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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

La Torah comme message politique

1- La Torah comme message politique

 La période du Omer sépare Pessah (la sortie d'Egypte) de Chavouoth (le don de la Torah). C’est une période pendant laquelle D commande de compter les jours qui passent. Ce compte a pour but d'aider les juifs à prendre conscience de la nécessité de se préparer spirituellement pour recevoir la Torah. Cependant une question évidente se pose sur cette mitswah de compter le Omer, car le fait est que nous avons déjà reçu la Torah! Si on comprend que lors de la sortie d'Egypte, il fallait se préparer pour recevoir la Torah, on ne comprend pas qu'aujourd'hui alors que la fête de Chavouoth ne fait que commémorer le don du Sinaï, il faille encore de préparer en comptant les jours. 

Pour répondre à cette question nous devons nous interroger sur la nature exacte du don de la Torah au Sinaï, pour comprendre comment ce don peut être un don qui se renouvelle chaque année. A ce sujet on peut remarquer que dans certains midrashim il est écrit que les patriarches connaissaient déjà le contenu de la Torah avant qu'elle soit donnée au Sinaï, et qu’ils avaient transmis ces connaissances à leurs enfants. Le midrash dit qu'Avraham faisait même les mitswoth d'ordre rabbinique comme le eruv et qu'il mettait les tefillines. Ce que le midrash veux nous montrer, c'est que ce qui a été donné au mont Sinaï ce n'est pas le contenu de la Torah, c'est autre chose, mais quoi?

Le compte du Omer qui lie Pessah à Chavouoth peut nous éclairer sur la nature du don de la Torah fait au mont Sinaï, si D nous commande de lier Pessah à Chavouoth cela veut dire qu'il faut lier la naissance d'Israël en tant que nation et le message de la Torah. On peut en déduire que ce qui a été donné au mont Sinaï à Chavouoth c'est la Torah en tant que message politique. La Torah de Chavouoth n'est plus une éthique qui s'adresse à l'individu, au contraire à Chavouoth la Torah devient un code social adressé au peuple dans sa généralité, à Chavouoth la Torah acquiert une portée politique. C’est ce qui explique que le don de la Torah doit être constamment renouvelé, car du fait que les circonstances historique du peuple d'Israël évoluent constamment, le message politique de la Torah doit être renouvelé et redéfini chaque année en relation avec la nouvelle conjoncture. C'est ce qui explique que l'on étudie les Maximes des Pères durant la période du Omer puisque les maximes des pères sont justement des enseignements donnés par les guides religieux et politiques de la nations en réaction au divers situation du peuple d'Israël à travers l'histoire. Comme le Maharal le remarque dès le début du commentaire sur ce traité, on ne fait que citer les rabbins qui avaient un rôle politique dans l'histoire d'Israël on ne cite pas dans les Maximes des Pères les rabbins qui n'étaient pas des princes ou des ministres, c'est ça la Torah que Moshé a reçu au Sinaï, comme le dit la première Mishna, et c'est cette Torah que nous devons nous apprêter à recevoir et renouveler chaque année, à l'image des rabbins cités dans les Maximes des Pères qui ont a chaque fois donné un message moral adapté adressé au peuple suivant la situation .

2- La Torah du Sinaï adressée à la société et non plus à l'individu

Le Maharal dans le Beer Hagolah, dans le 4ième Beer, apporte le passage du talmud de Baba Metsia où les sages rejettent la voix de D qui disait que la halacha suit rabbi Eliezer. Les sages rejettent la parole de D par ce qu'ils disent "nous avons déjà reçu la Torah a Sinaï!" c'est à dire qu'il n'appartient plus à D de décider l'interprétation des lois, les sages disent à D "la Torah dit de suivre la majorité, or nous avons la majorité!" ce à quoi D répond "mes enfants m'ont vaincu!". L'argument avancé par les sages contre D est très étonnant car la Torah ne dit de suivre la majorité qu'en cas de doute, surtout par ce que "la majorité annule la minorité", or si D décide clairement de la halacha en se dévoilant par des miracles il n'y a plus de doute possible, il n'y a donc pas lieu d'aller suivant la majorité, de plus il est évident que l'on ne peut pas annuler D comme étant une minorité dissoute dans une majorité de sages, puisque D englobe l'univers lui même! Quel est donc le sens de ce passage talmudique? Le Maharal explique qu'au mont Sinaï la Torah a perdu la primauté de sa dimension transcendantale, au détriment de sa dimension politique. Rabbi Eliezer et la voix de D, qui vient l'appuyer par des miracles, symbolisent le rapport transcendant et l'élévation spirituelle que l'homme peut acquérir grâce à la Torah. Souvent cette élévation spirituelle que procure la Torah peut entrer en conflit avec le rôle politique de la Torah qui s'adresse à la société dans sa généralité. C’est ce que les sages disent en disant à D nous devons suivre la majorité, dans le sens où le rôle politique de la Torah prime, depuis le mont Sinaï, sur son contenu transcendantal. Si rabbi Eliezer est capable de convaincre le peuple dans sa majorité alors son rapport transcendant peut avoir un sens sinon, il ne peut qu'être condamné à être excommunié en niduy. 

Ainsi le message de la Torah serait d'abord un message politique qui s'adresse au groupe, le message de spiritualité contenu dans la Torah ne serait que secondaire. On pourrait fortement remettre en question cet axiome par un passage de Maimonide.

3- La pureté morale peut exister dans l'ascèse et l'isolement, selon Maimonide, le juste n'a rien à dire au monde

Voici ce que dit Maimonide dans le 6eme chapitre des lois de la connaissance.

1." Il est naturel d’être influencé, dans son caractère et sa conduite, par ses voisins et amis, et de suivre les habitudes des habitants de sa ville. Aussi convient-il de s’associer aux justes, et de toujours fréquenter la compagnie des sages, afin d’apprendre de leur conduite, et de fuir les méchants qui marchent dans l’obscurité, afin de ne pas être influencé par leurs pratiques. C’est ce que dit [le roi] Salomon : « Celui qui fraie avec les sages deviendra sage ; celui qui fréquente les sots deviendra mauvais ». Il est dit [également] : « Heureux l’homme qui ne suit point les conseils des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs ». Et de même, s’il vit dans un pays où les coutumes sont pernicieuses, et les habitants ne marchent pas dans le droit chemin, il doit quitter [cet endroit] pour un lieu où les gens sont justes, et suivent les chemins du bien. Et si tous les pays qu’il connaît personnellement ou dont il a ouï dire suivent un mauvais chemin, comme à l’époque actuelle, ou si les campagnes militaires ou la maladie l’empêchent de se rendre dans un pays ayant une bonne conduite, il devra vivre dans la solitude, comme il est dit : « de s’asseoir solitaire en se résignant silencieusement ». Et s’ils [les habitants de son pays] sont de mauvais pécheurs qui ne le laissent pas vivre dans le pays à moins qu’il se mêle à eux et adopte leur mauvaise conduite, il devra se retirer dans les cavernes, les buissons, ou les déserts, et ne pas suivre le chemin des pécheurs, comme il est dit : « Qui me transportera dans le désert, dans un refuge de voyageurs »."

On voit bien ici que Maimonide ne demande pas à l'individu de s'investir politiquement pour luter contre l'ambiance de la société, il dit au contraire si l'homme est influencé par les autres, ce qu'il doit faire pour rester pure c'est s'isoler. Maimonide aurait très bien pu dire "puisque l'homme peut influencer les autre, il revient au juste d'essayer d'améliorer au maximum la société dans laquelle il vie". Or Maimonide ne dit pas cela. Il pense que la pureté morale garde toute sa valeur et tout son sens même dans l'isolement, même si cette pureté ne s'accompagne d'aucune action bénévole sur le terrain. La pureté morale et la perfection selon Maimonide semblent être des vertus qui se réalisent dans l'abstraction l'isolement et la transcendance. Ce passage de Maimonide semble donc contredire ce que nous avions dit dans le paragraphe précédent.

Il est intéressant de remarquer que dans le 4ème chapitre d'introduction aux Maximes des Pères Maimonide pense que l'isolement perpétuel est aussi une déviation du chemin de la rectitude qui est le chemin du milieu. Il semble donc que Maimonide pense qu'il est préférable de faire un compromis avec la morale en s'isolant, plutôt que de risquer de se compromettre en dialoguant avec les autres.

4- Pour Maimonide la remontrance est avant tout une défense de ses intérêts

Lorsque Maimonide continue dans ce chapitre à parler de la mitswah de "tohaha", faire des remontrances, on voit que Maimonide interprète cette mitswah dans deux circonstances seulement, la première c'est lorsque l'individu est attaqué personnellement alors seulement à ce moment là pour se défendre l'homme doit faire des remontrances à son agresseur. Le deuxième cas où l'individu peut se justifier à faire des remontrances à l'autre même si ce n'est pas lui qu'on attaque c'est si la personne qui fait le mal est un ami proche, (pour comprendre clairement comment on déduit cette loi de Maimonide il faut regarder le Shulhan Arouch du Baal Hatania). Mais, sinon, si la faute ne me concerne pas et que le fautif n'est pas un ami proche je n'ai pas à intervenir, je peux rester dans mon hôtel sur la plage. Il semble donc que l'homme juste n'a pas à intervenir pour changer la société selon Maimonide. Je cite les deux passages de Maimonide: 

"6. Quand un homme commet une faute envers un autre, il [la victime] ne doit pas le haïr et garder le silence, comme il est dit, concernant les méchants : « Absalon n’adressa pas une parole, mauvaise ou bonne, à Amnon, car il l’avait pris en haine ». Plutôt, il est de son devoir de l’informer et de lui dire : « Pourquoi m’as-tu fait ceci ? Pourquoi as-tu fauté de telle façon envers moi ? ». Ainsi, il est dit : « Tu réprimanderas ton prochain ». S’il se repent et lui demande pardon, il doit lui pardonner, et ne doit pas être cruel, comme il est dit : « Et Abraham pria D.ieu… » [Pour le pardon d’Avimelekh].

7. Qui voit son ami commettre une faute ou marcher dans un mauvais chemin a le devoir de le ramener au droit chemin et de lui signaler qu’il faute par ses mauvaises actions, comme il est dit : « Tu réprimanderas ton ami »"

Cependant on pourrait objecter une contradiction dans les propos de Maimonide, car voici ce que Maimonide dit au sujet de l'origine du judaïsme et du sens général de cette religion, dans les lois concernant l'idolâtrie. 

5- Pour Maimonide Avraham est la figure centrale du judaïsme par ce qu'il s'est engagé politiquement

Mais le Créateur de l’univers n’était connu de personne, si ce n’est de quelques individus dans le monde, comme Hanokh, Metouchelah, Noé, Chem, et Ever. C’est ainsi que le monde erra jusqu’à la naissance du pilier du monde, Abraham, notre père.

3. Dès que ce « puissant » fut sevré, alors qu’il n’était qu’un enfant, il commença à réfléchir. Jour et nuit, il pensait et s’étonnait : « Comment est-il possible que la sphère [céleste] dirige continuellement [le monde] sans que personne ne la dirige. Et qui la fait tourner ? Il est en effet impossible qu’elle se fasse elle-même tourner. Il n’avait pas de professeur, ni personne pour l’instruire. Il était submergé à Our Kasdim, au milieu de stupides idolâtres. Son père, sa mère, et la population entière adoraient des idoles, et lui rendait ce culte avec eux. Son esprit ne cessait de le tourmenter, et il réfléchissait, jusqu’au moment où il trouva le droit chemin, comprit la ligne de pensée correcte, et sut qu’il n’existe qu’un seul D.ieu, qui dirige la sphère, et qui a tout créé, et qu’il n’existe aucun autre dieu que Lui. Il réalisa que toute l’humanité était dans l’erreur, et [compris également] que ce qui avait rendu possible une telle erreur était le culte des étoiles et des figures, jusqu’à ce que la vérité avait disparu de leur esprit. À l’âge de quarante ans, Abraham reconnut son Créateur. Dès lors, il commença à réfuter les habitants d’Our Kasdim, et à débattre avec eux, en leur disant : « Vous ne suivez pas le chemin de la vérité ». Il brisa les figures et commença à enseigner au peuple qu’il n’est correct que de servir le D.ieu de l’univers, et que c’est devant Lui qu’il convient de se prosterner, d’offrir des sacrifices et des libations, afin que les générations futures Le reconnaissent. [Il leur expliqua] qu’il fallait détruire et briser toutes les figures afin d’éviter que tout le monde ne se trompe comme ceux-ci, qui pensaient qu’il n’y avait pas d’autre dieu que ces [figures]. Ayant fait triompher ses idées, le roi [Nimrod] chercha à le tuer. Il fut sauvé miraculeusement et émigra à Haran. Il commença à proclamer au monde entier avec une immense puissance que tout l’univers n’a qu’un seul D.ieu, et que c’est Lui qu’il convient d’adorer. Il allait de ville en ville et de royaume en royaume, appelant et rassemblant ensemble les habitants, jusqu’à ce qu’il atteignît la Terre de Canaan. [Là aussi,] il proclama [son message], comme il est dit : « et il appela là-bas au Nom de l’Eternel, le D.ieu de l’univers ». Quand les gens affluaient vers lui et l’interrogeaient sur ses dires, il répondait à chacun selon son aptitude, jusqu’à le ramener sur le chemin de la vérité. Ainsi, des milliers et dizaines de milliers se joignirent à lui, et constituèrent : « les gens de la maison d’Abraham ». Abraham implanta dans leurs cœurs cette doctrine essentielle, et composa des ouvrages sur le sujet. Il l’enseigna à Isaac son fils. Isaac l’enseigna et ramena [ainsi les gens sur le chemin de D.ieu]. Isaac la transmit à Jacob et lui ordonna de l’enseigner. Lui aussi, enseigna, et ramena [sur le chemin de D.ieu] tous ceux qui se joignirent à lui. Jacob notre père enseigna à tous ses fils, et mit à part Lévi, qu’il nomma à la tête et plaça dans l’académie pour enseigner la voie de D.ieu et garder la tâche d’Abraham. Il ordonna à ses enfants de nommer, un [professeur] après l’autre de la tribu de Lévi, dans une chaîne ininterrompue, afin que cette doctrine ne soit pas oubliée. Cela continua ainsi et prit de l’ampleur, au sein des enfants de Jacob et de leurs adeptes, jusqu’à ce qu’ils devinrent un peuple connaissant D.ieu. Puis, les israélites, ayant séjourné longtemps en Égypte, récidivèrent et apprirent les pratiques de leurs voisins et, comme eux, servirent des idoles, à l’exception de la tribu de Lévi qui resta fermement attaché à la prescription des patriarches. La tribu de Lévi ne sombra jamais dans l’idolâtrie. La doctrine implantée par Abraham aurait pu, en un court instant, être déracinée, et les descendants de Jacob auraient sombré dans l’erreur et l’égarement des peuples. Mais D.ieu, par amour pour nous et pour garder le serment fait à Abraham notre père, suscita Moïse notre maître et maître de tous les prophètes, et le chargea de cette mission. Après que Moïse notre maître commença à exercer sa fonction prophétique et qu’Israël fut choisi par le Tout-Puissant comme Son héritage, Il les couronna des préceptes, et leur montra la voie de son service et comment traiter l’idolâtrie et tous ceux qui s’y égarent."

Ici Maimonide pose Avraham comme étant la personnalité centrale du judaïsme, Maimonide explique qu'Avraham est plus essentiel que Moshé, Moshé n'a existé que par le mérite d'Avraham. Maimonide dit aussi que ce qui fait la spécificité d'Avraham par rapport à Chem et Ever, c'est qu'Avraham a voulu convaincre l'humanité entière de l'existence d'un D unique, et qu'il s'est engagé dans une action politique à cet effet.

Si on suit le développement de Maimonide, il faut dire que le peuple juif a comme devoir de continuer le travail d'Avraham et d'amener l'humanité à croire en un D unique.

Si on prolonge l'idée de Rambam on arrive à dire que n'importe quel juste qui se réclame d'Avraham devrait avoir le même engagement volontariste. Donc Maimonide semble se contredire au sujet de la conduite morale à adopter face a une société pervertie!

6- C'est le sacrifice que l'on fait pour ses idées qui nous obligent à convaincre les autres

Le Raavad un contemporain de Maimonide pose une autre question sur ce passage de Maimonide il se demande comment se fait il que Chem et Ever n'ont pas fait ce qu'Avraham a fait! On peut répondre à cette question de la manière suivante. On vit que Maimonide met en exergue le fait qu'Avraham a du sacrifier le rapport qu'il avait avec sa famille et tout ses liens sociaux pour pouvoir assumer sa croyance religieuse. Ce n'était pas le cas de Chem et Ever, qui n'ont rien sacrifié du tout pour leurs croyances.

En réalité si Avraham a besoin de convaincre les autres, si il pense qu'il doit parler c'est par ce qu'il doit justifier le sacrifice social qu'il a fait en croyant en D. 

C'est dans ce sens que tous les juifs sont dans la situation d'Avraham de facto, du fait qu'il ne peuvent pas se marier avec des non juifs et qu'il ne peuvent pas manger avec eux, et qu'il se condamne à un isolement, les juifs se retrouvent dans la situation où ils doivent justifier leur sacrifice social, pour le justifier ils sentent comme Avraham une nécessité de convaincre les autres. C’est une interprétation possible du ligotage d'Isaac, où les enfants d'Avraham sont condamnés à porter le fardeau de l'isolement tant qu’ils n’ont pas convaincu les autres.

A la lumière de cette explication on peut résoudre la contradiction qu'il y avait entre ce passage de Maimonide au sujet d'Avraham et celui qui concerne le juste qui doit s'isoler. 

En fait pour avoir un message à donner à la société, l'homme doit d'abord s'isoler dans la recherche spirituelle d’une perfection morale. L’homme doit sacrifier son rapport social pour la recherche d'un idéal qui lui est propre. Dans un deuxième temps cet idéal paraitra absurde du fait même du sacrifice qu'il demande, et, comme Avraham, l'homme aura besoin de parler et de convaincre les autres pour le justifier. Alors, la parole de l'homme aura un sens par ce qu'elle lui sera nécessaire.

Mon rav avait l'habitude de dire qu'il y a eu énormément de sorte leaders dans le peuple d'Israël, mais il y a un point commun à tous ces leaders, c'est que pendant une période de leur vie (6 mois, 1 an, 10 ans, 50 ans) ils se sont enfermes et ils ont étudié. 

7- C'est à travers l'isolement que l'homme peut apprendre à désirer l'autre

Ce que le talmud reproche à rabbi Eliezer dans Baba Metsia ce n'est pas d'avoir cherché la transcendance, et un niveau trop haut de spiritualité, c'est le fait qu'il n'a pas cherché à convaincre les autres de ses idées, pour les élever à son niveau. Le fait qu'il n'avait pas cherché à convaincre les autres montrait qu'il n'avait pas assez sacrifié socialement de lui même à l'étude de la Torah, cela montrait que sa spiritualité lui était venu avec facilité, c'est pour cela qu'il est puni par l'excommunication et le niduy, qui est une punition "mesure contre mesure" car il fallait qu'il paye par un sacrifice social son niveau spirituel, et ce n'est qu'à travers ce sacrifice que l'homme peut à nouveau chercher et désirer le dialogue avec l'autre. 

(C'est aussi le sens de l'histoire de rabbi Shimon Bar Yochai qui doit retourner dans la grotte pour accepter le monde extérieur et ne pas le détruire, il faut de rabbi Shimon apprenne à désirer la société pour vouloir la convaincre et lui apprendre le Zohar, c'est aussi le sens de la mort des élèves de rabbi Akivah pendant le Omer, car leur trop grande proximité, et le manque d'isolement les empêchaient d'avoir un véritable dialogue)

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