1- Conditionnement par l’environnement
La parasha commence par le verset suivant : « Pour prix de votre obéissance à ces lois et de votre fidélité à les accomplir, l'Éternel, votre Dieu, sera fidèle aussi au pacte de bienveillance qu'il a juré à vos pères. 13 Il t'aimera, te bénira, te multipliera, il bénira le fruit de tes entrailles et le fruit de ton sol, ton blé, ton vin et ton huile, les produits de ton gros et de ton menu bétail, dans le pays qu'il a juré à tes pères de te donner. ». Rashi explique en citant le midrash « Ce sera, parce que (‘éqev) vous écouterez : Si vous écoutez les mitsvot légères, celles que l’on peut piétiner avec ses « talons » (‘iqvaw). Hachem te gardera… Il te gardera Sa promesse ». Les mitsvot, dont Rashi parle, sont les mitsvot ordinaires, celles que l’on fait tous les jours, comme les prières, les tefilines et les tsitisot, les mezouzot. Des mitsvot presque « environnementales ». Ce sont des mitsvot sur lesquelles on marche pour pouvoir en faire d’autres plus exceptionnelles. Le but des commandements faciles est de nous placer dans un état d’esprit et un environnement positif qui nous entraine à accomplir d’autres bonnes actions plus significatives.
L’environnement et le milieu dans lequel on évolue ont une influence déterminante sur nous. Pour changer de comportement, il suffit souvent de changer d’environnement. Nous sommes conditionnés par notre entourage. Maimonide dit à ce sujet dans le 6eme chapitre des lois des connaissances « Il est naturel d’être influencé, dans son caractère et sa conduite, par ses voisins et amis, et de suivre les habitudes des habitants de sa ville. Aussi convient-il de s’associer aux justes, et de toujours fréquenter la compagnie des sages, afin d’apprendre de leur conduite, et de fuir les méchants qui marchent dans l’obscurité, afin de ne pas être influencé par leurs pratiques. C’est ce que dit [le roi] Salomon : « Celui qui fraie avec les sages deviendra sage ; celui qui fréquente les sots deviendra mauvais ». Il est dit [également] : « Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs ». Et de même, s’il vit dans un pays où les coutumes sont pernicieuses, et les habitants ne marchent pas dans le droit chemin, il doit quitter [cet endroit] pour un lieu où les gens sont justes, et suivent les chemins du bien. Et si tous les pays qu’il connaît personnellement ou dont il a ouï dire suivent un mauvais chemin, comme à l’époque actuelle, ou si les campagnes militaires ou la maladie l’empêchent de se rendre dans un pays ayant une bonne conduite, il devra vivre dans la solitude, comme il est dit : « de s’asseoir solitaire en se résignant silencieusement ». Et s’ils [les habitants de son pays] sont de mauvais pécheurs qui ne le laissent pas vivre dans le pays à moins qu’il se mêle à eux et adopte leur mauvaise conduite, il devra se retirer dans les cavernes, les buissons, ou les déserts, et ne pas suivre le chemin des pécheurs, comme il est dit : « Qui me transportera dans le désert, dans un refuge de voyageurs ».
Ce passage de Maimonide peut paraitre étonnant, car dans la bible, les justes se sont confrontés à l’adversité de leur environnement, il ne se sont pas enfui dans un désert. Lorsque D dit à Abraham de partir en Israël, il lui demande d’aller dans l’endroit le plus corrompu de la planète. Lorsque Moise veut rester dans le désert comme berger et qu’il refuse de confronter pharaon et de sauver les hébreux, D se met en colère contre lui.
Le verset que Maimonide cite comme source a son enseignement est un verset Jérémie, or, lorsqu’on le replace dans son contexte, il apparait clairement que Jérémie ne parle pas de lui-même, mais de la présence divine. Le verset dit en effet « Ah ! Qui me transportera dans le désert, dans un refuge de voyageurs ? Je voudrais laisser là mon peuple, m'en aller loin de lui ; car ils sont tous dissolus, c'est une bande de traîtres. 2 Comme un arc, ils tendent leur langue pour le mensonge ; ce n'est pas par la loyauté qu'ils sont devenus maîtres dans le pays ; car ils vont de méfait en méfait, et moi, ils ne veulent pas me connaître, dit l'Eternel. » c’est D qui veut s’écarter du peuple, pas Jérémie.
2- Le jeu comme interface entre l’homme et son milieu
Pour comprendre l’enseignement de Maimonide, il est important de regarder l’autre verset que Maimonide cite comme source, c’est le premier verset des psaumes « Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, et ne prend point place dans la société des railleurs, 2 mais qui trouve son plaisir dans la Loi de l’Eternel, et médite cette Loi jour et nuit ! »
Dans ce verset le roi David envisage trois types d’environnements malsains, et il envisage trois types de distances à prendre face à ces trois genres d’ambiance perverse. Il ne faut pas suivre les méchants, il ne faut pas se tenir debout parmi les pécheurs, et il ne faut pas s’assoir dans la société des railleurs.
Si on analyse ce verset de manière minutieuse, on peut en déduire, que bien qu’il ne faille pas s’assoir dans l’assemblée des railleurs, on peut les suivre et se tenir debout parmi eux. On peut aussi déduire que, bien qu’il soit interdit de se dresser dans l’assemble des pécheurs on peut quand même les suivre de loin, alors qu’il est interdit de suivre même de loin les méchants. Mais qui sont les méchants les railleurs et les pécheurs ?
Le talmud dans le traité de avodah zarah (19) explique, que ce verset fait référence a trois types de sociétés auxquelles Abraham a été confronté. La société des « méchants », c’est la génération de la tour de Babel, Abraham n’a pas voulu entretenir de relations, ne serait-ce que lointaine, avec elle. La « société des fauteurs » c’est la société de Sodome, Abraham n’a pas voulu habiter à Sodome, mais il est quand même venu à leur secours lorsqu’ils ont été capturés par d’autres rois, Abraham a donc eu plus de relations avec les gens de Sodome, qu’avec ceux de Babel. La « société des railleurs » c’est la société des philistins, parmi lesquelles Abraham a habité pendant 26 ans tout en gardant une certaine distance, puisqu’il n’a pas voulu marier ses enfants avec eux.
La génération de Babel, voulait englober toutes les nations en une seule nation universelle, ces hommes, ne voulaient parler qu’une seule langue et habiter dans une seule ville. La société babylonienne était inclusive, elle voulait absorber toutes cultures, pour les mélanger en une seule civilisation. (C’est le communisme de Badiou et l’islam de ben Laden)
Les sodomites avaient une philosophie diamétralement opposée a celle des gens de Babel, ils vivaient dans un pays riche, et il ne voulait pas accepter les étrangers, par ce qu’ils ne voulaient pas partager les richesses du pays avec d’autres. C’est ainsi que la Mishna dit dans Avot « ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi et à toi, c’est l’attribut des gens de Sodome ». Les sodomites vivaient dans une société fermée ou l’on ne pouvait pas recevoir d’étrangers.
Pour le talmud, ces deux modèles sociaux sont mauvais, puisqu’ils nient l’originalité et le particularisme de l’individu. Mais le talmud pense que le model sodomite est moins dangereux que celui de Babel. Car les babyloniens, ne tolèrent pas de nation autre que la leur, ils cherchent à établir un gouvernement planétaire. Non seulement le babylonien ne tolère pas la différence dans son territoire, mais il ne va pas laisser en paix les pays environnant, pour peu qu’ils adhèrent à une culture différente.
La troisième société, c’est celle des philistins, ce sont les railleurs. Le talmud prouve ce point en se basant sur des versets des juges à propos de Samson. Lorsque Samson et les philistins se battent ensemble on ne sait jamais s’ils rigolent ou s’ils veulent vraiment s’anéantir. On a plutôt l’impression que les juifs et les philistins admettent leur existence réciproque, qu’ils veulent vivre ensemble, (Samson se marie avec deux femmes philistines, le talmud dit que, lorsque Samson est en prison, tous les hommes philistins amènent leur femme à Samson pour qu’il puisse avoir des relations avec elle pour avoir des enfants aussi forts que lui. Selon le même talmud, (Sotah 10) Samson est heureux de remplir sa mission.)
Pourtant, les juifs et les philistins ont besoin d’entretenir un rapport belliqueux, un rapport de force par lequel il se définissent. Un peu comme un couple marié. Le talmud établie un parallèle entre Eve qui donne le fruit défendu a Adam pour qu’il meurt avec elle, et Samson qui détruit le temple de Dagon pour mourir avec les philistins.
Si Samson entretient une relation destructrice avec les philistins, puisqu’il meurt avec eux, Abraham lui est capable d’entretenir une relation positive avec les mêmes philistins. Abraham s’élève spirituellement en élevant les philistins avec lui, alors que Samson s’effondre spirituellement en entrainant dans sa chute les philistins. Le rapport de force et de séduction est un jeu, quand on s’y amuse à deux, il y a deux conclusions possibles, soit les deux gagnent soit les deux perdent.
A la lumière de cet enseignement, on peut apprécier la précision de la langue de Maimonide lorsqu’il dit « Et s’ils [les habitants de son pays] sont de mauvais pécheurs qui ne le laissent pas vivre dans le pays à moins qu’il se mêle à eux et adopte leur mauvaise conduite, il devra se retirer dans les cavernes, les buissons, ou les déserts, et ne pas suivre le chemin des pécheurs, comme il est dit : « Qui me transportera dans le désert, dans un refuge de voyageurs ». C’est uniquement dans le cas où le pays habité n’admet pas la différence et le particularisme de l’étranger, qu’il faut s’enfuir dans le désert. C’est lorsque l’on est face à la société de Babel, qu’il faut s’enfuir.
Moshe pouvait confronter les égyptiens, tout comme Abraham pouvait confronter les philistins, car ces peuples voulaient seulement subjuguer les juifs, ils voulaient s’amuser avec eux, sans les anéantir en tant que nation, on pouvait donc encore dialoguer avec eux et créer un dynamisme positif.
Quoi qu’il en soit, il semble que c’est à travers « le jeu » que l’individu et son environnement deviennent perméable l’un a l’autre. Le talmud pense que dans le passage de la mort de Samson on peut trouver un éclairage a ce mécanisme. Regardons-le donc de plus prêt.
« Les Philistins se saisirent de lui et lui crevèrent les yeux ; puis ils l’emmenèrent à Gaza, où il fut chargé de chaînes et forcé de tourner la meule dans la prison. 22 Mais sa chevelure, qu’on avait rasée, commença à repousser. 23 Or, les princes des Philistins s’assemblèrent pour faire de grands sacrifices à leur dieu Dagon et se livrer à des réjouissances, car, disaient-ils, notre dieu a fait tomber dans nos mains Samson, notre ennemi ! 24 Le peuple aussi, en le voyant, glorifia son dieu et s’écria : "C’est notre dieu qui nous a livré notre ennemi, le fléau de notre pays, celui qui a tué tant des nôtres !" 25 Comme ils étaient en belle humeur, ils dirent : "Faites venir Samson, pour qu’il nous divertisse !" Et on le fit venir de la prison, et il les amusa, et on le plaça entre les colonnes. 26 Samson dit au jeune garçon qui le conduisait par la main : "Laisse-moi ; fais-moi seulement toucher les colonnes qui soutiennent l’édifice, pour que je m’y appuie." 27 Or, le temple était rempli d’hommes et de femmes ; tous les princes philistins s’y trouvaient, et, sur le toit, environ trois mille personnes, hommes et femmes, qui assistaient au divertissement de Samson. 28 Celui-ci invoqua l’Eternel en disant : "Seigneur Elohim ! Daigne te souvenir de moi ! daigne me rendre assez fort cette fois seulement, mon Dieu ! pour que je fasse payer d’un seul coup mes deux yeux aux Philistins !" 29 Et Samson embrassa, en pesant dessus, les deux colonnes du milieu qui soutenaient le temple, l’une avec le bras droit, l’autre avec le gauche, 30 en disant : "Meure ma personne avec les Philistins !" Et d’un vigoureux effort, il fit tomber la maison sur les princes et sur toute la foule qui était là ; de sorte qu’il fit périr plus de monde à sa mort qu’il n’en avait tué de son vivant »
Dans le texte, il semble, qu’au commencement Samson s’amuse avec les philistins. Le verset dit « "Faites venir Samson, pour qu’il nous divertisse !" Et on le fit venir de la prison, et il les amusa, », le verset parle du « divertissement de Samson », comme si c’était Samson qui s’amusait à faire le spectacle. Samson et les philistins on l’air d’être en phase, puis Samson veut pousser le jeu plus loin, il se dit « pourquoi ne pas nous auto détruire ? ». Là les philistins ne suivent plus, ils sont surpris, on ne peut pas jouer à mourir !
Dans l’épisode avec Dalila, on retrouve la même dynamique, Samson s’amuse avec elle, il sait qu’elle veut le faire capturer, mais il ne pense pas qu’elle n’ira pas jusqu’à le jeter en prison, c’est pour cela qu’à la fin il lui livre son secret, il pense qu’elle ne fait que s’amuser, mais Dalila elle, sort du jeu et trahi Samson. Il y a un moment de glissement ou Samson et Dalila ne sont plus en phase, tout comme dans l’épisode du temple, il y a un moment ou les limites du jeu sont dépassées, on passe du danger virtuel et ludique au drame réel.
Pourtant, il semble que ce soit à travers ce décalage (existant entre l’individu et son environnement) que le sujet peut influencer ce qui l’entoure où être influence par lui. Une mère ne peut pas voire objectivement la véritable nature de son enfant, mais c’est justement pour cela qu’elle exerce une influence gigantesque sur lui. Puisqu’elle ne le voit pas tel qu’il est, puisqu’elle lui renvoie une image floutée de lui-même, elle crée l’espace aveugle ou l’enfant peut se développer.
C’est par ce que Samson ne comprend pas Dalila qu’elle peut l’influencer, c’est par ce que les philistins ne comprennent pas Samson qu’il peut les influencer. C’est dans ce jeux à double aveugle que l’individu s’adapte à son milieu ou transforme son milieu.
Les mitsvot environnementales, comme les mezouzot les tefilines et les tsitisot, sont des repères symboliques, qui créent un espace imaginaire, un monde virtuel ouvert a une interprétation libre toujours partiale, car c’est à travers cette espace décalé que l’individu échange avec son milieu.
Les gens qui influencent leur entourage, sont rarement ceux qui le comprenne le mieux, au contraire c’est par ce qu’ils sont en décalage avec lui, qu’il l’influence à travers des tentatives d’interprétation.
3- création et schizophrénie
Si la torah commence par raconter la création du monde, c’est pour nous dire que c’est à travers l’acte créateur que l’homme se pose comme étant à l’image de D. le Zohar explique que lorsque D insufflé a l’homme l’âme de vie, il lui a insufflé la capacité de créer.
L’acte créateur procède d’une déchirure que l’on fait en soi, entre un soi et un anti-soi. Moshe se comporte comme l’homme le plus humble de la terre, il adore un D colérique et jaloux. D est parfaitement immuable, mais il va créer un monde chaotique et changeant ou tout est passager. C’est dans cette tensions entre un soi et un anti soi, que la création devient possible. C’est ce mouvement de déchirure que le Zohar appelle « le tsimsoum », le « retrait » qui permet de créer l’espace libre, ou la maison. « Le Beth, la dualité ».
Souvent chez l’homme cette déchirure interne n’est pas un acte spontané, elle est la réaction a un environnement. Moshe est déchiré entre un désir d’agir pour la justice (il tue l’égyptien) et un désir de retrait et de fuite, (il est berger dans le désert). Cette tention va donner lieu à la vision du buisson ardent, ou finalement les deux tendances s’articulent, puisque moshe reste reluctant à l’action tout en prenant l’initiative, ayant reçu une injonction catégorique venant de D.
Cette fissure entre la modestie et la nécessité d’assumer un leadership politique, va être « l’espace libre » ou moshe va pouvoir recevoir la torah.
La dualité du mauvais penchant n’apparait chez Adam qu’à cause de sa confrontation avec Eve, Eve elle-même ne connait la dualité que par ce qu’elle est confrontée au serpent, le serpent lui-même ne la connait que par ce qu’il est confronté à Adam. A chaque foi, l’espace intérieur est créé en réaction à un espace extérieur.
Eve ne comprend pas le serpent, alors elle crée en elle une dualité : jouer le jeu, ou ne pas jouer le jeu, du serpent. C’est par ce qu’Adam ne comprend pas Eve que s’ouvre en lui la dualité et la connaissance du bien et du mal.
Je me suis souvent demandé, pourquoi à travers l’histoire, certains génies ont cherché a constamment à se dépasser, jusqu’à ce que dans leur effort ils perdent totalement la raison ou la conscience d’eux même. Pourquoi l’acte créateur est-il si souvent une auto destruction. La liste est longue de Newton à Beethoven, en passant par Nietzche, Amy Winehouse ou rav Israël Salanter.
En général tous ces génies avaient déjà accompli, dans leur jeunesse des découvertes prodigieuses, ils n’étayent pas en manque de reconnaissance ou d’argent. Au pire, ils auraient pu devenir profs à la fac. Alors pourquoi ?
Cette question est d’autant plus troublante lorsque l’on sait que d’autre génies ont su s’arrêter, et devenir prof, Einstein Hegel, Goethe etc.., (je me rends compte que je n’ai cite que des allemands) ou clown, Sartre, Chateaubriand, Voltaire. Comment comprendre la nature de la relation entre la folie et la création ?
Je pense que le phénomène s’explique de la manière suivante. Tout acte créateur commence par une schizophrénie. C’est un morcèlement du moi, puisqu’il faut « créer » en soi un moi et un « non moi », c’est un aussi un acte de rupture avec le monde objectif, puisqu’il faut interpréter le vide créé par l’imaginaire inhérent a notre perception du monde. (Cf. les paragraphes précédents)
Dans un deuxième temps, la création elle-même est une sorte de logique, de langage qui vise à recréer une unité entre tous ces morceaux. (C’est ce que le Zohar appelle la réunification de D avec la chekhina)
Le nouveau langage, qu’il soit scientifique, philosophique ou harmonique a une double fonction, créer une harmonie interne, chez le créateur, mais aussi créer une harmonie avec l’extérieur, avec l’espace environnant. La création doit créer une unité chez le créateur, mais elle aussi doit pouvoir réinterpréter le réel, afin d’intégrer le créateur à l’intérieur de celui-ci.
La réintégration du créateur dans le réel de l’environnement se subdivise elle-même en deux parties. D’un côté du point de vue du créateur, le créateur doit se sentir lui-même intégré à l’environnement grâce et à travers sa création ; d’un autre côté l’entourage environnant, aussi, doit répondre positivement à la création en s’articulant autour du langage créé.
Donnons un exemple : D crée l’homme. Il faut que l’homme en tant que création réunifie D avec lui-même, c’est-à-dire, en gros, qu’il crée une harmonie entre l’esprit et la matière. Il faut aussi que D se sente intégré comme faisant « un » avec sa création, d’où les injonctions et le dialogue, la recherche de proximité entre D et l’homme. Mais il faut aussi que l’entourage, la nature les animaux les anges, s’intègrent positivement autour de l’homme. Ce n’est pas toujours le cas. Dans le jardin d’éden, Adam excite la jalousie d’un ange et du serpent. A cause de cela, D est oblige de créer quelque chose de nouveau, une variation sur le premier thème, qui va intégrer les anges et le serpent différemment, c’est Israël. Mais là aussi D se heurte à d’autres réaction négative, etc.
Le « nouveau langage », « la création », peut réunifier le moi du créateur, elle peut donner une réinterprétation satisfaisante de l’entourage et du milieu, sans que pour autant cette création, ou ce langage, soit reçus positivement par l’entourage.
Tous les génies qui sont mort fou, ou qui se sont auto détruit, était des génies qui avaient créé ou découverts très jeunes, qui avaient peut-être été reconnu très jeunes, mais qui n’avaient pas été compris du tout. Ce ne sont pas des génies incompris, ce sont des génies incompréhensibles.
Tout le monde savait que newton était un génie, mais, même les plus grands scientifiques de son temps, ne comprenaient pas son langage mathématique (qu’il a commencé à utiliser depuis l’âge de 16 ans). C’est la même chose avec Nietzche, tout le monde voyait dans l’œuvre une révolution, mais personne ne pouvait comprendre en quoi et comment, c’était une révolution.
De ce fait, ces créateurs, a l’image du D de la bible, se sentent condamné à créer de nouvelles variations, et de nouvelles modalités de leur création première. Plus ils se reconnaissent dans leur création, plus il est difficile pour eux de concevoir qu’elle n’est pas compréhensible. (Puisque le créateur comprends le monde à travers elle.) Ces créateurs cherchent donc continuellement à créer une distance avec le monde, pour se réunifier a lui par la « création » d’une manière toujours plus violente et contrastée. On n’ose même pas imaginer l’état psychique de Beethoven lorsqu’il a écrit la 9 Emme symphonie.
Après le ligotage d’Isaac, D a promis à Abraham, qu’il ne ferait pas d’autre tentative de création après Israël. Israël « c’est la neuvième de D », si on peut parler ainsi. La partition comporte une marche funèbre, la shoah était annoncée, mais il n’y aura pas de déluge, pas de destruction totale de l’humain ou d’Israël. Les prophètes et les maitres du judaïsme des générations passées ont établi un mode de vie ou l’esprit et la matière s’unifient, ils ont établi un système de prière et d’étude et de précepte qui nous permet de « faire un avec D », ce qu’il reste à faire c’est intégrer cette création a son environnement. C’est à nous de faire réagir positivement les nations du monde a l’existence d’Israël, faillir à cela, c’est provoquer la colère divine.
Les documents
וְהָיָ֣ה ׀ עֵ֣קֶב תִּשְׁמְע֗וּן אֵ֤ת הַמִּשְׁפָּטִים֙ הָאֵ֔לֶּה וּשְׁמַרְתֶּ֥ם וַעֲשִׂיתֶ֖ם אֹתָ֑ם וְשָׁמַר֩ יְהוָ֨ה אֱלֹהֶ֜יךָ לְךָ֗ אֶֽת־הַבְּרִית֙ וְאֶת־הַחֶ֔סֶד אֲשֶׁ֥ר נִשְׁבַּ֖ע לַאֲבֹתֶֽיךָAnd if you do obey these rules and observe them carefully, the LORD your God will maintain faithfully for you the covenant that He made on oath with your fathers:
13 יג
וַאֲהֵ֣בְךָ֔ וּבֵרַכְךָ֖ וְהִרְבֶּ֑ךָ וּבֵרַ֣ךְ פְּרִֽי־בִטְנְךָ֣ וּפְרִֽי־אַ֠דְמָתֶךָ דְּגָ֨נְךָ֜ וְתִֽירֹשְׁךָ֣ וְיִצְהָרֶ֗ךָ שְׁגַר־אֲלָפֶ֙יךָ֙ וְעַשְׁתְּרֹ֣ת צֹאנֶ֔ךָ עַ֚ל הָֽאֲדָמָ֔ה אֲשֶׁר־נִשְׁבַּ֥ע לַאֲבֹתֶ֖יךָ לָ֥תֶת לָֽךְ׃ He will favor you and bless you and multiply you; He will bless the issue of your womb and the produce of your soil, your new grain and wine and oil, the calving of your herd and the lambing of your flock, in the land that He swore to your fathers to assign to you.
14 יד
בָּר֥וּךְ תִּֽהְיֶ֖ה מִכָּל־הָעַמִּ֑ים לֹא־יִהְיֶ֥ה בְךָ֛ עָקָ֥ר וַֽעֲקָרָ֖ה וּבִבְהֶמְתֶּֽךָ׃ You shall be blessed above all other peoples: there shall be no sterile male or female among you or among your livestock.
Rashi
Ce sera, parce que (‘éqev) vous écouterez Si vous écoutez les mitswoth faciles, celles que l’on peut piétiner avec ses « talons » (‘iqvaw).
Hachem te gardera… Il te gardera Sa promesse.
Drashot haran
And there are three considerations which cause me special concern in respect to two sins that men are constantly guilty of — the first, vows and oaths; and the second, causeless hatred. What leads me to say this is that I find even one of these considerations to intensify a transgression and make it more serious. The first consideration is the severity of the sin in itself, its being comparable to idol worship, murder, and adultery. The second, the fact that one constantly falls into it. The slightest thing in the world if it is doubled over many times, becomes extremely strong — as we see a constantly redoubled strand of flax to be stronger than a fiber of iron. And, as our sages commented on the verse introducing this parshah (Devarim 7:12): "And it shall be ekev you hear" — (Tanchumah Ekev 1): "If you hear [observe] the slight mitzvoth that one is prone to tread down with his heel [ekev]." And this is the intent of (Psalms 49:6): "Why should I fear in the days of evil? The sin of my heels encompasses me." That is, I do not fear the major transgressions, for I do not go astray in them, but I do fear the lesser ones, which, because one regards them as minor, he transgresses constantly, as a result of which they are transformed to the severest of the severe. Repetition of a sin, then, intensifies and strengthens it…. And causeless hatred also falls into this class in that it is a transgression that one constantly persists in and that affords no benefit or enjoyment to a man which would cause his nature to incline towards it. It is for this reason that our sages placed causeless hatred over and against three transgressions: idol worship, illicit relations, and murder — for man's nature inclines more to these three than it does to causeless hatred (to explain the how and why of this would take too long) and because it is only once in a long while that one succumbs to them, whereas one constantly succumbs to causeless hatred
Avot 4
MISHNAH 2. BEN ‘AZZAI9 SAID: RUN10 TO [PERFORM] AN EASY PRECEPT,11 AS [YOU WOULD] IN [THE CASE OF] A DIFFICULT ONE,12 AND FLEE13 FROM TRANSGRESSION; FOR [ONE] PRECEPT DRAWS [IN ITS TRAIN14 ANOTHER] PRECEPT, AND [ONE] TRANSGRESSION DRAWS [IN ITS TRAIN ANOTHER] TRANSGRESSION;15 FOR THE RECOMPENSE FOR [PERFORMING] A PRECEPT IS A PRECEPT, AND THE RECOMPENSE FOR [COMMITTING] A TRANSGRESSION IS A TRANSGRESSION
Maimonide deot 6
It is natural for a man's character and actions to be influenced by his friends and associates and for him to follow the local norms of behavior. Therefore, he should associate with the righteous and be constantly in the company of the wise, so as to learn from their deeds. Conversely, he should keep away from the wicked who walk in darkness, so as not to learn from their deeds.
This is [implied by] Solomon's statement (Proverbs 13:20): "He who walks with the wise will become wise, while one who associates with fools will suffer." Similarly, [Psalms 1:1] states: "Happy is the man who has not followed the advice of the wicked."
A person who lives in a place where the norms of behavior are evil and the inhabitants do not follow the straight path should move to a place where the people are righteous and follow the ways of the good.
If all the places with which he is familiar and of which he hears reports follow improper paths, as in our times, or if he is unable to move to a place where the patterns of behavior are proper, because of [the presence of] bands of raiding troops, or for health reasons, he should remain alone in seclusion as [Eichah 3:28] states: "Let him sit alone and be silent."
If they are wicked and sinful and do not allow him to reside there unless he mingle with them and follow their evil behavior, he should go out to caves, thickets, and deserts [rather than] follow the paths of sinners as [Jeremiah 9:1] states: "Who will give me a lodging place for wayfarers, in the desert."
It is a positive commandment to cleave unto the wise and their disciples in order to learn from their deeds as [Deuteronomy 10:20] states: "and you will cling to Him."
Our Sages [questioned the nature of this command for] is it possible for man to cling to the Divine Presence? They [resolved the difficulty,] explaining this commandment to mean: Cleave unto the wise and their disciples.
Therefore, one should try to marry the daughter of a Torah Sage and marry his daughter to a Torah Sage, eat and drink with Sages, do business on behalf of Sages, and associate with them in all possible ways as [Deuteronomy 11:22] states: "to cling to Him."
Similarly, our Sages have directed [us], saying: "Sit in the dust of their feet and drink in their words thirstily."
Each man is commanded to love each and every one of Israel as himself as [Leviticus 19:18] states: "Love your neighbor as yourself."
Therefore, one should speak the praises of [others] and show concern for their money just as he is concerned with his own money and seeks his own honor.
Cangilehem
À quoi tient la différence entre ces deux acceptions de normal ? Le normal dans la machine consiste purement et simplement dans la conformité de son fonctionnement effectif avec le plan préétabli : la machine est normale si « elle tourne comme prévu ». Or, le normal, dans le vivant, c'est autre chose : c'est d'abord la viabilité – le critère du normal consistant dans la cohérence et l'équilibre dans le fonctionnement général de l'organisme – mais cette définition (comme viabilité) n'est possible que parce qu'il y a plusieurs fonctionnements possibles pour les mêmes fonctions ! Cela signifie, pour conclure sur ce point, que la différence entre le normal dans la machine et le normal dans l'organisme tient à ce que, dans la machine, c'est le fonctionnement effectif, actuel, unique (parce que nécessaire) qui est jugé « normal » (c'est-à-dire certifié conforme) alors que dans l'organisme, ce qui est qualifié de « normal » par le médecin, ce n'est pas un fonctionnement unique nécessaire, mais une cohérence globale, un compromis parmi d'autre possibles. C'est très différent, et cela explique que, dans l'organisme, il y ait toujours, pour ainsi dire, une certaine normalité « sous » l'anormal. Pour le dire encore autrement, ce second sens de « normal » est différent parce que l'organisme ne peut pas être indifférent vis-à-vis de ses dysfonctionnements : l'organisation des fonctions en système est tel que les conditions de viabilité de l'organisme tendent à être remplies – en temps normal, il n'est pas indifférent pour l'organisme d'être mort ou vivant, de fonctionner ou non, mais, au contraire, il est organisé pour se maintenir en vie. C'est là la vraie différence avec le fonctionnement de la machine, et cela explique que seul l'organisme « prétende » à la normalité. C'est par voie de conséquence qu'une machine a un fonctionnement normal, alors que c'est une condition, pour l'existence de l'organisme, d'atteindre une certaine normalité – et donc d'y « prétendre » 12. Canguilhem propose une hypothèse pour rendre plus claire cette différence, et expliquer à quoi elle tient : un fonctionnement qui se fait non selon des lois uniques et nécessaires, mais selon des normes, pourrait-être qualifié de « normatif ». Prenons un exemple imaginaire : un organisme serait atteint d'une maladie qui le rendrait incapable de réguler sa propre température : pour le maintenir en vie, nous le protégeons des variations de température du milieu extérieur en le maintenant à l'intérieur d'un espace clos et climatisé : on maintient artificiellement la température ambiante au niveau des besoins de cet organisme. La question est alors la suivante : cet organisme a-t-il un fonctionnement normal ? Si l'on s'en tient à l'acception première du normal pour la machine, alors oui : toutes les conditions sont, de fait, réunies pour que son fonctionnement interne soit conforme à un enchaînement causale, unique et nécessaire, qui remplit ses besoins. Mais au second sens, proprement organique, du terme normal, le fonctionnement de cet organisme n'est pas normal : cet organisme est entièrement conditionné, c'est-à-dire contraint de l'extérieur à maintenir fixes ses constantes biologiques. Aussi, que manque-t-il à cet organisme pour être en bonne santé ? Canguilhem propose : « Le vivant malade est normalisé dans des conditions d'existence définies et il a perdu la capacité normative, la capacité d'instituer d'autres normes dans d'autres conditions » 13. Ce qui manque à cet organisme, c'est précisément la labilité de ses règles de fonctionnement, c'est les alternatives de ses normes. Ce qui manque à cet organisme, c'est un fonctionnement qui répond au double critère de la norme qu'on a dégagé plus haut : 1) un fonctionnement où des possibilités qualitativement différentes peuvent se remplacer pour accomplir les fonctions vitales 2) une détermination interne de ce fonctionnement, c'est-à-dire la sélection, parmi ces règles de fonctionnement possibles, de la plus adaptée (optimale, économique, etc.) en fonction des besoins de l'organisme
Psaumes 1-1
Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, et ne prend point place dans la société des railleurs, 2 mais qui trouve son plaisir dans la Loi de l’Eternel, et médite cette Loi jour et nuit!
Avodah zarah 19
Said R. Samuel b. Nahmani in the name of R. Jonathan: Happy is the man that hath not walked in the counsel of the wicked — that is our father Abraham who did not follow the counsel of the men of the Generation of the Division1 who were wicked, as it is said, Come, let us build us a city, and a tower, with its top in heaven,'2 nor stood in the way of sinners — for he did not take up the stand of the Sodomites, who were sinful, as it is said, Now the men of Sodom were wicked and sinful against the Lord exceedingly;3 nor sat in the seat of the scornful — for he did not sit in the company of the Philistines, because they were scoffers; as it is said, And it came to pass, when their hearts were merry, that they said: Call for Samson that he may make us sport
Genese 11
Toute la terre avait une même langue et des paroles semblables. 2 Or, en émigrant de l'Orient, les hommes avaient trouvé une vallée dans le pays de Sennaar, et s'y étaient arrêtés. 3 Ils se dirent l'un à l'autre: "Çà, préparons des briques et cuisons-les au feu." Et la brique leur tint lieu de pierre, et le bitume de mortier. 4 Ils dirent: "Allons, bâtissons-nous une ville, et une tour dont le sommet atteigne le ciel; faisons-nous un établissement durable, pour ne pas nous disperser sur toute la face de la terre." 5 Le Seigneur descendit sur la terre, pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils de l'homme; 6 et il dit: "Voici un peuple uni, tous ayant une même langue. C'est ainsi qu'ils ont pu commencer leur entreprise et dès lors tout ce qu'ils ont projeté leur réussirait également. 7 Or çà, paraissons! Et, ici même, confondons leur langage, de sorte que l'un n'entende pas le langage de l'autre." 8 Le Seigneur les dispersa donc de ce lieu sur toute la face de la terre, les hommes ayant renoncé à bâtir la ville
Avot 5 11
MISHNAH 10. [THERE ARE] FOUR TYPES OF CHARACTER74 IN MEN: HE THAT SAYS: ‘MINE IS MINE, AND THINE IS THINE’: THIS IS A NEUTRAL TYPE SOME SAY THIS IS A SODOM-TYPE75 OF CHARACTER: [HE THAT SAYS:] ‘MINE IS THINE AND THINE IS MINE’ IS AN UNLEARNED PERSON;76 [HE THAT SAYS:] MINE IS THINE AND THINE IS THINE,’ IS A PIOUS MAN;77 [HE THAT SAYS:] ‘MINE IS MINE, AND THINE IS MINE,’ IS A WICKED MAN.
Baba batra 12b
A certain man bought a field adjacent to the estate of his father-in-law.20 When they came to divide the latter's estate, he said: Give me my share next to my own field. Rabbah said: This is a case where a man can be compelled not to act after the manner of Sodom
Genese 21
Dieu fut avec cet enfant et il grandit; il demeura dans le désert, et devint tireur à l’arc. 21 II habita le désert de Pharan et sa mère lui choisit une femme du pays d'Egypte. 22 II arriva, dans le même temps, qu'Abimélec, accompagné de Pikol, chef de son armée, dit à Abraham: "Dieu est avec toi dans tout ce que tu entreprends. 23 Et maintenant, jure-moi par ce Dieu que tu ne seras infidèle ni à moi, ni à mes enfants, ni à ma postérité; que, comme j'ai bien agi à ton égard, ainsi tu agiras envers moi et envers le pays où tu es venu séjourner." 24 Abraham répondit: "Je veux le jurer." 25 Or, Abraham avait fait des reproches à Abimélec, au sujet d'un puits dont les gens d'Abimélec s'étaient emparés. 26 Et Abimélec avait répondu: "Je ne sais qui a commis cette action: toi-même tu ne m'en avais pas instruit et moi, je l'ignorais avant ce jour." 27 Abraham prit du menu et du gros bétail qu'il remit à Abimélec et ils conclurent mutuellement une alliance. 28 Abraham ayant rangé à part sept brebis de ce bétail, 29 Abimélec dit à Abraham: "Que signifient ces sept brebis que tu as mises à part?" Il répondit: "C'est que tu dois recevoir de ma main sept brebis, comme témoignage que j'ai creusé ce puit." 31 Aussi appela-t-on cet endroit Beer Shava, car là ils jurèrent l'un et l'autre. 32 Lorsqu'ils eurent contracté alliance à Beer Shava, Abimélec se leva, ainsi que Pikol son général d'armée et ils s'en retournèrent au pays des Philistins. 33 Abraham planta un bouquet d'arbres à Beer Shava et y proclama le Seigneur, Dieu éternel. 34 Abraham habita longtemps encore dans le pays des Philistins
rashi
Un bosquet (échel) Rav et Chemouel sont en désaccord (Sota 10a, Beréchith raba 54, 6). L’un enseigne que échel était un verger producteur de fruits qu’il servait à ses hôtes pendant le repas, l’autre que c’était une auberge pour accueillir les passants, dans laquelle on trouvait toutes sortes de fruits. Nous trouvons le mot « planter » à propos de tentes, comme dans : « il plantera les tentes de son royal campement » (Daniel 11, 45).
Il y appela C’est grâce à ce bosquet que le nom du Saint béni soit-Il a été invoqué comme Dieu dans le monde. Après leur avoir offert à manger et à boire, il leur disait : « bénissez Celui à qui appartient ce que vous avez mangé ! Croyez-vous que ce que vous avez mangé était à moi ? Non ! Ce que vous avez mangé appartient à Celui qui a créé le monde par Sa parole ! » (Sota 10b).
Juges 16
Les Philistins se saisirent de lui et lui crevèrent les yeux; puis ils l’emmenèrent à Gaza, où il fut chargé de chaînes et forcé de tourner la meule dans la prison. 22 Mais sa chevelure, qu’on avait rasée, commença à repousser. 23 Or, les princes des Philistins s’assemblèrent pour faire de grands sacrifices à leur dieu Dagon et se livrer à des réjouissances, car, disaient-ils, notre dieu a fait tomber dans nos mains Samson, notre ennemi! 24 Le peuple aussi, en le voyant, glorifia son dieu et s’écria: "C’est notre dieu qui nous a livré notre ennemi, le fléau de notre pays, celui qui a tué tant des nôtres!" 25 Comme ils étaient en belle humeur, ils dirent: "Faites venir Samson, pour qu’il nous divertisse!" Et on le fit venir de la prison, et il les amusa, et on le plaça entre les colonnes. 26 Samson dit au jeune garçon qui le conduisait par la main: "Laisse-moi; fais-moi seulement toucher les colonnes qui soutiennent l’édifice, pour que je m’y appuie." 27 Or, le temple était rempli d’hommes et de femmes; tous les princes philistins s’y trouvaient, et, sur le toit, environ trois mille personnes, hommes et femmes, qui assistaient au divertissement de Samson. 28 Celui-ci invoqua l’Eternel en disant: "Seigneur Elohim! Daigne te souvenir de moi! daigne me rendre assez fort cette fois seulement, mon Dieu! pour que je fasse payer d’un seul coup mes deux yeux aux Philistins!" 29 Et Samson embrassa, en pesant dessus, les deux colonnes du milieu qui soutenaient le temple, l’une avec le bras droit, l’autre avec le gauche, 30 en disant: "Meure ma personne avec les Philistins!" Et d’un vigoureux effort, il fit tomber la maison sur les princes et sur toute la foule qui était là; de sorte qu’il fit périr plus de monde à sa mort qu’il n’en avait tué de son vivant
Sotah 10
R. Johanan said: 'Grind' means nothing else than [sexual] transgression; and thus it is stated: Then let my wife grind unto another.11 It teaches that everyone brought his wife to him to the prison that she might bear a child by him [who would be as strong as he was]. R. Papa said: That is what the proverb tells, 'Before the wine-drinker [set] wine, before a ploughman a basket of roots.'
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