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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Éloge de la complémentarité et de l'harmonie

Propos recueillis par Alexandre Nemni pour https://www.leclaireur.org


Il y a quelques années, un Chinois de 25 ans a vendu son rein droit 2800 euros pour acheter un iPhone 4 et un iPad 2[1]. Le marché semble faire la loi dans l’esprit de l’ultralibéralisme. Mais, selon la loi juive, peut-on tout vendre ? Tout acheter ?

Votre question est difficile parce que ce qui touche au corps pose le problème de la santé (que la Tora nous demande de préserver) et qu’il y a par ailleurs un interdit de se faire souffrir inutilement. Mais je saisis l’esprit de votre question et je vais vous répondre simplement, au risque de vous choquer (ce ne sera pas la première fois !)

L’attitude de la personne dont vous parlez n’a a priori rien d’exemplaire[2], mais imaginons qu’elle utilise cet argent non pas pour s’acheter un téléphone mais pour aider un proche dans le besoin. Vous seriez peut-être moins choqué. Eh bien, dans la Tora, la quête du gain (comme le fait de vouloir éviter des dépenses inutiles) n’est pas condamnée si l’argent est utilisé à bon escient.

Par exemple, le rav Moché Feinstein (Igrot Moché, ‘Hochen Michpat 1,103) permet de donner son sang contre une rétribution financière. Il déduit du Talmud (Baba Kama p.91b) que l’interdit de s’infliger une blessure ou une amputation n’existe que si cette action est faite de manière gratuite dans un esprit autodestructeur, mais pas si l’individu s’inflige une blessure dans un intérêt quelconque : dans ce cas, il est dans son droit, car il est maître de son corps.

Quant Ruth se marie avec un riche vieillard (Boaz) – on dirait aujourd’hui qu’elle se comporte en sugar baby – afin de pouvoir aider financièrement sa belle-mère, elle n’est pas critiquée (au contraire, elle est l’ancêtre du Messie[3] !) L’argent décuple les moyens de faire le bien et d’accomplir les commandements (mitsvot), c’est pourquoi il peut être une bénédiction.

Allons plus loin : la Tora (Genèse 32,25 commentée par Rachi) raconte que Jacob revint sur ses pas car il avait oublié des petites fioles. Le Talmud (‘Houlin p.91a) commente : « Cela nous apprend que les justes aiment leur argent plus que leur propre corps. » Cela semble invraisemblable sauf si l’on conçoit les biens matériels comme une extension des pouvoirs du corps, comme un moyen potentiellement au service du bien. C’est en ce sens que les textes disent que Dieu a accordé à Moïse (pour « rémunérer » son rôle de « courtier » entre lui et le peuple d’Israël) les éclats de pierre (d’une immense valeur financière) des Tables de la Loi au moment où elles furent gravées par ses soins (voir Rachi sur Exode 34,1). Les exemples de cet ordre sont innombrables et, pour aller encore plus loin, je dirais qu’il n’y a rien de répréhensible, selon nos textes, à ce que certains aspects de la vie religieuse (casherout, éducation juive, etc.) soient source de bénéfice. Le Talmud (voir par exemple Yoma p.38a) raconte qu’à l’époque du Temple certaines familles (de prêtres, notamment) s’étaient enrichies légitimement en monnayant leur savoir-faire (en matière d’animaux pour les sacrifices, de farine, d’huiles, d’encens, etc.). Les « marchands du Temple » si décriés par le christianisme n’ont, dans la tradition juive, rien de scandaleux.

Plus généralement, le Talmud (Ména’hot p.86a et Taharat Hakodech ad hoc) considère – à partir d’une réflexion sur l’huile d’olive utilisée dans le Temple – qu’il est du devoir des sages de veiller à ce que l’économie du pays fonctionne et génère de la richesse.

La Tora interdit le prêt à intérêt. Comment fonctionnent les banques israéliennes ? Les « astuces » halakhiques en la matière ne nuisent-elles pas aux plus fragiles ?

Les banques juives (pas qu’israéliennes) ont recours à ce qu’on appelle le héter iska. C’est un aménagement de la règle biblique qui repose sur l’idée de ne pas considérer l’argent comme un prêt mais comme un investissement dans une coentreprise, les profits étant partagés entre le propriétaire du capital et celui qui a obtenu le droit de l’utiliser et de le gérer. Le rabbin Baroukh Epstein (1860-1941, auteur du Tora Témima), qui était comptable de formation, explique que l’interdit biblique du prêt à intérêt correspond à une économie basée sur l’agriculture où chacun possède ses propres terres (selon le partage originel prévu par la Tora) et peut assurer son existence de façon complètement autonome. En effet, si un agriculteur ayant eu une mauvaise récolte doit emprunter avec intérêt pour semer l’année suivante, il s’enferme dans un cycle de pauvreté duquel il pourra difficilement sortir, car, même si l’année suivante il fait une meilleure récolte, les bénéfices que l’on peut tirer d’un champ étant toujours limités, il n’est pas sûr qu’il pourra rembourser le capital et les intérêts. Quand l’économie agricole a cédé le pas – notamment durant l’époque romaine, avec une ouverture sur toute la Méditerranée – à une économie de marché telle qu’on la connaît aujourd’hui, l’interdit biblique a été « contourné » car il ne correspondait plus à la situation actuelle. Dans une économie basée sur le commerce, l’endettement, même s’il est payant, peut générer de la richesse, puisque le commerce n’est possible que par l’investissement et que souvent le bénéfice obtenu dans la transaction dépasse le coût du prêt.

Le Talmud (Yévamot p.63) admet que le commerce est plus lucratif que l’agriculture (surtout s’il s’agit d’agriculture vivrière) mais il considère malgré tout qu’un homme ne doit pas être dépendant d’un autre en ce qui concerne sa nourriture. Pour le Talmud, un homme doit produire lui-même ce qu’il consomme et ce n’est que lorsqu’il est capable de produire son alimentation que la richesse et le surplus ont un sens. À l’époque messianique, les gens ne seront plus attirés par les richesses superflues, ils cesseront de voyager au bout du monde pour faire du commerce mais ils continueront à cultiver la terre pour produire leur propre nourriture, par ce qu’« un homme n’est un homme que s’il peut produire de la terre ce qui lui est nécessaire pour survivre ». (voir Tossfot, Maharcha, Ben Yehoyada, ad hoc). La Tora dit : « Et vous n'aurez aucune assurance sur votre vie. » (Deut. 28, 66) Le Talmud (Ména’hot p.104) commente ainsi ce verset : « C'est celui qui compte sur le boulanger pour lui donner du pain, parce qu'il n'a pas de grain en propre. » Pour qu’une économie soit stable, il faut que chaque homme (ou en tout cas le maximum de personnes) soit capable de produire sa propre nourriture et ses biens de première nécessité. Certes, la Tora ne pense pas qu’il faille s’arrêter là : il faut chercher la richesse par le commerce et, comme nous l’avons dit plus haut, la croissance économique est une mitsva. Mais le commerce ne doit pas être une nécessité, il doit être un plus qui crée du luxe et du surplus. Mais il n’y a aucun sens à chercher le surplus lorsque l’on ne peut pas produire le nécessaire.

Il arrive souvent que de grosses entreprises s’entendent, en formant des cartels, pour fixer les prix d’un produit et limiter la concurrence (or celle-ci pourrait pourtant diminuer le prix pour le consommateur). La loi juive interdit-elle de telles pratiques ? De même, la notion de syndicat et de représentation ouvrière chargée de défendre les intérêts des travailleurs existe-t-elle en droit hébraïque ?

Selon l’interprétation que font les sages du Psaume 10, de telles ententes posent un problème et la Tora interdit la spéculation. Dans ce texte, le roi David évoque les méchants qui persécutent sans foi ni loi les plus fragiles et qui volent les pauvres. Mais, demande le Talmud (Méguila p.17), « un pauvre n’a rien, que peut-on donc lui voler ? » Et les sages de répondre qu’il s’agit du spéculateur, celui qui fait monter les prix en spéculant sur les matières premières. Or, dans la vie pratique, l’interdit de prêter à intérêt contredit la condamnation de la spéculation, car si on peut obtenir des crédits à taux zéro, n’importe qui peut acheter une quantité énorme de blé et la garder en attendant que les prix montent pour réaliser un gros bénéfice. Les lois de la Tora semblent donc se contredire. Comment la Tora envisage-t-elle un système économique où les marchés ne sont pas régulés et où les taux sont nuls, tout en pensant pouvoir empêcher l’inflation des prix ? Pour empêcher la flambée des prix en gardant des taux zéro, il fallait qu’existe un marché des matières premières qui ne soit pas indexé sur la monnaie. En effet, dans le Lévitique (25, 35) l’interdit du prêt à intérêt évoque deux types d’emprunt possibles « N'accepte de sa part ni intérêt ni profit, mais crains ton Dieu, et que ton frère vive avec toi. Ne lui donne point ton argent à intérêt, ni tes aliments pour en tirer profit. » Il en ressort que l’on peut prêter de l’argent mais aussi que l’on peut prêter de la nourriture, par exemple emprunter un kilo de blé contre un autre kilo de blé. Si l’on crée un marché des matières premières qui n’est pas indexé sur la monnaie, on peut stabiliser les prix tout en gardant des taux d’intérêt nuls. Dans ce cas, c’est la monnaie qui s’aligne sur les matières premières et pas le contraire. Grâce au marché des matières premières, la valeur de l’argent s’établit par rapport à la quantité de nourriture que l’on peut acheter avec telle ou telle pièce d’or ou d’argent. Cependant, ce système ne pouvait fonctionner que dans une économie principalement basée sur l’agriculture où la richesse provenait essentiellement de la terre. Puisque tout le monde produisait des matières premières, il pouvait y avoir un marché des matières premières qui n’était pas indexé sur la monnaie. Plus l’économie s’est intégrée à l’empire romain, plus elle est devenue une société marchande, moins il était possible de garder un marché des matières premières sans monnaie, et plus les inégalités se sont accentuées.

Aux XVIe et XVIIe siècles, du fait de ces changements dans la vie économique, les décisionnaires ashkénazes ont réussi à surmonter les difficultés juridiques posées par les textes que j’ai évoqués et ont agi pour protéger le salaire des enseignants, des scribes, des éditeurs et des rabbins. Parfois, comme en Hongrie, on interdisait l’exercice du rabbinat à des sages n’étant pas originaires du pays (ce qui, juridiquement, revient à légitimer certaines formes de monopole économique). Bref, les premiers syndicats et les premiers cartels (position de pouvoir symbolique et financier) sont nés au sein de ces communautés juives d’Europe de l’Est[4]. Et cela, Marx – dont le grand-père était rabbin – le savait très bien. Depuis ces décisions halakhiques, l’entente (entre salariés, entre vendeurs, etc.) n’est pas interdite. Quant aux prix, le vendeur (ou un groupe de vendeurs) est libre de les définir, sauf pour quelques produits comme certaines denrées alimentaires. Encore une fois, comme je vous l’ai dit, le modèle idéal de la Tora c’est l’autonomie de chacun dans la production de son alimentation, etc. Une fois ce modèle délaissé, rien ne s’oppose – sauf exceptions précisées dans la halakha – à ce que « le marché fasse la loi ».

L’obsolescence programmée[5] a été inventée par un Juif américain – Bernard London, homme d’affaires philanthrope – qui voulait lutter contre le chômage (si les biens s’usent, il faut en produire d’autres et le travail est donc garanti). Mais cette pratique – désormais condamnée dans beaucoup de pays, surtout si l’information n’est pas donnée au consommateur – pose des problèmes moraux et écologiques. Selon la halakha, peut-on vendre un produit dont la qualité n’est volontairement pas idéale pour pousser à la consommation ultérieure ?

Un commerçant n’a pas le droit de vendre un produit dont il cache les défauts (voulus ou pas). C’est une forme de vol appelée en droit juif gnévat daat (fait d’abuser de la naïveté de l’autre). Mais de nos jours le client sait bien que la durée de vie du produit est contrôlée et le seul problème est celui du gaspillage (bal tach’hit), très réglementé en droit rabbinique et dont je vous avais plus longuement parlé dans le numéro 3 de L’éclaireur. Pour aller droit au but, si le vendeur en tire un bénéfice et qu’il ne ment pas sur la marchandise, c’est autorisé même s’il entraîne, par cette obsolescence, une forme de gâchis.

Vous êtes féru d’art, ce qui peut paraître étonnant pour un rabbin. L’art est devenu une marchandise comme les autres, objet de spéculations au point que certaines œuvres atteignent des sommes faramineuses (parfois sans lien avec leur valeur esthétique…). Cela vous affecte-t-il ?

L’art est un moyen de dépasser les limites du langage courant et il correspond à une démarche presque mystique. Certes, l’interdit biblique de la représentation donne l’impression que les arts visuels sont condamnés par notre tradition. En réalité, l’acte de création n’est pas problématique, bien au contraire. Mais l’œuvre créée, figée, peut, elle, devenir un simulacre (donc une forme d’idolâtrie). Toute la poésie occidentale s’inscrit – je pense à Lamartine, par exemple – dans le prolongement de l’œuvre artistique du roi David, l’auteur des Psaumes. Dans les Téhilim, David exprime la vérité la plus profonde de son âme. Vérité qu’on ne retrouve plus dans les tentatives ultérieures de le pasticher.

J’en viens à votre question : je dirais juste que le risque est grand qu’un artiste perde de sa créativité en voulant répondre à la demande du marché. De plus, s’il vit dans l’opulence, il risque de se défaire d’une partie de son originalité artistique. On doit au peintre Chaïm Soutine des tableaux saisissants où est représentée de la viande : celle dont il rêvait, n’ayant pas les moyens de se l’offrir. Quand il a mieux gagné sa vie, il a perdu une part de cette sensibilité et il jeûnait volontairement pour retrouver les conditions de créativité de ses débuts. Dans un autre registre, le Sartre de L’Être et le Néant – texte écrit sous l’Occupation –, est génial. Le reste de l’œuvre transpire le trop grand confort de l’auteur et n’est pas du même niveau.

La démocratisation de l’art comme la démocratisation de l’accès au savoir (et cela inclut le Kollel, ces lieux d’étude de la Tora où l’on est payé) créent un risque d’étouffer la créativité (et l’accès à la vérité). Mais sans la tuer complètement puisqu’il y a des exceptions (Picasso disait bien qu’il avait l’impression de gagner au loto tous les jours !). Comme le dit l’auteur du Méssilat Yécharim, la pauvreté comme la richesse sont des épreuves. Et certains les surmontent. Je résume : le seul risque de la marchandisation de l’art, c’est la perte de créativité. Mais ce risque n’est pas inéluctable. Et j’ose le parallèle avec le monde de l’étude juive et du rabbinat.

Selon la loi juive, la participation des plus riches à la vie collective est-elle d’une nature différente de celle des autres citoyens ou reste-t-elle calculée selon les mêmes règles (pourcentage des revenus par exemple) ?

Le Talmud (Baba Batra p.15 et suivantes) se demande qui, dans une ville donnée, doit participer aux frais destinés à se protéger d’agresseurs extérieurs. Si le risque est autre qu’économique, chaque citoyen doit contribuer financièrement de la même manière, qu’il soit riche ou pauvre. Mais si l’agression a des conséquences économiques (par exemple si l’intention des agresseurs est de dépouiller les habitants), alors les riches, qui sont plus menacés, doivent contribuer aux frais de protection proportionnellement à leur richesse. Ce texte (abondamment commenté dans la littérature rabbinique) que je résume dans ses très grandes lignes montre bien que la participation à la vie collective n’est légalement pas toujours proportionnelle aux revenus. La participation égale de tous les citoyens aux infrastructures collectives (ce que l’État/les institutions politiques doit mettre en œuvre, selon le judaïsme) est quelque chose de très différent de l’idée de solidarité sociale. Cet aspect-là est quant à lui proportionnel aux revenus (il s’agit du maasser, le dixième des revenus consacrés aux bonnes œuvres ou aux pauvres).

Bien entendu, il faut distinguer la loi de la morale, et même s’il n’y pas d’obligation formelle, une personne riche sera méritante en donnant une partie plus conséquente que celle requise par la loi pour la collectivité ou pour les pauvres.

Quels sont les devoirs de l’État envers ses citoyens ? Trouve-t-on dans la tradition juive quelque chose en rapport avec l’idée d’État providence ?

Dans l’esprit de ma réponse précédente, je vous dirais que l’État tel que le conçoit la tradition juive doit garantir le respect de la loi par tous et la propriété privée (des riches comme des pauvres). Il doit « gérer la situation, » et non pas imposer une redistribution égalitaire des biens. En droit juif, il est par exemple impensable d’exproprier quelqu’un (même un individu qui ne paie pas la dîme réglementaire, le maasser, ne fait pas l’objet d’une saisie, mais on peut agir par d’autres voies pour le contraindre à verser ce qu’il doit). Le roi David crut agir de façon juste en privant Mephibosheth de ses biens au profit de son serviteur (II Samuel, ch.16). Il fut critiqué par Dieu pour cet acte.

L’idée générale, c’est que « la roue tourne ». « Riche » et « pauvre » ne sont pas des essences. L’État doit faire au mieux pour maintenir la cohésion sociale, pour « colmater les brèches », sans aspirer à l’égalité économique de ses citoyens : il doit juste assurer le respect de la loi. L’opposition entre différentes classes – qui donnera ultérieurement l’opposition droite/gauche – est un héritage grec, pas juif. Quand on lit le Talmud (voir par exemple l’histoire de Kamtsa et Bar Kamtsa dans le traité Guitin p55b), on se rend compte qu’à la veille de la destruction du Temple, en terre d’Israël, les inégalités économiques étaient énormes (car l’économie était ultra-libérale). Au point que les pauvres, par ressentiment, brulèrent les réserves de nourritures et les matières premières des riches et provoquèrent le chaos. Leur haine n’engendra pas pour eux une meilleure situation mais la destruction du Temple. Ce que ce récit signifie c’est que l’histoire humaine évolue à son rythme, dans une dialectique qui donnerait raison à Hegel et tort à Marx – de sorte que les pauvres d’aujourd’hui sont globalement moins pauvres que ceux d’hier. Vouloir accélérer les choses de façon révolutionnaire n’arrange rien. Marx a très bien compris le libéralisme du Talmud et s’y est farouchement opposé. Mais la tradition ne critique pas la prospérité économique et voit dans la jalousie le ferment du chaos. Certes, on pourrait vouloir éviter les conflits (la « lutte des classes ») en répartissant égalitairement les richesses, mais ce n’est pas le sens de l’histoire que le judaïsme conçoit.


[1] Malheureusement pour lui, son rein gauche s’est infecté durant l’opération chirurgicale illégale et il est condamné à vivre alité et dialysé.

[2] Mais d’après les responsa du rabbin Moché Feinstein, on peut même aller jusqu’à considérer que si, pour cette personne, la vente d’un rein permet de satisfaire un réel besoin (économique, psychique), il n’y a fondamentalement pas d’interdit religieux à le faire.

[3] D’après rabbi Yéhouda haHassid, c’est même parce qu’elle a agi ainsi qu’elle est l’ancêtre du Messie. Se basant sur cette lecture, rabbi Moché Isserless (Rama) a autorisé dans le Choul’han Aroukh (Hagahot) les mariages « intéressés » et, dans un autre registre, le principe de ce qui deviendra le kollel : lieu d’étude intensive de la Tora pour adultes qui octroie une rémunération aux personnes qui le fréquentent. Dans cet esprit, le mariage d’un érudit avec une femme d’une famille aisée (encouragé par le Talmud) est légitime (car l’intérêt financier est au service d’une cause noble, en l’occurrence l’étude).

[4] Dans le monde séfarade, les choses ont globalement été un peu différentes puisque c’était l’autorité politique (le Sultan, par exemple) qui nommait le grand rabbin, supervisait la vie économique des Juifs, etc. et non la communauté.

[5] Ensemble des techniques par lesquelles un fabricant vise à réduire délibérément la durée de vie d'un produit pour en augmenter le taux de remplacement (ou pour pouvoir facturer la réparation).

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