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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Bo 5781

Updated: Feb 4, 2021

De quoi Trump est-il le symptome?

1- Le mythe fondateur.


« L’Éternel parla à Moïse et à Aaron, dans le pays d'Égypte, en ces termes : 2 "Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l'année. 3 Parlez à toute la communauté d'Israël en ces termes : Au dixième jour de ce mois, que chacun se procure un agneau pour sa famille paternelle, un agneau par maison. 4 Celui dont le ménage sera trop peu nombreux pour manger un agneau, s'associera avec son voisin, le plus proche de sa maison, selon le nombre des personnes ; chacun, selon sa consommation, réglera la répartition de l'agneau. 5 L'animal doit être sans défaut, mâle, dans sa première année ; vous le choisirez parmi les brebis ou les chèvres. 6 Vous le tiendrez en réserve jusqu'au quatorzième jour de ce mois ; alors toute la communauté d'Israël l'immolera vers le soir. 7 On prendra de son sang et on en teindra les deux poteaux et le linteau des maisons dans lesquelles on le mangera. 8 Et l'on en mangera la chair cette même nuit ; on la mangera rôtie au feu et accompagnée d'azymes et d'herbes amères. 9 N'en mangez rien qui soit à demi cuit, ni bouilli dans l'eau mais seulement rôti au feu, la tête avec les jarrets et les entrailles. 10 Vous n'en laisserez rien pour le matin ; ce qui en serait resté jusqu'au matin, consumez-le par le feu. 11 Et voici comme vous le mangerez : la ceinture aux reins, la chaussure aux pieds, le bâton a la main ; et vous le mangerez à la hâte, c'est la pâque en l'honneur de l'Éternel. 12 Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit ; je frapperai tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis l'homme jusqu'à la bête et je ferai justice de toutes les divinités de l'Égypte, moi l’Éternel ! 13 Le sang, dont seront teintes les maisons où vous habitez, vous servira de signe : je reconnaîtrai ce sang et je vous épargnerai et le fléau n'aura pas prise sur vous lorsque je sévirai sur le pays d'Égypte. 14 Ce jour sera pour vous une époque mémorable et vous le solenniserez comme une fête de l’Éternel ; d'âge en âge, à jamais, vous le fêterez. 15 Sept jours durant, vous mangerez des pains azymes ; surtout, le jour précédent, vous ferez disparaître le levain de vos maisons. Car celui-là serait retranché d'Israël, qui mangerait du pain levé, depuis le premier jour jusqu'au septième. 16 Le premier jour vous aurez une convocation sainte et le septième jour encore une sainte convocation. Aucun travail ne pourra être fait ces jours-là ; toutefois, ce qui sert à la nourriture de chacun, cela seul vous pourrez le faire. 17 Conservez la fête des Azymes, car c'est en ce même jour que j'aurai fait sortir vos légions du pays d’Égypte ; conservez ce jour-là dans vos générations, comme une institution perpétuelle. 18 Le premier mois, le quatorzième jour du mois, au soir, vous mangerez des azymes, jusqu'au vingt-et-unième jour du mois au soir. 19 Durant sept jours, qu'il ne soit point trouvé de levain dans vos maisons ; car quiconque mangera une substance levée, celui-là sera retranché de la communion d'Israël, le prosélyte comme l'indigène. 20 Vous ne mangerez d'aucune pâte levée ; dans toutes vos demeures vous consommerez des pains azymes." 21 Moïse convoqua tous les anciens d'Israël et leur dit : "Choisissez et prenez chacun du menu bétail pour vos familles et égorgez la victime pascale. 22 Puis vous prendrez une poignée d'hysope, vous la tremperez dans le sang reçu dans un bassin et vous teindrez le linteau et les

deux poteaux de ce sang du bassin. Que pas un d'entre vous ne franchisse alors le seuil de sa demeure, jusqu'au matin. 23 Lorsque le Seigneur s'avancera pour frapper l'Égypte, il regardera le sang appliqué au linteau et aux deux poteaux et il passera devant la porte et il ne permettra pas au fléau d'entrer dans vos maisons pour sévir. 24 Vous garderez cette loi, comme une règle invariable pour toi et pour tes enfants. 25 Et lorsque vous serez arrivés dans le pays que le Seigneur vous donnera, comme il l'a promis, vous conserverez ce rite. 26 Alors, quand vos enfants vous demanderont : ‘Que signifie pour vous ce rite ?’ 27 vous répondrez : ‘C'est le sacrifice de la pâque en l'honneur de l'Éternel, qui épargna les demeures des Israélites en Egypte, alors qu'il frappa les Égyptiens et voulut préserver nos familles.’ " Et le peuple s'inclina et tous se prosternèrent. »

Exode 12.

Ce texte peut paraitre incohérent. En effet, lorsque D parle à Moshé, il lui dit : “ Et voici comme vous le mangerez : la ceinture aux reins, la chaussure aux pieds, le bâton a la main ; et vous le mangerez à la hâte, c'est la pâque en l'honneur de l'Éternel ». Cette injonction semble indiquer, que, durant la nuit de pessah, les juifs pouvaient être appeler à sortir de leur maison pour fuir l’Egypte a n’importe quel moment. Ils devaient manger l’agneau pascal en hâte, car ils devaient s’attendre à devoir partir à toute heure de la nuit. Pourtant, lorsque Moshé parle aux juifs, il leur dit : « Que pas un d'entre vous ne franchisse alors le seuil de sa demeure, jusqu'au matin », ce qui parait montrer que les juifs pouvaient être certains qu’ils ne sortiraient pas d’Egypte pendant la nuit, et que de ce fait, ils auraient tout le temps de manger le sacrifice pascal, puisque de toute les manières il était interdit de laisser de la chair de l’agneau jusqu’au matin. Donc, comment expliquer le fait que D demande aux juifs de manger l’agneau dans la hâte le bâton a la main et la chaussure aux pieds ?

On peut poser cette même question d’une autre manière. Il apparait clairement dans le texte que nous venons de citer, que le commandement de manger des pains azymes avec l’agneau pascal précédait la sortie d’Egypte. Ici, D dit clairement à Moshé, avant la sortie d’Égypte, que les juifs doivent manger du pain azyme pendant sept jours à partir de la nuit de pessah. Il serait donc absurde de dire que les générations futures doivent manger des pains azymes pendant la fête de pessah, par ce que les juifs sont sortie en toute hâte d’Égypte et que leur pâte n’avait pas eu le temps de monter. Si les juifs ont mangé des pains azymes durant la sortie d’Égypte, c’est par ce que D le leur avait commandé de le faire bien avant. Alors, comment expliquer que plus tard, la torah nous dise « Ils firent, de la pâte qu'ils avaient emportée d'Égypte, des gâteaux azymes, car elle n'avait pas fermenté parce que, repoussés de l'Égypte, ils n'avaient pu attendre et ne s'étaient pas munis d'autres provisions. » (Exode 12 39). ? (Cette dernière question est posée par beaucoup d’exégèse depuis le moyen âge.)

La réponse a ces deux questions est à mon avis la suivante. Si Moshé n’avait pas averti les juifs de la sortie d’Égypte, alors, les juifs auraient dû sortir en hâte, et dans ce cas, ils auraient commencé à faire du pain et ils auraient dû partir tôt le matin sans laisser leur pain monter.

Même si concrètement, les choses ne se sont pas passés comme ça, puisque les juifs savaient exactement à quelle heure ils allaient partir, et que d’autre part, il leur était interdit par ordonnance divine de faire monter de la pâte durant toute cette semaine, malgré tout, le fait que Moshé ait prédit le futur par la prophétie ne devait pas influencer le cours de l’histoire. Les juifs connaissaient le futur, mais ils devaient faire comme s’ils ne le connaissaient pas.

Même si les juifs n’avaient pas l’intention de manger du pain levé a pessah, puisque Moshé l’avait interdit, l’histoire fait abstraction de cette ordonnance pour donner un sens a la mitswah de manger de la matsah, car la torah explique l’histoire telle qu’elle se serait passée si Moshé n’avait pas communiqué sa prophétie aux juifs.

La torah nous explique que l’interprétation de l’histoire par les générations futures ne peut pas coller avec la réalité objective de l’épisode tel qu’il s’est réellement passé pour ceux qui l’on vécut. De même que les hébreux ne pouvaient pas vivre le présent en vertu du futur, de même, nous les juifs modernes, nous ne pouvons pas interpréter le passé en vertu du présent. A chaque fois que l’on va tenter d’interpréter l’histoire en partant de connaissances actuelles, on trahit l’histoire.

Dès que l’on a commencé à vouloir comprendre la shoah, par exemple, lorsque l’on a voulu comprendre pourquoi les allemands sont devenu nazi, pourquoi les francais ont collaboré ; en cherchant à interpréter le comportement des protagonistes, on entrait déjà dans le révisionnisme.

La seule réalité de la shoah c’est le témoignage et le récit de ceux qui l’on vécut en tant que victime ou en tant que bourreau. Lorsque l’on interprète un évènement, lorsque l’on veut le comprendre, on révise déjà l’histoire pour lui donner un sens biaisé par les certitudes contemporaines.

La raison pour laquelle Primo Levi reste un des meilleurs observateurs de la shoah, c’est par ce que son récit résiste à l’interprétation, car l’auteur lui-même, ne cherche pas à interpréter son expérience, il cherche simplement à rendre compte de son vécu.

Dans ce premier commandement adressé au peuple, celui de l’agneau pascal, la torah nous enseigne un des principes fondamentaux du judaïsme. Il y a une barrière infranchissable entre la connaissance et la compréhension. Connaitre c’est admettre de ne pas comprendre, comprendre et interpréter c’est admettre de ne pas connaitre.

Toute la littérature rabbinique s’inscrit dans cette distinction. Si j’interprète la torah, j’admet de ne pas la connaitre dans sa vérité absolue, si je veux connaitre la torah dans sa vérité absolue, alors je dois m’empêcher de l’interpréter et je dois l’accepter comme une réalité objective dépassant l’interprétation subjective de l’homme.

Il est cependant évident que La torah ne cherchait pas principalement dans cette mitswah à nous donner les fondamentaux méthodologique d’interprétation de la halakha.

L’enjeux était ailleurs.

Pour mieux le comprendre, il suffit de comparer l’histoire de la sortie d’Égypte avec les mythes fondateurs des citées grecques.

Prenons par exemple le mythe fondateur de la citée de Thèbes, le mythe de Cadmos. D’après le mythe, le héros vint fonder Thèbes après un long voyage depuis la Phénicie, à la recherche de sa soeur Europe. Parti de Tyr ou de Sidon, Cadmos arriva, au terme de ses errances, sur le site de la future Thèbes où il s’installa, fondant la cité avec les Spartes, guerriers nés du sol et ancêtres des Thébains.

Il est évident que les thébains savaient que leurs ancêtres n’étaient pas nés du sol. Le rôle du mythe n’est donc pas de faire croire au thébains qu’ils étaient des plantes ou des végétaux. Le but principal du mythe est d’identifier les thébains avec les spartes, comme guerriers invincibles et belliqueux, tout en

affirmant que la ville était un projet divin, puisqu’elle avait été fondée par Cadmos, qui étaient plus ou moins descendant de Zeus lui-même.

Grosso modo, le rôle du mythe est de donner une identité au thébains, identité à laquelle ils peuvent se rattacher pour justifier leurs actions et leur donner une direction. « Nous sommes un peuple guerrier et intrépide par ce que nous sommes nés comme cela et que nos aïeux l’ont toujours été. » L’intention du mythe fondateur, c’est d’interpréter le passé en se basant sur le présent. Puisque, nous les thébains d’aujourd’hui, nous voulons nous battre, donc nos aïeux étaient des guerriers et ils l’ont toujours été depuis qu’ils sont nés de la terre.

Jusqu’aux années 80, on enseignait dans les écoles que les ancêtres des francais c’étaient les gaulois, on voulait identifier le petit parisien à Vercingétorix qui résiste contre l’envahisseur à Gergovie. Puisque l’on voulait préserver l’identité nationale, il fallait attribuer au francais une identité belliqueuse et combative, puis, dans les années 90, lorsque l’on a voulu que l’Europe soit unie, tout d’un coup, l’histoire de France a changé, tout d’un coup, on s’est rendu compte que la France avait toujours été un pays d’accueil qui avait subit depuis sa création de multiples invasions etc…

Dans tous les mythes fondateurs nationaux, le passé est interprété en partant du présent. En introduisant dans le récit de la sorti d’Égypte une incohérence logique qui brouille l’interprétation de l’histoire, la torah nous empêche de fossiliser notre passé dans une identité figée.

Personne ne sait ce qu’est un juif, personne ne sait vraiment à quoi ressemblaient physiquement nos ancêtres, on ne sait pas quelles sont les attributs psychologiques associés à la nation juive. On sait simplement que l’essence de nos ancêtres nous échappe absolument, que l’on ne peut pas interpréter le passé en fonction du présent. Dans cette optique, ce qui crée l’unité nationale ce n’est pas l’attachement a des valeurs ou à une identité, ce qui crée l’unité nationale, c’est le fait d’être le receveur d’un récit. Nous sommes juifs, par ce que nous sommes dépositaires d’un récit que l’on peut connaitre, mais que l’on ne peut pas comprendre. Ce qui nous lie avec ce récit, c’est qu’il nous a été adressé par quelqu’un personnellement.

La nation n’est pas un concept, elle n’est pas une identité, la nation est un tissu de relation, je suis juif, par ce que mes parents m’ont dit que j’étais juif, ou par ce qu’a l’école mon maitre m’a dit que j’était juif. Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, je ne sais même pas ce que cela veut dire, mais je sais que c’est vrai, et c’est à travers cette vérité que je peux écouter le récit de mon père ou celui de mes amis, car eux aussi, je ne peux pas les comprendre ni les définir, mais je sais qu’ils sont, et c’est leur existence absolue qui fait leur importance.


2- La fête nationale


La nuit du seder de pessah est décrite dans le midrash comme une fête, et c’est cette fête qui fut la fondation d’Israel.

Le midrash dit en effet « Car Israel ne sera pas délivré par les souffrances ou à cause de l’esclavage, non plus a cause des exils ou des tracas, ni à cause de l’oppression, ni par ce qu ils manquent d’argent, mais uniquement lorsqu’ il y aura dix personnes qui sont assises ensembles, et qui seront tellement heureuses et bruyantes que, lorsqu’ un convive essaiera de parler à son voisin, il ne pourra pas l’entendre, comme le

dit le verset « Oui, comme vous avez bu sur ma montagne sainte, ainsi ,les nations boiront sans discontinuer; elles boiront et en perdront la raison, elles seront comme si elles n'avaient jamais été. 17 Mais sur le mont Sion un débris subsistera et sera une chose sainte, et la maison de Jacob rentrera en possession de son patrimoine. » car on voit bien que nos ancêtres n’ont été libéré d’Egypte que par la fête »

Tana deveh eliahou zutah parasha 17

Le midrash parle de 10 personnes, en effet il est important de remarquer que lors de la nuit du seder, on ne pouvait pas inviter en dernière minutes des étrangers, chacun devait être « compté » sur l’agneau avant qu’il soit égorgé. On ne pouvait pas être compté dans deux groupes, il fallait faire partie uniquement d’un seul groupe, ensuite on ne pouvait pas sortir la viande du sacrifice et le manger a l’extérieur de la maison ou il avait été égorgé, le verset dit bien : « que chacun se procure un agneau pour sa famille paternelle, un agneau par maison. 4 Celui dont le ménage sera trop peu nombreux pour manger un agneau, s'associera avec son voisin, le plus proche de sa maison, selon le nombre des personnes ; chacun, selon sa consommation, réglera la répartition de l'agneau. » il n’est pas question de faire une grande fête où tout le monde mange ensemble, où toute la nation s’unie dans un seul grand groupe, il est au contraire question de créer de petites cellules ou tout le monde se connait ou des individu qui se connaissent et s’apprécient se sont choisis pour passer du temps les uns avec les autres en prenant un repas ensemble.

C’est durant cette fête que les parents vont pouvoir communiquer et éduquer leurs enfants, ou les adultes et les enfants et les grands parents se retrouvent ensembles pour discuter à propos du Récit fondateur. Or, ce récit n’est pas un récit officiel national, c’est un récit familial, et, c’est dans ce récit qu’est inscrite la délivrance.

Il est intéressant de comparer la nuit du seder telle qu’elle est décrite dans la torah avec la scène de jésus avec ses apôtres. Il est évident que jésus, qui était, il ne faut pas l’oublier, un rabbin de formation, a cherché à amener la délivrance, dont parle le midrash, à travers ce repas qu’il fait avec ses élèves.

Jésus associe le vin a son propre sang et la matsah a sa propre chair. En faisant cela, il se désincarne lui-même, puisqu’à travers lui, la relation a l’autre devient maintenant une relation spirituelle conceptualisée. Par cette association entre son essence et la consommation de la matsah, jésus crée un « « autre » - lévinassien », un « autre - étranger », dont le visage devient le visage de l’Homme avec un grand H, alors que le visage de jésus avec un « j » minuscule disparait.

Les lois concernant l’agneau pascal vont à l’antipode de cette interprétation, l’agneau pascal de la sortie d’Egypte n’est pas un sacrifice, le sang n’est pas aspergé sur un autel, les graisses ne sont pas brulées. Comme le dit le midrash, c’est un barbecue festif, pourtant la torah demande que l’agneau n’ait aucun défaut, comme s’il s’agissait d’une offrande a D. De plus, la torah est très précise en ce qui concerne les lois de l’agneau, il ne faut pas casser d’os, il ne faut pas le faire sortir de la maison ou il a été égorgé, il ne faut pas en laisser jusqu’au matin, tous les restes doivent être brûlés, toutes ces lois sont généralement les lois des sacrifices, elles paraissent absurdes en ce qui concerne un simple barbecue familial.

Le sens de ces commandements est justement d’empêcher le glissement que jésus cherche à opérer dans son repas avec ses élèves, il ne s’agit pas de communier avec l’homme avec un grand H, ou avec la nation d’Israel avec un grand I, il s’agit d’échanger avec sa famille et ses amis. Les lois du korban comme toutes les halakhot du judaïsme, sont là pour connecter l’individu avec l’espace concret du réel. La halakha empêche le juif d’idéaliser l’autre ou la torah ou de s’idéaliser lui-même à travers une fiction transcendantale.

Le sang est du vrai sang, il doit être mis sur les linteaux pour que tous les convives sachent qu’il s’agit d’un agneau bien réel qui a été égorgé, les détails de la loi ne sont pas là pour gâcher la fête, ils sont là pour montrer et indiquer que c’est une fête, mais qu’en dehors de la maison ou l’on festoie, le monde réel existe. Toutes les lois de la halakha on pour but de délimiter l’espace du divin et du transcendant dans le réel, pour qu’il ne devienne pas un concept idéal flottant.

A l’humanisme, la torah oppose la mitswah de tsedakah, au romantisme, la torah oppose les lois du mariage, au spiritualisme, elle oppose les lois du Chabat. Contrairement à ce que disent les catholiques, le judaïsme n’oppose pas la loi a l’amour, mais il oppose le réel a la fiction.

Il apparait donc, que contrairement à toutes les nations du monde qui s’organisent à travers l’identification en une fiction historique et autours de l’idéalisation abstraite d’un programme social ou culturel, le judaïsme lui, s’organise autour de la confrontation au témoignage du récit vécu et à la vérité palpable de la famille et des proches. C’est surement dans ce fait que se trouve le secret de l’éternité d’Israel.


3- Le paradoxe matriciel


La société civile et laïque accepte aujourd’hui comme un droit naturel pour la femme, le droit à l’avortement. Personne ne se sent responsable aujourd’hui de la vie d’un embryon, aux états unis lorsqu’ une femme est enceinte, on pratique des tests sans demander le consentement des parents, pour savoir si l’enfant risque d’avoir des malformations ou pas, lorsque le test est positif les médecins conseillent fortement aux parents l’avortement.

Pourtant, cette même société civile se sent responsable au plus profond de son être de préserver l’environnement, « puisque nous sommes responsables envers les générations futures, nous devons leur laisser un monde viable ! ». Aussi incroyable que cela puisse paraitre, l’homme du 21 -ème siècle se sent responsable pour les générations futures qui n’existent pas du tout, pas même au stade embryonnaire, (ni même peut être au stade génétique,) mais il ne se sent pas du tout responsable pour un fétu de 6 mois. Ce genre d’aberrations morales, qui sont légions aujourd’hui, montrent à quel point l’homme moderne est complètement déconnecté du réel.

Il faut comprendre comment nous en sommes arrivés là. L’homme moderne ne croit plus en une idéologie abstraite idéale qu’il faudrait faire advenir dans l’histoire, le capitalisme, le marxisme, l’existentialisme, et tous les idéalismes ont disparus, l’homme moderne devrait de ce fait avoir une vision très objective du monde concret. Alors, qu’est ce qui empêche l’homme moderne, le « Macron-Trump », à penser dans le concret, qu’est ce qui le pousse toujours à penser dans la fiction ?

Le passage de l’exode que nous étudions peut nous éclairer sur ce sujet. Nous avions vu que les juifs savaient qu’ils ne sortiraient pas d’Egypte avant le matin, pourtant ils font comme s’ils ne le savaient pas, ils mettent leurs

 

Les documents

 


אליהו זוטא (איש שלום) פרשה יד


שאין ישראל נגאלין אלא מתוך הצער ולא מתוך השעבוד, לא מתוך הטילטול ולא מתוך הטירוף ולא מתוך הדחק, לא מתוך שאין להם מזונות, אלא מתוך עשרה בני אדם שהן זה אצל זה, והיה אחד מהן קורא לחבירו ואין קולו נשמע, שנאמר ובהר ציון תהיה פליטה והיה קודש וגו' (עובדיה א' י"ז), שכן מצינו באבותינו הראשונים שלא נגאלו ממצרים אלא מתוך הטובה,

Car Israel ne sera pas délivré par les souffrances ou a cause de l’esclavage, ni pas a cause des exils ou de des tracas ni a cause de l’oppression, ni par ce qu ils manquent d’argent, mais uniquement lorsqu’ il y aura dix personnes qui sont assis ensembles, et qui sont tellement heureux et bruyants que lorsqu’ un essaie de parler a son voisin il ne peut pas l’entendre, comme le dit le verset « Oui, comme vous avez bu sur ma montagne sainte, ainsi les nations boiront sans discontinuer; elles boiront et en perdront la raison, elles seront comme si elles n'avaient jamais été. 17 Mais sur le mont Sion un débris subsistera et sera une chose sainte, et la maison de Jacob rentrera en possession de son patrimoine. » car on voit bien que nos ancêtres n’ont été libéré d’Egypte que par la fête.


אֶל-כָּל-עֲדַת יִשְׂרָאֵל לֵאמֹר, בֶּעָשֹׂר, לַחֹדֶשׁ הַזֶּה: וְיִקְחוּ לָהֶם, אִישׁ שֶׂה לְבֵית-אָבֹת--שֶׂה לַבָּיִת. ד וְאִם-יִמְעַט הַבַּיִת, מִהְיוֹת מִשֶּׂה--וְלָקַח הוּא וּשְׁכֵנוֹ הַקָּרֹב אֶל-בֵּיתוֹ, בְּמִכְסַת נְפָשֹׁת: אִישׁ לְפִי אָכְלוֹ, תָּכֹסּוּ עַל-הַשֶּׂה. ה שֶׂה תָמִים זָכָר בֶּן-שָׁנָה, יִהְיֶה לָכֶם; מִן-הַכְּבָשִׂים וּמִן-הָעִזִּים, תִּקָּחוּ. ו וְהָיָה לָכֶם לְמִשְׁמֶרֶת, עַד אַרְבָּעָה עָשָׂר יוֹם לַחֹדֶשׁ הַזֶּה; וְשָׁחֲטוּ אֹתוֹ, כֹּל קְהַל עֲדַת-יִשְׂרָאֵל--בֵּין הָעַרְבָּיִם. ז וְלָקְחוּ, מִן-הַדָּם, וְנָתְנוּ עַל-שְׁתֵּי הַמְּזוּזֹת, וְעַל-הַמַּשְׁקוֹף--עַל, הַבָּתִּים, אֲשֶׁר-יֹאכְלוּ אֹתוֹ, בָּהֶם. ח וְאָכְלוּ אֶת-הַבָּשָׂר, בַּלַּיְלָה הַזֶּה: צְלִי-אֵשׁ וּמַצּוֹת, עַל-מְרֹרִים יֹאכְלֻהוּ. ט אַל-תֹּאכְלוּ מִמֶּנּוּ נָא, וּבָשֵׁל מְבֻשָּׁל בַּמָּיִם: כִּי אִם-צְלִי-אֵשׁ, רֹאשׁוֹ עַל-כְּרָעָיו וְעַל-קִרְבּוֹ. י וְלֹא-תוֹתִירוּ מִמֶּנּוּ, עַד-בֹּקֶר; וְהַנֹּתָר מִמֶּנּוּ עַד-בֹּקֶר, בָּאֵשׁ תִּשְׂרֹפוּ. יא וְכָכָה, תֹּאכְלוּ אֹתוֹ--מָתְנֵיכֶם חֲגֻרִים, נַעֲלֵיכֶם בְּרַגְלֵיכֶם וּמַקֶּלְכֶם בְּיֶדְכֶם; וַאֲכַלְתֶּם אֹתוֹ בְּחִפָּזוֹן, פֶּסַח הוּא לַיהוָה. יב וְעָבַרְתִּי בְאֶרֶץ-מִצְרַיִם, בַּלַּיְלָה הַזֶּה, וְהִכֵּיתִי כָל-בְּכוֹר בְּאֶרֶץ מִצְרַיִם, מֵאָדָם וְעַד-בְּהֵמָה; וּבְכָל-אֱלֹהֵי מִצְרַיִם אֶעֱשֶׂה שְׁפָטִים, אֲנִי יְהוָה. וְהָיָה הַדָּם לָכֶם לְאֹת, עַל הַבָּתִּים אֲשֶׁר אַתֶּם שָׁם, וְרָאִיתִי אֶת-הַדָּם, וּפָסַחְתִּי עֲלֵכֶם; וְלֹא-יִהְיֶה בָכֶם נֶגֶף לְמַשְׁחִית, בְּהַכֹּתִי בְּאֶרֶץ מִצְרָיִם.


Parlez à toute la communauté d'Israël en ces termes: Au dixième jour de ce mois, que chacun se procure un agneau pour sa famille paternelle, un agneau par maison. 4 Celui dont le ménage sera trop peu nombreux pour manger un agneau, s'associera avec son voisin, le plus proche de sa maison, selon le nombre des personnes; chacun, selon sa consommation, réglera la répartition de l'agneau. 5 L'animal doit être sans défaut, mâle, dans sa première année; vous le choisirez parmi les brebis ou les chèvres. 6 Vous le tiendrez en réserve jusqu'au quatorzième jour de ce mois; alors toute la communauté d'Israël l'immolera vers le soir. 7 On prendra de son sang et on en teindra les deux poteaux et le linteau des maisons dans lesquelles on le mangera. 8 Et l'on en mangera la chair cette même nuit; on la mangera rôtie au feu et accompagnée d'azymes et d'herbes amères. 9 N'en mangez rien qui soit à demi cuit, ni bouilli dans l'eau mais seulement rôti au feu, la tète avec les jarrets et les entrailles. 10 Vous n'en laisserez rien pour le matin; ce qui en serait resté jusqu'au matin, consumez-le par le feu. 11 Et voici comme vous le mangerez: la ceinture aux reins, la chaussure aux pieds, le bâton a la main; et vous le mangerez à la hâte, c'est la pâque en l'honneur de l'Éternel. 12 Je parcourrai le pays d'Égypte, cette même nuit; je frapperai tout premier-né dans le pays d'Égypte, depuis l'homme jusqu'à la bête et je ferai justice de toutes les divinités de l'Égypte, moi l'Éternel! 13 Le sang, dont seront teintes les maisons où vous habitez, vous servira de signe: je reconnaîtrai ce sang et je vous épargnerai et le fléau n'aura pas prise sur vous lorsque je sévirai sur le pays d'Égypte.

Rashi

Le sang sera pour vous un signe Pour vous, et non pour les autres (Mekhilta). D’où nous apprenons qu’ils n’ont badigeonné qu’à l’intérieur.

וַיְדַבֵּ֥ר יְהוָ֖ה אֶל־מֹשֶׁ֥ה לֵּאמֹֽר׃

The LORD spoke further to Moses, saying,

קַדֶּשׁ־לִ֨י כָל־בְּכ֜וֹר פֶּ֤טֶר כָּל־רֶ֙חֶם֙ בִּבְנֵ֣י יִשְׂרָאֵ֔ל בָּאָדָ֖ם וּבַבְּהֵמָ֑ה לִ֖י הֽוּא׃

“Consecrate to Me every first-born; man and beast, the first issue of every womb among the Israelites is Mine.”

וַיֹּ֨אמֶר מֹשֶׁ֜ה אֶל־הָעָ֗ם זָכ֞וֹר אֶת־הַיּ֤וֹם הַזֶּה֙ אֲשֶׁ֨ר יְצָאתֶ֤ם מִמִּצְרַ֙יִם֙ מִבֵּ֣ית עֲבָדִ֔ים כִּ֚י בְּחֹ֣זֶק יָ֔ד הוֹצִ֧יא יְהֹוָ֛ה אֶתְכֶ֖ם מִזֶּ֑ה וְלֹ֥א יֵאָכֵ֖ל חָמֵֽץ׃

And Moses said to the people, “Remember this day, on which you went free from Egypt, the house of bondage, how the LORD freed you from it with a mighty hand: no leavened bread shall be eaten.

הַיּ֖וֹם אַתֶּ֣ם יֹצְאִ֑ים בְּחֹ֖דֶשׁ הָאָבִֽיב׃

You go free on this day, in the month of Abib.

וְהָיָ֣ה כִֽי־יְבִֽיאֲךָ֣ יְהוָ֡ה אֶל־אֶ֣רֶץ הַֽ֠כְּנַעֲנִי וְהַחִתִּ֨י וְהָאֱמֹרִ֜י וְהַחִוִּ֣י וְהַיְבוּסִ֗י אֲשֶׁ֨ר נִשְׁבַּ֤ע לַאֲבֹתֶ֙יךָ֙ לָ֣תֶת לָ֔ךְ אֶ֛רֶץ זָבַ֥ת חָלָ֖ב וּדְבָ֑שׁ וְעָבַדְתָּ֛ אֶת־הָעֲבֹדָ֥ה הַזֹּ֖את בַּחֹ֥דֶשׁ הַזֶּֽה׃

So, when the LORD has brought you into the land of the Canaanites, the Hittites, the Amorites, the Hivites, and the Jebusites, which He swore to your fathers to give you, a land flowing with milk and honey, you shall observe in this month the following practice:

שִׁבְעַ֥ת יָמִ֖ים תֹּאכַ֣ל מַצֹּ֑ת וּבַיּוֹם֙ הַשְּׁבִיעִ֔י חַ֖ג לַיהוָֽה׃

“Seven days you shall eat unleavened bread, and on the seventh day there shall be a festival of the LORD.

מַצּוֹת֙ יֵֽאָכֵ֔ל אֵ֖ת שִׁבְעַ֣ת הַיָּמִ֑ים וְלֹֽא־יֵרָאֶ֨ה לְךָ֜ חָמֵ֗ץ וְלֹֽא־יֵרָאֶ֥ה לְךָ֛ שְׂאֹ֖ר בְּכָל־גְּבֻלֶֽךָ׃

Throughout the seven days unleavened bread shall be eaten; no leavened bread shall be found with you, and no leaven shall be found in all your territory.

וְהִגַּדְתָּ֣ לְבִנְךָ֔ בַּיּ֥וֹם הַה֖וּא לֵאמֹ֑ר בַּעֲב֣וּר זֶ֗ה עָשָׂ֤ה יְהוָה֙ לִ֔י בְּצֵאתִ֖י מִמִּצְרָֽיִם׃

And you shall explain to your son on that day, ‘It is because of what the LORD did for me when I went free from Egypt.’

וְהָיָה֩ לְךָ֨ לְא֜וֹת עַל־יָדְךָ֗ וּלְזִכָּרוֹן֙ בֵּ֣ין עֵינֶ֔יךָ לְמַ֗עַן תִּהְיֶ֛ה תּוֹרַ֥ת יְהוָ֖ה בְּפִ֑יךָ כִּ֚י בְּיָ֣ד חֲזָקָ֔ה הוֹצִֽאֲךָ֥ יְהֹוָ֖ה מִמִּצְרָֽיִם׃

“And this shall serve you as a sign on your hand and as a reminder on your forehead—in order that the Teaching of the LORD may be in your mouth—that with a mighty hand the LORD freed you from Egypt.

וְשָׁמַרְתָּ֛ אֶת־הַחֻקָּ֥ה הַזֹּ֖את לְמוֹעֲדָ֑הּ מִיָּמִ֖ים יָמִֽימָה׃ (ס)

You shall keep this institution at its set time from year to year.

וְהָיָ֞ה כִּֽי־יְבִֽאֲךָ֤ יְהוָה֙ אֶל־אֶ֣רֶץ הַֽכְּנַעֲנִ֔י כַּאֲשֶׁ֛ר נִשְׁבַּ֥ע לְךָ֖ וְלַֽאֲבֹתֶ֑יךָ וּנְתָנָ֖הּ לָֽךְ׃

“And when the LORD has brought you into the land of the Canaanites, as He swore to you and to your fathers, and has given it to you,

וְהַעֲבַרְתָּ֥ כָל־פֶּֽטֶר־רֶ֖חֶם לַֽיהֹוָ֑ה וְכָל־פֶּ֣טֶר ׀ שֶׁ֣גֶר בְּהֵמָ֗ה אֲשֶׁ֨ר יִהְיֶ֥ה לְךָ֛ הַזְּכָרִ֖ים לַיהוָֽה׃

you shall set apart for the LORD every first issue of the womb: every male firstling that your cattle drop shall be the LORD’s.

וְכָל־פֶּ֤טֶר חֲמֹר֙ תִּפְדֶּ֣ה בְשֶׂ֔ה וְאִם־לֹ֥א תִפְדֶּ֖ה וַעֲרַפְתּ֑וֹ וְכֹ֨ל בְּכ֥וֹר אָדָ֛ם בְּבָנֶ֖יךָ תִּפְדֶּֽה׃

But every firstling ass you shall redeem with a sheep; if you do not redeem it, you must break its neck. And you must redeem every first-born male among your children.

וְהָיָ֞ה כִּֽי־יִשְׁאָלְךָ֥ בִנְךָ֛ מָחָ֖ר לֵאמֹ֣ר מַה־זֹּ֑את וְאָמַרְתָּ֣ אֵלָ֔יו בְּחֹ֣זֶק יָ֗ד הוֹצִיאָ֧נוּ יְהוָ֛ה מִמִּצְרַ֖יִם מִבֵּ֥ית עֲבָדִֽים׃

And when, in time to come, your son asks you, saying, ‘What does this mean?’ you shall say to him, ‘It was with a mighty hand that the LORD brought us out from Egypt, the house of bondage.

וַיְהִ֗י כִּֽי־הִקְשָׁ֣ה פַרְעֹה֮ לְשַׁלְּחֵנוּ֒ וַיַּהֲרֹ֨ג יְהֹוָ֤ה כָּל־בְּכוֹר֙ בְּאֶ֣רֶץ מִצְרַ֔יִם מִבְּכֹ֥ר אָדָ֖ם וְעַד־בְּכ֣וֹר בְּהֵמָ֑ה עַל־כֵּן֩ אֲנִ֨י זֹבֵ֜חַ לַֽיהוָ֗ה כָּל־פֶּ֤טֶר רֶ֙חֶם֙ הַזְּכָרִ֔ים וְכָל־בְּכ֥וֹר בָּנַ֖י אֶפְדֶּֽה׃

When Pharaoh stubbornly refused to let us go, the LORD slew every first-born in the land of Egypt, the first-born of both man and beast. Therefore I sacrifice to the LORD every first male issue of the womb, but redeem every first-born among my sons.’

וְהָיָ֤ה לְאוֹת֙ עַל־יָ֣דְכָ֔ה וּלְטוֹטָפֹ֖ת בֵּ֣ין עֵינֶ֑יךָ כִּ֚י בְּחֹ֣זֶק יָ֔ד הוֹצִיאָ֥נוּ יְהוָ֖ה מִמִּצְרָֽיִם׃ (ס)

“And so it shall be as a sign upon your hand and as a symbol on your forehead that with a mighty hand the LORD freed us from Egypt.”


בָּרוּךְ הַמָּקוֹם, בָּרוּךְ הוּא, בָּרוּךְ שֶׁנָּתַן תּוֹרָה לְעַמּוֹ יִשְׂרָאֵל, בָּרוּךְ הוּא. כְּנֶגֶד אַרְבָּעָה בָנִים דִּבְּרָה תוֹרָה: אֶחָד חָכָם, וְאֶחָד רָשָׁע, וְאֶחָד תָּם, וְאֶחָד שֶׁאֵינוֹ יוֹדֵעַ לִשְׁאוֹל.

Blessed be the Place [of all], Blessed be He; Blessed be the One who Gave the Torah to His people Israel, Blessed be He. Corresponding to four sons did the Torah speak; one [who is] wise, one [who is] evil, one who is innocent and one who doesn't know to ask.

חָכָם מָה הוּא אוֹמֵר? מָה הָעֵדוֹת וְהַחֻקִּים וְהַמִּשְׁפָּטִים אֲשֶׁר צִוָּה ה' אֱלֹהֵינוּ אֶתְכֶם. וְאַף אַתָּה אֱמוֹר לוֹ כְּהִלְכוֹת הַפֶּסַח: אֵין מַפְטִירִין אַחַר הַפֶּסַח אֲפִיקוֹמָן:

What does the wise [son] say? "'What are these testimonies, statutes and judgments that the Lord our God commanded you?' (Deuteronomy 6:20)" And accordingly you will say to him, as per the laws of the Pesach sacrifice, "We may not eat an afikoman [a dessert or other foods eaten after the meal] after [we are finished eating] the Pesach sacrifice (Mishnah Pesachim 10:8)."

רָשָׁע מָה הוּא אוֹמֵר? מָה הָעֲבוֹדָה הַזּאֹת לָכֶם. לָכֶם – וְלֹא לוֹ. וּלְפִי שֶׁהוֹצִיא אֶת עַצְמוֹ מִן הַכְּלָל כָּפַר בְּעִקָּר. וְאַף אַתָּה הַקְהֵה אֶת שִׁנָּיו וֶאֱמוֹר לוֹ: "בַּעֲבוּר זֶה עָשָׂה ה' לִי בְּצֵאתִי מִמִּצְרָיִם". לִי וְלֹא־לוֹ. אִלּוּ הָיָה שָׁם, לֹא הָיָה נִגְאָל:

What does the evil [son] say? "'What is this worship to you?' (Exodus 12:26)" 'To you' and not 'to him.' And since he excluded himself from the collective, he denied a principle [of the Jewish faith]. And accordingly, you will blunt his teeth and say to him, "'For the sake of this, did the Lord do [this] for me in my going out of Egypt' (Exodus 13:8)." 'For me' and not 'for him.' If he had been there, he would not have been saved.

תָּם מָה הוּא אוֹמֵר? מַה זּאֹת? וְאָמַרְתָּ אֵלָיו "בְּחוֹזֶק יָד הוֹצִיאָנוּ ה' מִמִּצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים".

What does the innocent [son] say? "'What is this?' (Exodus 13:14)" And you will say to him, "'With the strength of [His] hand did the Lord take us out from Egypt, from the house of slaves' (Exodus 13:14).'"

וְשֶׁאֵינוֹ יוֹדֵעַ לִשְׁאוֹל – אַתְּ פְּתַח לוֹ, שֶׁנֶּאֱמַר, וְהִגַּדְתָּ לְבִנְךָ בַּיּוֹם הַהוּא לֵאמֹר, בַּעֲבוּר זֶה עָשָׂה ה' לִי בְּצֵאתִי מִמִּצְרָיִם.

And [regarding] the one who doesn't know to ask, you will open [the conversation] for him. As it is stated (Exodus 13:8), "And you will speak to your son on that day saying, for the sake of this, did the Lord do [this] for me in my going out of Egypt."

לב) שם ויניח של יד תחלה וכו' וצריך לכסות זרועו בטלית בשעת הנחה תפילין כדי שתהא הנחת תפילין בהצנע. שער הכוונות בדרוש ה' דתפילין ד"ה סדר הנחת התפילין. פע"ח שער התפילין פ"י. עו"ת דף ל"ד ע"ב הנד"מ בירושת"ו. א"ר אות ה'. ברכ"י סי' ז"ך אות ה'. ש"ץ דף ע"ל ע"ד. זכ"ל ח"א אות ת'. בי"ע בדיני הנחת תפילין אות כ"ח. כס"א אות ב'. שע"ת סוף סי' כ"ז. חס"ל אות י"ב, כף החיים להרח"פ סי' יו"ד אות י"ח, בן א"ח פ' וירא אות ט"ו ובס' בנימין זאב נתן סי' לדבר כי יד על כס יה והביאו ש"ץ שם ומהריק"ש. ז"ל טעמא טעים משום שנאמר והיה לך לאות על ידך ולא לאחרים יעו"ש. והביאו כף החיים שם. ובן א"ח שם, ואפי' יושב לבדו או בבית אפל ג"כ צריך לכסות כמ"מ מסתמיות דברי הרב ז"ל וכ"כ בן א"ח שם וכן בהנחת תפילין ש"ר צריך לכסות ראשו בטלית בשעת הנחה כדי שתהא בהצנע

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