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Writer's pictureRav Uriel Aviges

Nasso 5772


Introduction : dépendance affective et liberté.

« Les gens laissent parfois un même problème faire leur malheur pendant des années, alors qu’ils pourraient simplement dire : « et alors! ». C’est une de mes phrases préférées, « et alors! ». « Ma mère ne ma pas aimé ! », « et alors! ». « Mon mari ne veut pas me baiser !» « Et alors? », « Je réussis, mais je suis toujours seul ! », « et alors ! ». Je me demande comment j’ai pu survivre toutes ces années avant de trouver le truc, j’ai mis longtemps a l’apprendre, mais une foi qu’on l’a trouvé, on ne l’oublie plus jamais. »

Si j’avais eu le mérite d’être l’auteur de cette phrase, cela aurait été surement la phrase la plus intelligente que j’aurais jamais écrites dans ma vie, mais, malheureusement, cette phrase n’est pas de moi, elle est d’Andy Warhol. 

Cependant, rares sont les hommes capables de vivre dans le détachement décrit par Warhol. Les individus sont dépendants émotionnellement les uns des autres et cette dépendance émotionnelle n’est pas facile a vivre. 

La dépendance affective est parfois complexe ; il peut être vital pour un homme ou pour une femme d’avoir quelqu’un qui dépend de lui.

Ce désir de « faire dépendre l’autre de soi » ou « de dépendre d’un autre » est antinomique à la volonté d’être libre et indépendant. Le désir de liberté anime aussi chaque être humain. La contradiction de ces deux forces est la source de tous les problèmes familiaux et de nombreux problèmes relationnels dans le monde du travail. L’homme a besoin de dépendre ou de rendre l’autre dépendant émotionnellement ou financièrement, alors que dans le même temps, il rêve de liberté et d’indépendance.

A partir de l’étude du passage de la sotah on peut tenter de comprendre l’articulation de ces deux désirs contradictoires pour pouvoir les gérer.

Chapitre 1 : Le sado masochisme dans les rapports de dépendance émotionnelle

Lorsque l’on parle de dépendance on parle automatiquement de rapport de force. On peut même dire que l’amour est un rapport de dépendance structuré par un rapport de force.

Ces rapports de force sont décrits par la torah dans le passage de la sotah. Le cas de la sotah est un cas improbable. Pour qu’il advienne, il faut que le mari soit possédé par « un esprit de jalousie », il doit avertir sa femme deux fois devant deux témoins en lui disant « ne t’isoles pas avec untel ! ». Il faut, ensuite, que la femme s’isole avec la personne interdite devant un témoin. Alors, dans ce cas, si le mari et la femme ne veulent pas divorcer, le mari apporte sa femme au temple, là, si elle prétend ne pas avoir eu de rapports sexuels avec la personne interdite, on déchire ses habits et on la décoiffe et tout le monde vient la voir nue sur l’esplanade du temple. Ensuite, on lui fait boire de l’eau dans laquelle le nom de D été effacé, en lui faisant jurer qu’elle dit la vérité. Si elle n’avait pas trompé son mari, elle était quitte et elle tombait enceinte, si non elle mourait. 

Il y a plusieurs questions évidentes sur ce passage de la sotah. Si une femme veut quitter son mari, elle peut divorcer. Si elle ne divorce pas, c’est qu’elle veut rester avec son conjoint. Alors, pourquoi enfreint-elle les avertissements de son mari d’une manière intentionnelle puisqu’elle sait qu’il est jaloux ? Et si elle ne veut plus de lui, pourquoi est elle prête dans un deuxième temps à subir une humiliation publique pour sauver son couple, alors qu’un jour avant elle faisait tout pour pousser son mari a bout ? 

On peut poser la même question concernant le mari. Si il pense que sa femme le trompe et qu’il veut la divorcer, pourquoi ne divorce-t-il pas ? Qu’est ce que le mari gagne à voir sa femme humiliée et dénudée dans l’esplanade du temple aux yeux de tous ? (On ne peut pas dire que l’enjeux soit la « ketoubah », la somme d’argent à payer à la femme, puisque la ketoubah est une institution rabbinique tardive, qui n’existait pas à l’époque de la torah (selon une grande partie des décisionnaires)).

Le texte de la torah montre bien, que le mari et la femme ne se contrôlent plus, le texte dit que l’homme est possédé par « un esprit de jalousie », alors que la femme est possédée par « un esprit de folie » pour le talmud. Pourtant, en général, la torah ne ‘s’adresse pas a des malades mentaux, la torah dit que les fous ne sont pas astreints par les commandements de la loi. Le fait que la torah décrive et légifère sur ce cas, montre qu’elle considère le comportement des protagonistes naturel et légitime. Comment comprendre cela ?

Une autre question concerne la mise à nue en publique de la sotah. Cette mise à nue n’est pas explicite dans le texte de la torah, mais elle est explicite dans la Mishna. Pour la torah, la pudeur « la tsniouth » est une valeur primordiale, elle est associée à la dignité humaine. L’erreur de la sotah c’est d’avoir manqué de pudeur. Alors, pourquoi déchire-t-on publiquement ses habits en découvrant ses seins et ses cheveux, n’est ce pas aller à l’encontre de la tsniouth ? De plus la dignité humaine est la base de toutes les valeurs morales, alors, comment peut on dégrader l’être humain publiquement, en espérant de ce fait faire triompher la morale dans la société ? 

En outre, vu que la sotah est avertie devant témoins à plusieurs reprises, la sotah connait à l’avance les conséquences de son acte lorsqu’elle s’isole avec un homme. Elle sait, qu’elle va être mise à nue et humiliée publiquement dans l’esplanade du temple, mais elle le fait tout de même. Il semble de ce fait, qu’au fond d’elle-même, cette femme désire ardemment être dégradée publiquement. Le fait que cette humiliation publique sauve le couple montre que le mari et la femme voient dans cet événement une preuve d’amour. La femme veut être punie par la jalousie de son mari, elle voit dans la violence de la jalousie du mari une preuve d’amour. De même, le mari pardonne l’effronterie de sa femme parce qu’il voit dans son humiliation une preuve d’amour, puisqu’elle s’humilie pour lui. On est en plein sado masochisme.

La sotah est humiliée au point de perdre toute dignité humaine. Les textes du talmud mettent l’animal et la sotah au même niveau. La mishna dit « elle s’est comportée comme un animal on doit la traiter comme un animal. » Un des plus grands commentateurs du 10ème siècle, rabenou Guershom Meor Hagolah, va plus loin, il dit dans son commentaire sur le traité de keritout que la sotah doit être considérée comme « un morceau de viande sans conscience ». La sotah s’inflige cette humiliation en toute connaissance de cause et elle semble jouir de cette humiliation.

Chapitre 2 : Qu’est ce qui peut pousser l’être humain à vouloir devenir un objet

La sotah est une femme qui veut être un objet, un objet de jalousie pour son mari, ou un bout de viande pour les autres. La torah ne pense pas que ce désir régressif peut être combattu frontalement par un discours moral. La torah ne pense pas, que l’on peut apprendre la pudeur à une femme en lui imposant une niquab ou un tchador, au contraire, on apprend la pudeur à la femme en la mettant nue publiquement, pourquoi ?

Revenons à nos remarques précédentes, la sotah et son mari semblent éprouver une jouissance sado masochiste. Le masochiste jouit de ses souffrances par ce qu’il s’identifie à la domination du dominant. 

Dans le cas de la sotah, lorsque la femme est humiliée, elle ressent à travers la force de son mari qui l’humilie, sa propre force. Elle est heureuse d’être subjuguée par la force d’un autre, par ce qu’elle peut se projeter dans cette force comme si elle était la sienne. 

Lacan et Freud pensent que le sexe est l’endroit où se focalise la projection et l’identification. Pour eux une fille s’identifie à sa mère, tandis que le fils s’identifie au père, l’identification est toujours orientée vers les personnages du même sexe. A mon avis, cette vision du rapport projectif est incomplète, car il existe aussi une autre projection « transsexuelle » où le fils s’identifie à sa mère, et la fille s’identifie à son père. Je pense, comme avant moi l’ont pensé le rav Itzhak et le rav Yehudah Abrabanel, que tous les êtres humains sont, d’une certaine manière, transsexuels.

En fait, à la racine de la sexualité il y a toujours un désir transsexuel. A travers l’amour, la femme veut devenir homme et l’homme veut devenir femme. Lorsque la relation est harmonieuse la projection dans l’autre sexe se fait de manière indirecte, par procuration. L’homme reste homme, mais il vit sa féminité à travers la féminité de sa femme, de même, la femme reste femme et elle vit sa masculinité à travers la masculinité de son mari. 

Dans une relation saine, la femme a besoin d’avoir une image de son mari comme étant un homme fort, non pas par ce qu’elle cherche quelqu’un qui la domine, ni même qui la protège, mais plutôt, par ce que la femme vie sa masculinité par procuration à travers la force de son mari.

Le mari jaloux d’un autre, montre une image dégradée de lui-même, il montre une faiblesse, cette faiblesse empêche sa femme de vivre sa « masculinité » à travers son mari. Pour la femme le masculin doit être fort et sure de lui même. Rashi dit que l’homme qui ne donne pas de tsedakah est puni par le fait, qu’un jour, sa femme deviendra sotah. En donnant de la tsedakah l’homme montre qu’il est fort, il montre qu’il a une place dans la société. De ce fait, la femme peut se projeter en lui et vivre sa masculinité à travers lui.

Mais, si l’homme est radin et qu’il ne donne rien, il passe aux yeux de sa femme pour un être faible, et sa femme ne pourra plus vivre sa masculinité à travers lui, elle aura besoin de vivre cette force masculine à travers sa propre humiliation, en devenant un bout de chair, un objet pour la foule. Ou bien, elle vivra sa masculinité en dominant son mari.

Tous les êtres humains sont par nature transsexuels, ils portent en eux une double identité sexuelle. Un coté masculin et un coté féminin, une identification au père et à la mère. 

Cette double tendance crée un conflit interne à l’intérieur de l’homme. Dans la solitude, ce conflit s’exprime comme un rapport sado masochiste de l’homme avec lui-même. Lorsque l’homme est dur ou intransigeant avec lui-même ou avec les autres, il se sent coupable de ne pas avoir été plus compatissant et plus souple et lorsqu’il est faible et compatissant, il se sent coupable de ne pas avoir été assez dur. L’homme est toujours déchiré entre une féminité et une masculinité.

La résolution de ce conflit n’est possible que lorsque l’individu devient capable de vivre la sexualité opposée à celle de son corps à travers quelqu’un d’autre. Le désir amoureux c’est avant tout une volonté de se projeter dans la sexualité de l’autre, pour pouvoir « faire corps avec son propre corps » sans partage.

Une femme veut aimer un homme pour pouvoir vivre sa féminité d’une manière plus entière, elle peut le faire en vivant sa masculinité par procuration à travers son conjoint. De même l’homme cherche une femme pour vivre sa virilité d’une manière plus entière parce qu’il pourra vivre sa féminité indirectement en s’identifiant à la féminité de sa femme.

La dépendance affective de l’homme avec la femme ne doit pas être la source d’une relation de force sado masochiste, au contraire elle doit être la libération d’un tiraillement sado masochiste pré existant chez l’individu lorsqu’il est seul.

Dans les films de Walt Disney, tous les princes charmants sont habillés en rose, ils sont efféminés. Ce n’est pas pour rien. Le prince charmant doit avoir un certain coté féminin pour permettre à la femme de se projeter en lui, et il doit avoir aussi un autre coté masculin, à travers lequel la femme pourra vivre sa masculinité par procuration. 

 Selon les psychanalystes et certains témoignages, beaucoup de femmes fantasment d’être violées, cependant, elles ne désirent pas du tout l’être dans la réalité. Si elles le sont, elles restent traumatisées à vie. En fait, lorsque les femmes fantasment sur le viol, elles veulent ressentir la puissance masculine du violeur en se projetant dans la masculinité du partenaire. Dans le fantasme du viol, les femmes ne se projettent pas dans la femme violée, mais dans l’homme qui viole.

 En excitant la jalousie ou le désir de son mari, en lui faisant perdre le contrôle de lui-même, la femme sotah retrouve la force masculine du violeur. La sotah excite son mari trop faible, pour vivre sa masculinité par elle-même. Elle viole sont mari. Mais ce comportement est voué a l’échec, parce que la femme sait qu’elle est une femme et que sa masculinité est factice, c’est un « vent de folie ».

La femme ne peut être en paix avec elle-même et vivre véritablement sa masculinité qu’à travers l’identification à un homme, sans cette identification, le rapport à la masculinité devient automatiquement une relation sado masochiste avec elle même. La réciproque est aussi vraie pour l’homme et son coté féminin.

Chapitre 3 : la pudeur et la honte comme condition du langage et de la conscience de soi

On a coutume de dire que la différence fondamentale entre l’homme et l’animal c’est le langage. Pourtant, les animaux aussi communiquent, ils ont donc aussi un langage. En fait, ce qui fait le propre de l’homme c’est qu’il cherche à décrire le réel par le langage. L’homme pense que par ses mots il peut décrire le réel, les animaux eux, n’ont pas cette ambition, ils communiquent en vu d’une action à accomplir ou pour obtenir un gain quasi immédiat (Etienne Bimbenet).

 Allons plus loin, peut-on dire objectivement que le langage humain décrit le réel ? A priori, non, en disant « table » on n’a pas décrit la réalité d’une table. Le langage ce n’est qu’un système de symboles ou le signifiant ne décrit pas le signifié. Pourtant, l’homme cherche par le discours et la logique à faire coïncider le plus précisément possible le symbole du langage avec la réalité, bien que cela soit totalement impossible. L’homme juge toujours la valeur du langage en le comparant au réel. Une proposition verbale est vraie si on peut la vérifier dans le monde réel. Le langage s’organise autour du réel tout en le falsifiant.

Mais, d’où vient chez l’humain la possibilité ou la volonté d’organiser son langage de cette manière ? Pourquoi cherche-t-il à décrire le réel tout en le falsifiant ? En fait, l’homme sait que son langage ne colle pas vraiment avec le réel, mais il est important pour lui de l’organiser comme si il ne le savait pas, justement, pour se préserver une intimité, un recul et une indépendance face au réel. 

Par le langage, l’homme prend conscience de lui-même par ce qu’il sait qu’il est la source du substrat qui échappe au langage. L’homme sait qu’il existe comme étant la subjectivité qui parle et qui se trompe toujours dans son rapport au réel. L’homme doit créer l’erreur du langage pour pouvoir prendre conscience de lui-même. Le langage humain a pour première vocation de permettre à l’homme de garder une intimité et un recul face au monde, tout en y restant adapté. La conscience de l’humain est différente de celle de l’animal par ce que l’humain ressent une pudeur face au réel. Comme Moshe devant le buisson ardent, l’homme se cache la face devant la révélation du réel.

Bataille, s’est interrogé sur l’origine de la notion de « dignité humaine » dans les sociétés préhistorique. Depuis toujours l’homme a considéré que certains actes étaient honteux et indigne d’être fait en public. Bataille s’est demandé si ce sentiment de dignité et de honte était lié à la religion et au sacré ou si ce sentiment était intrinsèque à l’homme, existant avant même les premières formes de religions. (Lascaux, ou la naissance de l’art.) Il conclut que la conscience de la dignité humaine n’est pas liée au sacrée. L’homme a appris à avoir honte de certaine actions, il a appris la pudeur, avant même que la loi n’existe. La timidité et la pudeur ont été les comportements fondamentaux qui ont séparé l’homme de l’animal, elles sont consubstantielles au langage humain.

Le langage, comme la pudeur, sont nécessaires à l’homme pour prendre du recul face au réel, ils lui permettent de prendre conscience de lui-même en tant que sujet indépendant de son environnement.

Le langage humain ne peut exister que par ce qu’il y a une partie de nous qui échappe au langage, qui échappe à ce qui est communicable. Cette prise de conscience se traduit chez l’homme par la pudeur et la honte de faire certaines actions publiquement.

La pudeur et la dignité permettent à l’homme de gérer son rapport avec le réel. Lorsque la sotah manque de pudeur, elle perd du même coup sa conscience du réel, elle glisse dans une sorte de schizophrénie, elle est dépossédée d’elle-même et elle est « possédée par un esprit de folie ». En perdant sa pudeur, l’être humain perd sa capacité à prendre conscience de lui même. Il devient un animal, un morceau de viande, un objet sans conscience, (un joueur de l’équipe de France).

Le rav Yehudah Abrabanel (les dialogues d’amour) ainsi que son père le rav Itzhak Abrabanel (commentaire sur la genèse) expliquent que la conscience de l’homme découle de sa transsexualité.

En effet, dans la genèse tous les animaux sont créés en couple mâle et femelle, mais l’homme est créé mâle et femelle dans le même corps. Comme le dit talmud dans Eruvin, l’homme a été créé avec deux têtes collées dos à dos, une tête male et tête femelle.

Pour le rav Itzhak Abrabanel, la séparation d’Ève et Adam en deux corps ne pouvait être faite que dans un deuxième temps, après sa création, par ce qu’il fallait que même séparés, le male soit aussi femelle et que la femelle soit aussi mâle. C’est la dualité de la féminité avec la masculinité chez l’être humain qui a créé chez lui la conscience parlante.

L’homme a pris conscience de lui-même plus que l’animal, par ce qu’il sentait à l’intérieur de lui-même un conflit intérieur, « un deux en un», un coté masculin et un coté féminin. Contrairement à l’animal, L’homme a ressenti un désir de pudeur et de dignité par ce qu’il prenait conscience de la féminité qu’il y avait en lui. De même la femme a pris conscience de sa dignité par ce qu’elle a senti la masculinité en elle.

D’une certaine manière l’homme éprouve du désir pour lui-même, et la femme éprouve un désir pour elle-même, c’est pour cela qu’ils ont besoin de se cacher a eux même leurs corps. C’est aussi pour cela qu’ils ont du inventer le langage. (Pour désirer l’autre, il faut d’abord se désirer soi même, donc éprouver de la pudeur, contrairement à ce que le télévisons veut nous faire croire, une femme qui n’a pas de pudeur a peu de chance d’avoir une libido épanouie, par ce qu’elle ne se désire pas elle-même.)

 L’homme a eu besoin de s’extirper de la réalité brut du monde pour pouvoir gérer le conflit entre le masculin et le féminin qu’il y avait en lui. Par le langage, l’homme arrive à s’abstraire partiellement du réel, cette abstraction est nécessaire à l’homme pour qu’il puisse gérer sa double personnalité. Lorsqu’il est mature, en se mariant, l’être humain arrive à se reconnecter avec le réel en vivant une partie de sa sexualité par procuration. 

Conclusion : 

La femme a besoin de vivre sa masculinité par procuration pour établir un rapport sain avec le réel. C’est à travers cette projection « dans l’homme » qu’elle est capable de préserver sa dignité et sa pudeur et son indépendance face au monde. C’est à travers cette projection qu’elle échappe au rapport sado masochiste qu’elle entretient avec elle-même et avec les autres. C’est a partir de cette projection en une image positive du masculin qu’elle peut prendre conscience d’elle-même et se positionner face au langage et comprendre la limite des mots (et de la logique) et de l’environnement social.

 Cette identification en l’homme permet de distancier le fantasme d’avec le réel, les femmes rêvent du prince charmant, mais elles se marient souvent avec le premier venu. Lorsqu’une femme vit sa masculinité à travers un homme, elle n’a plus besoin de vivre ses rêves, elle peut faire face à la réalité.

De la même manière, l’homme acquiert sa liberté tout en devenant dépendant affectivement, par ce qu’il peut vivre sa transsexualité par procuration. Si l’homme peut vivre sa féminité à travers sa femme, alors, tout en étant dépendant affectivement d’elle, il se libère, par ce qu’il peut vivre pleinement sa virilité.

Pour vivre heureusement en couple, il faut être capable de vivre par procuration l’identité sexuelle de l’autre, tout en sachant rester conscient de son identité sexuelle propre.


 

Les documents

 

Toute chose prélevée ou tout objet consacré offert par les enfants d'Israël au pontife, lui appartiendra. 10 Possesseur d'une chose sainte, on peut en disposer; dès qu'on l'a donnée au pontife, elle est à lui." 11 L'Éternel parla à Moïse en ces termes: 12 "Parle aux enfants d'Israël et dis-leur: Si la femme de quelqu'un, déviant de ses devoirs, lui devient infidèle; 13 si un homme a eu avec elle un commerce charnel à l'insu de son époux, et qu'elle ait été clandestinement déshonorée, nul cependant ne déposant contre elle, parce qu'elle n'a pas été surprise, 14 mais qu'un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu'il soupçonne sa femme, effectivement déshonorée; ou qu'un esprit de jalousie se soit emparé de lui et qu'il soupçonne sa femme, bien qu'elle n'ait point subi le déshonneur, 15 cet homme conduira sa femme devant le pontife, et présentera pour offrande, à cause d'elle, un dixième d'épha de farine d'orge; il n'y versera point d'huile et n'y mettra point d'encens, car c'est une oblation de jalousie, une oblation de ressouvenir, laquelle remémore l'offense. 16 Et le pontife la fera approcher, et il la placera en présence du Seigneur.

Rashi

Un homme, un homme, lorsque sa femme se détournera Que vient-il d’être écrit ? « Et chaque homme, les saintetés seront à lui » (verset 10) ? Si tu gardes par devers toi les dons revenant au kohen, par ta vie ! tu devras te présenter devant lui pour lui amener la femme soupçonnée d’infidélité (Berakhoth 63a).

Un homme, un homme [Cette répétition] nous apprend qu’elle est doublement infidèle : à Hachem, « “homme” de guerre » (Chemoth 15, 3) là-haut, et à son mari ici-bas.

Lorsque sa femme se détournera (tistè) Nos maîtres ont enseigné : L’acte d’adultère n’est commis que par ceux qui sont possédés par un vent de folie (chetouth). Il est écrit en effet : « lorsqu’elle se détournera » et d’autre part : « Commettre un adultère, c’est être insensé » (Michlei 6, 32). Quant au sens littéral du texte, il est le suivant : Si elle se détourne des voies de la pudeur et qu’elle lui devient suspecte…, comme dans : « Détourne-toi (seté) et passe outre » (ibid. 4, 15) ou : « Que ton cœur ne se détourne pas (yest) vers ses voies » (ibid. 7, 25).

תלמוד בבלי מסכת סוטה דף ב עמוד ב

אמר ריש לקיש: מה לשון קינוי? דבר המטיל קנאה בינה לבין אחרים. אלמא קסבר: קינוי על פי עצמו, וכולי עלמא לא ידעי דקני לה, ואמרי מאי דקמא דקא בדלה? ואתו למיעבד קנאה בהדה. ורב יימר בר ר' שלמיא משמיה דאביי אמר: דבר המטיל קנאה בינו לבינה. אלמא קסבר: קינוי על פי שנים עדים, וכולי עלמא ידעי דקני לה, ואיהו הוא דאתי למיעבד קנאה בהדה אלמא קסברי, דאסור לקנאות. ומאן דאמר: מותר לקנאות, מהו לשון קינוי? אמר רב נחמן בר יצחק: אין קינוי אלא לשון התראה, וכן הוא אומר: +יואל ב+ ויקנא ה' לארצו.

Sotah 2b

Resh Lakish said: What is the meaning of the term kinnui?23 A matter which causes hatred [Kin'ah] between her and others. Consequently he holds that the warning can be on [the husband's] personal testimony; and since not everybody knows that he gave her a warning and they say: 'What has happened that she holds herself aloof?' they will proceed to cause hatred against her. R. Jemar b. Shelemia said in the name of Abaye: [Kinnui means] a matter which causes hatred between husband and wife. Consequently he holds that the warning must be on the testimony of two witnesses and everybody is aware that he gave her a warning,24 and it is he who proceeds to cause hatred against her. Conclude that they hold that it is forbidden to give a warning;1

but according to him who says that it is permissible to give a warning, what is the meaning of Kinnui? — R. Nahman b. Isaac said: Kinnui means nothing but 'warning;' and thus Scripture states: Then the Lord warned [wa-yekna] his land.

תלמוד בבלי מסכת סוטה דף ג עמוד א

תנא דבי רבי ישמעאל: אין אדם מקנא לאשתו אא"כ נכנסה בו רוח, שנאמר: ועבר עליו רוח קנאה וקנא את אשתו. מאי רוח? רבנן אמרי: רוח טומאה, רב אשי אמר: רוח טהרה. ומסתברא כמאן דאמר רוח טהרה, דתניא: וקנא את אשתו - רשות, דברי ר' ישמעאל, ר"ע אומר: חובה; אי אמרת בשלמא רוח טהרה - שפיר, אלא אי אמרת רוח טומאה, רשות וחובה לעיולי לאיניש רוח טומאה בנפשיה

Sotah 3a

The School of R. Ishmael taught: A man does not warn his wife unless a spirit11 enters into him; as it is said: 'And the spirit of jealousy came upon him and he be jealous of his wife'. What is the meaning [of the word] 'spirit'? — The Rabbis declare, It is a spirit of impurity;12 but R. Ashi declares, It is a spirit of purity.13 Reasonable is the view of him who declares that it is a spirit of purity, because it was taught: and he be jealous of his wife — this is voluntary14 in the opinion of R. Ishmael; but R. Akiba says: It is obligatory. It is well if you say that it means a spirit of purity, then everything is right; but if you say that it means a spirit of impurity, is it voluntary or obligatory for a man to introduce a spirit of impurity into himself!

[To turn to] the main text: And he be jealous of his wife — this is voluntary in the opinion of R. Ishmael; but R. Akiba says: It is obligatory.

תלמוד בבלי מסכת גיטין דף צ עמוד א

מתני'. בית שמאי אומרים: לא יגרש אדם את אשתו אלא אם כן מצא בה דבר ערוה, שנאמר: +דברים כ"ד+ כי מצא בה ערות דבר; ובית הלל אומרים: אפילו הקדיחה תבשילו, שנאמר: כי מצא בה ערות דבר; ר' עקיבא אומר: אפי' מצא אחרת נאה הימנה, שנאמ': +דברים כ"ד+ והיה אם לא תמצא חן בעיניו.

Guittin 90a

MISHNAH. BETH SHAMMAI SAY: A MAN SHOULD NOT DIVORCE HIS WIFE UNLESS HE HAS FOUND HER GUILTY OF SOME UNSEEMLY CONDUCT, AS IT SAYS, BECAUSE HE HATH FOUND SOME UNSEEMLY THING1 IN HER.2 BETH HILLEL, HOWEVER, SAY [THAT HE MAY DIVORCE HER] EVEN IF SHE HAS MERELY SPOILT HIS FOOD,3 SINCE IT SAYS,4 BECAUSE HE HATH FOUND SOME UNSEEMLY THING IN HER.5 R. AKIBA SAYS, [HE MAY DIVORCE HER] EVEN IF HE FINDS ANOTHER WOMAN MORE BEAUTIFUL THAN SHE IS, AS IT SAYS, IT COMETH TO PASS, IF SHE FIND NO FAVOUR IN HIS EYES.6

תלמוד בבלי מסכת סוטה דף ז עמוד א

ואם אמרה טהורה אני, מעלין אותה לשער המזרח שעל פתח שער נקנור, ששם משקין את הסוטות ומטהרין את היולדות ומטהרין את המצורעין, וכהן אוחז בבגדיה, אם נקרעו נקרעו ואם נפרמו נפרמו, עד שהוא מגלה את לבה וסותר את שערה; רבי יהודה אומר: אם היה לבה נאה לא היה מגלהו, ואם היה שערה נאה לא היה סותר. היתה מתכסה בלבנים, מכסה בשחורים. היה עליה כלי זהב וקטליאות נזמים וטבעות, מעבירין ממנה כדי לנוולה. ואחר כך מביא חבל מצרי וקושרו למעלה מדדיה. וכל הרוצה לראות בא לראות, חוץ מעבדיה ושפחותיה, מפני שלבה גס בהן. וכל הנשים מותרות לראותה, שנאמר: +יחזקאל כג+ ונוסרו /ו' שואית, נ' בחיריק, ו' פתוחה, ס' שואית/ כל הנשים ולא תעשינה כזמתכנה /כ' שואית, ז' בחיריק, מ' פתוחה, ת' שואית, כ' סגולה, נ' קמוצה/.

Sotah 7a

A PRIEST SEIZES HER GARMENTS27 — IF THEY ARE RENT THEY ARE RENT, AND IF THEY BECOME UNSTITCHED THEY ARE UNSTITCHED UNTIL HE UNCOVERS HER HEART, AND HE UNDOES HER HAIR. R. JUDAH SAYS: IF HER BOSOM WAS BEAUTIFUL HE DOES NOT UNCOVER IT, AND IF HER HAIR WAS BEAUTIFUL HE DOES NOT UNDO IT. — IF SHE WAS CLOTHED IN WHITE, HE CLOTHES HER IN BLACK. IF SHE WORE GOLDEN ORNAMENTS AND NECKLACES, EAR-RINGS AND FINGER-RINGS, THEY REMOVE THEM FROM HER IN ORDER TO MAKE HER REPULSIVE. AFTER THAT [THE PRIEST] TAKES A COMMON ROPE1 AND BINDS IT UNDER HER BREASTS.2 WHOEVER WISHES TO LOOK UPON HER COMES TO LOOK WITH THE EXCEPTION OF HER MALE AND FEMALE SLAVES, BECAUSE HER HEART IS MADE DEFIANT THROUGH THEM. ALL WOMEN ARE PERMITTED3 TO LOOK UPON HER, AS IT IS SAID, THAT ALL WOMEN MAY BE TAUGHT NOT TO DO AFTER YOUR LEWDNESS.

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