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Writer's pictureRav Uriel Aviges

Matot 5767

1- Les trois semaines de deuil sur le temple

Nous nous trouvons dans les trois semaines de deuil qui séparent le 17 Tamouz du 9 Av (le 17 Tamouz étant la date de la première brèche de la muraille de Jérusalem, et le neuf Av le jour de la destruction du temple.). (Au cours de cette période il est notamment interdit par la halacha de dire la bénédiction de cheehiyanu - c'est a dire de porter un habit neuf qui coute plus de 100 $ ou d'acheter des meubles de cette valeur, ou de goûter à des nouveaux fruits si on peut les trouver après ces 3 semaines. (A partir de Roch Hodesh Av il devient interdit de laver le linge pour les ashkenazim et d'acheter quoi que ce soit de neuf ainsi que de boire du vin ou de manger de la viande, il est aussi interdit d'écouter de la musique pendant les 9 premiers jours du mois de Av. Pour la plupart des ashkenazim pendant les 9 jours on ne se coupe pas les cheveux ni la barbe alors que pour les sefardim cet interdit ne commence que dimanche avant le 9 av comme celui de laver le linge.) Il faut comprendre ce que représentait le temple pour comprendre ce que signifie le fait de s’endeuiller à cause de sa destruction. Le talmud dans le traité de Guitin 57 dit qu’après la destruction du temple les juifs avaient fait techouvah et avaient plus ou moins reconstruit une société idéale régie par les lois de la Torah et où régnaient la justice et la vertu et ce malgré la domination romaine. Le talmud raconte que cette société fut néanmoins anéantie par les romains. Le talmud après avoir fait le récit de la rectitude morale et spirituelle de ces juifs se pose la question suivante: “mais si ils étaient des justes d'une tel envergure alors pourquoi sont-ils morts?”. Il répond : “parce qu'ils ne se sont pas endeuillés sur Jérusalem”.

2- Quel est le sens de ce deuil?

Le talmud dans Shabat 32 nous apprend qu’à la mort d’un homme on lui pose 6 questions auxquelles il doit répondre avant d’entrer au paradis. Une d’entre elle est la suivante : “as-tu attendu la délivrance ?”. Si cette personne n’a pas attendu la venue du messie, même s’il a craint D’ et a observé toutes les mitsvot, il ne sera pas accepter au paradis. Il faut comprendre la raison pour laquelle le fait de s’endeuiller sur Jérusalem et d’attendre sa reconstruction est tellement centrale dans le judaïsme? Le Rav Luzzato explique dans son livre “le chemin de la rectitude” que le fait de s’endeuiller sur le temple et d’attendre la reconstruction du temple c’est en fait s’endeuiller sur le manque d’honneur et de gloire qui devrait être rendu à D’. En effet, lorsque la maison de D’ est détruite, même lorsque l’on réussi à bâtir une société juste, vertueuse et prospère, la gloire de D’ n’est pas restaurée pour autant. Le Rav Luzzato continue en citant des midrashim qui disent que celui qui fait les mitsvot sans attendre la reconstruction du temple montre en fait qu’il les fait pour son propre intérêt et pas pour amour de D’. Or cette idée du Rav Luzzato est pour le moins étonnante car nous récitons dans la première bénédiction du Shemonei Esrei “il amène un libérateur à leurs petits enfants pour son nom avec amour” et le Rav Haim de Volozine traduit par Levinas dans son ouvrage à “l’heure des nations” dit qu’il est évident que D’ n’est ni sensible, ni dépendant des honneurs qu’on lui donnerait. Si D’ sanctifie son nom dans ce monde, ce n’est que par amour pour nous (comme on le dit dans la Amida) car il sait qu’il n’y a rien qui pourrait faire plus plaisir à l’homme que de voir son nom sanctifié dans le monde. On retrouve cette idée du Rav Haim de Volozine dans la prière de la Neila de Yom Kippour où nous disons en substance que “ça ne fait aucune différence à D' si nous faisons le bien ou le mal et qu'il peut donc nous pardonner, puisque pour lui tout est égal”. (Ce passage de la prière de clôture de Yom Kippour est abondamment commenté dans le Guide des Egarés de Maimonide). C'est à la lumière de ces pensées que l'on peut comprendre les versets du prophète Isaïe : “Le ciel est mon trône et la terre est l'endroit où je pose mes pieds. Pourquoi voulez-vous me construire une maison?”. La matérialisation de la royauté de D' dans le monde ne peut servir que l'homme.

Pourtant si toute la gloire de D' est notre intérêt (et pas celui de D'), on ne comprend pas pourquoi dans une société où tout va bien et où la Torah est respectée à la lettre, il faudrait s’endeuiller sur le temple? Si on peut s'en passer tant mieux. On comprend encore moins ce que dit le Rav Luzzato à propos de la souffrance que l'on éprouve à cause de l'amoindrissement de l'honneur de D'. Comme si D' avait besoin d'honneur! Nous trouvons même des verset où D’ semble un peu blessé par le fait qu’on lui construise un temple comme si on amoindrissait sa gloire il dit “l'univers ne peut me contenir pourquoi me construire un temple ?”

3- L'obéissance aux commandements est-elle supérieure à l'acte spontané?

Nous avions déjà vu qu’il y a différents avis entre les exégètes sur les raisons des mitsvot

(Maimonide dans le Guide des Egarés pense que les commandements sont pour autrui. Nahmanide pense que c’est pour soi-meme, et le Maharal pense que c’est pour respecter l’ordre cosmique). Mais ils sont tous d’accord avec le fait suivant :“D’ n’a pas besoin de nos mitsvot. Maimonide dans le Mishne Torah est plus lacunaire et il dit qu’il ne faut pas faire les mitsvot par peur de la punition ou pour recevoir une récompense mais parce qu’elles sont la vérité ultime et que leur finalité est la réalisation du bien réel”. Si on pense qu'il faut faire le bien parce que c'est la vérité et par amour de la vérité et non plus par intérêt, et que le degré ultime de la perfection est de comprendre cette vérité, cela suppose que l'homme fasse les mitsvot de son propre chef puisqu'il comprend que c'est le bien. (A ce niveau de connaissance on ne peut plus parler d'ordre à proprement parler.) Or on pourrait opposer à cette phrase de Maimonide un passage du talmud de Avodah Zarah 4 où l’on apprend qu'après le don de la Torah aux hébreux, D’ a exempté les autres nations de l’accomplissement des 7 mitsvots qu’ils devaient observer. S’ils les font ce n’est plus désormais que de manière volontaire et facultative. Le talmud dit aussi que cette annulation n’est pas une récompense mais une punition car même si ils accomplissent les commandements noahides, ils ne recevront plus le salaire de celui qui fait une mitsva parce qu’on le lui a ordonné mais plutôt le salaire de celui qui fait les mitsvot volontairement. Il apparaît donc clairement que celui qui fait les mitsvot par ce qu’on le lui commande est à un niveau supérieure de celui qui les fait de manière spontanée. Or selon Maimonide cela devrait être le contraire car celui qui fait le bien par ce qu’il comprend que le bien est la perfection ultime, va accomplir les commandements de sa propre volonté indépendamment de l’ordre divin, alors que celui qui le fait parce que c’est un ordre ne le fait pas dans la conscience ultime de la recherche du bien. Selon la logique de Maimonide c’est donc celui qui fait les mitsvot de manière spontanée qui est supérieur à celui qui le fait de manière volontaire.

4- Quel est le rôle d'Israël parmi les nations?

Une autre question que l’on pourrait demander, sur le passage du talmud de Avovah

Zarah 4. Si comme le talmud semble le dire les nations ne sont plus astreintes à observer les 7 mitsvot noahide depuis le moment où D’ a donné la torah à Israël alors comment se fait-il qu'au même moment D’ commande aux hébreux d’être “un royaume de prêtres et un peuple saint” (et Rashi dit que la Torah “ce n’est rien de plus et rien de moins” que cette injonction). On sait en effet que le mot prêtre dans la bible veut dire “l’envoyé” de celui qui n’est pas prêtre. Le prêtre a un devoir pédagogique envers celui qui n’est pas prêtre. Il doit le guider dans son rapport à D’. Si le peuple juif est un royaume de prêtres cela veut dire qu'il a le devoir de guider les nations vers D'. Mais alors pourquoi D’charge le peuple juif d’une mission envers les nations alors que ces dernières sont au même moment, dispensées de toute responsabilité morale?

5- Que veut dire le talmud quand il dit que D' met les tephillins?

Pour répondre je vais apporter un passage du talmud Berachot 8 très obscur et très commenté par les exégètes du moyen age. Dans ce passage où nous raconte que D’ met les tephillins tous les jours, le talmud demande “qu’est-il marqué dans les tephillins d’Hashem ? ”. Il répond qu’il est question de l’unité et de la spécificité d’Israël car dans ces tephillins il est inscrit “qui est comme Israël un peuple unique sur la terre ?”. (Ce passage nous le lisons d’ailleurs à minha de shabat,). Quel est le sens de ce passage du talmud? Le Maharsha explique que les tephillins comme shabat sont appelés des signes. Un “ot” (un signe) entre D’ et Israël. Pour avoir un signe commun il faut que ce signe soit partagé. C’est pour cela que de la même manière que D’ fait shabat (la manne ne tombait pas ce jour-là, le shabat étant un signe entre D' et les juifs), ainsi D’ doit mettre les tephillins sinon cela ne serait pas un signe entre D’ et nous. On n’avance certes pas beaucoup…

6- L'observance du commandement comme accomplissement de sa destinée.

Quand le talmud dit que celui qui obéi à un commandement est supérieure à celui qui l’accompli de son propre chef, il faut comprendre qu’il ne s’agit pas forcement d'un ordre émis par D’ (mais si ça se rejoint) mais plutôt d'un ordre qui émane de sa destinée et de son histoire. C'est la destinée qui exige un “tu dois”. On retrouve cette idée d'ordre émanant de la destinée dans le talmud dans le traité Shabat qui raconte que D’ a retourné la montagne du Sinaï sur les hébreux pour qu’ils acceptent la Torah et qu’il a dit “si vous ne l’acceptez pas c’est ici votre tombeau!”. Le Maharal explique que le sens de ce passage est allégorique. Ce que le talmud veut dire par la menace de la montagne renversée c’est comme si D’ disait à Israël que sa destinée après la sortie d’Egypte c’est d’accepter la Torah et que si il ne l’accepte pas, Israël en tant que nation met fin à son histoire. L’ordre dont il question dans le talmud c'est l'ordre de la fidélité au destin.

Dans le même ordre d'idée le talmud dit que le roi David après avoir fauté avec Bethsabée n’a pas perdu la royauté et ses enfants resteront rois à jamais. Par contre Saul en fautant dans l’épisode de la guerre contre Amalek perd la royauté parce qu’il a sa faute dans son essence a contrarié sa destinée de roi. Une même faute commise par deux personnes différentes ou par la même personne à deux moments différents n’a pas le même poids. C’est ce que le talmud signifie quand il dit que l'obéissance aux commandements est supérieure à l'acte spontané car celui qui obéi à son destin est plus grand que celui qui fait le bien quand ce bien n'est qu’accessoire relativement à sa destinée. Le destin d’Israël est d’accomplir le bien en accomplissant la Torah. Les non juifs peuvent aussi le faire mais leur destinée est ailleurs. La réalisation des non juifs en tant que nations après l'élection d'Israël au Sinaï ne passe plus par la perfection morale. Le même passage du talmud de Avodah Zarah dit qu’“un non juif qui étudie la Torah peut être plus élevé que le grand prêtre lorsqu’il rentre dans le Saint des Saints à Yom Kippour”. Il n’empêche que le non juif ne peut être le grand prêtre car pour le non juif étudier la Torah ne peut être qu’un loisir au regard de sa destinée. Mais où est donc la réalisation des non juifs selon la Torah? En quoi les juifs en tant que nation de prêtres peuvent aider les non juifs dans leur propre destinée?

7- La destinée des nations est liée au rôle du prêtre.

A priori l’idée de prêtre, d’un intermédiaire avec D’ peut paraître aberrent, car D’ est proche de toutes ses créatures et toutes peuvent avoir un rapport direct avec le divin. Quel est donc le sens d’un intermédiaire?

C’était aussi l’argument de Korah et de ses supporters (“tout le peuple est sain”). Ils sont pourtant morts soit brûlés en offrant de l’encens à D’, soit avalés vivants par la terre. Pourquoi? Si quelqu’un se consacre au service divin alors il ne peut plus accomplir sa destinée personnelle. Un prêtre ne peut pas toucher un cadavre, il ne peut donc pas faire la guerre. Il n’a pas de terre et il ne peut donc pas travailler. Si tout le monde devient prêtre ce serait encore une manière d’enterrer sa destinée. C'est le message de la Torah dans l'histoire de Korah, si on abandonne l'idée de prêtre ou d’intermédiaire, on abouti à un choix suicidaire. Soit on se rapproche de D' et on brûle sa vie comme ceux qui ont offert de l'encens, soit on veut accomplir sa destinée historique du travail de la terre et on est alors avalé vivant par la terre c'est-à-dire que l'on se perd dans la matérialité. Sans l’intermédiaire du cohen une vie religieuse est impossible car soit on se perd dans la matérialité soit on est brûlé par la spiritualité. Le prêtre permet de sortir de cette impasse. Il ne travaille pas la terre. Il reste donc dépendant matériellement du reste des juifs. Cette dépendance l'oblige à aller vers eux. Les prêtres et les lévites lorsqu'ils ne travaillaient pas au temple étaient éparpillés dans tout Israël. Comme le dit le verset du deutéronome, en échange de leur subsistance les prêtres doivent enseigner la Torah au peuple. Ils ont un rôle pédagogique. Ils “enseignent les lois à Jacob,” “les lèvres du prêtre gardent la sagesse et la Torah on demandera de sa bouche car c’est un ange du D’ des arméee” dit le prophète. Mais comment ce fait-il que celui qui sert D’ dans le temple soit celui qui enseigne la loi?

Ceci s'explique par le fait que bien que le juif ne doit pas être consacré comme le cohen au service divin, il doit pourtant vivre irradié par la lumière de la présence de D’. Pour le juif (non cohen) le service divin en lui-même n’est pas le but de la vie mais c’est la lumière qui doit éclairer sa vie comme la lumière du soleil qui éclaire les paysages. L’enseignement du cohen c’est représenter et appréhender D’ dans le monde de l’existence humaine. On peut ainsi comprendre le rôle d’Israël en rapport aux nations. En fait Israël joue le rôle d’intermédiaire pour permettre aux nations de vivre leur propre destinée à la lumière de D’ sans qu’ils soient brûlés par cette présence. C’est pour cela que D’ libère les non juifs des commandements noahide afin de leur donner une plus grande liberté pour accomplir leur destinée.

8- La lumière de D' qui éclaire la vie

Il faut cependant encore comprendre le sens de cette lumière de D’ qui éclaire la vie. Revenons au passage du talmud de Berachot qui parle de D’ qui met les tefillins. On comprend qu’allégoriquement le talmud veut nous dire que lorsque l’on fait une mitsvah et que l’on met les tefillins on n'a pas fait que le bien, on s'est aussi rapproché de D’ en faisant la mitsva. Et comme le dit le Rav Luzzato se rapprocher de D' c'est lui ressembler car dans le monde de la spiritualité où l'espace n'existe pas, celui qui est proche c'est celui qui ressemble. C'est ce concept que nous exprimons quand nous disons les bénédictions avant d’accomplir les mitsvot: “qui nous a sanctifié par ses mitsvot”, ce qui revient à dire “qui nous a rapproché à lui par ses mitsvot” comme un mari sanctifie sa femme en la liant à lui et en la rapprochant par le mariage (cf Nahmanide).

Ce sentiment de proximité et de ressemblance à D' dépasse le bien des mitsvot à proprement parlé. On peut penser que le talmud a pris l'exemple des tefillins pour exprimer cette idée justement parce que c'est une des rares mitsvot où la Torah donne explicitement le but recherché par ce commandement. On doit mettre les tefillins pour “que la Torah soit dans ta bouche”. Le talmud dit “c'est vrai les tefillins renforcent la emounah mais le fait de se rapprocher de D' en les mettant est plus important encore que le résultat de la mitsva”. De la même manière si on écoute une symphonie ou si on voit un tableau émouvant, il y a certes l’effet de l’oeuvre d’art et son résultat qui réside dans l'émotion pure mais il y a également la perfection qu’il y a en elle . C’est ce que l’on pourrait appeler l’esthétisme. Quand on fait une mitsvah à part le fait de savoir que l’on fait le bien, il faut sentir qu’il y a quelque chose de divin en nous quand on fait la mitsvah. (Pour donner un autre exemple quand on compare la victoire de l’équipe de France 3-0 face au Brésil et la victoire de l’Italie face à la France. On peut dire que le résultat est le même. Chacun a ramené une coupe à la maison. Pourtant la conscience de la perfection n’est pas la même. Le souci de l’esthétisme n’était pas le même dans les deux cas. ) Quand on accomplie une mitsvah il faut prendre conscience que l'on atteint une perfection, une proximité avec D'. C'est un sentiment d'amour narcissique, d'amour pour la partie de perfection et de divinité qui réside en nous.

9- Le temple symbolisait l'amour de D' pour Israël comme étant celui-la même d'Israël

pour son D’

Le rôle du temple était principalement de représenter cette proximité de D' avec Israël.

Dans le Saint des saints il y avait les chérubins qui représentaient cette proximité et cet amour. Pendant les fêtes de pèlerinage le talmud dit dans Yomah que l'on sortait tous les ustensiles du temple et toutes les tentures faites par les divers artistes pour représenter “l'amour de D' pour Israël”. On ne dit pas pour montrer l'amour d'Israël pour D' mais l'amour de D' pour Israël car la beauté du temple et les miracles que l’on voyait étaient présents pour montrer que les juifs ressemblaient à D’. C’est vrai que dans le temple ce n’est pas l’honneur de D’ qui est en jeu puisqu’il remplit tout l’univers de sa gloire. Ce qui est en jeu, c’est la conscience de ce qu’il y a de divin en nous quand on fait le bien.

Ce sentiment est proche du narcissisme ontologique de Spinoza. Le travaille pendant les trois semaines de deuil sur la destruction du temple c’est de prendre conscience de la beauté et du sublime qu’il y a dans l’homme quand il fait le bien. C’est aussi le rôle d’Israël envers les nations. Il a le devoir de montrer aux nations ce qu’il y a de divin dans leur culture et leur destinée pour leur réfléchir une image glorieuse d’eux-mêmes.

Quand Maimonide dit dans les lois de la connaissance que “le chemin de D' qu'Abraham recommande à ses enfants, c'est la morale du chemin du milieu d'Aristote, et suivre Aristote c'est ressembler à D'”, c’est presque drôle. Pourquoi Maimonide choisit-il de déifier la morale d'Aristote? Rien ne l'obligeait à le faire. Le judaïsme avait déjà une morale assez bien définie. Justement c'est le rôle des juifs de reconnaître une part de divin chez les nations. Apres le don de la Torah le but d’Israël dans l’histoire des nations n’est pas un rôle moralisant mais plutôt un rôle esthétisant et sacralisant.

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