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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

Houkat 5771


La parasha de la semaine nous parle du processus de purification de la personne impure.

A première vue, il y a une contradiction dans la littérature rabbinique concernant la manière d’envisager l’essence du processus de purification. Dans certains textes la purification semble venir de D lui-même. C’est D qui purifie l’homme. Dans d’autres textes, au contraire, il semble que ce soit l’homme qui si se purifie lui-même, par sa volonté et par ses actions propres.

Dans la Mishna Yomah (85b) rabi Akivah dit : « heureux êtes vous Israël ! » « Devant qui vous purifiez vous ? Et qui vous purifie ? » « Votre père qui est aux cieux » comme il est dit « et j’aspergerais sur vous de l’eau pure et vous serez purifiez ! Et il est écrit « D est le mikveh d’Israël » de la même manière que le mikveh purifie les impures, ainsi D purifie Israël ». Dans cette Mishna rabi Akivah semble dire que la purification vient de D, l’homme ne peut pas se purifier lui-même.

Pourtant, Maimonide à la fin des lois sur le mikveh dit

« Il est évident que les lois de pureté et d’impureté sont des décrets divins et ce ne sont pas des choses que l’esprit de l’homme peut comprendre. Ce sont des lois incompréhensibles. Ainsi l’obligation de s’immerger dans le mikveh est une loi sans raison car l’impureté n’est pas une saleté ou un excrément que l’on peut laver dans l’eau. Mais c’est un décret divin et tout dépend de l’intention du cœur. C’est pour cela que les sages ont dit « tout celui qui s’est immergé sans avoir l’intention de se purifier, c’est comme si il ne s’était pas immergé. » cependant, du fait que tout celui qui a l’intention de se purifier devient pur lorsqu’il s’immerge, bien que son corps ne se soit pas transformé, on peut déduire que, tout celui qui décide de s’échapper de ses mauvaises pensées et de ses mauvaises actions, dès qu’il prend cette décision et qu’il se trempe dans la mer de la sagesse, il est purifié. »

Dans ce passage Maimonide semble affirmer, contrairement à la Mishna précédente, que la purification n’est pas d’origine divine, c’est l’homme qui se purifie lui-même par sa pensée et par ses actions.

On peut résoudre cette contradiction apparente de la manière suivante. La purification serait une action dynamique que l’on peut décomposer en deux mouvements. Dans un premier temps c’est l’homme qui se purifie lui-même par ses actions et par sa décision. Cependant, dans un deuxième temps, l’homme doit reconnaitre dans sa propre décision et dans sa volonté, l’expression de la volonté de D lui-même.

Cette idée est tout à fait apparente dans la prière journalière. Dans cette prière nous disons : « ramène nous D vers la torah, et rapproche nous de ton service, et ramène nous dans une techouvah parfaite devant toi, bénis sois tu D qui désire la techouvah ».

(Je ne résiste pas à dire un dvar torah de mon ami Yehudah Schwab qui n’a rien à voir avec le sujet. Dans cette bénédiction de la prière journalière on reconnait les trois étapes de la techouvah, d’abord l’étude de la torah, ensuite le « service », c'est-à-dire la prière et enfin dans un troisième temps la techouvah complète, c'est-à-dire le changement de comportement.)

Cette prière peut paraitre étrange, car la techouvah ne dépend pas de D. C’est une des rares choses qui dépende uniquement de l’homme. Alors, comment peut-on demander à D de nous ramener à son service ?

Le sens de cette prière tient dans le fait qu’à travers elle on identifie le désir de techouvah qui nous anime à la volonté de D lui-même. Lorsqu’un homme désir faire techouvah, après coup, il doit reconnaitre que cette volonté qui l’animait c’était la volonté divine qui s’exprimait en lui. Le désir de pureté qu’il y a en nous n’est pas humain il est divin. L’homme est celui qui active ce désir, mais lorsque le sentiment a été activé, lorsque l’homme a voulu se purifier, il doit reconnaitre dans ce sentiment l’expression de la divinité à travers lui.

Ainsi, Maimonide a raison d’affirmer que c’est la volonté de l’homme qui le purifie lui-même et pas l’intervention d’une force extérieure, puisque dans un premier temps c’est la volonté de l’homme qui crée le changement de statut. Mais rabi Akivah a pareillement raison de dire que c’est D qui nous purifie, par ce que dans un deuxième temps l’homme doit reconnaitre dans son désir de pureté l’expression de D.

Un homme a toujours un intérêt quelconque à croire quelque chose. Si la croyance en D était une évidence universelle, alors, tout le monde croirait en D. Celui qui croit en D a un intérêt à y croire, il cherche l’espoir, une justification, une identité. Lorsque l’on analyse l’origine de nos sentiments on arrive souvent à des raisons très baissements matérielles, même lorsqu’il s’agit de sentiments religieux.

Leopardi dit « derrière toute la philosophie grec se cache le profil ingrat de Socrate », si Socrate avait été physiquement beau il n’aurait jamais eu besoin de se refugier dans le monde de la pensée.

Pourtant le processus de purification consiste justement à nier ces intérêts conscients ou inconscients que l’on a à faire le bien, et à interpréter ce désir de bonté comme l’expression de D lui-même. Le fait de reconnaitre la pureté en nous n’est possible que si on attribue notre désir de perfection à la volonté de D. Pour se sentir pur l’homme doit impérativement accomplir un mouvement d’idéalisation de lui même à travers D.

Cette idée nous permet de comprendre un autre point difficile du processus de purification par la vache rousse. En effet, la cendre de la vache rousse rend impure celui qui est pur et elle purifie uniquement celui qui est impur. Au point que rabi Akivah dise dans le traitée de Yomah « si on asperge les cendres de la vache rousse sur un homme pur, il devient impur ». Cette idée parait étonnante, d’ailleurs les sages répondent à rabi Akivah « si déjà, les cendres de la vaches rousse rendent pur celui qui est impur, n’est il pas logique de penser qu’elles laissent pur celui qui est pur ? »

En fait, par ce paradoxe du processus de purification par la vache rousse, la torah veut nous montrer qu’elle considère l’idée de pureté comme une réaction qui vient après coup. La vache rousse peut seulement purifier celui qui est impur, la pureté ne peut pas être l’objet d’un désir intrinsèque premier.

L’homme ne doit pas désirer la pureté absolue, il doit simplement vouloir purifier ce qui est déjà en lui. La pureté ne doit pas être un idéal vers lequel il faut tendre, la pureté doit être la reconnaissance de ce qui est en nous comme étant pur.

Pour Leopardi, lorsque Socrate se met à faire de la philosophie c’est uniquement par ce qu’il est laid, et par ce que la philosophie est la seule chose qui puisse lui permettre d’avoir un lien avec de jeunes beaux garçons. Il n’empêche que par la suite, Socrate a idéalisé sa recherche de vérité au point qu’il a été prêt à donner sa vie pour elle. Le désir de pureté chez Socrate n’était pas un idéal qu’il fallait rejoindre, la pureté n’était pas un programme, la pureté était uniquement une réaction après coup qui donnait un sens plus beau a son comportement.

Lorsque le désir de pureté n’est pas réactif à une action passée, si la pureté est un idéal à rejoindre a priori, lorsqu’il est la justification d’un programme d’action, alors, ce n’est qu’un désir castrateur d’auto destruction. C’est pour cela que si l’on asperge les cendres de la vache rousse sur un homme pur, il devient impur.

La torah a juxtaposé la parasha de la vache rousse au récit de la rébellion de Korah, bien que ces deux récits n’aient pas de liens apparents entre eux. Par cette juxtaposition la torah veut nous montrer qu’il y a une relation logique entre les deux événements. Quel est la nature de ce lien ?

Korah se révolte contre Moshé par ce qu’il veut plus de démocratie « tout le peuple est saint et D est parmi eux, alors, pourquoi prenez vous le pouvoir sur le peuple de D ? » dit Korah à Moshé.

Or, la démocratie se justifie en plaçant le désir de pureté absolue comme étant son but et sa condition. Dans la démocratie représentative, le représentant du peuple s’affirme comme n’étant rien. Il ne doit que représenter les autres. Le représentant doit se reconnaitre uniquement dans la volonté du peuple, il n’a pas le droit d’avoir une volonté propre. Parallèlement à l’identification du gouvernant au peuple, le peuple doit se reconnaitre dans son représentant, la volonté du peuple c’est la volonté de ses représentants.

La politique est une sorte de théâtre où les spectateurs se projettent dans les acteurs, et où les acteurs se projettent dans les spectateurs.

Comme Napoléon l’a dit à Goethe lorsqu’il critiquait les pièces de théâtres dramatiques «Que nous importe aujourd’hui le destin (dans le théâtre)? Le destin, c'est la politique ».

(Je prends cette idée du dernier livre de Milner mais je la déforme aussi, c’est pour cela que je ne le cite pas.)

Ce qui veut dire en substance que la politique moderne c’est du théâtre. Les spectateurs doivent s’identifier aux acteurs et les acteurs aux spectateurs.

Pour que cette projection symétrique soit possible, pour que les spectateurs puissent s’identifier aux acteurs, pour que la démocratie puisse fonctionner, il faut impérativement supposer que les individus aspirent à une pureté idéale qui n’est plus humaine. La démocratie représentative présuppose une négation de l’humain et de sa faiblesse.

C’est ce même mouvement mimétique qui motorise la société de consommation moderne, le vendeur ne fait que s’identifier au désir des consommateurs, il n’a aucune volonté créatrice propre. Et les consommateurs eux ne font que s’identifier à l’image que leur reflète le vendeur à travers les publicités. Or, il faut un centre de gravitation pour permettre à ce mouvement circulaire d’exister, ce centre c’est le désir de pureté absolue. Ce qui permet cette identification narcissique stérile et castratrice c’est le désir de pureté. Il faut chercher la beauté la plus pure, la performance la plus pure, pour justifier la négation de l’individu et créer la projection narcissique parfaite.

Or, ce désir de pureté castrateur qui est la base de la société moderne, a une racine historique. Cette racine c’est le christianisme. Il faut bien comprendre que l’avènement de la démocratie découle directement de la volonté de pureté absolue qui est exprimée dans les évangiles.

Si les crucifix ont disparu des chambres des français, ils ont été remplacés par les télévisions. Or que montre la télévision ? La crucifixion des célébrités. Le représentant du peuple n’est jamais assez pur, il doit être sacrifié et porte aux gémonies pour pardonner sa faute et la faute de toute la société qui se représente en lui. Le représentant du beau n’est jamais assez pur, il doit donc expier sa faute et la faute de la société qui se représente en lui. Le journal de 20 c’est la nouvelle messe.

Le talmud dans Berahot 22b nous raconte l’histoire de rav Papa et rav Hunah prenant un repas ensemble avec d’autres convives. Rav Papa dit « c’est moi qui doit faire zimoun (la bénédiction après le repas), car bien que j’ai éjaculé hier soir je suis allé au mikveh ! », et rav Hunah lui répond « non c’est moi qui doit faire zimoun par ce qu’hier soir je n’ai pas éjaculé ». (Ceci est l’explication de Rashi, d’autre commentaire explique que rav Hunah dit « même si j’ai éjaculé moi aussi, ce n’est pas grave on n’a pas besoin d’aller au mikveh pour ca ! (Ritvah) »)

Pourquoi le talmud nous raconte ca ? Pourquoi rav Papa, un des principaux auteurs du talmud, a besoin de raconter sa vie intime à la fin d’un repas public. Pourquoi les élèves de rav Papa ont décidé de noter cette histoire dans le talmud alors qu’elle ne nous apprend rien au niveau de la halacha ?

Tout simplement pour nous dire que rav Papa ne voulait pas donner une image de lui même comme étant un saint représentant la pureté idéale désincarnée.

Il faut beaucoup plus de courage à un rav comme rav Papa, pour dire en publique « j’ai éjaculé hier soir », qu’il n’en faut pour se laisser pousser une longue barbe en jouant le surhomme sans corps et sans cœur. Si jésus avait eu le courage de dire une phrase comme celle la, il est probable que des milliers de vie humaine auraient été épargnées a travers les siècles.

David dit à Michal, sa femme, qu’il est plus modeste que Saül. C’est vrai, par ce que David accepte son humanité alors que Saül désir la pureté absolue. Durant la guerre d’Amalek Saül écoute la voix du peuple, il cherche la démocratie et la pureté morale. Or, désirer la pureté absolue c’est la plus grande marque d’orgueil possible.

Il y a aujourd’hui un texte fondateur qui systématise le désir de pureté : c’est la charte des droits de l’homme. C’est un grand récit qui sert à cacher l’aspect mortifère qu’exprime pourtant le désir de pureté absolue.

La charte des droits de l’homme commence avec l’affirmation suivante « tous les êtres humains naissent libre et égaux en droit », c’est tellement comique que ca pourrait être de Coluche !

Sans parler des inégalités sociales, qui, de facto, limitent dans la pratique les droits des pauvres, il y dans l’organisation même des lois, d’énormes différences de droit entre les individus a la naissance. Celui qui nait en France a le droit de travailler en France, alors que celui qui nait en dehors de l’Europe n’a pas le droit de travailler en France. Voila une inégalité de droit à la naissance ! Je pense que l’on peut en trouver des centaines dans le code civil.

Mon but n’est pas de critiquer la charte des droits de l’homme mais plutôt de montrer ce qu’elle implique. Pour cela, je vais me servir d’un exemple de l’actualité. Il concerne l’interdiction de la brith mila. Certaines organisation non gouvernementales ont demandé l’interdiction de la brith mila. La mila doit être interdite puisque c’est un acte de torture gratuit qui est imposé à l’enfant contre son gré. La brith mila n’est pas la seule pratique que ces organisations veulent interdire.

Elles veulent aussi interdire «le marake » « la cérémonie des nattes à fourmis » pratiquée par les Wayana en Guyane. (Les nattes à fourmis sont exposées actuellement au musée du quai Branly dans l’exposition qui rend hommage aux outre-mer). Dans cette cérémonie les jeunes adolescents de 13 ans sont initiés à la vie adulte en étant exposés à des piqures de fourmis flamande assez douloureuses. Les jeunes doivent montrer leur courage et leur résistance a la douleur en recevant les piqures d’insectes sans broncher. Quelle torture !

Pourtant, les peuples de Guyane sont très attachés à cette pratique, pour eux, elle symbolise l’appartenance et l’indépendance nationale. Les représentant des ces peuples ont même demandé que cette pratique, « le marake », soit classée dans le patrimoine mondiale au titre de patrimoine immatériel.

En quoi les ONG ont elle fondamentalement tort dans leurs attaques ?

Je vais l’expliquer. Selon la loi civile les parents ont des devoirs envers leurs enfants. Ils doivent les nourrir et les scolariser etc. si les parents ne remplissent pas leur devoir envers leurs enfants ils peuvent être punis de prison. Ce qui est intéressant c’est de constater que ces devoirs exigés par la loi civile ne sont accompagnés d’aucun privilège donnés aux parents en contre partie. On peut exiger du père qu’il nourrisse ses enfants, mais le père ne peut pas exiger en échange de faire la brith mila à son fils. Cet exemple montre clairement le désir de pureté mortifère qui organise les lois actuelles et surtout la charte des droits de l’homme. L’individu doit être un saint dont on peut tout exiger mais qui ne doit rien demander en retour.

Il est important de remarquer que de manière mécanique si on crée des individus dont tout est exigible sans qu’il ne puisse rien exiger en retour, on crée automatiquement du même coup, des entités légales qui peuvent tout exiger sans que l’on puisse exiger rien d’elles en retour.

Le policier peut jeter en prison celui qui ne respecte pas la loi par ce que l’on exige du citoyen qu’il respecte la loi, mais l’individu ne peut pas poursuivre le policier en justice si la sécurité laisse à désirer dans son cartier. Le citoyen ne peut rien exiger du policier. Le citoyen peut être poursuivi et jeté en prison s’il ne paye pas ses impôts, mais l’individu ne peut rien exiger légalement du gouvernement en échange du payement de ses impôts. La démocratie du droit de l’homme est un totalitarisme.

Le bon sens voudrait que les privilèges d’un homme soit relatif à ses devoirs. Plus un homme a des devoirs, plus certains privilèges lui reviennent de droit.

Dans le monde de l’éducation les enseignants sont dans la même situation que le père voulant faire la brith mila de son fils. L’enseignant a des devoirs de résultat mais il n’a aucun privilège pour lui permettre de les obtenir. En voulant mettre tout le monde a égalité, la charte des droits de l’homme nie cette idée pourtant évidente et juste, selon laquelle les responsabilités doivent s’accompagner de privilèges.

Comme dit Bernadette Chirac on ne peut pas juger un ancien président de la république comme si il avait été un simple citoyen. Il est évident qu’un homme qui prend des responsabilités risque de faire plus d’erreurs qu’un homme qui n’en prend pas. Je ne pense pas que les hommes de pouvoir ont droit à tous les privilèges, mais il est certains qu’il faut leur en reconnaitre certains, du fait même qu’ils restent humains en exerçant le pouvoir.

J’ai des amis qui étaient devenus médecins par idéal humaniste. Apres plusieurs années d’exercice ils ont décidé d’arrêter leur pratique de médecin traitant, par ce qu’ils avaient peur des poursuites judiciaires possible en cas d’erreurs. Aujourd’hui ils travaillent tous pour des grands laboratoires pharmaceutique, en faisant des testes de drogues sur des malades cobayes dont ils rapprochent impunément ainsi (souvent) la mort. Si on veut octroyer au médecin le devoir de soigner il faut aussi lui donner en contrepartie le droit à l’erreur.

Là encore, je ne dis pas que ce droit doit être inconditionnel, il doit être limité, mais il doit exister. Ce droit existe dans la halacha (bien qu’il soit très limité et très débattu Birkei Yossef Yoreh Deah 336.)

Pour être juste, la loi doit être toujours tempérée par le bon sens, or la loi civile actuelle nie le bon sens, les législateurs pensent que puisque le bon sens est subjectif, il ne peut pas articuler une loi a vocation universelle. Pourtant le bon sens est la chose la mieux partagée dans le monde !

Mimétisme et pureté dans la bible.

Dans la thora le thème de la jalousie est fondamental. On peut retrouver de manière récurrente une dynamique dont le premier mouvement est la jalousie et dont le deuxième mouvement est la pureté. Rachel est jalouse de Leah et elle désire des enfants par jalousie, grâce à cette jalousie elle donne naissance à Josef et Benyamin. Les frères sont jaloux de Josef et ensuite ils deviennent des justes et ils sauvent Benyamin. Hannah est jalouse de Peninah et ensuite elle donne naissance à Samuel.

Souvent dans bible le désir de faire le bien nait de la jalousie, ensuite le désir est purifie dans un rapport avec D.

Dans un premier temps l’individu désir une chose pour copier quelqu’un et dans un deuxième temps l’homme se réapproprie son désir grâce au processus de purification dont nous avons parlé précédemment.

Dans la bible, le désir vient par mimétisme ensuite ce désir mimétique est sublime par le rapport a D et il devient une volonté de pureté.

Selon le midrash, Saül va avoir le monde futur par ce qu’il est devenu jaloux de David. Grace à la jalousie Saul s’extirpe du piège mortifère de la pureté absolue.

Il y a une différence fondamentale entre la jalousie de la bible et le mimétisme de la société démocratique moderne. Dans la société démocratique moderne l’individu se projette dans l’image que lui renvoie la société. L’homme moderne n’est pas jaloux d’un individu qu’il cherche à dépasser ou à égaler, il cherche à être la copie d’une image de pureté idéale. Dans ce schéma mental l’home n’a aucune possibilité de se réapproprier son désir, puisqu’il ne mime pas un individu définit auquel il pourrait se comparer pour se créer une identité propre.

Epilogue.

Lorsque j’ai dit cette leçon jeudi soir dernier, la réception a été très contrastée. Les hommes ont été très réceptifs alors que les femmes ont été plus critiques. La difficulté pour les femmes à accepter ce genre de discours, (évidement ce discours est nietzschéen et on connait les difficultés que Nietzche avait avec les femmes) tient à un point très crucial qui distingue les hommes et les femmes dans le rapport au pouvoir et a la loi.

L’homme se sent directement interpelé par la loi. Comme nous l’avons dit la semaine dernière, le moi de l’homme se définit par l’opposition qu’il ressent avec son corps. C’est l’interdit et la loi qui permettent à l’homme de structurer cette opposition. Si la loi devient inapplicable elle est castratrice, la douleur devant la loi injuste est immédiate pour l’homme.

Pour la femme, la loi c’est ce qui organise le monde, la femme ne se sent pas interpelée directement par la loi, la femme ne se définit pas par une opposition a son corps. La loi sert donc plutôt pour elle à donner une cohérence a l’univers. La femme perçoit instinctivement une symbiose entre la loi et D.

Il est donc normal que la femme pense que le principe qui organise la loi soit complètement pur et presque transcendant.

La loi n’est pas « première » dans le comportement moral de la femme, ce qui organise le comportement de la femme ce n’est pas a proprement parler la loi, c’est le mimétisme. C’est comme si la loi était la musique d’un ballet et le mimétisme la chorégraphie. La chorégraphie peut suivre la musique ou elle peut s’en écarter de manière symétrique. (Nijinski dans le sacre du printemps suit le rythme de la musique en s’y opposant de manière symétrique, alors que dans le prélude à l’après midi d’un faune, il suit la musique à la lettre.)

Pour la femme la loi n’est pas une confrontation avec le réel, c’est une manière d’organiser idéalement sa vision du monde. Pour la femme la loi c’est ce qui apparait comme suprême à la pulsion du moi. C’est pour cela qu’il y a peu de femme en politique.

Pour la femme le regard levé vers le père, l’homme-père, D, la religiosité et la loi, sont des rayons de lumière et de chaleur garantis par la même étoile, le même soleil. Ce soleil c’est l’abandon à ce qui apparait comme suprême à la pulsion du moi.

(J’emprunte cette idée a Salomé, mais, la encore je la déforme).

Cette lumière c’est aussi la lumière des auréoles brillantes des saints dans les icones byzantines, c’est la lumière qui émane des photos de mode, c’est la lumière des flashes sur les stars sur la croisette.

La femme ne sort de ce rêve enchanté que lorsqu’elle devient mère. Le fait de donner naissance à un enfant permet à la femme de sortir de son rapport fantasmé au monde. En donnant naissance à un enfant la femme brise le coquons d’isolement dans lequel elle vivait, elle s’ouvre enfin, et elle devient capable de percevoir objectivement à une autre subjectivité, celle de son enfant.

A ce moment la, comme pour cendrillon au douzième coup de minuit, le carrosse redevient citrouille, l’homme-Dieu n’est plus qu’un tas de chair, la loi universelle apparait dans toute sa cruauté et toute sa nudité.

La société moderne idéalise tellement la loi, et la pureté idéale du monde, que le réveille de la femme est brutal, très brutal, souvent elle ne s’en remet pas, d’où le regard d’ange déchu qu’on toute les femmes quand elles ont la quarantaine. Aujourd’hui, pour vivre sa féminité pleinement la femme ne peut que décider de ne pas avoir d’enfants. La logique de pureté des droits de l’homme est aussi castratrice pour l’homme que pour la femme.

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