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  • Writer's pictureRav Uriel Aviges

La religion définit-elle une identié ?


Introduction


Je voudrais d’abord intituler cette conférence. Je voudrais l’appeler « au rendez-vous des amis », d’abord par ce que c’est un nom qui la défini bien, ensuite et surtout, pour l’opposer à la conférence de la semaine prochaine, ou l’ambiance risque d’être plus tendue et houleuse, une sorte de rendez-vous des ennemis.

Il y a dans ce titre un triple clin d’œil, le premier au tableau de max Ernst qui porte ce nom, le deuxième au recueil de poésie d’Eluard « le rendez-vous allemand » et enfin, c’est aussi un clin d’œil au livre de Levinas « a l’heure des nations ».

Le tableau de max Ernst représente un groupe d’ami qui avait l’habitude de se retrouver chez Eluard a saint Brice à côté de sarcelle. Ce groupe avait pour particularité d’être constitué par des français et des allemands.

Du côté français, il y avait louis Aragon, jean Paulhan, phillippe Soupault, André breton, Theodore fraenkel, robert Desnos, et Eluard. Du côté allemand, on pouvait retrouver max Ernst, Hans Harp, Theodore baargald. La seule femme représentée dans le tableau est gala.

Ce groupe se réunissait fréquemment au lendemain de la première guerre mondiale dans les années 20.

En 1940 lorsque Paulhan Eluard et Aragon choisissent de résister à l’occupation allemande, ils cherchent à encourager la population a la guerre contre l’Allemagne. C’est à cette occasion qu’Eluard publie en se référant au tableau de son ami max Ernst, son célèbre recueille au « rendez-vous allemand. »

La morale de cette histoire, c’est que l’on a beau être un génie un homme de cœur un homme honnête et courageux, on ne peut pas échapper à la nécessité de s’engager pour une nation. L’homme a besoin de s’identifier à un groupe ethnique, de se reconnaitre dans une culture déterminée, de s’engager pour un clan dans lequel il retrouve ses racines. Cet engagement est souvent plus fort que les liens de l’amitié ou de l’amour. On ne peut pas faire abstraction de la notion de nation.

C’est un peu le leitmotiv du livre de Levinas, « a l’heure des nations », la torah ne peut être comprise dans ces 70 facettes, que par ce qu’il existe 70 nations, 70 langues, 70 formes d’identité nationales qui difractent la lumière de la torah de 70 manières.

J’ai parlé jusqu’à présent de l’identité nationale, j’en arrive maintenant à parler du rôle de D dans cette construction identitaire.

Pour se faire je ne quitterai pas le monde du sur réalisme, ni la liste des amants ou des victimes de gala.

Le grand absent de cette liste dans le tableau de Ernst, c’est Dali.

Or Dali, est un de philosophe qui parle le mieux de D. je le cite à ce propos en le traduisant surement mal de l’espagnol : « je crois en D, mais je n’ai pas la foi ! je sais grâce aux mathématiques qu’il est certain que D existe, la science a prouvé et continuera de prouver l’existence de D, mais je n’y crois pas ».

Cette phrase de Dali fait écho a celle plus connu d’Einstein « il n’y a que deux manières d’envisager le monde, soit tout est un miracle, soit rien n’est un miracle »

La croyance religieuse coïncide avec la connaissance scientifique puisque la science nous montre, de plus en plus clairement, qu’il y a un principe unique qui organise l’univers, et qu’il existe une intention qui oriente ce principe dans une certaine direction.

La science montre la haute improbabilité de l’apparition de la vie, ou du développement de la conscience, le monde tel que nous le connaissons, ne peut être advenu que s’il est orienté dans son développement par une certaine volonté.

La physique d’Einstein prouve qu’il y a un principe unique qui organise toutes les lois de l’univers, et la physique quantique prouve de manière irréfutable et évidente la liberté de D.

De ce point de vue, D n’aurait rien à voir avec la construction d’une identité national puisqu’il est impersonnel et universel.

Alors comment se fait-il qu’aujourd’hui tous les regroupements ethniques s’organisent autour de la religion ? comment se fait-il que l’on ne puisse pas envisager une nation sans son D ?

On assiste à un retour vers la pratique religieuse dans toutes les religions monothéistes, mais paradoxalement, la foi en D n’a jamais été aussi DIFFICILE. La science moderne limite et relativise la croyance en d, POUR ETRE RELIGIEUX AUJOURD’HUI IL FAUDRAIT SOIT ETRE UN GRAND PHILOSPHE, SOIT UN GRAND NAIF, POURTANT LA PLUSPART DES FIDELES PRATIQAUNT N’APPARTIENNNENT A AUCUNE DE CES DEUX Catégorie. Alors comment expliquer le retour à la religion ?

Plan

  1. Montrer à travers les textes du tanach, la primauté de la recherche identitaire sur la recherche spirituelle. Sortie d’Egypte, Hannah.

  2. Expliquer la nécessité de D dans la construction d’une nation, la capacité du rapport a d d’unir tout en étant une séparation de l’autre. Il n’y a de religion que contre quelque chose. L’exemple de la prière dans la shull. Le génie du judaïsme l’opposition n’est pas contre l’autre elle contre l’idéologie de l’autre. on doit inventer l’autre c’est un peu don quichottes.

  3. Samuel et Josias l’état comme rejet de D le contraire de Hegel. Lorsque l’état s’établie d’n’a plus de sens donc la boucle est bouclée le pays est voué à la destruction c’est ce qui se passe dans les démocraties, il y a émergence de nouvelle nation, par ce que la démocratie ne crée plus d’identité

  4. John lock l’identité le comportement, la difficulté de la techouvah dépasser son identité sur la culture permet de se libérer de son identification a un comportement. Donc de retrouver sa liberté

 

Les documents

 

Texte 1

ויקרא רבה (וילנא) פרשת אמור פרשה לב

רב הונא אמר בשם בר קפרא בשביל ד' דברים נגאלו ישראל ממצרים שלא שנו את שמם ואת לשונם ולא אמרו לשון הרע ולא נמצא ביניהן אחד מהן פרוץ בערוה לא שנו את שמן ראובן ושמעון נחתין ראובן ושמעון סלקין לא היו קורין ליהודה רופא ולא לראובן לוליאני ולא ליוסף לסטיס ולא לבנימין אלכסנדרי לא שנו את לשונם להלן כתיב (בראשית יד) ויבא הפליט ויגד לאברם העברי וכאן (שמות ג) ויאמרו אלהי העברים נקרא עלינו וכתיב (בראשית מה) כי פי המדבר אליכם בלשון הקודש ולא אמרו לשון הרע שנאמר (שמות יא) דבר נא באזני העם אתה מוצא שהיה הדבר מופקד אצלן כל י"ב חדש ולא הלשין אחד על חבירו ולא נמצא אחד מהם פרוץ בערוה תדע לך שהיה כן אחת היתה ופרסמה הכתוב שנא' (ויקרא כד) ושם אמו שלומית בת דברי למטה דן.

Rav Hounah dit au nom de Bar Kapara, pour quatre raisons les juifs ont été libères d’Egypte ! par ce qu’ils n’ont pas changé leur nom, ni leur langue, qu’ils ne se sont pas dénoncés les uns les autres, et par ce qu’ils n’étayent pas dévergondés dans leur conduite sexuelle. Ils n’ont pas changé leur nom, ils n’ont pas appelé Yehouda « Rufus » ou Reuven « Julien », ni Josef « Lucius », ni Benyamin « Alexandria ». Ils n’ont pas changé leur langue, il est écrit plus haut « et le rescapé est venu et  a raconté à Abraham l’hébreux », et ici il est dit « et le D des hébreux nous s’est révélé à nous » et il est écrit (au sujet de josef) « car c’est avec cette langue que je vous parle », en langue sainte. Ils ne se sont pas dénoncés uns les autres comme dit le verset « parle s’il te plait aux l’enfants d’Israël… » il se trouve que pendant douze mois, les hébreux ont gardé le secret et personne n’a rien dit sur son voisin…

Texte2

ויקרא רבה (וילנא) פרשת אחרי מות פרשה כג סימן ב

ב רבי אליעזר פתר קרא בגאולת מצרים מה שושנה זו כשהיא נתונה בין החוחים היא קשה על בעלה ללוקטה כך היתה גאולתן של ישראל קשה לפני הקדוש ברוך הוא ליגאל הה"ד (דברים ד) או הנסה אלהים לבוא לקחת לו גוי מקרב גוי וגו' אלו ואלו ערלים אלו מגדלי בלורית ואלו מגדלי בלורית אלו לובשי כלאים ואלו לובשי כלאים א"כ לא היתה נותנת מדת הדין לישראל שיגאלו ממצרים לעולם

Rabbi Berahaya a interprété ce verset a propos de la sortie d’Egypte, de même que cette rose lorsqu’elle se trouve entre les ronces, il est difficile pour son propriétaire de la cueillir, ainsi la libération d’Israël été difficile pour le saint béni soit-il. Comme dit le verset « un D a-t-il déjà essaye de prendre un peuple (goy) de l’intérieur d’un autre (goy) etc…, les deux peuples étaient incirconcis, les deux peuples se coiffaient de « belourit », les deux peuples s’habillaient de lin et de laine mélangés, la logique aurait donc voulu que les juifs ne soient jamais libérés

Texte 3

Ruth 1

Alors Noémi dit: "Vois, ta belle-sœur est retournée à sa famille et à son dieu; retourne toi aussi et suis ta belle-sœur." 16 Mais Ruth répliqua: "N'insiste pas près de moi, pour que je te quitte et m'éloigne de toi; car partout où tu iras, j'irai; où tu demeureras, je veux demeurer; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu; 17 là où tu mourras, je veux mourir aussi et y être enterrée. Que l'Eternel m'en fasse autant et plus, si jamais je me sépare de toi autrement que par la mort!" 18 Noémi, voyant qu'elle était fermement décidée à l'accompagner, cessa d'insister près d'elle.

Texte 4

Samuel chapitre 8

שמואל א פרק ח

(ה) ויאמרו אליו הנה אתה זקנת ובניך לא הלכו בדרכיך עתה שימה  לנו מלך לשפטנו ככל הגוים:

(ו) וירע הדבר בעיני שמואל כאשר אמרו תנה לנו מלך לשפטנו ויתפלל שמואל אל יקוק: פ

(ז) ויאמר יקוק אל שמואל שמע בקול העם לכל אשר יאמרו אליך כי לא אתך מאסו כי אתי מאסו ממלך עליהם:

(ח) ככל המעשים אשר עשו מיום העלתי אתם ממצרים ועד היום הזה ויעזבני ויעבדו אלהים אחרים כן המה עשים גם לך:

(ט) ועתה שמע בקולם אך כי העד תעיד בהם והגדת להם משפט המלך אשר ימלך עליהם:

 et lui dirent: "Vois, tu es âgé, et tes fils ne suivent pas tes voies; donne-nous donc un roi pour nous gouverner, comme en ont tous les peuples." 6 Cela déplut à Samuel de les entendre dire: "Donne-nous un roi pour nous gouverner"; et il adressa une prière au Seigneur. 7 Mais le Seigneur dit à Samuel: "Cède à la voix de ce peuple, fais ce qu'ils te disent; ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi-même, dont ils ne veulent plus pour leur roi. 8 Comme ils ont constamment agi depuis que je les ai tirés d'Egypte jusqu'à ce jour, me délaissant pour servir des dieux étrangers, ainsi agissent-ils encore a ton egard. 9 Cède donc à leur voix, non toutefois sans les avertir, et leur exposer les procédés du roi qui les gouvernera

texte 5

rois 2, 23

Ce ne fut que cette année, la dix-huitième du règne de Josias, que la Pâque fut ainsi célébrée en l'honneur de l'Eternel, à Jérusalem. 24 De plus, les évocations et les sortilèges, les dieux domestiques, les idoles, et toutes les abominations qui se voyaient dans la Judée et à Jérusalem,  Josias fit disparaître, afin de se conformer aux termes de la loi, consignés dans le livre que le pontife Hilkiyyahou avait trouvé dans la maison du Seigneur. 25 Nul roi encore n'était, autant que lui, revenu à l'Eternel de tout son cœur, de toute son âme et de tout son pouvoir, selon la doctrine entière de Moïse, et nul, depuis, ne s'éleva son égal. 26 Néanmoins, l'Eternel ne revint point de la grande indignation qui s'était allumée en lui contre la Judée, à cause des nombreuses offenses de Manassé à son égard

Texte 6

Chronique 2 35

L’on n’avait pas célébré une telle Pâque en Israël depuis l’époque du prophète Samuel, et aucun des rois d’Israël n’avait rien fait de comparable à la Pâque que célébra Josias ainsi que les prêtres, les Lévites, tout Juda et Israël qui se trouvaient là et les habitants de Jérusalem. 19 C’est dans la dix-huitième année du règne de Josias que fut célébrée cette Pâque. 20 Après que Josias eut ainsi organisé tout le service du temple, Nekho, roi d’Egypte, monta guerroyer à Kharkhemich sur l’Euphrate, et Josias sortit à sa rencontre. 21 Mais Nekho lui fit dire par des messagers: "Qu’y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda? Ce n’est pas à toi que j’en ai aujourd’hui, mais à la maison avec qui je suis en guerre, et Dieu m’a ordonné de me hâter. Laisse faire à Dieu, qui est avec moi, afin qu’il ne te détruise pas." 22 Mais Josias ne se détourna point de lui. Il se déguisa pour se battre avec lui et n’écouta pas les paroles de Nekho, inspirées de Dieu. Il vint livrer bataille dans la plaine de Meghiddo. 23 Les archers tirèrent sur le roi Josias, et le roi dit à ses serviteurs "Transportez-moi, car je suis grièvement blessé." 24 Ses serviteurs l’enlevèrent de son char, le mirent sur un autre char qu’il avait et le conduisirent à Jérusalem, où il mourut. Il fut enseveli dans le sépulcre de ses ancêtres, et tout Juda et Jérusalem prirent le deuil pour Josias

Texte 7

תלמוד בבלי מסכת תענית דף כב עמוד ב

אמר רבי שמואל בר נחמני אמר רבי (יוחנן) +מסורת הש"ס: [יונתן]+: מפני מה נענש יאשיהו - מפני שהיה לו לימלך בירמיהו, ולא נמלך. מאי דרש: וחרב לא תעבר בארצכם, מאי חרב? אילימא חרב שאינה של שלום - והכתיב ונתתי שלום בארץ! אלא, אפילו של שלום, והוא אינו יודע שאין דורו דומה יפה.

Rabi chemouel fils de Nahmani dit au nom de Rabi (Yohanan), pourquoi Josias a-t-il été puni ? par ce qu’il aurait dû demander conseil à Jérémie et qu’il ne l’a pas fait ! quel était son raisonnement ? le verset dit « et le glaive ne traversera point votre territoire. », de quel glaive est-il question ? si c’est un glaive de guerre ?, le verset l’a déjà dit « et je ferais régner la paix dans ce pays » ! mais il est clair que le verset parle d’une glaive pacifique ! son erreur était de ne pas comprendre que sa génération n’était pas belle.

 Texte 8

Supposé que je perde entièrement le souvenir de quelques parties de ma vie, sans qu’il soit possible de le rappeler, de sorte que je n’en aurai peut-être jamais aucune connaissance ; ne suis-je pourtant pas la même personne qui a fait ces actions, qui a eu ces pensées, desquelles j’ai eu une fois en moi-même le sentiment positif, quoique je les aie oubliées présentement ? Je réponds à cela que nous devons prendre garde à quoi ce mot « je » est appliqué dans cette occasion. Il est visible que dans ce cas, il ne désigne pas autre choses que l’homme. Et comme on présume que le même homme est la même personne, on suppose aisément qu’ici le mot « je » signifie aussi la même personne. Mais s’il est possible à un même homme d’avoir en différents temps une conscience distincte et incommunicable, il est hors de doute que le même homme doit constituer différentes personnes en différents temps, et il paraît par des déclarations solennelles que c’est là le sentiment du genre humain. Car les lois humaines ne punissent pas l’homme fou pour les actions que fait l’homme de sens rassis, ni l’homme de sens rassis pour ce qu’a fait l’homme fou, par où elles en font deux personnes. Ce qu’on peut expliquer en quelque sorte par une façon de parler dont on se sert communément en français, quand on dit, un tel n’est plus le même [one is not himself], ou il est hors de lui-même [beside himself]. Expressions qui donnent à entendre en quelque manière que ceux qui s’en servent présentement, ou du moins qui s’en sont servis au commencement, ont cru que le soi était changé, que ce soi, dis-je, qui constitue la même personne, n’était plus dans le même homme.

John LOCKE, Essai sur l’entendement humain, Livre 2, ch. 27, § 20. (1690)

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