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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Terouma 5774

Dans ce cours nous parlons d'une opposition entre le don de la torah et la construction du temple. Le don de la torah a ete une cause de conflit et de haine entre Israel et les nations, alors que le Mishkan a une portee universelle. Dans ce cours nous parlons d'une opposition entre le don de la Torah et la construction du temple. Le don de la torah a ete une cause de conflit et de haine entre Israel et les nations, alors que le Mishkan a une portee universelle, le Temple est une maison de priere pour toutes les nations.Ces deux aspect correspondent a deux aspects de la relation au divin, une relation a la providence personelle, et une relation a la providence tel qu'elle s'exprime a travers l'ordre du cosmos. Ces deux aspects correspondent a la double relation que l'homme entretient dans la conscience qu'il a de lui meme.  En effet, d'un cote il se sent comme une part infime du cosmos, anime par des forces qu'il ne controle pas vraiment et, d'autre part, il se sent un sujet controle par sa volonte propre. Nous parlons aussi du concept d'enracinement et d'arrachement chez Levinas et Simone Weil.

Les parachiot qui concluent le livre de l’exode parlent de la construction du mishkan, le temple portatif que les juifs vont utiliser pendant les 40 ans d’errance dans le désert. Ces parachiot suivent celle d’Ytro et de mishpatim qui parlent du don de la torah sur le mont Sinaï. 

La construction du mishkan avait pour but de rendre permanant l’événement du sinaïque. C’est pour cette raison que l’arche sainte, (se trouvant dans le saint des saints,) contenait les tables de la loi reçues au mont Sinaï. De plus, lorsque le mishkan a été construit, une voix provenait d’entre les chérubins pour appeler Moshé, et lui dicter les commandements de la torah, comme pour prolonger le don de la torah. (Nahmanide).

Cependant, la relation à D, tel qu’elle est envisagée par le don de la torah, est différente de celle organisée par le service du temple ou du mishkan.

Le talmud dans le traité de chabat (89) explique que le mot « Sinaï », vient du mot « sina », haine. Car par le don de la torah, la haine a été introduite entre Israël et les nations. Dans la même veine le talmud dans kidouchin (30b) dit : « à cause de la torah, même un père et un fils deviennent des ennemis l’un pour l’autre ». La torah est une source de haine, car elle n’est pas qu’un mode de vie, elle est aussi une idéologie, et toutes les idéologies sont des sources de haine.

Lorsque D donne la torah au peuple juif, il leur donne la liberté et le devoir d’interpréter le texte et de l’accomplir. Or, il est évident que chaque juif comprend la torah d’une manière différente. Il ne peut résulter du don de la torah que des conflits. De plus, par le fait que D ne donne la torah qu’au peuple d’Israël, et qu’il exclue complètement les nations de ce programme, il occasionne, par la même, une jalousie et une incompréhension entre Israël et les nations. 

L’étude de la torah et son accomplissement a pour but de forger la volonté de l’individu, c’est le coté viril, masculin du rapport à D. Evidemment le but du don de la torah n’est pas de créer une haine entre les hommes. La haine est une réalité irréductible de la nature humaine, le but de la torah est d’orienter et de canaliser cette haine de manière constructive. Il y a dans tout acte créatif et dans toute prise de conscience de soi l’expression d’une haine. La torah s’adresse à cette haine.

Par exemple, la torah cherche à canaliser la haine de soi par la violence de l’accomplissement des actes religieux. Le talmud dit (chabat 127b) « celui qui prie le matin tôt à la synagogue, il fait un acte de charité envers lui même ». Rashi explique, que la dépression est une violence que l’on veut s’infliger à soi même, naturellement l’homme a une tendance à se flageller, il aime se faire mal. En s’imposant la discipline de se lever tôt à la synagogue, l’homme réoriente la haine qu’il a de lui même dans un acte constructif, et par la suite cette haine de soi devient amour de soi, car l’homme devient  fier d’avoir pu s’imposer une discipline.

Il n’en demeure pas moins que cette aspect viril et quasi militaire du don de la torah est avant tout une affaire d’homme, ceci s’exprime clairement dans les versets de la parasha de Ytro, lorsque Moshé demande au peule de se préparer pour le don de la torah il dit : « Moïse descendit de la montagne vers le peuple, lui enjoignit la pureté et ils lavèrent leurs vêtements. 15 II dit au peuple: "Tenez-vous prêts pour le troisième jour; n'approchez point d'une femme. » Je pense qu’on ne pouvait pas être plus clair.

Par contre, le rapport à D envisagé dans le temple est un rapport beaucoup plus féminin. Le rôle des femmes dans la construction du temple est plus grand que celui des hommes, les versets disent «les femmes, accompagnées de leur mari accoururent. Tous les gens dévoués de cœur apportèrent boucles, pendants, anneaux, colliers, tout ornement d'or; quiconque avait voué une offrande en or pour le Seigneur. ». Le midrash et le talmud notent bien que les femmes sont arrivées les premières pour construire le temple et que les hommes ne faisaient que suivre. 

Le temple a pour vocation de créer et de représenter la concorde entre les nations, il est appelé « une maison de prière pour toutes les nations ». Lorsque Salomon construit le temple de Jérusalem, il fait une prière spéciale pour que les non juifs viennent prier au temple et que leur prière soit toujours exaucée. 

Les versets disent : « Mais est-ce qu'en vérité Dieu résiderait sur la terre? Alors que le ciel et tous les cieux ne sauraient te contenir, combien moins cette maison que je viens d'édifier! 28 Tu accueilleras cependant, Eternel, mon Dieu, la prière et les supplications de ton serviteur, tu exauceras la prière fervente qu'il t'adresse en ce jour: 29 que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur ce lieu dont tu as dit: "Mon nom y règnera", et que tu entendes les prières que ton serviteur t'y adressera. 30 Oui, tu entendras les supplications de ton serviteur et de ton peuple Israël, proférées en ce lieu; du haut du ciel où tu résides, tu les écouteras et tu pardonneras. 31 Si un homme pèche envers son prochain, et qu'on lui défère le serment, et qu'il vienne le prononcer ici, devant ton autel, 32 toi, tu l'entendras dans le ciel, tu agiras, tu feras justice à tes serviteurs, punissant le coupable et faisant retomber son méfait sur sa tête, favorisant l'innocent en raison de sa droiture. 33 Si ton peuple Israël est battu par un ennemi pour t'avoir offensé, mais qu'ensuite ils reviennent à toi, rendent hommage à ton nom, te prient et t'implorent dans cette maison, 34 toi, tu les entendras dans le ciel, tu pardonneras l'offense de ton peuple Israël, et tu le ramèneras dans le pays que tu as donné à ses pères. 35 Si le ciel se ferme et refuse la pluie, parce qu'ils auront péché devant toi, mais qu'ils prient dans ce lieu, rendent hommage à ton nom et reviennent de leur péché parce que tu les auras châtiés, 36 toi, tu les entendras dans le ciel, tu pardonneras le péché de tes serviteurs, de ton peuple Israël, en leur montrant le bon chemin où ils doivent marcher, et tu enverras la pluie à ce pays que tu as donné en possession à ton peuple. 37 Si une famine survient dans le pays, s'il y sévit une épidémie, une maladie des blés, une invasion de sauterelles, le siège de ses villes par l'ennemi, une calamité ou un fléau quelconques; 38 si quelque membre de ton peuple Israël te supplie et t'implore, chacun connaissant la plaie de son cœur et étendant les mains vers cette maison, 39 toi, tu l'entendras du ciel, ton auguste résidence, et tu agiras avec clémence, traitant chacun selon sa conduite, selon que tu connais son cœur, car seul tu connais le cœur de tous les humains. 40 De la sorte, ils te révéreront tout le temps qu'ils vivront sur cette terre que tu as donnée à nos aïeux. 41 Je t'implore aussi pour l'étranger qui ne fait pas partie de ton peuple Israël et qui viendrait de loin pour honorer ton nom. 42 Car ils entendront parler de ton grand nom, de ta main puissante et de ton bras étendu, et ils viendront prier dans cette maison; 43 toi, tu l'entendras du ciel, ton auguste résidence, et tu exauceras les vœux que t'adressera l'étranger, afin que tous les peuples du monde connaissent ton nom, qu'ils te révèrent comme ton peuple Israël, et qu'ils sachent qu'elle est sous l'invocation da ton nom, cette maison que j'ai bâtie. » 

Le temple est une consécration de l’amour universelle. Il représente l’amour de l’homme pour D et celui de D pour l’homme. Dans le temple la volonté individuelle s’efface dans une déprise de soi. L’homme devient un atome de l’univers infini. Tout s’unit pour former une harmonie anonyme et parfaite. (C’est l’univers rêvé de Badiou et de Cyrulnik)

Quatre siècles plus tard, le prophète Isaïe dit « Ainsi parle l'Eternel: "Observez la justice et faites le bien; car mon secours est près de venir et mon salut de se manifester. 2 Heureux l'homme qui fait cela, et le fils d'Adam qui s'y tient fortement! Heureux qui respecte le Sabbat et ne le profane point, et qui garde sa main de toute action mauvaise! 3 Et qu'il ne dise pas, le fils de l'étranger qui s'est rallié à l'Eternel: "Certes, le Seigneur m'exclura de son peuple!" Et qu'il ne dise pas, l'eunuque: "Hélas! Je ne suis qu'un arbre desséché!" 4 Car ainsi s'exprime l'Eternel: "Aux eunuques qui observent mes sabbats, qui se complaisent à ce que j'aime, qui s'attachent à mon alliance, à eux, j'accorderai, dans ma maison et dans mes murs, un monument, un titre qui vaudra mieux que des fils et des filles; je leur accorderai un nom éternel, qui ne périra point. 6 Et les fils de l'étranger, qui s'agrègent à l'Eternel, se vouant à son culte, aimant son nom et devenant pour lui des serviteurs; tous ceux qui observent le sabbat et ne le profanent point, qui persévèrent dans mon alliance, 7 je les amènerai sur ma sainte montagne, je les comblerai de joie dans ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur mon autel; car ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations. »

David, n’a pas eu le droit de construire le temple, car il avait passé sa vie à faire des guerres contre les nations environnantes pour protéger Israël, le temple ne pouvait être construit que par Salomon, décrit comme un homme de paix, qui ne va jamais partir en guerre, (et qui semble avoir eu du mal à rester trois jours sans femme.)

Par contre, le don de la torah au mont Sinaï est décrit comme un arrachement, une conversion (talmud Yevamoth 46). La conversion en hébreux se dit « étrangeté », la conversion dans le judaïsme, c’est un arrachement à son passé et à son identité, c’est un acte viril, une déchirure. La conversion est une volonté d’être par soi même en assument son étrangeté face au monde et sa famille. Les juifs en recevant la torah doivent s’arracher à leur passé, ils doivent devenir étranger au monde et étranger à eux même. Le don de la torah s’oppose à la construction du temple qui est un enracinement. 

Ces deux modalités du rapport à D correspondent à deux modalités du rapport à soi. L’homme se perçoit de deux manières contradictoires. D’un coté, il se sent comme le maitre de ses actions, il se ressent comme une volonté autonome et libre, (c’est la perception sartrienne de l’homme). D’un autre coté, l’homme se perçoit comme une part infime de l’univers et du cosmos, animé par des énergies qui s’agitent en lui et qu’il ne contrôle pas vraiment, (c’est la vision spinoziste de l’homme). 

Le temple renvoie a un rapport cosmique a D. les sacrifices devaient être fait a des horaires précis correspondant au rythme astral du jour et de la nuit, des nouvelles lunes et des saisons. Dans le temple l’homme crée un rapport à D en envisageant son dévoilement à travers les forces cosmiques de la nature. Dans le temple l’homme n’existe pratiquement pas en tant que volonté individuelle, tout le service est organisé de manière précise et invariable.

Le but du temple est aussi d’introduire une spiritualité dans le rapport a la vie quotidienne, le service consiste a faire du pain, ou a bruler des morceaux de viande, ou de l’encens, ou a allumer une lampe, des actions que tous les juifs faisaient chez eux tous les jours. 

Les travaux interdits le chabat sont ceux qui étaient utilisés pour la construction du temple, la construction du temple avait pour but d’insuffler de la spiritualité dans le travail quotidien. Lorsqu’un homme se sent une part du cosmos et du développement de « la vie universelle», toutes ses actions deviennent empreintes de spiritualité et d’éternité.

Le talmud explique que pendant la période du deuxième temple les juifs étaient respectueux de la halacha, ils étudiaient la torah, et le service du temple était accompli de manière exemplaire. Pourtant le temple a été détruit car il y avait une déconnection entre la partie féminine et la partie masculine de l’individu. 

Le but de l’exil c’est de créer une symbiose entre le temple et la torah du Sinaï. La prière rituelle est un exemple du chemin à prendre pour réaliser cette symbiose. D’une part cette prière est réglée sur le mouvement des astres, le texte rituel place l’homme devant l’infinité de l’espace et le déroulement de l’histoire, et d’autre part elle introduit la volonté de l’individu et par les demandes personnelles. 

Le talmud de Jérusalem dans le traité de « orlah », (le traité du prépuce), explique qu’il y a deux prépuces dans un fruit. Il y a l’épluchure du fruit et les graines du fruit. Le fruit, c’est ce qui est entre l’épluchure et les graines. L’épluchure c’est la femme et les graines c’est l’homme. Le but de l’histoire et le but de l’homme c’est de créer un lien entre ces deux dimensions de l’être.


 

Les documents

 

Texte 1 et 2: réception de la torah- étrangeté, haine des nations.

Yebamoth 46

Our Rabbis taught: 'If a proselyte was circumcised but had not performed the prescribed ritual ablution, R. Eliezer said, 'Behold he is a proper proselyte; for so we find that our forefathers (Those who departed from Egypt as heathens and received the Torah on Mount Sinai when they were, so to speak. converted to Judaism.)  were circumcised and had not performed ritual ablution'. If he performed the prescribed ablution but had not been circumcised, R. Joshua said, 'Behold he is a proper proselyte; for so we find that the mothers53  had performed ritual ablution but had not been circumcised'. The Sages, however, said, 'Whether he had performed ritual ablution but had not been circumcised or whether he had been circumcised but had not performed the prescribed ritual ablution, he is not a proper proselyte, unless he has been circumcised and has also performed the prescribed ritual ablution.

while R. Joshua [maintains that] in the case of the forefathers also ritual ablution was performed. Whence does he3  deduce it?4  If it be suggested, 'From that which is written, Go unto the people, and sanctify them to-day and to-morrow, and let them wash their garments,5  if where washing of the garments is not required6  ablution is required,7  how much more should ablution be required where washing of the garments is required',8  [it may be retorted that] that9  might have been a mere matter of cleanliness.10  — It is rather from here:11  And Moses took the blood, and sprinkled it on the people,12  and we have a tradition that there must be no sprinkling without ritual ablution.

Chabath 89

One of the Rabbis asked R. Kahana: Hast thou heard what the mountain of Sinai [connotes]? The mountain whereon miracles [nissim] were performed for Israel, he replied. Then it should be called Mount Nisal? But [it means] the mountain whereon a happy augury [siman] took place for Israel. Then it should be called, Mount Simanai? Said he to him, Why dost thou not frequent [the academy of] R. Papa and R. Huna the son of R. Joshua, who make a study of aggadah. For R. Hisda and Rabbah the son of R. Huna both said, What is [the meaning of] Mount Sinai? The mountain whereon there descended hostility [sin'ah] toward idolaters.

Textre 3 et 4 le mishkan et le beth hamikdash paix universelle

Rois 1 chapitre 8

Mais est-ce qu'en vérité Dieu résiderait sur la terre? Alors que le ciel et tous les cieux ne sauraient te contenir, combien moins cette maison que je viens d'édifier! 28 Tu accueilleras cependant, Eternel, mon Dieu, la prière et les supplications de ton serviteur, tu exauceras la prière fervente qu'il t'adresse en ce jour: 29 que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur ce lieu dont tu as dit: "Mon nom y règnera", et que tu entendes les prières que ton serviteur t'y adressera. 30 Oui, tu entendras les supplications de ton serviteur et de ton peuple Israël, proférées en ce lieu; du haut du ciel où tu résides, tu les écouteras et tu pardonneras. 31 Si un homme pèche envers son prochain, et qu'on lui défère le serment, et qu'il vienne le prononcer ici, devant ton autel, 32 toi, tu l'entendras dans le ciel, tu agiras, tu feras justice à tes serviteurs, punissant le coupable et faisant retomber son méfait sur sa tête, favorisant l'innocent en raison de sa droiture. 33 Si ton peuple Israël est battu par un ennemi pour t'avoir offensé, mais qu'ensuite ils reviennent à toi, rendent hommage à ton nom, te prient et t'implorent dans cette maison, 34 toi, tu les entendras dans le ciel, tu pardonneras l'offense de ton peuple Israël, et tu le ramèneras dans le pays que tu as donné à ses pères. 35 Si le ciel se ferme et refuse la pluie, parce qu'ils auront péché devant toi, mais qu'ils prient dans ce lieu, rendent hommage à ton nom et reviennent de leur péché parce que tu les auras châtiés, 36 toi, tu les entendras dans le ciel, tu pardonneras le péché de tes serviteurs, de ton peuple Israël, en leur montrant le bon chemin où ils doivent marcher, et tu enverras la pluie à ce pays que tu as donné en possession à ton peuple. 37 Si une famine survient dans le pays, s'il y sévit une épidémie, une maladie des blés, une invasion de sauterelles, le siège de ses villes par l'ennemi, une calamité ou un fléau quelconques; 38 si quelque membre de ton peuple Israël te supplie et t'implore, chacun connaissant la plaie de son cœur et étendant les mains vers cette maison, 39 toi, tu l'entendras du ciel, ton auguste résidence, et tu agiras avec clémence, traitant chacun selon sa conduite, selon que tu connais son cœur, car seul tu connais le cœur de tous les humains. 40 De la sorte, ils te révéreront tout le temps qu'ils vivront sur cette terre que tu as donnée à nos aïeux. 41 Je t'implore aussi pour l'étranger qui ne fait pas partie de ton peuple Israël et qui viendrait de loin pour honorer ton nom. 42 Car ils entendront parler de ton grand nom, de ta main puissante et de ton bras étendu, et ils viendront prier dans cette maison; 43 toi, tu l'entendras du ciel, ton auguste résidence, et tu exauceras les vœux que t'adressera l'étranger, afin que tous les peuples du monde connaissent ton nom, qu'ils te révèrent comme ton peuple Israël, et qu'ils sachent qu'elle est sous l'invocation da ton nom, cette maison que j'ai bâtie.

Isaie 56

Ainsi parle l'Eternel: "Observez la justice et faites le bien; car mon secours est près de venir et mon salut de se manifester. 2 Heureux l'homme qui fait cela, et le fils d'Adam qui s'y tient fortement! Heureux qui respecte le Sabbat et ne le profane point, et qui garde sa main de toute action mauvaise! 3 Et qu'il ne dise pas, le fils de l'étranger qui s'est rallié à l'Eternel: "Certes, le Seigneur m'exclura de son peuple!" Et qu'il ne dise pas, l'eunuque: "Hélas! Je ne suis qu'un arbre desséché!" 4 Car ainsi s'exprime l'Eternel: "Aux eunuques qui observent mes sabbats, qui se complaisent à ce que j'aime, qui s'attachent à mon alliance, à eux, j'accorderai, dans ma maison et dans mes murs, un monument, un titre qui vaudra mieux que des fils et des filles; je leur accorderai un nom éternel, qui ne périra point. 6 Et les fils de l'étranger, qui s'agrègent à l'Eternel, se vouant à son culte, aimant son nom et devenant pour lui des serviteurs; tous ceux qui observent le sabbat et ne le profanent point, qui persévèrent dans mon alliance, 7 je les amènerai sur ma sainte montagne, je les comblerai de joie dans ma maison de prières, leurs holocaustes et autres sacrifices seront les bienvenus sur mon autel; car ma maison sera dénommée Maison des prières pour toutes les nations."

Texte 5 et 6 Construction anonyme

Ezra 5 Les adversaires de Juda et de Benjamin, ayant appris que les [Israélites] revenus de l'exil bâtissaient un sanctuaire à l'Eternel, Dieu d'Israël, 2 se présentèrent à Zorobabel et aux chefs des familles et leur dirent: "Nous voulons bâtir de concert avec vous, car, comme vous, nous recherchons votre Dieu, et c'est à lui que nous offrons des sacrifices depuis les jours d'Essar-Haddôn, roi d'Assyrie, qui nous a transportés ici." 3 Zorobabel, Yêchoua et les autres chefs des familles d'Israël leur répondirent: "Il ne vous appartient pas de construire avec nous une maison à notre Dieu: nous seuls, tant que nous sommes, nous voulons faire la construction en l'honneur de l'Eternel, Dieu d'Israël, ainsi que nous l'a ordonné Cyrus, roi de Perse." 4 Alors la population du pays s'appliqua à décourager les habitants de la Judée et à les détourner de bâtir en les intimidant. 5 De plus, ils soudoyaient contre eux des personnages influents pour entraver leur projet, tant que vécut Cyrus, roi de Perse, et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse.

Talmud erehin 5/ MISHNAH. AN IDOL-WORSHIPPER ACCORDING TO R. MEIR CAN BE MADE THE SUBJECT OF A VALUATION BUT CANNOT EVALUATE, WHEREAS ACCORDING TO R. JUDAH HE MAY EVALUATE BUT CANNOT BE MADE THE SUBJECT OF A VALUATION. BOTH AGREE, HOWEVER, THAT HE CAN BOTH VOW ANOTHER'S WORTH AND HAVE HIS WORTH VOWED BY OTHERS.

The decision of R. Meir appeals to logic as it is written: Ye have nothing to do with us to build a house unto our God.12….  How, indeed, does R. Judah deal with ‘Ye have nothing to do with us’? —, said Raba: It16 was due to the ‘weakening of the hands’ as it is written: Then the people of the land weakened the hands of the people of Judah and harried them while they were building.

One [Baraitha] taught: If an idol-worshipper offers a freewill- gift towards Temple repairs ‘one accepts it from him, whilst another [Baraitha] taught: One does not accept it from him. Said R. Ela in the name of R. Johanan: This is no difficulty: The first applies to the beginning,1 the latter to the end.2 For R. Assi said in the name of R. Johanan: In the beginning one should not accept from them even salt or water, whereas at the end one may not accept a thing that can be easily identified,3 but something that cannot easily be identified one may accept. What is a ‘thing that can be easily identified’? — R. Joseph said: Like the cubit [of metal] keeping off the raven.4

 R. Joseph raised an objection: And a letter unto Asaph the keeper of the king's park [that he may give me timber to make beams, etc.]?5 — Abaye said: It is different with the government because it will not retract. For Samuel has said: If the government said, I will uproot a mountain, it will uproot the mountain and not retract!

 Rab Judah said in the name of Rab: If an idol-worshipper separated the terumah6 from his pile [ofproduce], then we examine him. If he said:7 I have separated it with the same intention as an Israelite, it is to be handed to the priests but if not, it must be hidden, because we consider the possibility of his having in his heart intended it for the Lord

« un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivant certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. »

Tout instituteur ou professeur qui le désirerait et qui aurait les connaissances et le talent pédagogique nécessaires serait libre de parler aux enfants non seulement du christianisme, mais aussi, quoiqu'en insistant beaucoup moins, de n'importe quel autre courant de pensée religieuse authentique. Une pensée religieuse est authentique quand elle est universelle par son orientation. (Ce n'est pas le cas du judaïsme, qui est lié à une notion de race.)

Si une telle solution était appliquée, la religion cesserait peu à peu, il faut l'espérer, d'être une chose pour ou contre laquelle on prend parti de la même manière qu'on prend parti en politique.

Ainsi l'objet de cette certitude est une disposition éternelle et universelle constituant le fondement de l'ordre invariable du monde. La Providence divine n'apparaît jamais autrement, sauf erreur, ni dans les textes sacrés de la Chine, de l'Inde et de la Grèce, ni dans les Évangiles.

Mais quand la religion chrétienne fut officiellement adoptée par l'Empire romain, on mit dans l'ombre l'aspect impersonnel de Dieu et de la Providence divine. On fit de Dieu une doublure de l'Empereur. L'opération fut rendue facile par le courant judaïque dont le christianisme, du fait de son origine historique, n'avait pu se purifier. Jéhovah, dans les textes antérieurs à l'exil, a avec les Hébreux la relation juridique d'un maître avec des esclaves. Ils étaient esclaves du Pharaon ; Jéhovah, les ayant tirés des mains du Pharaon, a succédé à ses droits. Ils sont sa propriété, et il les domine comme n'importe quel homme domine ses esclaves, sauf qu'il dispose d'un choix plus large de récompenses et de châtiments. Il leur commande indifféremment le bien ou le mal, mais beaucoup plus souvent le mal, et dans les deux cas ils n'ont qu'à obéir. Il importe peu qu'ils soient maintenus dans l'obéissance par les mobiles les plus vils, pourvu que les ordres soient exécutés.

Une telle conception était précisément à la hauteur du cœur et de l'intelligence des Romains. Chez eux l'esclavage avait pénétré et dégradé toutes les relations humaines.

La tâche de l'école populaire est de donner au travail davantage de dignité en y infusant de la pensée, et non pas de faire du travailleur une chose à compartiments qui tantôt travaille et tantôt pense. Bien entendu, un paysan qui sème doit être attentif à répandre le grain comme il faut, et non à se souvenir de leçons apprises à l'école. Mais l'objet de l'attention n'est pas tout le contenu de la pensée. Une jeune femme heureuse, enceinte pour la première fois, qui coud une layette, pense à coudre comme il faut. Mais elle n'oublie pas un instant l'enfant qu'elle porte en elle. Au même moment, quelque part dans un atelier de prison, une condamnée coud en pensant aussi à coudre comme il faut, car elle craint d'être punie. On pourrait imaginer que les deux femmes font au même instant le même ouvrage, et ont l'attention occupée par la même difficulté technique. Il n'y en a pas moins un abîme de différence entre l'un et l'autre travail. Tout le problème social consiste à faire passer les travailleurs de l'une à l'autre de ces deux situations.

Nous ne sommes pas aujourd'hui, ni intellectuellement ni spirituellement, capables d'une telle transformation. Ce serait beaucoup si nous étions capables de commencer à la préparer. Bien entendu, l'école n'y suffirait pas. Il faudrait que tous les milieux où subsiste quelque chose qui ressemble à de la pensée y participent – les Églises, les syndicats, les milieux littéraires et scientifiques. On ose à peine mentionner dans cette catégorie les milieux politiques.

Cette vocation est la seule chose assez grande pour la proposer aux peuples au lieu de l'idole totalitaire. Si on ne la propose pas de manière à en faire sentir la grandeur, ils resteront sous l'emprise de l'idole.

C'était bien le cas en Grèce. Que s'est-il donc passé de-puis ? Comment se fait-il que cette science, qui, quand l'épée romaine la fit tomber en défaillance, avait l'esprit religieux pour essence, se soit éveillée matérialiste au sortir de sa longue léthargie ? Quel événement était survenu dans l'intervalle ?

Il s'était produit une transformation dans la religion. Il ne s'agit pas de l'avènement du christianisme. Le christianisme originel, tel qu'il se, trouve encore présent pour nous dans le Nouveau Testament, et surtout dans les Évangiles, était, comme la religion antique des Mystères, parfaitement apte à être l'inspiration centrale d'une science parfaitement rigoureuse. Mais le christianisme a subi une transformation, probablement liée à son passage au rang de religion romaine officielle.

Après cette transformation, la pensée chrétienne, excepté quelques rares mystiques toujours exposés au danger d'être condamnés, n'admit plus d'autre notion de la Providence divine que celle d'une Providence personnelle.

Cette notion se trouve dans l'Évangile, car Dieu y est nommé le Père. Mais la notion d’une Providence impersonnelle, et en un sens presque analogue à un mécanisme, s'y trouve aussi. « Devenez les fils de votre Père, celui des cieux ; car il fait lever le soleil sur les méchants et les bons, et fait tomber la pluie sur les justes et les injustes... Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Matth., 5, 45.)

Ainsi c'est l'impartialité aveugle de la matière inerte, c'est cette régularité impitoyable de l'ordre du monde, absolument indifférente à la qualité des hommes, et de ce fait si souvent accusée d'injustice – c'est cela qui est proposé comme modèle de perfection à l'âme humaine. C'est une pensée d'une profondeur telle que nous ne sommes pas même aujourd'hui capables de la saisir ; le christianisme contemporain l'a tout à fait perdue.

Toutes les paraboles sur la semence répondent à la notion d'une providence impersonnelle. La grâce tombe de chez Dieu dans tous les êtres – ce qu'elle y devient dépend de ce qu'ils sont ; là où elle pénètre réellement, les fruits qu'elle porte sont l'effet d'un processus analogue à un mécanisme, et qui, comme un mécanisme, a lieu dans la durée. La vertu de patience, ou pour traduire plus exactement le mot grec, d'attente immobile, est relative à cette nécessité de la durée.

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