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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Ki Tissa 5778


La faute du veau d’or, la tentation nazie d’Israël

Je dédie ce cours a « Manitou » zal.

La parasha parle de la faute du veau d’or. Le midrash rapporté par Rashi, explique que ce sont les convertis qui ont causé la faute du veau d’or.

L’instigateur du veau d’or, c’est le ramassis qui s’était adjoint au peuple d’Israël lorsqu’ils sont sortis d’Egypte.

Les versets disent en effet « Ce que voyant, Aaron érigea devant lui un autel et il proclama : "A demain une solennité pour l’Éternel !" 6 Ils s'empressèrent, dès le lendemain, d'offrir des holocaustes, d'amener des victimes rémunératoires ; le peuple se mit à manger et à boire, puis se livra à des réjouissances. 7 Alors l'Éternel dit à Moïse : "Va, descends ! car on a perverti ton peuple que tu as tiré du pays d’Égypte ! 8 De bonne heure infidèles à la voie que je leur avais prescrite, ils se sont fait un veau de métal et ils se sont courbés devant lui, ils lui ont sacrifié, ils ont dit : ‘Voilà tes dieux, Israël, qui t'ont fait sortir du pays d’Égypte ! » et Rashi commente en disant « Va, descends De ta grandeur. Je ne t’avais conféré ta dignité que dans leur intérêt. A ce moment-là, Mochè a été excommunié par décret du tribunal céleste (Berakhoth 32a). S’est corrompu ton peuple Il n’est pas écrit : « S’est corrompu le peuple », mais : « “ton” peuple ». Il s’agit du « ramassis » que tu as accueilli de ta propre initiative et que tu as converti sans me consulter, en disant : « Il est bon que des convertis s’attachent à la chekhina ! » Ce sont ces gens-là qui ont corrompus et ont corrompu les autres ! ». Les convertis sont donc les meneurs de la faute du veau d’or.

Or, si cela est vrai il y a lieu de s’étonner, car lorsque moise descend du mont Sinaï et qu’il casse les tables de la loi, il décide de massacrer ceux qui ont été les plus dévoués et les plus fervents dans le culte du veau, il ne massacre pas les convertis, il tue des juifs de souches.

 Les versets disent : « et Moïse se posta à la porte du camp et il dit : "Qui aime l'Éternel me suive !" Et tous les Lévites se groupèrent autour de lui. 27 Il leur dit : "Ainsi a parlé l'Éternel, Dieu d’Israël : ‘Que chacun de vous s'arme de son glaive ! passez, repassez d'une porte à l'autre dans le camp et immolez, au besoin, chacun son frère, son ami, son parent !’ 28 Les enfants de Lévi se conformèrent à l'ordre de Moïse ; et il périt dans le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. 29 Moïse dit : "Consacrez-vous dès aujourd'hui à l'Éternel, parce que chacun l'a vengé sur son fils, sur son frère et que ce jour vous a mérité sa bénédiction.”

 Ici le texte dit explicitement que ceux qui ont été frappés par le glaive étaient des juifs de souche, puisque les Levy ont dû tuer leur propre fils ou leur propre frère. Et Rashi explique ailleurs, que ceux qui sont mort par le glaive était ceux qui était les plus fervent dans leur pratique idolâtre. (Rashi -exode 32 20- Trois sortes de peines de mort ont été prononcées : Lorsqu’il y avait eu des témoins et « avertissement », c’était la mort par l’épée, comme dans le cas de la « ville fourvoyée » (Devarim 13, 14 et suivants) où ils sont nombreux. Lorsqu’il y avait eu des témoins mais pas d’avertissement, c’était la mort par épidémie, comme il est écrit : « Hachem frappa le peuple » (verset 35). Lorsqu’il n’y avait eu ni témoins ni avertissement, c’était la mort par hydropisie : les eaux les mettaient à l’épreuve et leurs ventres se dilataient (Yoma 66b).)

Comment donc expliquer que ce sont les juifs de souches qui sont punis, alors qu’il semblerait de prime abord que ce sont les convertis la cause de la faute ?

Pour répondre à cette question je me suis inspiré du livre d’Henri Lefebvre (1901, 1991) « le nationalisme contre les nations (1937) ». (Ainsi que du reste de son œuvre qui ne fait que développer la ligne de pensée qu’il avait émis dans ce livre de jeunesse).

Dans ce livre l’auteur s’interroge sur la montée du nationalisme en Allemagne, il se demande en particulier, comment peut on expliquer que le nationalisme soit si fort en Allemagne, alors qu’en France a cette époque, et même jusqu’à ce jour, les partis nationalistes restent toujours minoritaires.

Il explique que le concept de nation n’a pas la même signification en Allemagne et en France. La France se constitue en tant que nation grâce a un mythe des origines, « nos ancêtres les gaulois etc.. », les philosophes ou les historiens n’ont jamais pousse très loin la critique de ce mythe. La nation n’est pas une réalité physique, elle est une volonté, une volonté de vivre ensemble, tout le monde accepte l’idée d’être descendant des gaulois, bien qu’il sache qu’au fond c’est surement faux. Alors qu’en Allemagne la nation est une réalité matérielle qui doit se réaliser dans le présent.  Le but de l’état allemand c’est de faire advenir la nation de la faire se réaliser. Alors qu’en France le but de l’état est de perpétuer un mythe ou un rêve.

Le discours des fascistes a moins de prise en France qu’en Allemagne, du fait que dans l’inconscient français, la France existe déjà depuis toujours, elle n’est pas à réaliser, puisqu’elle est déjà là. Cependant en Allemagne, puisque la nation doit être une réalité matérielle présente, elle doit toujours à chaque instant être reconstruite et advenir.

En 1937 L’Italie était un pays nouveau, comme l’Espagne, c’était des pays qui devait se réaliser et de matérialiser, c’est pour cette raison que le discours fasciste y était porteur. Mais la France paradoxalement existait déjà, puisqu’elle est un mythe. Elle n’a donc pas besoin de se réaliser et de se matérialiser dans le présent, le discours fasciste y était donc de faible portée.

 L’Amérique ressemble de ce point de vue à la France, bien que la mentalité du pays soit fasciste, elle ne pourra jamais créer un fascisme xénophobe, par ce que l’Amérique sait qu’elle n’est qu’un mythe, et qu’elle ne peut exister qu’en restant un rêve déjà réalisé ou à réaliser.

A la lumière de cette idée, on peut comprendre d’une manière plus profonde l’essence de la faute du veau d’or, et le rôle des convertis dans cette faute.

En faisant le veau d’or le peuple d’Israël a voulu matérialiser D. or comme le disent tous les sociologues, le D d’une nation, c’est l’expression de son « hypostase sociale ». En français, si les juifs ont voulu matérialiser leur D, c’est par ce qu’ils voulaient se matérialiser en tant que nation. Les juifs ne voulaient plus se percevoir comme une nation mythique comme « les enfants d’Abraham Isaak et Jacob », il ne voulait plus être un rêve immatériel, il voulait devenir une réalité tangible. Or pour devenir une réalité tangible, il faut avoir un D tangible. Puisque le D d’une nation représente toujours son essence profonde.

Mais pourquoi les juifs ont-ils voulu devenir une réalité tangible ? Rashi nous explique en citant le midrash, « par ce qu’ils n’étayent pas capable d’intégrer les convertis ». Les convertis étaient trop nombreux et ils remettaient en question l’identité même d’Israël, c’est pour cette raison qu’ils ont fait le veau d’or pour se démarquer des convertis et pour se donner une identité raciale définie et tangible.

A ce sujet on peut remarquer la précision du langage de Rashi « Ce sont ces gens-là (le ramassis) qui ont corrompus et ont corrompu les autres ! » Rashi n’a pas dit qui « se sont corrompus » (expression qui n’existe pas en hébreux,), ou « qui ont été corrompu », c’est leur présence qui a corrompu l’ordre sociale, et par la suite cela a corrompu les autres ce qui les a poussés à pratiquer l’idolâtrie.

On retrouve cette même idée dans le livre des nombres lorsque les juifs demandent de la viande.

Les versets disent : « Or, le ramas d'étrangers qui était parmi eux fut pris de convoitise ; et, à leur tour, les enfants d'Israël se remirent à pleurer et dirent : "Qui nous donnera de la viande à manger ? 5 Il nous souvient du poisson que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres et des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail. 6 Maintenant, nous sommes exténués, nous manquons de tout : point d'autre perspective que la manne !  Moïse entendit le peuple gémir, groupé par familles, chacun à l'entrée de sa tente. L'Éternel entra dans une grande colère ; Moïse en fut contristé, »

Rashi commente « Ils s’assirent : Les enfants d’Israël ont eux aussi pleuré avec eux. Qui nous fera manger de la viande : Se peut-il qu’ils n’eussent pas de viande ? Il est pourtant écrit : « Et aussi un ramassis monta avec eux, et du menu bétail et du gros bétail… » (Chemoth 12, 38). Se peut-il qu’ils les eussent déjà mangés ? Mais il est écrit, au moment de leur entrée en Erets Israël, que « les fils de Reuven et les fils de Gad avaient de nombreux troupeaux » (infra 32, 1). En fait, ils cherchaient un prétexte (Sifri).  Pleurant pour ses familles : Ils s’étaient groupés par familles et ils pleuraient pour manifester publiquement leur récrimination. Nos maîtres ont enseigné : « Pour ses familles » – pour les affaires de famille, à cause des unions incestueuses qui leur étaient désormais interdites (Yoma 75a). »

Le ramassis d’étranger, n’a pas de viande, il n’a pas de troupeau, il a tout perdu en abandonnant tout en sortant d’Egypte. Cependant, les hébreux ont des troupeaux et des richesses. Lorsque le ramassis se plaint à Moise, en demandant de la viande, ils s’attendent à ce que ce dernier commande aux hébreux de partager un peu de leur troupeau avec les étrangers. Au lieu de cela, le peuple se met lui-même a se plaindre de ses conditions, un peu comme un ministre qui se plaint de la précarité de son emploi devant des ouvriers. Le verset spécifie bien l’idée du renfermement des juifs sur eux même, qui veulent rester en famille, au point même ou ils ne veulent plus se mélanger entre différentes familles juives (pas d’ashkenazi, pas de tunisiens chez nous etc..). Le texte montre ici de manière plus explicite que les ramassis est la cause du mal, sans en être le responsable. Le ramassis n’a pas de viande, il a tout perdu en sortant d’Egypte.

Selon la halakha, on doit donner la tsedakah a un ancien riche, pour essayer de le ramener le plus possible au niveau de vie qu’il avait lorsqu’il était riche.

Le talmud dit (ketouvoth 67b) « Nos rabbins ont enseigné : « Ouvre-lui plutôt ta main ! Prête-lui en raison de ses besoins, de ce qui peut lui manquer », il vous est ordonné de le soutenir, mais il ne vous est pas ordonné de le rendre riche ; «de ce qui peut lui manquer », même si c’est un cheval à monter, et un esclave pour courir devant lui. On racontait à propos de Hillel l'Ancien qu'il avait acheté à un pauvre homme venant d’une famille riche, un cheval à monter et un esclave à courir devant lui. Une fois, il ne put trouver un esclave pour courir devant lui, alors il courut lui-même devant lui pendant trois milles. Mar'Ukba avait dans son voisinage un pauvre homme à qui il envoyait régulièrement quatre cents zuz à la veille de chaque Yom kippour. À une occasion, il les a fait passer par son fils qui est revenu et lui a dit : 'Il n'a pas besoin de ton aide'. 'Qu'as-tu vu ?' [Son père a demandé.] « J’ai vu [le fils a répondu,] qu'ils étaient en train de pulvériser du vieux vin devant lui. » pour désodoriser sa maison. (Il est donc riche au point de pouvoir pulvériser un vin très cher, juste pour désodoriser sa maison) « Est-il si délicat ? [Le père a dit,] et bien double le montant »

Les gens du ramassis avaient donc raison de se plaindre puisqu’ils avaient tout perdu, mais le peuple d’Israël lui n’a aucune raison de se plaindre, puisqu’il a tout.

Les juifs se plaignent uniquement pour ne pas partager avec le ramassis, ils se victimisent eux même, pour exclure les étrangers. Ils disent « nous sommes les véritables victimes, puisque nous étions esclaves en Egypte, et pour nous libérer nous avons été contraints de vivre dans le désert. » (Nous avons vécu la shoah, nous méritons d’être les élites.)

Les rebêlions des juifs dans le désert sont du a la présence du ramassis, mais le ramassis n’est pas coupable, il révèle simplement l’incapacité des juifs à abandonner l’idolâtrie et donc à intégrer l’étranger.

Pouvoir intégrer l’étranger cela revient à croire en un D impalpable, qui ne doit pas se matérialiser dans l’instant présent, un D qui nous dépasse et que l’on ne peut pas définir, même en tant que nation.

En revanche, être incapable d’intégrer l’étranger, cela revient de facto à vouloir matérialiser D et la nation en une essence palpable et visible. Ne pas intégrer l’étranger cela veut dire qu’on se sent capable de définir D et qu’on peut le substantialiser. C’est faire un veau d’or.

Après la faute du veau d’or, la torah s’étends d’une manière étrange sur une conséquence a priori très secondaire et passagère de la faute du veau d’or, c’est l’éloignement de la tente de moshe.

Les versets disent « Pour Moïse, il prit sa tente pour la dresser hors du camp, loin de son enceinte et il la nomma Tente d’assignation ; de sorte que tout homme ayant à consulter le Seigneur devait se rendre à la Tente d'assignation, située hors du camp. 8 Et chaque fois que Moïse se retirait vers la Tente, tout le peuple se levait, chacun se tenait au seuil de sa propre tente et suivait Moïse du regard jusqu'à ce qu'il fût arrivé à la Tente. 9 Quand Moïse y était entré, la colonne de nuée descendait, s'arrêtait à l'entrée de la Tente et Dieu s'entretenait avec Moïse. 10 Et tout le peuple voyait la colonne nébuleuse arrêtée à l'entrée de la Tente et tout le peuple, aussitôt se prosternait, chacun devant sa tente. 11 Or, l'Éternel s'entretenait avec Moïse face à face, comme un homme s'entretient avec un autre ; puis Moïse retournait au camp. Mais Josué, fils de Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l'intérieur de la Tente. »

Pourquoi la torah s’attarde t elle a décrire l’éloignement de moise hors du camps ?

La torah veut nous expliquer que, socialement, lorsque l’on cherche à matérialiser un idéal dans l’immédiateté du présent, plus on cherche à réaliser une utopie, plus les individus sont condamnés à s’éloigner les uns des autres. La faute du veau d’or, exprimait la volonté de matérialiser une utopie, dans cette optique, moshe n’est plus un homme parmi les autres, il devient un prophète, il est défini par son rôle, il est donc isolé. Ce qui arrive à moshe arrive à tous les membres de la société, dans le monde de l’utopie, les personnes deviennent des « acteurs sociaux », ils doivent tous jouer un rôle, ils s’enferment donc dans une solitude inhumaine.

De plus, dans l’esprit de l’utopie réalisée du veau d’or, la présence divine se limite à un lieu : la tente de moise, (plus tard la tente d’assignation,) les endroits se spécialisent, le marché, n’est plus une synagogue, la synagogue n’est plus sur le marché, la ville se sclérose. Les hommes, comme les endroits se particularisent et s’isolent. Vouloir réaliser une utopie sociale, c’est détruire la vie d’une société. Etre juif c’est avant tout, et après tout, croire en un rêve que l’on ne comprend pas.



 

Les documents

 

Ce que voyant, Aaron érigea devant lui un autel et il proclama: "A demain une solennité pour l'Éternel!" 6 Ils s'empressèrent, dès le lendemain, d'offrir des holocaustes, d'amener des victimes rémunératoires; le peuple se mit à manger et à boire, puis se livra à des réjouissances. 7 Alors l'Éternel dit à Moïse: "Va, descends! car on a perverti ton peuple que tu as tiré du pays d'Égypte! 8 De bonne heure infidèles à la voie que je leur avais prescrite, ils se sont fait un veau de métal et ils se sont courbés devant lui, ils lui ont sacrifié, ils ont dit: ‘Voilà tes dieux, Israël, qui t'ont fait sortir du pays d'Égypte!

Rashi

Parla Il a employé des paroles dures, comme dans : « il leur parla durement » (Beréchith 42, 7).

Va, descends De ta grandeur. Je ne t’avais conféré ta dignité que dans leur intérêt. A ce moment-là, Mochè a été excommunié par décret du tribunal céleste (Berakhoth 32a).

S’est corrompu ton peuple Il n’est pas écrit : « S’est corrompu le peuple », mais : « “ton” peuple ». Il s’agit du « ramassis » que tu as accueilli de ta propre initiative et que tu as converti sans me consulter, en disant : « Il est bon que des convertis s’attachent à la chekhina ! » Ce sont ces gens-là qui se sont corrompus et ont corrompu les autres !

Nombres 11

 Or, le ramas d'étrangers qui était parmi eux fut pris de convoitise; et, à leur tour, les enfants d'Israël se remirent à pleurer et dirent: "Qui nous donnera de la viande à manger?

Rashi

Et le mélange (wahaassafsouf) C’est le « ramassis » qui s’était « réuni » (nèèsfou) à eux lorsqu’ils sont sortis d’Égypte (Sifri).

Ils s’assirent Les enfants d’Israël ont eux aussi pleuré avec eux.

Qui nous fera manger de la viande Se peut-il qu’ils n’avaient pas de viande ? Il est pourtant écrit : « Et aussi un ramassis monta avec eux, et du menu bétail et du gros bétail… » (Chemoth 12, 38). Se peut-il qu’ils les avaient déjà mangés ? Mais il est écrit, au moment de leur entrée en Erets Yisrael, que « les fils de Reouven et les fils de Gad avaient de nombreux troupeaux » (infra 32, 1). En fait, ils cherchaient un prétexte (Sifri).

Talmud kidoushin 70

אמר רבי חלבו קשים גרים לישראל כספחת שנאמר (ישעיהו יד, א) ונלוה הגר עליהם ונספחו על בית יעקב כתיב הכא ונספחו וכתיב התם (ויקרא יד, נו) לשאת ולספחת

Rabbi Ḥelbo says: Converts are as difficult for the Jewish people as a scab. The proof is that it is stated: “And the convert shall join himself with them, and they shall cleave [venispeḥu] to the house of Jacob” (Isaiah 14:1). It is written here “venispeḥu,” and it is written there, among the types of leprosy: “And for a sore and for a scab [sappaḥat]” (Leviticus 14:56). The use of a term with a similar root indicates that converts are like a scab for the Jewish people.

Pesahim 87b

ואמר ר"א לא הגלה הקדוש ברוך הוא את ישראל לבין האומות אלא כדי שיתוספו עליהם גרים שנאמר (הושע ב, כה) וזרעתיה לי בארץ כלום אדם זורע סאה אלא להכניס כמה כורין

And Rabbi Elazar said: The Holy One, Blessed be He, exiled Israel among the nations only so that converts would join them, as it is stated: “And I will sow her to Me in the land” (Hosea 2:25). Does a person sow a se’a of grain for any reason other than to bring in several kor of grain during the harvest? So too, the exile is to enable converts from the nations to join the Jewish people.

Henri lefebvre le nationalisme contre les nations

Quels sont les critères permettant de déterminer l’existence d’une nation ? « La théorie des frontières naturelles reste assez répandue » (p 91). Pourtant elle n’est « qu’une fiction politique ». « La langue a une signification plus profonde que le lien géographique ». Pourtant, « la Belgique est bilingue ; en Suisse, on parle trois langues. Or il existe incontestablement une nationalité belge et une nationalité suisse. Le caractère germanique du dialecte ne justifie pas l’attribution de la nationalité allemande à l’Alsace. La langue est plus importante dans la résistance ou la conservation de la nationalité que dans sa formation » (p 92-93). « La race ne définit pas la nationalité ». Du fait des brassages, elle est un mythe. « La religion n’est pas davantage un élément décisif de la nationalité. Elle a été plus importante à l’aurore du sentiment national… que dans l’époque moderne. Elle ne garde son rôle qu’en Orient » … « Définir la nation par l’Etat, c’est donc nier la nationalité comme fondement de l’existence nationale ; c’est affirmer implicitement que la nation est une création artificielle de l’activité politique » (p 96).  ⇒ Qu’en conclure ? « Le fait national se révèle donc fluide et fuyant, presque insaisissable » (p 94). « A travers ces nombreuses tentatives de définition, la réalité  nationale apparaît donc à la fois comme incontestable et cependant comme difficile à saisir. Faut-il s’en étonner, s’il est vrai que pour formuler le concept d’une réalité, il faut déjà la dépasser lucidement, en l’intégrant dans une totalité plus vaste ? Car définir c’est limiter, établir des rapports, surmonter l’isolement de la chose étudiée et la situer dans l’universel » (p 97). Rejet du fondement du concept, d’une essentialisation, substantialisation. La nation n’existe pas en soi. Démarcation implicite avec la définition conventionnelle, descriptive de la nation en vigueur à l’époque qui est celle de Staline. ⇒

3.4. Les différences de conception de la nation entre France et Allemagne ⇒ La comparaison entre France et Allemagne se situent d’abord dans deux conceptions différentes de la nation « La lignée française tend à définir la nation par la conscience … comme volonté générale et vouloir vivre collectif » (p 98). La tradition allemande au contraire cherche « un critère purement objectif » (p 100). La première sous-estime l’inconscient. La seconde glisse vers « une métaphysique des origines » (p 101) et donc « prélude aux revendications racistes «  (p 104) …  ⇒ Ne se laissant pas aller à un choix arbitraire à caractère patriotique qui conduirait à préférer la lignée française à la lignée allemande, HL montre les limites des 2

conceptions : « La conception française et la conception allemande sont toutes deux unilatérales. Chacune aperçoit ce qui échappe à l’autre ; chacune a raison dans ce qu’elle affirme et tort dans ce qu’elle nie … Chacune a raison dans la mesure où elle exprime une réalité, et tort dans la mesure où elle tronque le réel ou exprime une réalité tronquée … Une vérité partielle systématisée en absolu devient une erreur » (p 103) ⇒ Mais cette comparaison recouvre aussi 2 processus de formation de la nation « La confusion des origines n’a pas empêché le sentiment national français d’être précoce et solide. Et cette confusion n’a jamais beaucoup préoccupé les philosophes et les historiens. En Allemagne au contraire, les origines sont moins complexes mais le sentiment national est resté beaucoup plus incertain. Il s’est donc retourné vers ses origines pour en créer un mythe, qui s’identifie avec la métaphysique des forces obscures du sol et du sang  » (p 111 et 112) ⇒ « Le nationalisme allemand est apparu d’autant plus profond et violent que l’Allemagne s’est érigée plus difficilement en nation réelle. Ce sentiment national s’est greffé sur de vieux particularismes locaux et il a voulu les surmonter ; ne pouvant y arriver par une maturation naturelle, il s’y est efforcé par l’exaltation idéologique » (p 100)  ⇒ « Une des principales difficultés pour ceux qui s’efforcent de lancer en France une idéologie fasciste pourvue d’un certain dynamisme est d’arriver à poser l’idée de la nation française dans l’avenir, comme but d’une action nouvelle. Leurs thèmes et leurs discours n’ont jamais atteint cette tension émotionnelle que les hitlériens tirent de la vision prophétique, mille fois répétée, du troisième Reich, le Reich de l’avenir … Historiquement, du point de vue qui est nécessairement celui de la réaction et du fascisme, la France est achevée » (p 54).

Quelles sont les composantes de cette mythologie nationaliste ? o Première composante, il s’agit de faire valoir un besoin d’achèvement de la nation allemande, en exagérant son inachèvement et en érigeant la communauté nationale comme un absolu  : « L’habileté du nazisme fut de s’emparer d’une vieille nostalgie qui traînait dans la littérature et dans la philosophie allemande  et datait du temps où l’Allemagne cherchait encore son unité économique et politique. Les hitlériens surent présenter le problème administratif et culturel comme un problème politique. Ils surent lier ce

problème à un profond besoin de communauté apparu en Allemagne à la suite de la crise de l’individualisme et qui ne trouvait pour s’exprimer que de vieilles idées et de vieux symboles d’origine moyenâgeuse. Les nazis identifièrent donc la réalisation de la communauté allemande avec la destruction des derniers particularismes et en même temps avec la destruction des partis politiques ; avec la destruction enfin dus système qui permettait ces partis : la démocratie …  Le troisième Reich sera donc la communauté organique totale, la nation allemande enfin accomplie. Cette nation fétiche ainsi proclamée dans l’absolu n’a plus rien de commun avec le bonheur des hommes. Elle existe comme une substance mystique auprès de laquelle les hommes qui la composent ne sont rien » (p 154 et 155) o Deuxième composante, il s’agit de désigner un ennemi, un obstacle à balayer pour ériger cet absolu : « Il fallait que l’unité et même l’existence politique de la nation allemande parût menacée par une minorité » (p 156). « C’est précisément parce que les Juifs se mêlaient au peuple allemand (notamment par des mariages) que l’on a pu les accuser de souiller la race aryenne. La question raciale est donc basée sur une mystification fondamentale : on a présenté comme un danger pour la nation allemande un groupe ethnique qui précisément avait cessé d’avoir tout caractère externe et menaçant. Cette opération a eu un double caractère politique et idéologique. On a pu désigner un ennemi public, le Juif, et compromettre à la fois la démocratie, l’universalisme, l’intelligence et la culture démocratique » (p156). o Troisième composante, il s’agit de prendre l’absolu nationaliste au pied de la lettre en le concevant comme une religion. « La nation veut les âmes. Les religions sont donc brutalement menacées non seulement en tant que forces politiques, mais dans l’intimité elle-même des êtres … L’éducation national-socialiste se propose expressément de façonner l’individu et de lui apprendre à faire librement le sacrifice de lui-même à la totalité. Elle vise nécessairement à créer une religion nouvelle ». (p 157)

 o Quatrième composante, cet idéal aboutit à dissoudre la communauté réelle. « Imaginons un fanatisme celtique qui attaquerait Diderot, Voltaire, Montaigne, Rabelais parce qu’ils sont trop rationnels, trop critiques, donc dissolvants ; et qui proposerait comme but spirituel d’aller en robe blanche cueillir du gui sur les chênes ! » (p 157). « Le biologisme le plus brutal, le mysticisme, le réalisme machiavélique s’entremêlent dans une dissolution générale de l’esprit. La notion même de culture et de communauté réelle est menacée » (p 158)

exode 37

L'Éternel dit à Moïse: "Dis aux enfants d'Israël: ‘Vous êtes un peuple réfractaire; si un seul instant je m'avançais au milieu de vous, je vous anéantirais. Donc, déposez vos ornements et j'aviserai à ce que je dois vous faire.’ " 6 Les enfants- d'Israël renoncèrent à leur parure, à dater du mont Horeb. 7 Pour Moïse, il prit sa tente pour la dresser hors du camp, loin de son enceinte et il la nomma Tente d'assignation; de sorte que tout homme ayant à consulter le Seigneur devait se rendre à la Tente d'assignation, située hors du camp. 8 Et chaque fois que Moïse se retirait vers la Tente, tout le peuple se levait, chacun se tenait au seuil de sa propre tente et suivait Moïse du regard jusqu'à ce qu'il fût arrivé à la Tente. 9 Quand Moïse y était entré, la colonne de nuée descendait, s'arrêtait à l'entrée de la Tente et Dieu s'entretenait avec Moïse. 10 Et tout le peuple voyait la colonne nébuleuse arrêtée à l'entrée de la Tente et tout le peuple, aussitôt se prosternait, chacun devant sa tente. 11 Or, l'Éternel s'entretenait avec Moïse face à face, comme un homme s'entretient avec un autre; puis Moïse retournait au camp. Mais Josué, fils de Noun, son jeune serviteur, ne quittait pas l'intérieur de la Tente.

Rashi

Et Mochè A partir de cette faute et ensuite.

Prit (yiqa‘h) la tente Le mot yiqa‘h exprime l’idée d’un présent permanent. Il prenait sa tente et la plantait hors du camp, en disant : « Le retrait du Maître vaut retrait pour le disciple. » Loin (har‘héq) Deux mille coudées, ainsi qu’il est écrit : « Il y aura une distance (ra‘hoq) entre vous et lui d’une mesure de deux mille coudées » (Yehochou‘a 3, 4). Et il l’appela Il l’a appelée : « tente d’assignation », comme étant un lieu de rencontre pour ceux qui recherchaient la Tora. Quiconque cherche Hachem D’où l’on apprend que celui qui consulte un sage est comme s’il recherche la face de la chekhina. Sortira (yétsé) vers la tente d’assignation Le mot yétsé (« sortira ») équivaut à yotsé (« sort »). Autre explication : « Quiconque cherche Hachem », y compris les anges de service lorsqu’ils demandaient le lieu où se trouvait la chekhina, leurs compagnons leur répondaient : elle est dans la tente de Mochè.

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