjectivité et la créativité des individus ne peut exister qu’en réaction face au classicisme de la masse. Si la recherche classique de la masse disparait, la créativité subjective de l’individu disparait du même coup.

La torah nous montre que chaque homme a un double visage, d’un coté il a en lui le désir de s’identifier à la masse. Ce désir trouve son aboutissement dans la recherche d’un idéal classique équilibré parfait et simple, compréhensible par tous. Et d’un autre coté, il recherche à créer et à épanouir sa propre subjectivité en regard de cet idéal classique. Ces deux recherches cohabitent et ne peuvent pas exister l’une sans l’autre. Lorsque l’expression de la subjectivité devient le but d’une société, paradoxalement la subjectivité de l’individu disparait.

Ce n’est pas un hasard si la plus part des grands novateurs ont été d’abord de grands maitres de l’art classique. La créativité ne peut s’exprimer qu’en fonction d’un idéal technique objectif.

On raconte qu’une fois, un groupe de prêtre est venu visiter une yeshivah pour comprendre comment les juifs étudiaient le talmud. Les prêtres ont vu que les juifs étudiaient deux par deux, alors, ils ont commencé eux aussi a étudier le talmud deux par deux, pour voir ce que ça aller donner. Mais très vite les prêtres ont compris qu’ils n’arrivaient pas à discuter longuement sur le sens du talmud comme les juifs le faisaient à la yeshivah. Par ce qu’en lisant le texte ils n’avaient rien à dire dessus.

Pourquoi les juifs ont-ils toujours quelque chose à dire sur le talmud alors que les chrétiens n’ont rien à dire ?

Ceci s’explique par le fait que les juifs envisagent différemment le rapport à la loi. L’étude du talmud est bicéphale, d’une part elle a pour but d’éclaircir et de parfaire la structure logique du raisonnement définissant la loi. Et d’autre part elle éveille un questionnement subjectif face à cette loi. Chez les non juifs, soit on accepte la loi, soit on la rejette, il n’existe pas ce rapport de va et vient entre la perfection plastique d’une loi ou d’un raisonnement et la réaction subjective qu’il interpelle chez le lecteur.

Le Judaïsme cherche à créer un dialogue incessant entre le moi social et objectif, on peut même dire rationnel de l’individu, et la subjectivité de son vécu personnel. La thora authentique est le contraire du snobisme. Ce n’est pas un hasard si les juifs ont toujours été de grand pourfendeur du snobisme (Proust, Woody Allen).

Les sages du talmud ont écrit que la beauté du temple était une beauté grecque (Megilah 9a). C’est pour cette raison que toutes les lettres sur les ustensiles du deuxième temple étaient écrites en grec et pas en hébreux.

Comme Léo Strauss et Levinas l’on déjà remarqué la société occidentale ne peut se développer de manière constructive qu’à travers le double héritage de la Grèce et d’Israël. Cependant, dans la torah, la dialectique entre Athènes et Jérusalem, n’est pas une un dialogue entre la foi ou la raison, la révélation et la rationalité, ou une dialectique entre la loi politique et la raison.

Pour le talmud, l’héritage grec ce n’est pas Platon ou Épicure, c’est Phidias. Pour le talmud l’héritage grec nécessaire pour donner un sens à la torah, c’est l’amour de l’équilibre et du classicisme. Le grec était utilisé dans le temple principalement pour marquer les mesures sur les ustensiles. La beauté grec qu’il faut consacrer comme idéale pour la masse, c’est la beauté de l’équilibre des formes et des proportions.

Si la torah n’a plus de sens dans la société moderne, ce n’est pas par ce que cette société a rejeté l’héritage juif de Jérusalem. Comme Nietzche l’a très bien dit, à travers le christianisme cet héritage reste la racine principale du monde occidentale. Ce qui rend la torah inadéquate dans la société moderne, c’est le rejet que la société à fait de l’héritage grec. Or sans un idéal classique orientant le désir de la masse, la torah, dont le but est d’épanouir la subjectivité, n’a plus de sens ni de repère.

C’est ce que les fascistes et les partisans d’extrême droite ont compris, mais mal.


 

Les documents

 

Texte 1

"Parle ainsi à Aaron: Quelqu'un de ta postérité, dans les âges futurs, qui serait atteint d'une infirmité, ne sera pas admis à offrir le pain de son Dieu. 18 Car quiconque a une infirmité ne saurait être admis: un individu aveugle ou boiteux, ayant le nez écrasé ou des organes inégaux; 19 ou celui qui serait estropié, soit du pied, soit de la main; 20 ou un bossu, ou un nain; celui qui a une taie sur l'œil, la gale sèche ou humide, ou les testicules broyés. 21 Tout individu infirme, de la race d'Aaron le pontife, ne se présentera pas pour offrir les sacrifices de l'Éternel. Atteint d'une infirmité, il ne peut se présenter pour offrir le pain de son Dieu. 22 Le pain de son Dieu, provenant des offrandes très-saintes comme des offrandes saintes, il peut s'en nourrir; 23 mais qu'il ne pénètre point jusqu'au voile, et qu'il n'approche point de l'autel, car il a une infirmité, et il ne doit point profaner mes choses saintes, car c'est moi, l'Éternel, qui les sanctifie.

Texte 2

MISHNAH. [IF ONE IS LIKE AN] ETHIOPIAN, A GIHUR, A LABKAN, A KIPPEAH,12 A DWARF, A DEAF-MUTE, AN IMBECILE, INTOXICATED, OR AFFLICTED WITH PLAGUE MARKS WHICH ARE CLEAN13 — [THESE DEFECTS] DISQUALIFY IN HUMAN BEINGS14 BUT NOT IN ANIMALS. R. SIMEON B. GAMALIEL SAYS: ONE SHOULD NOT FOR CHOICE SACRIFICE A MAD ANIMAL. R. ELEAZAR15 SAYS: ALSO THOSE AFFLICTED WITH WARTS ARE UNFIT IN HUMAN BEINGS BUT ARE FIT IN ANIMALS. GEMARA. [ONE WHO IS LIKE] AN ETHIOPIAN, is one abnormally black-complexioned. GIHUR is one who is [abnormally] white-spotted in the face. LABKON is one who is [abnormally] red-spotted [in the face].

Texte 3

Si quelqu'un fait périr une créature humaine, il sera mis à mort. 18 S'il fait périr un animal, il le paiera, corps pour corps. 19 Et si quelqu'un fait une blessure à son prochain, comme il a agi lui-même on agira à son égard: 20 fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; selon la lésion qu'il aura faite à autrui, ainsi lui sera-t-il fait. 21 Qui tue un animal doit le payer, et qui frappe un homme doit mourir. 22 Même législation vous régira, étrangers comme nationaux; car je suis l'Éternel, votre Dieu à tous.

Texte4

It was taught: R. Dosthai b. Judah says: Eye for eye means pecuniary compensation. You say pecuniary compensation, but perhaps it is not so, but actual retaliation [by putting out an eye] is meant? What then will you say where the eye of one was big and the eye of the other little, for how can I in this case apply the principle of eye for eye? If, however, you say that in such a case pecuniary compensation will have to be taken, did not the Torah state, Ye shall have one manner of law,23  implying that the manner of law should be the same in all cases? I might rejoin: What is the difficulty even in that case? Why not perhaps say that for eyesight taken away the Divine Law ordered eyesight to be taken away from the offender?24  For if you will not say this,  how could capital punishment be applied in the case of a dwarf killing a giant or a giant killing a dwarf,1  seeing that the Torah says, Ye shall have one manner of law, implying that the manner of law should be the same in all cases, unless you say that for a life taken away the Divine Law ordered the life of the murderer to be taken away?2  Why then not similarly say here too that for eyesight taken away the Divine Law ordered eyesight to be taken away from the offender?

Another [Baraitha] taught: R. Simon b. Yohai says: 'Eye for eye' means pecuniary compensation. You say pecuniary compensation, but perhaps it is not so, but actual retaliation [by putting out an eye] is meant? What then will you say where a blind man put out the eye of another man, or where a cripple cut off the hand of another, or where a lame person broke the leg of another? How can I carry out in this case [the principle of retaliation of] 'eye for eye', seeing that the Torah says, Ye shall have one manner of law, implying that the manner of law should be the same in all cases? I might rejoin: What is the difficulty even in this case? Why not perhaps say that it is only where it is possible [to carry out the principle of retaliation that] it is to be carried out, whereas where it is impossible, it is impossible, and the offender will have to be released altogether? For if you will not say this, what could be done in the case of a person afflicted with a fatal organic disease killing a healthy person?3  You must therefore admit that it is only where it is possible [to resort to the law of retaliation] that it is resorted to, whereas where it is impossible, it is impossible, and the offender will have to be released.

Texte 5

We learnt: IF HE BROKE THROUGH AND BROKE A JUG, SHOULD THERE BE BLOOD-GUILTINESS FOR HIM', HE MUST PAY [FOR THE JUG]; BUT IF THERE IS 'NO BLOOD-GUILTINESS FOR HIM', HE IS NOT LIABLE. Thus, it is only because he broke it that he is exempt when there is no blood-guiltiness for him, but if he only took it, he is not exempt?14  — The same law [of exemption] applies even if he merely took it, and the reason it states, 'AND BROKE A JUG' is to show that if there is blood-guiltiness for him, he is liable even if he broke it.

Texte 6

MISHNAH. WHEN HE IS ABOUT TEN CUBITS AWAY FROM THE PLACE OF STONING, THEY SAY TO HIM, 'CONFESS',7  FOR SUCH IS THE PRACTICE OF ALL WHO ARE EXECUTED, THAT THEY [FIRST] CONFESS, FOR HE WHO CONFESSES HAS A PORTION IN THE WORLD TO COME. EVEN SO WE FIND IN THE CASE OF ACHAN, THAT JOSHUA SAID UNTO HIM, MY SON, GIVE, I PRAY THEE, GLORY TO THE LORD, THE GOD OF ISRAEL, AND MAKE CONFESSION UNTO HIM.8  AND ACHAN ANSWERED JOSHUA AND SAID, OF A TRUTH, I HAVE SINNED AGAINST THE LORD THE GOD OF ISRAEL, AND THUS AND THUS HAVE I DONE.9  AND WHENCE DO WE KNOW THAT HIS CONFESSIONS MADE ATONEMENT FOR HIM? — FROM THE WORDS, AND JOSHUA SAID: WHY HAST THOU TROUBLED US? THE LORD SHALL TROUBLE THEE THIS DAY,10  I.E., THIS DAY ART THOU TO BE TROUBLED, BUT THOU SHALT NOT BE TROUBLED IN THE NEXT WORLD.

When the Holy One, blessed be He, said to Joshua, Israel hath sinned,14  he asked Him, 'Sovereign of the Universe, who hath sinned?' 'Am I an informer?' He answered, 'Go and cast lots.' Thereupon he went and cast lots, and the lot fell upon Achan. Said he to him; 'Joshua, dost thou convict me by a mere lot?15  Thou and Eleazar the Priest are the two greatest men of the generation, yet were I to cast lots upon you, the lot might fall on one of you.16  I beg thee,'17  he replied, 'cast no aspersions on [the efficacy of] lots, for Eretz Yisrael is yet to be divided by means of lots, as it is written, The land shall be divided by lot.18  [Therefore,] make confession.' Rabina said: He bribed him with words, saying, Do we seek aught from thee but a confession? confess unto Him and be free. Straightway, Achan answered Joshua and said: Of a truth, I have sinned against the Lord, the God of Israel, and thus have I done.19  R. Assi said in R. Hanina's name: This teaches that Achan had thrice violated the ban, twice in the days of Moses,20  and once in the days of Joshua, for it is written, I have sinned,21  and thus and thus have I done.

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